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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est vrai qu'après la mort d'un très proche, ressentie comme une injustice, une question remonte à la surface, insidieusement, presque malgré soi : pourquoi moi, pourquoi nous ?...pourquoi pas eux, les voisins ou les autres ?

Pour le mari de Nadine, devenu veuf avec deux petits garçons à charge après la mort de sa femme, emportée par un cancer, cette question qui a jailli du chagrin, de la colère et de l'impuissance, devient une obsession.
Épiant, derrière les cannisses de la terrasse, la petite famille "du bonheur" d'en face, il se demande si (!) à l'époque de leur installation dans le quartier, il aurait signé pour l'achat de cette maison-là, Nadine sera peut-être toujours en vie aujourd'hui... Faut-il chercher la félicité qu'il souhaite préserver pour ses fils, dans ce pavillon précis ? Est-ce que ces voisins-là n'usurpent pas la place qui leur (!) est dû ?

Dans un style proche du minimalisme et par des phrases courtes, l'auteur nous amène pertinemment à assister au deuil de cet homme, que l'affliction pousse dans une folie dont il n'a pas conscience, persuadé que sa femme (même morte), lui et leurs enfants ont -comme ces autres- encore droit au bonheur.
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J'ignorais tout de Marcus Malte, en tant qu'auteur de romans noirs… J'ai découvert cet écrivain avec un grand enthousiasme en lisant « le garçon », roman différent de son registre habituel…

Par curiosité j'ai emprunté cet opus à la bibliothèque Buffon [ Paris / Près du Jardin des Plantes ]… Intriguée par le titre, le sujet inquiétant…J'ai été « gâtée » dans le Noir, très noir…Je ne suis pas sûre que cela soit le registre de l'auteur que je préfère, même si l'intrigue, le suspens sont rondement menés, fortement efficaces… Une sorte de montée du Monstrueux, de l'Inimaginable dans une sorte d'ordinaire et de BANAL…partagés par des millions d'individus !

Un homme, père de deux petits garçons, perd sa femme atteinte d'un cancer… Il est dans la douleur absolue… Ses très jeunes fils ne comprenant pas l'absence brutale de leur maman obligent leur père, par leur présence, et leur très jeune âge, à vivre. Ils habitent une villa qu'ils ont choisie avec son épouse… Des cannisses le séparent de la villa voisine, qu'il ne peut s'empêcher de guetter, d'observer…La maison et ses habitants !

Il voit une famille heureuse, un couple, une petite fille, une maison…qui continuent à vivre alors qu'il a perdu la femme qu'il aimait. C'est INSUPPORTABLE !

Pourquoi sont –ils épargnés ? Pourquoi lui . Pourquoi ses enfants privés injustement de leur maman ? le chagrin est insupportable, il veut comprendre, il veut trouver une raison ; alors il se met en tête que c'est leur maison qui a porté malheur… Ils auraient dû choisir la maison des voisins ; il se persuade que c'est la maison des voisins qui lui faut ; que cette maison leur épargnera de nouveaux malheurs… le délire commence, enfle, augmente sans limite… le délire, la folie montent inexorablement dans une sorte de logique implacable… le suspens, l'inquiétude vont crescendo….

Je n'en écrirai pas plus…Efficace, terrifiant, réussi dans le genre très noir !…Comment La DOULEUR, un DEUIL dans une vie ordinaire peuvent faire basculer dans la déraison et des délires dont le protagoniste se persuade avec une logique implacable…et une amoralité glaçante !
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Le narrateur, père de deux enfants Hugo et Dylan dont la femme, qu'il a vu longuement dépérir, est décédée d'un cancer, nous fait témoin de sa souffrance. Souffrance qui prend un caractère obsessionnel et s'exacerbe face au bonheur de ses voisins qu'il observe à travers ses canisses.
Par quel mauvais tour du destin, finit-il par se dire, lui est resté seul avec ses enfants et sa souffrance et pas eux. Il en arrive à penser que la maison d'en face, la «maison du bonheur», que sa femme et lui auraient pu choisir à la place de la leur, les aurait préservés. Il va alors s'introduire progressivement chez ses voisins qu'il souhaite voir déménager....
Marcus Malte sait retenir par de petits détails de la vie quotidienne qui dérapent sans en avoir l'air avant de grossir et nous entraîner en douceur dans une spirale infernale où l'angoisse gagne et l'on est tenu en haleine jusqu'au dénouement final qui offre un total renversement de situation. Qu'il fasse court ou long cet auteur ne me déçoit pas et il se trouve en plus que j'aime les gaufres. Peut-être, après cette lecture, auront-elles une saveur différente !!!!
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84 pages. 84 petites pages dont on ressort pourtant éprouvé. Une novella plus marquante que beaucoup de romans fleuves, un uppercut.
« Cannisses », ou l'histoire de la douleur « ordinaire » qui conduit inexorablement à la folie. « Cannisses » ou une plongée au plus profond de la psyché du personnage principal, menée de main de maître par un Marcus Malte habité par son histoire.
Par un long monologue intérieur, l'auteur nous immerge dans les questionnements de son personnage. Un personnage débutant par les « pourquoi ?» (il vient de perdre sa femme suite à un cancer), pour arriver à des conclusions et une logique totalement délirante.
Devant l'inexplicable d'une telle situation, et le non-sens de la maladie, l'homme va s'enfermer dans un cheminement intérieur qui va progressivement l'emmener vers la folie et l'horreur.
Malte sait admirablement trouver les mots pour décrire cette dérive, nous plonger en pleine empathie avec le personnage dès les premières lignes pour rapidement nous enfoncer dans un malaise grandissant.
Tout est décrit avec subtilité, grâce à une écriture sobre (sous couvert de « normalité ») et expressive. Pas de grands effets, l'horreur est suggérée et (oserais-je le dire face à une telle histoire) le récit de Malte fourmille d'idées qui vous feront ouvrir de grands yeux à de nombreuses reprises.
Un petit texte, qui prend aux tripes et qui marque durablement les esprits et vous reste dans un coin de la tête longtemps après la 84ème page tournée.
Malte est un grand écrivain de la noirceur.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Un homme dont la femme est morte d'un cancer élève seul ses deux enfants.
Il ne travaille plus et passe son temps à épier les voisins à travers les cannisses du jardin.
Un couple heureux avec une petite fille.
Mais pourquoi est-ce sur lui que le malheur s'est abattu ?
Pourquoi eux, en face ont-ils plus droit au bonheur que lui ?
Avec l'intelligence et la concision de sa belle écriture, Marcus Malte démonte superbement le mécanisme d'une grande douleur qui évolue lentement vers la folie. On est pris petit à petit dans cette spirale infernale.
Décidément cet auteur a bien du talent !
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Un homme, qui vient de perdre sa femme malade d'un cancer, se met à envier le bonheur de ses voisins. Pourquoi le malheur s'est-il abattu sur lui alors qu'ils ont l'air si heureux à côté? Qu'est-ce qu'ils ont de plus que lui? Peut-être leur maison. S'il avait habité dans leur maison et eux dans la sienne peut-être que sa femme serait toujours vivante? Il suffit alors peut-être de les faire changer de maison pour retrouver le bonheur...

Voici un texte très court qui est une petite perle. Marcus Malte nous fait sombrer dans la folie du héros avec une grande maestria. le livre est toujours ambigu. On voit bien que le personnage est complètement fou mais, mais en même temps on est obligé de ressentir de la compassion pour son malheur. Par ailleurs nous avons tous un jour ou l'autre envié quelqu'un, or Marcus Malte se sert de ce sentiment commun pour faire dévier son héros vers des actes déraisonnables. C'est la force de ce livre. Même si nous ne franchissons pas les limites l'auteur arrive à nous mettre mal à l'aise avec nous-même. En racontant son histoire à la première personne il nous oblige à nous identifier avec son personnage un peu cintré. Il nous oblige à nous demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour retrouver le bonheur...
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Est-ce un court roman ou une longue nouvelle ? Je ne saurai dire. J'ai quand même l'impression que les éditeurs, entre pouvoir d'achat en berne et désaffection pour la lecture, tentent d'attirer le chaland avec des formats courts et un peu moins chers (12€ pour celui-ci). Si l'on rapporte le coût par page imprimée, je ne suis pas sûr que la gagnant soit le lecteur sauf si le texte en vaut la peine.
Sur la ligne de départ (je sens que les jeux olympiques commencent à s'insinuer dans ma tête ) "Cannisses" tente sa chance dans une catégorie un peu rare par les temps qui courent : le polar psychologique.
Nous sommes dans un de ces multiples lotissements dont les parcelles, imbriquées les unes dans les autres, font semblant de donner un peu d'intimité à leurs occupants. Pour peu que les habitations soient séparées par des cannisses aux interstices propices à la curiosité, nous avons là un lieu de tous les possibles. Un homme, jamais nommé, voit sa raison qui défaille après le décès de Nadine, sa femme, des suites d'un cancer. Il élève seul ses deux enfants, fuyant tout conflit alimentaire en ne les nourrissant que leur mets préféré : les gaufres. Son deuil, son chagrin, son inactivité lui font perdre ses repères. Il flashe sur la maison de ses voisins, pensant que la chance était plutôt dans ce joli pavillon que dans le sien, pourtant mieux exposé. Jour après jour, son unique but sera de pouvoir vivre dans la maison voisine. Et il est prêt à tout pour y arriver...
Froidement, Marcus Malte installe une angoissante intrigue qui d'un quotidien sinistre bascule petit à petit dans une horreur froide mais absolue, jamais décrite ni vraiment nommée.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Ils avaient pourtant choisi leur cocon avec soin. Un pavillon dans un lotissement calme. Ils avaient abrité leur vie de famille derrière des cannisses pour la préserver jalousement. Pourtant le malheur a fini par les retrouver. Nadine, la femme du narrateur, est morte d'un cancer, laissant à son homme anéanti la tâche de s'occuper de leurs deux enfants. Tout à sa douleur il s'y attelle tant bien que mal, les nourrissant exclusivement de gaufres, c'est plus simple pour lui.


Notre narrateur en deuil, se pose des questions, se fait des reproches. Rien de tout cela ne serait arrivé s'il avait été plus vigilant. Il y avait pourtant eu des signes.


"Maintenant que j'y songe, la chatte Guimauve elle s'est fait écraser dans les tous premiers jours de notre arrivée. Ça ne faisait pas une semaine qu'on avait emménagé ici. On aurait dû comprendre que c'était un signe. Une sorte d'avertissement. Je m'en veux, c'est moi qui aurais dû y penser."


Il passe son temps à observer ses voisins, le regard masqué par les cannisses. Ces voisins qui étalent leur bonheur familial sans se soucier de sa douleur. Il avait longtemps hésité entre les deux maisons au moment de l'achat. Manifestement il a choisi la mauvaise maison. En face, les voisins sont heureux, pourquoi eux et pas lui ?


Marcus Malte nous décrit un homme qui sombre progressivement dans la jalousie, puis la folie. Les questionnements, et les réponses délirantes se succèdent dans l'esprit ravagé du narrateur. Nous sommes les témoins de sa descente aux enfers. Il lui faut absolument réparer ses erreurs. Il lui faut la maison d'en face pour enfin être heureux avec ses enfants.


Dans cette novella, court roman de moins de cent pages, Marcus Malte nous montre comment la souffrance ordinaire peut laisser la place à la folie. Dans Cannisses, il n'y a pas un mot de trop. J'ai plongé avec le narrateur, été immergé dans son subconscient et le moins qu'on puisse dire est que ce livre secoue. Il suffit de pas grand chose pour sombrer dans la folie. Marcus Malte est un maître dans l'art de nous faire explorer les méandres de l'âme humaine. Un excellent roman.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Marcus Malte ou l'art de condenser une histoire intense et bouleversante en seulement 84 pages.
Marcus Malte ou le talent de saisir l'essentiel dans un texte court et incisif.
Conte d'une folie ordinaire glissant doucement vers l'horreur, l'auteur réussit en ces quelques pages, à imprimer sa marque sur une triste histoire de deuil. Récit sans fioriture et sans dialogue aucun, c'est un grand cri d'amour et de douleur que le personnage central hurle à la face du lecteur, une obsession exponentielle qui le mènera jusqu'à l'inimaginable sous couvert d'une logique et d'une normalité engendrées par sa folie.
Le titre énigmatique prend toute son ampleur dans le questionnement  qui pose les fondations de cette nouvelle. le « pourquoi » que tout un chacun se pose dans une vie. La compréhension du destin, l'acceptation du deuil et la force qui nous divise face aux épreuves. La survie n'a pas le même prix selon qui doit y faire face.
Les mots choisis pour conter cette douloureuse fable vont droit au but et frappent en plein coeur pour laisser pantelant à la fin de cette lecture.
Histoire forte et très éprouvante. Preuve que le talent n'a nul besoin de longueurs pour se déclarer.
Lien : http://sous-les-paves-la-pag..
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Ce court roman est absolument incroyable ! Un homme extrêmement éprouvé par le décès de sa femme, va sombrer dans la folie. En tentant de comprendre pourquoi ce malheur est tombé sur sa famille, et pas, par exemple, sur les voisins, un mécanisme psychologique totalement destructeur se met insidieusement en place chez cet homme. L'horreur est suggérée, mais quoi qu'il arrive, le lecteur y sera confronté. En quelques pages, l'auteur réussit la prouesse de nous entraîner dans un thriller psychologique de haute-volée, d'une efficacité absolue !
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