L'apocalypse, un fantasme ? J'avoue que j'aime beaucoup ce genre littéraire. C'est à la fois malsain, mais aussi jubilatoire que cette sensation, cette peur atavique qui nous sort de ce confort moderne. À part quelques détraqués, nous avons réussi à éradiquer nos prédateurs et ainsi à nous hisser au sommet de la chaîne alimentaire. C'est donc sans quiétude que chaque jour, nous nous élançons de chez-nous, sans nous soucier d'un quelconque danger. En réalité, si notre monde devait changer pour se transformer en un pandémonium, cela ne me ferait pas du tout jubiler.
«
Bird Box » semble, d'après les nombreuses critiques, susciter l'unanimité, à savoir un excellent roman. Outre le thème, l'écriture à la troisième personne est un autre élément qui m'a donné envie de le lire.
Si j'ai bien aimé et été scotché par les cents premières pages, la suite m'a laissé perplexe. Pire, j'ai vu les défauts prendre le pas sur ma lecture. Je me suis ennuyé un bon gros tiers et au final, je reste sur une note bien moyenne, malgré quelques passages intéressants.
Le récit est construit à la manière de flash-backs. L'exemple le plus réussi qui me vient à l'esprit est «
L'heure du loup » de
Robert McCammon, deux ouvrages qui n'ont rien à voir, tout comme ces deux auteurs. Ainsi, on suivra le présent, une jeune femme qui va s'enfouir sur une rivière avec ses deux enfants, et le passé où cette même jeune femme découvre sa grossesse tandis que le monde s'écroule. Les deux périodes sont écrits au présent. Si la partie du présent m'a vraiment ennuyé, il ne se passe pratiquement rien, celle du passé est bien plus alléchant. Toutefois, je trouve qu'elle a perdu de sa saveur au fur-et-à-mesure que l'histoire s'égrène.
Beaucoup de choses m'ont gêné. Tout d'abord, le fait qu'après les premiers incidents, les gens savent qu'il ne faut pas regarder dehors. Comme si on voyait des reportages avec des morts boursouflés et qu'on en déduisait qu'il s'agissait de radiation sans même croire qu'il peut s'agir d'un virus. Ensuite, j'ai trouvé la construction un peu bancale.
Je dirais que l'exercice ardu est à la fois réussi, puisque
Josh Malerman est parvenu à dresser une atmosphère angoissante dans un monde aveugle, mais raté par l'histoire en elle-même. Toujours est-il que je passerai mon chemin quant au second tome. M'est d'avis qu'il ne sait même pas lui-même quelle est cette chose qui rend les gens cinglés. En soit, ce n'est pas un défaut, ça rend le récit ouvert à l'imagination.