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Alors qu'il se rend en métro à un mystérieux rendez-vous à la Salpétrière, Nestor Burma est abordé par Belita, une jeune Gitane qui le dissuade d'y aller : c'est inutile, l'homme est mort. Mais ce n'est pas un cadavre qui va arrêter notre détective…

Le défunt est un chiffonnier, Abel Benoit, anarchiste, autrefois connu sous le nom de Lenantais, alors qu'il exerçait les fonctions de faux-monnayeur. Occasion pour Burma d'évoquer ces années lointaines où il fréquentait ses potes anarchistes au foyer végétalien…

Et malgré un brouillard à couper au couteau, on découvre cet ancien quartier populaire du 13e arrondissement, du pont de Tolbiac à la gare d'Austerlitz, les quais de Seine, les petites rues où s'entassent des bicoques plus ou moins délabrées, l'Armée du Salut où viennent se réinsérer d'anciens bagnards…Et quelques cadavres plus tard, le brouillard se lève enfin…

Un très bon polar qui nous replonge dans le charme du vieux Paris, ses quartiers louches, ses préjugés, ses rues sombres, ses bars, son mystère. L'enquêteur Nestor Burma mi flic-mi anar en profite pour régler quelques comptes aux personnages ambigus surgis de son passé, oublieux des préceptes qui ont bercé leur jeunesse. Et vivre un amour tragique avec la belle Gitane.
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La gouaille de Léo Malet s'exprime en toute liberté dans ce roman policier commençant par une mystérieuse lettre qui met en cause le très spécial privé Nestor Burma. Les péripéties de l'enquête nous font se promener dans le XIIIe arrondissement de Paris, particulièrement près du pont de Tolbiac, des gares de Lyon, Austerlitz, du quai de Bercy et dans une multitudes de rues petites ou grandes de cet arrondissement, quadrillé comme par un arpenteur policier.
Le style est délectable avec un vocabulaire d'argot utilisé par le milieu et les truands parisiens. le scénario donne la part belle aux anarchistes qui fréquentaient le foyer végétalien et échangeaient leurs idées libertaires. L'auteur insiste à la fin du roman sur ce sujet en ajoutant deux extraits de "A nous deux , Patrie ! " écrit en 1928.
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Nestor Burma est toujours confronté à des personnages atypiques dans un Paris sombre. Ce roman ne déroge pas à la règle même si je trouve qu'il y a beaucoup d'invraisemblances dans celui-là. Mais c'est toujours assez agréable à lire.
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Je crois que "Brouillard au pont de Tolbiac" est un des premiers polars de Léo Malet que j'ai lu. Je me souvenais de l'ambiance du treizième arrondissement de Paris et des souvenirs de militant anarchiste de l'auteur, mais j'avais complètement oublié l'intrigue. Pourtant j'adorai celui qui a écrit la série des nouveaux mystères de Paris et surtout ce titre culte pour moi.
Et bien, j'aurai peut-être dû m'abstenir car ce livre est un petit peu tombé du podium.
Certes, j'ai apprécié cette promenade parisienne avec Nestor Burma dans les années 50, autour du pont de Tolbiac (qui a bien changé aujourd'hui) même s'il est jonché de cadavres. On y retrouve aussi le foyer végétalien que le jeune Léo Malet a fréquenté dans les années 20.
L'ambiance y est et le détective privé va renouer avec son passé après avoir reçu un message déposé dans sa boîte aux lettres. Il va au rendez-vous à la Pitié Salpêtrière, mais se retrouve face à un cadavre. Nestor Burma essaie de recoller ses souvenirs face à l'homme allongé sur la table de la morgue. Sa physionomie le met sur la piste. C'est Lenantais, un vieil anarchiste qu'il a connu tout jeune au foyer végétalien. Les souvenirs de jeunesse de Burma remontent mais il va vite retrouver d'autres connaissances et d'autres cadavres sur sa route.
Passons sur les amours du détective (qui commence à avoir de l'âge) avec une jeune bohémienne de 22 ans alors que d'habitude il aime séduire mais ne couche pas. Il va croiser aussi le commissaire Faroux, qui rapplique dès qu'il a su que Burma était mêlé à l'affaire. Mais quelle affaire ? Lenantais a-t-il été victime des norafs ? On trouve chez Malet les sentiments et préjugés d'époques, des classes populaires à l'égard des étrangers. Alors de ce côté-là je n'ai pas apprécié de même que Malet en profite au passage pour régler des comptes avec ses anciens amis anarchistes (certes, pas tous intègres).
Mais bon, j'ai quand un même un faible pour celui dont le métier est de mettre le mystère knock-out.


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Ce polar est paru en 1956 dans la série qu'a consacré Léo Malet à la capitale, « Les nouveaux mystères de Paris ».

Malet a voulu, ou subi, son héros comme un privé qui ne réussit pas souvent. Là encore Burma échoue. Oh, pas complètement bien sûr, son ami sera vengé, les affreux qui l'ont tué seront fait aux pattes ou occis, mais lui perdra aussi. Burma n'est pas le gagnant qu'adule un public : il est tout bêtement humain.

Brouillard au pont de Tolbiac est un voyage complet dans le XIIIème parisien. On aimera (ou pas, d'ailleurs) cette exploration minutieuse du macadam, le foisonnement de noms de rues : le site « Terre des écrivains » a fait un travail qu'il faut saluer sur ce bouquin, en nous rafraichissant la mémoire sur les lieux visités par Nestor au cours de son enquête (vous pouvez cliquer ici :
http://www.terresdecrivains.com/Brouillard-au-pont-de-Tolbiac

Humain, Burma l'est ici terriblement puisqu'il tombe amoureux d'une jeune gitane que son ami avait pris sous son aile sans jamais la toucher, une « romano » qui lui avait été louée par une bande d'affreux, une bande décidée à la reprendre puisque la pension que versait cet ami n'est plus réglée rubis sur l'ongle.

Tout est triste à pleurer dans ce polar. Les lieux sont immondes, noyés dans la brume comme il semble que c'est leur destinée immuable, le brouillard. Les gens sont moches, des affreux gitans aux ex-anars reconvertis dans le faire suer l'burnous aux derniers de la classe. Burma n'y est pas dépaysé : le XIIIème, il connait, les rêves anarchistes, il a donné, la trahison mauvaise des petites gens, il a appris avec le temps. Il essaie bien de se sortir de ses souvenirs, mais le destin tragique du XIIIème les rattrape… Tous, jusqu'au dernier.

Un polar qu'on ne lit pas avec plaisir, un polar non jubilatoire s'il en est, un polar à se rendre plus triste encore un jour de pluie. Ou de brouillard. Trois polars en un, m'sieurs dames, et pour le même prix ! Une exploration des profondeurs d'un Paris que n'auront pas idée de visiter les touristes, une histoire d'amour finement ébauchée, l'épilogue d'une vieille vengeance bien recuite. C'est moche, l'homme…
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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Dans son avant-propos de 1978, Léo Malet avertit le lecteur actuel qu'il n'a aucune chance de retrouver le 13è arrondissement tel qu'il est décrit. Les décors ne correspondent plus. D'ailleurs, c'est tout Paris qui est atteint, déclare avec nostalgie l'écrivain dont chaque roman porte sur un arrondissement. 
Ensuite la préface de Francis Lacassin va nous éclairer sur le Foyer végétalien, que le jeune Léo Malet a fréquenté dans les années 20, les anarchistes, Colomer, le feuilleton Léon Daudet et Germaine Berton. 

Plongeons-nous maintenant dans un des polars cultes du roman noir français. Unité de lieu: le Treizième arrondissement de Paris. le Pont de Tolbiac (où se perdent des cadavres), la rue Watt (où on fait de mauvaises rencontres), le 54 rue Bobillot, le métro Austerlitz, la station Arsenal fermée depuis la guerre, la statue Pinel, la rue Nationale et le passage des Hautes-Formes où crèche le chiftir (chiffonnier) Abel Benoît qui se fait appeler aujourd'hui Lenantais, et qui vient de calencher des suites de ses blessures. 

Un peu comme dans 120, rue de la Gare, le mort a eu le temps de rencarder Burma. Cette fois ce n'est pas une phrase dite dans un dernier souffle mais un mot sybillin déposé dans sa boîte aux lettres. Alors Nestor va au rendez-vous. 

 On avance en temps réel:
 « Je pris donc le métro. (...) J'avais reçu au courrier de midi, à mon burlingue de la rue des Petits-Champs, une lettre suffisamment mystérieuse pour éveiller mon intérêt. »
Il décrit les passagers, notamment la belle gitane à jupe de feutrine rouge et au pull over noir qui détonne au-milieu des sales bobèches, ces mirontons avec leurs têtes d'électeurs moyens. Elle le suit ! Ils se parlent ! Elle s'appelle Bélita Moralès. 


On ne déflorera pas le reste de l'intrigue, même si le roman est connu et a été adapté en BD par Tardi en 1982. On y trouve de beaux types humains d'un Paris populaire, décrits avec une économie de langue parfaite. Malgré l'argot, la narration est moderne, ça ne vieillit pas, ça se patine comme un vieux film d'atmosphère. Novembre, sa ouate fuligineuse, ses fléchettes de crachin, est lugubre dans le XIIIè, le vent est cinglant et fait voler les casquettes de l'Armée du Salut, métonymie d'un futur cadavre. 
Pas de RSA à l'époque, les « réfractaires économiques » survivent de petits boulots, d'expédients plus ou moins légaux, les jeunes gitanes sont les souffre-douleurs de leur clan, avec sa matrone, une gravosse, une Miss Mal Embouchée et son dangereux Salvador qui ne demande qu'à vous faire une boutonnière avec sa rapière...
« Son bras se prolongeait d'une rapière à cran d'arrêt. Encore une journée qui commençait bien.»
Polar d'errances et de rencontres, le détective avance dans le brouillard, celui du quartier, un sale quartier dit-il, avec les bruits de la Compagnie de l'air comprimé, celui du mélange entre passé et présent, tout se finit en tristesse...N'ayez peur, braves gens, ça se finit mal pour ceux ont osé défier la morale et l'illégalisme. 

Vocabulaire glané: 

l'esculape = médecin
échanger nos microbes palmaire = serrer la main
un litron de pitchegorne
des loups en peau de lapin = faux-durs
la révolvérisade de Lacorre = descendre au revolver
chiftir = chiffonnier
bouif = cordonnier

Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Quel plaisir de suivre Nestor Burma, flic privé et ancien anar, ni bon ni mauvais, vivant légèrement hors de la société mais qui jamais ne se résigne et poursuit son enquête jusqu'au bout. Dans ce polar Malet nous invite à (re)découvrir le 13e arrondissement dans l'immédiate après-guerre. Un 13e d'avant les profondes mutations qu'il subira. Les rues sont froides, inamicales et sombres. Les vieux immeubles qui les peuplent sont insalubres et les petits bistros crasseux font le décor d'une enquête policière assez classique dans son déroulement mais pleine de nostalgie pour une époque révolue. On y découvre des hommes qui cognent dur et fidèles en amitié, des femmes amoureuses et pleines de retenue et bien sûr des salauds ayant pignon sur rue sans oublier les flics un peu dépassés par les événements . Des hommes qui rappellent les films en noir et blanc avec les inoubliables Ventura, Gabin ou B.B. Une plongée dans un passé finalement pas si lointain et une certitude Malet est bien l'un des derniers dinosaures du polar français. Un auteur et surtout des romans comme nous n'en lirons plus.Leo Malet où une certaine idée du roman noir à la française.
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Le 13ème arrondissement avant ! avant la première modernisation (les tours et le quartiers des olympiades), avant la seconde (l'actuelle, autour de la Grande bibliothèque) ! Les rues froides et mal éclairées, les clochards, les squats, les vieux immeubles insalubres, les bouibouis crasseux : décor d'une enquête policière assez classique et nonchalante, qui vaut pour sa nostalgie et une écriture classique mais efficace. Lu avant la reprise par Tardi, et avant la série avec Guy Marchand.
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Le Hibook a lu « Brouillard au Pont de Tolbiac» de Léo Malet. Il y est bien dans la brouillard le Nestor . le voilà ramené à son passé d'anar et de galère ,par l'appel au secours d'un vieux camarade . Il prend bien sur son compte de gnons mais aussi un peu d'amour par la grâce d'une gitane . Attention cependant aux brumes du passé , et aux retrouvailles ,pour Burma c'est un remake de « Nous nous sommes tant détesté » et au final du brouillard dans les yeux .Un très bon Léo Malet , noir et désespéré. A voir l'adaptation en BD par Tardi , qui est remarquable.
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Un polar d'atmosphère mais si bien documenté qu'on rentre dans l'histoire du treizième arrondissement de Paris et du mouvement anarchiste. Nestor Burma ne lâchera rien tant qu'il n'aura pas retrouvé l'assassin d'un chiffonnier. Il l'a rencontré dans les milieux anarchistes des années vingt et ce n'était pas un de ces bandits qui ont dévoyé le mouvement.
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