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3,55

sur 376 notes
Plus je lis Henning Mankell et plus je l'aime.

Tea Bag est un roman bouleversant. Tout est dans les personnages qui sont ,comme d'habitude avec cet auteur, très bien travaillés.
Il y a les immigrées, trois jeunes femmes pleines de vies mais dont les destins sont terrible. Aujourd'hui leurs histoires résonnent avec l'actualité, les boat people, les ravages de la guerre et de la clandestinité. Je ne sais pas si j'aurais pu lire ce livre à un meilleur moment que celui-ci.
Ces jeunes femmes, chacune à leur manière, sont touchantes et attachantes. Tea-bag est le nom de l'une d'entre elle.

Il y a l'écrivain, un homme à priori lâche et ordinaire, qui ne s'intéresse qu'à sa petite personne. Il y a sa prise de conscience, la poisse, la douleur de la routine et la colère qu'il a amassé au fil des ans. Ses rencontres avec les trois jeunes femme sonnent comme un crise identitaire , qu'on pourrait assimiler à une crise d'adolescence ou plutôt une crise de la quarantaine (bien qu'il soit trentenaire).

Et puis il y a les autres personnages, les personnages secondaires. Ils piquent, ils sont acides et se dressent en obstacle sur le chemin de nos protagonistes principaux.

Bref ce roman est riche, humain, plein d'émotions. Il fait du bien même s'il énonce des vérités qui font mal. A lire de toute urgence.
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Certes, les histoires de ces trois jeunes filles, arrivées clandestinement du Nigeria et de l'ex URSS pour deux d'entre elles et d'Iran avec sa famille pour la troisième sont poignantes mais n'ont malheureusement rien d'original , mais surtout la narration par Jesper Humling, poète , double caricatural ? d'Henning Mankel est assez agaçante avec ses conflits divers, sa mère, sa compagne, son éditeur et son banquier ...
J'ai trouvé cela lourd et pesant.
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Tea-Bag est le nom que s'est inventé une jeune africaine dans un camp de réfugiés situé au Sud de l'Espagne. Pour quitter son pays, elle a dû faire appel à des passeurs, se prostituer, échapper de peu à la noyade… Mais au bout de son voyage, elle n'a trouvé que des hommes en armes et un camp qui ressemble à une prison. Elle ne sait pas grand chose de l'Europe et ne sait pas vraiment dans quel pays elle va pouvoir trouver asile. Mais parce que des journalistes suédois ont manifesté de l'intérêt aux réfugiés de son camp espagnol, elle décide que c'est en Suède qu'il va falloir qu'elle tente sa chance…

Parallèlement à l'histoire de Tea Bag, nous suivons celle de Jesper Humlin, un poète suédois que son éditeur tente de convaincre d'écrire un roman policier. Harcelé par sa mère qui exige trois visites hebdomadaires, par sa maîtresse qui lui réclame un enfant, et par son éditeur soucieux de rentabilité, Jesper Humlin ne songe quant à lui qu'à prendre des vacances dans des endroits paradisiaques et entretenir son bronzage. Caricature de l'écrivain imbu de lui-même et indifférent aux malheurs du monde, il va voir son système de valeurs bouleversé par sa rencontre avec Tea-Bag, Tania et Leïla, trois immigrées en provenance du Nigéria, de Russie et d'Iran.

Tea-Bag est selon moi à classer dans la littérature humanitaire. Henning Mankell, sans doute sincèrement touché par des histoires dramatiques de réfugiés, essaie de dénoncer un système cruel et absurde. Malheureusement j'ai eu l'impression en le lisant, qu'il ne faisait qu'enfoncer des portes ouvertes. Je n'ai pas non plus été très convaincue par le personnage de l'écrivain auquel l'auteur n'a pas réussi à donner la moindre épaisseur. J'ai tout de même un peu souri devant la description que fait Mankell des tournées de l'écrivain dans les collèges et les lycées, ses séances de lecture dans les bibliothèques devant un public de femmes entre deux âges venues applaudir poliment et chercher des autographes. J'ai d'ailleurs presque autant compati au sort de Humlin-Mankell et à celui de tous les écrivains contemporains, qu'au sort des jeunes réfugiées. Enfin, et c'est là le plus gros reproche que je ferai à Tea-Bag, la langue de Mankell ne me plaît pas beaucoup. Elle est trop neutre, peut-être trop journalistique, parfois un peu heurtée. Je ne sais bien sûr pas quelle part de responsabilité incombe à la traductrice, mais je ne peux que constater que le plaisir de lecture n'a pour moi pas été au rendez-vous.
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Ce livre parce qu'il est souvent drôle peut se permettre d'ajouter par ci par là des couches de "réalités horribles", de ces vécus atroces qui sont encore et encore actuels et de plus en plus. Ce style qui semble ne pas y toucher permet justement d'y toucher et, bien que je sois resté assez sceptique pendant au moins la moitié du livre, je dois reconnaître qu'il a pu avoir quelques moments d'impacts.
Etant un gros blasé, je pense que quelqu'un de moins "blasé", de plus frais, sera d'autant plus sensible et accrochera aux thématiques et aux images terribles que Mankell pousse en avant dans son texte.
On peut remercier Henning Mankell pour cet apport à l'humanité.
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Le sujet principal du roman, c'est le sort des migrants: leur pénible voyage, leur arrivée dans un pays qui les accueille mal, leur difficulté à s'insérer dans la société. Henning Mankel évoque le cas de la Suède, mais ce pourrait être aussi bien la France. Ici, trois jeunes femmes jouent un rôle prépondérant: Tea-bag, Leïla et Tania. Elles voudraient apprendre à écrire des textes en suédois et c'est un écrivain (plus précisément: un poète), Jesper Humlin, qui répond à cette demande.
C'est un homme à la fois vaniteux et peu sûr de lui, très maladroit, sans réelle valeur humaine. Autour de lui évoluent des personnages hauts en couleur: sa concubine, sa mère, son éditeur, son conseiller financier, etc… devant lequel il se sent désarmé; il ne sait pas gérer ses relations conflictuelles avec eux. Une seule personne n'est pas conforme à cet archétype: son ami Pelle, qui tient une salle de boxe dans un quartier déshérité de Göteborg. C'est lui qui servira d'intermédiaire avec les migrants. le lecteur est donc confronté à deux mondes parallèles, celui des Suédois ("de souche", comme dirait l'autre), et celui des migrants.
Les aventures du héros (?) lui-même m'ont semblé assez désopilantes, en raison de leur absurdité et leur esprit d'auto-dérision; bien sûr, l'auteur a volontairement forcé le trait. Par contre, l'évocation du monde des migrants ne m'a pas du tout convaincu. Qui croira que des jeunes filles, bredouillant à peine le suédois, puissent espérer obtenir vite la célébrité, en écrivant (dans cette langue) des livres à succès ? Plus généralement, peut-on apprendre à écrire des best-sellers ? non ! Après beaucoup de faux-fuyants et de mensonges, les jeunes filles livreront - en partie - leur histoire compliquée… mais à l'oral. En vérité, ces petits bouts de vérité (?) ne m'ont pas fait vibrer. Au final j'ai été déçu par ce livre…
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Je m'attendais à un policier, voir un thriller mais pas du tout, il s'agit au contraire d'une fresque passionnante sur l'intégration de trois migrantes en Suède, d'un écrivain et d'un pays qui n'est pas forcément ce qu'il semble être. Je ne suis pas déçu pour autant, ça m'a même beaucoup plu.
Ma description peut sembler très sérieuse mais l'auteur sait aussi y mettre de l'humour, notamment par Jesper, l'auteur dans le roman, sa situation est assez cocasse. J'ai beaucoup aimé qu'on découvre une face plus sombre de la Suède, dans la vie elle sert souvent de modèle, elle est mise en valeur sans vraiment de nuances, ici au contraire Henning Mankell arrive à nous montrer un revers du pays qui ne fait pas envie, qui nous montre les travers d'un pays qui est souvent montré sous son meilleur jour.
La vie des ses migrantes est passionnantes à lire, la difficile intégration qu'elles auront à faire pour découvrir la vie idyllique qu'elles rêvent. Tea-bag, Leïla et Tania vont faire la rencontre de Jesper, sans spoiler, c'est vraiment à ce moment là que le roman démarre vraiment, que tout s'enchaîne et qu'on ne lâche plus le livre. Avant ça, il n'y a pas de longueurs pour autant, l'auteur sait donner de la crédibilité à ses personnages, leur donner de la profondeur sans que ce soit lent.

Belle découverte, pas mon style préféré de l'auteur mais quand même un bon récit.
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Un roman sur les sans papiers en Suède, mais qui pourrait prendre place partout ailleurs en Europe. On comprend la détresse d'être invisible, de n'avoir pas le droit d'être. Une lecture qui fait réfléchir.
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C'est le premier roman d'Henning Mankell que je lis, cet auteur qui a pour habitude de dire qu'il a un pied dans la neige et un autre dans le sable parce qu'il vit sept mois par an en Afrique, au Mozambique, loin des glaces scandinaves.
Il a d'abord fallu lutter contre l'ennui, les cent premières pages me semblant longuissimes et peu passionnantes. Puis, le roman prend forme et les bribes des récits des jeunes femmes viennent s'immiscer dans l'histoire. A ce moment-là, l'émotion s'installe et la progression devient captivante.
Alors oui, je me suis dit que cette inégalité dans le roman pouvait être voulue, pour mieux nous faire ressentir le vide de l'existence sans problème de ce snob Jesper, et de nous frapper d'autant plus par l'immersion au sein d'un univers méconnu de personnes en marge d'une société. Ces femmes sont des figures de liberté et de lutte, elles ont survécu aux pires horreurs, volent, squattent, sont méfiantes. L'auteur a dépeint à travers elles le visage de l'invisible des rues de Göteborg, comme une invitation.
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Attention, ce livre n'est pas un polar, bien que tout le monde en parle dans le livre...

Jesper Humlin, célèbre poéte aux compositions hermétiques, fait une lecture de son dernier ouvrage dans une bibliothèque de Suède, lorsque, à la fin de la rencontre, une jeune fille noire, Tea-Bag lui pose une question étrange.
De retour chez lui, son éditeur veut absolument lui faire écrire un roman policier qui se vendra à fort tirage, contrairement à ses poèmes ; son conseiller financier veut lui aussi écrire un polar, sans parler de sa petite amie et de sa mère... Un cauchemar pour le poète.
Quelques temps plus tard, il est invité chez un ami de longue date à Göteborg. Celui-ci tient un club de boxe et propose à Jesper d'aider des jeunes filles qui veulent apprendre à écrire.
Jesper accepte à contre-coeur. Il rencontre une jeune irannienne, Leïla, une étrange fille de l'est, Tania ou Irina ou Ines c'est selon, et Tea-Bag.
Petit à petit Jesper se prend d'amitié pour ces exilées sans papier obligées de se cacher. le poète découvre une Suède qu'il ne connaissait pas.

Un très bon livre sur l'immigration vue du côté des jeunes filles immigrées et des périples qu'elles ont connus.
Leurs fuites sont racontées par petites touches, on est scotché jusqu'à la fin.
Lien : http://lescouassous.over-blo..
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On connaissait Henning Mankell pour ses fameux polars (et notamment le retour du professeur de danse qui vient de sortir en poche) mais voici avec Tea-Bag l'occasion de découvrir une autre facette des nombreux talents de ce suédois (il écrit aussi des pièces de théâtre : Les Antilopes étaient jouées en 2006 à Paris).
Tea-bag est un roman étrange à deux facettes, une sorte de conte social qui dépeint d'un côté, la vie vaine et privilégiée d'un poète hypocondriaque en panne d'inspiration, écartelé entre une mère possessive, une maitresse possessive, un éditeur possessif, ... bref, un écrivain en panne à qui sa propre vie semble échapper ...
... et de l'autre côté de ce miroir social, 3 jeunes filles immigrées dans une banlieue suédoise : une black (c'est Tea-bag), une fille des pays de l'est et une autre venue du moyen-orient. Bref, un concentré de la société multi-culturelle suédoise.
Mankell s'étend longuement sur les traumatismes de ces douloureuses fuites qui ont fini par conduire ces jeunes filles jusque dans la banlieue de Göteborg (toute ressemblance avec d'autres grandes villes européennes étant, bien sûr, purement fortuite).
De la rencontre incongrue entre ces personnages, Mankell construit une étrange fable où son héros écrivain finit par gratter son vernis social pour aller à la découverte de ces 3 jeunes femmes et de leurs histoires, dont il fera très certainement un ... roman !
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