Cela fait un moment que je lorgne sur ce livre, mais je n'arrivais jamais à le caser… Et là, Netflix m'a boosté… Il faut parfois peu de choses pour se décider à sortir un livre de ma PAL… Je suis une faible lectrice, fana de cinéma horrifique et si en plus cela semble à la hauteur de mes attentes, je me laisse embarquer…
La seule règle : ne jamais ouvrir les yeux !
L'auteur ne se perd pas en longueur, puisque nous sommes immédiatement plongés dans le chaos ambiant, avec les prémices de cette « pandémie » dont on ne sait absolument rien. Peu à peu, on comprend que des créatures sont présentent. Mais aucune description n'est donnée, certainement pour permettre au lecteur de se les approprier en leur donnant les traits qu'il imagine…
Un seul regard et la folie guette ces hommes et ces femmes, qui doivent apprendre à vivre les yeux fermés ou bandés, au risque de perdre la tête, de se suicider ou de zigouiller tout le monde… Ah, c'est sympa ça ! Juste pour la période de noël, période emplie de douceur et de plaisir…
Les chapitres sont assez courts et alternent entre passé et présent ce qui fait monter la tension peu à peu. L'auteur arrive à nous entraîner dans son récit, savamment dosé. Malgré cette alternance, l'auteur ne perd jamais le fil et maintient la crédibilité et la tension dans son intrigue. La peur côtoie l'angoisse, sans jamais prendre le pas sur elle. J'ai trouvé effectivement qu'elle était beaucoup plus présente que cette peur irrationnelle, qui pourrait saisir chaque personne dans la même situation. L'angoisse est certes palpable, omniprésente. Que ce soit dans les paroles ou les actes des personnages. Des personnages bien construits, même si on se demande pourquoi certains sont là, l'auteur ne leur attribuant qu'un rôle figuratif.
Le trait de génie de l'auteur, c'est de jouer avec nos peurs les plus profondes, les plus irrationnelles. Comment arriver à survivre, sans la vue ? L'angoisse que cela génère et surtout, la peur qui s'installe peu à peu… Pourtant, l'auteur va nous « apprendre » qu'il y a d'autres façons de percevoir les choses… D'autres sens, dont l'être humain est doté, mais qu'il n'exploite pas ou très peu. Ici, on apprend à entendre, à sentir… La moindre vibration fait écho… le moindre son, prend tout son sens… le plus petit cliquetis devient la porte de sortie vers la vie sauve.
D'une certaine manière, ce livre s'immisce en nous et nous oblige à percevoir les choses différemment. La survie dépend de sa capacité à admettre que la vue n'est pas le sens le plus aiguisé de l'être humain. Et c'est seulement à partir du moment où notre personnage principal comprend ça, qu'elle peut s'échapper et trouver un ailleurs plus adapté…
Josh Malerman, avec ce premier roman, ne pond pas un énième récit post-apocalyptique, aucun zombie ou autre créature sanguinolente à l'horizon, tout est dans la suggestion… Obligeant le lecteur à faire face à ses propres peurs…
Malgré les qualités indéniables du récit, j'ai été quelque peu déçue de ne pas en apprendre d'avantage sur ces créatures. En effet, aucun scientifique à l'horizon… En fin de compte, ici, les êtres humains sont tous sur un pied d'égalité, celui qui s'en sortira, sera celui qui aura la capacité de garder les yeux fermés et qui ne cherchera pas à comprendre. C'est certainement pour ça que les scientifiques ont clamsé…
La fin laisse présager une suite, mais vue sa date de sortie, j'en doute… Un final trop rapide, trop simple, que j'aurais souhaité plus en adéquation avec le reste du récit…
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