Juin 1940, Londres vit sous les bombardements. La guerre fait rage mais pour Ted Stratton, inspecteur trop jeune lors de la première guerre mondiale et trop âgé pour être mobilisé cette fois, le boulot continue. Et la mort de Mabel Morgan, empalée sur la grille au bas de sa fenêtre, lui paraît suspecte malgré son classement en suicide. Pourquoi une ancienne vedette du muet se tuerait sans mettre son dentier ? Et pourquoi son colocataire, visiblement homosexuel, a-t-il été tabassé ? Quelque chose cloche. Mais son entêtement ne plaît pas à sa hiérarchie.
Pendant ce temps, Diana Calthrop, une jeune femme instruite a décidé de fuir le domicile de sa belle-mère trop étouffante après le départ de son mari pour le front et de participer à l'effort de guerre. Grâce à une amie, elle intègre le ministère de la guerre et est chargée d'infiltrer le Right Club, un groupe soupçonné d'accointance avec le nazisme.
Anjelica m'a offert ce roman à l'occasion du swap Eternel Féminin. Moi qui adore les romans policiers anglais et la période de la deuxième guerre mondiale, ce résumé ne pouvait que m'allécher. J'ai donc mis ce pavé de 600 pages dans mon sac pour aller à Londres. Dès les premières pages, j'ai été ferrée par l'atmosphère et l'ambiance britannique mais surtout par le parfait compte rendu que
Laura Wilson fait de cette période dans la capitale britannique qui vit entre alertes, bombardements et nuits dans les abris et caves pendant que les allemands pilonnent la capitale. le lendemain, la vie reprend comme si de rien n'était, même s'il faut traverser les gravats, passer au-dessus des corps sur les quais du métros où les réfugiés dorment car ils n'ont plus d'autres endroits où aller et même s'il faut trouver un autre endroit où mettre le commissariat qui a été détruit. Les night-clubs sont combles, les querelles de familles et autres embrouilles amoureuses se poursuivent.
Plus qu'un roman policier,
Laura Wilson nous offre une quête politique où l'espionnage de guerre se mêle à l'enquête de routine. Car vous vous en doutez, les deux affaires finiront par se rejoindre. le lecteur plonge à la fois dans les bas fonds, les milieux de la pègre mais aussi dans les hautes sphères de la politique et de l'espionnage. Et parfois, les intérêts de l'Etat passent avant tout, même au détriment de la justice élémentaire, au grand dam de Stratton.
On s'attache à ce personnage de flic au grand coeur, respectueux de la justice, avec une vie de famille à la fois simple et complexe. Entre sa femme qui aimerait que ses enfants reviennent de la campagne et ses beaux-frères et belles soeurs envahissants, rien n'est facile.
Diana aussi nous apparaît sympathique, même si parfois ses choix nous laissent pantois. Surtout dans sa vie amoureuse. Son mariage est un échec et elle s'épanouit davantage dans une vie londonienne palpitante. Mais rapidement, elle se rend compte que travailler pour les services secrets n'est pas aussi aisé qu'elle le croyait et se met à douter des gens. En qui peut-on avoir confiance ?
Ce roman m'a passionnée de bout en bout, j'ai vraiment adoré. Autant le contexte historique, que la trame et les personnages. D'autant plus que la romancière s'est basée sur des personnages réels pour forger son histoire. Attention, pas de suspense haletant ou de rebondissements délirants, on est bien dans le roman noir anglais. Si vous redoutez les longueurs ou le manque d'action, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez le cadre anglais, les auteurs qui prennent le temps de développer leurs personnages et leur intrigue et que vous aimez boire une pinte au pub, ce livre est pour vous. J'ai d'ailleurs pu constater avec joie qu'une deuxième enquête de l'inspecteur Stratton vient d'être traduite en français.
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