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sur 376 notes
Elles s'appellent Tea-Bag, Tania et Leïla, ou Irina, Tatiana... peu importe leurs prénoms puisque ce sont elles qui se sont les ont attribués. Elles viennent du Nigéria, d'URSS ou d'Iran. Et, elles ne veulent pas conquérir l'Amérique mais la Suède.
Il s'appelle Jesper Humlin. Il est poète à ses heures perdues, hypocondriaque, boursicoteur et est tiraillé entre sa petite amie qui lui réclame des enfants, sa mère, un brin fantaisiste et tyrannique et son éditeur, soucieux de rentabilité.
Ces quatre-là, rien ne les prédestinait à se rencontrer et encore moins à se raconter leurs histoires. Et, pourtant, au cours d'un atelier d'écriture improvisé, dirigé par Jesper, ils vont faire connaissance.
A tour de rôle, ces trois immigrées lui raconteront leurs périples, leurs voyages et leurs pays d'origine. En mal d'inspiration, Jesper trouvera finalement un bon sujet pour son prochain roman auquel personne ne semble attacher d'importance.

Tea-Bag est un roman social qui dépeint avec force d'un côté la vie privilégiée que mène ce poète et, de l'autre, la vie tumultueuse et chaotique des immigrés. On retrouve beaucoup d'émotion au cours des passages où elles se racontent, mais également un peu d'humour et de désinvolture dans l'attitude de Jesper.
Tea-Bag, à découvrir comme un très beau témoignage et un bel hommage que rend Mankell aux immigrés...
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Un livre profondément humaniste! Henning Mankell donne voix à trois jeunes filles immigrées de provenance différente, qui divergent également dans leurs attitudes et leurs opinions. Elles racontent leur histoire comme si elle n'était pas la leur, et qu'elle appartenait à quelqu'un d'autre. Le souci dans ce livre n'est pas que de creuser dans le passé de ces filles, toutes formes de douleurs ou de malheurs auxquels elles ont été confrontés. Raconter comment elles ont pu échapper à toutes ces atrocités qu'elles ont connu sur leur route vers la Suède. Mais c'est de les voir essayer de s'en sortir dans cette Suède où elles se sentent complément désorientées, déséquilibrées. Dans leur naïveté, elles ne pensent qu'à survivre par tous les moyens possibles, puis elles s'accrochent à toute chose qui se présente à elles, tout en aspirant à un bel avenir. Puis de l'autre côté il y a ce poète qui souffre non pas de problème de fuite, d'intégration, d'inconfort ou encore d'exil quelconque mais sa souffrance est à l'intérieur de lui. Il est en panne d'inspiration. En plus, son éditeur lui demande d'écriture un polar car la poésie ne se vend plus. Jesper Humlin ne s'y sent pas capable, en même il a peur de se dénaturer. Dans le souci de vouloir se convertir, Jesper Humlin, en croisant le destin de ces trois filles, trouve une piste pour son nouveau livre... entre une Tea-bag aux multiples facettes, une Tania à qui aucune porte ne peut résister et une Leila qui se déplace toujours avec tout un bataillon de sa famille...son projet va certainement affronter de l'orage...
La magie de l'écriture de Mankell est nous faire vivre le trouble qui se développe différemment entre ces deux mondes. Le croisement produit des étincelles, mais de part et d'autre il y a comme une crise d'identité, entrainant mensonges, doutes, manipulations et déviations. J'ai aimé le travail des personnages qui, au départ, entretiennent des relations tumultueuses, peu à peu, le fait que chacun essaie de se dépouiller de tout artifice et de se révéler soi-même, ils arrivent à s'acceptent et aussi à accepter les autres. Bien que le livre m'ait plus mais Tea-Bag ne figure pas parmi les livres top de l'auteur!
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Un des Mankell que j'ai le moins aimés. Une rareté, je suis tellement vendu à cet auteur. La passion de Mankell pour le Mozambique et l'Afrique (et, par extension, les Africains) n'est plus un secret. Ce roman original est l'occasion pour lui d'en parler à nouveau. Si j'aime beaucoup cet auteur, je partage moins sa passion. Notez bien, elle m'intéresse un peu, mais pas autant. Et c'est un peu dommage, car le sujet est intéressant. C'est seulement que je souhaite qu'il écrive autre chose. Ironiquement, c'est un peu un des thèmes de son livre.

Tea-Bag est le personnage éponyme de ce roman. Il s'agit d'un immigrée clandestine qui a trouvé son chemin jusqu'en Espagne et, de là, en Suède. Mais, si l'histoire commence avec elle, très vite, on passe à un autre personnage, Jesper Humlin. Il s'agit d'un écrivain suédois, un poète en fait. Malheureusement, par les temps qui courent, la poésie n'a plus la cote et l'éditeur Olof Lundin presse son écrivain vedette de se lancer dans le roman policier. Après tout, c'est le virage qu'a pris Viktor Leander.

Tout à coup, il semble à Humlin que tout le monde autour de lui se met à écrire des polars, allant de sa mère à son conseiller financier. Ici, je suppose que Mankell décoche une flèche à tous ces écrivaillons qui, ces dernières années, surfent sur la vague populaire des romans policiers. Je dois admettre que je pense comme lui. La quantité phénoménale de polars (bien souvent de qualité bien ordinaire, parfois même médiocre) qui déferlent dans les librairies est assez ahurissante. On reconnaît facilement et apprécie le Mankell qui jette un regard intelligent et critique sur sa société.

Dans tous les cas, Humlin a une autre idée en tête : raconter l'histoire de Tea-Bag, cette immigrée clandestine qui a croisé son chemin. Son histoire, oui, mais aussi celle de milliers d'autres, comme Leïla et Tania. Bref, témoigner du parcours de toutes ces femmes qui ont parcourur mers et terres pour se faire une place en Occident. Parler de leurs désirs, de ces nouvelles identités qu'elles veulent endosser, de ces nouvelles vies qu'elles souhaitent construire. Tea-Bag est donc un roman rempli d'espoir, qui parle d'inclusion mais aussi des défis à relever pour les pays d'accueil. Un sujet tellement d'actualité !

Ce roman est assez différent des autres de Mankell. Outre l'ironie à peine couverte, le style est aussi particulier et le ton, humoristique à plus d'un endroit. Aussi, plusieurs personnages sont unidimensionnels et caricaturaux : sa mère Märta Humlin (hystérique), sa copine Andrea (possessive et égocentrique), Lundin (sourd et entêté), Leander (prétentieux et bête), etc. Cette galerie comique contraste grandement avec les personnages réalistes, profonds auxquels Mankell nous a habitué. Mais bon, quand un auteur est capable d'écrire dans tous les genres, du polar au récit jeunesse en passant par l'essai, plus rien ne devrait étonner…
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"Allongée, les yeux fermés, sur le lit de camp inconfortable, elle laissait ses pensées remonter doucement à la surface. A quoi ressemblait sa vie? Au milieu de toute cette confusion, elle avait un point de repère, un seul. Elle était enfermée dans un camp de rétention du sud de l'Espagne après avoir eu la chance de survivre alors que presque tous les autres s'étaient noyés, tous ceux qui avaient embarqué à bord du bateau pourri qui devait les amener là depuis l'Afrique........"

Tea-bag vient du Nigéria ,Tania de Smolensk, Leila d'Iran. Toutes trois ont échoué dans une banlieue de Göteborg, sans papiers, croyant ,comme les dix mille sans-papiers de Suède, y trouver liberté et sécurité, survivant dans la peur, la débrouille ,aidées par quelques-uns, rejetées par la plupart.
Jesper Humlin est un poète médiocre, dominé par son entourage,qui cherche un sujet d'inspiration lui permettant enfin d'acquérir la célébrité .
C'est le récit de la rencontre de ces deux univers complètement opposés qui est la toile de fond du roman de Mankell.Qui on le sait, est très attaché à l'Afrique et ses problèmes.

Roman que j'ai trouvé pas assez approfondi pour ma part. Quoi de plus différent que les parcours de tous ceux qui un jour se sont lancés ,tant ils étaient désespérés, dans l' aventure de l'exil à tout prix,dans des conditions aussi précaires? C'est dommage, car c'est un livre qui ose aborder avec honnêteté un des grands drames de notre époque, la tragédie de l'immigration clandestine.
Au moins a-t-il ce mérite, et je laisse parler la jeune Tea-bag:

"Tu te souviens?J'étais arrivée sur la plage, au sud de Gibraltar. J'avais l'impression d'être dans la ville sainte des migrants, un palais de sable mouillé d'où s'élevait un pont invisible qui menait au paradis. Parmi les arrivants, beaucoup voyaient avec épouvante qu'il y avait une étendue d'eau entre le paradis et nous. Je me rappelle la tension, et la peur, pendant que nous attendions le bateau qui nous ferait accomplir la traversée. Chaque grain de sable était un soldat à l'affût. Mais je me rappelle aussi une légèreté étrange, des gens qui fredonnaient à voix basse, qui bougeaient comme s'ils dansaient, une danse de la victoire, retenue et lente. Comme si nous étions déjà arrivés. le pont était là, la dernière partie du voyage ne serait presque rien, juste un saut dans le vide, en apesanteur.
Je ne sais pas pourquoi j'ai survécu, moi précisément,quand le bateau a coulé et que les gens enfermés dans le noir essayaient de sortir de la cale avec leurs ongles. Mais je sais que le pont que nous avons tous cru voir, sur cette plage tout au nord de l'Afrique, ce continent que nous fuyions et que nous regrettions déjà- ce pont sera construit un jour. Un jour, la montagne de corps entassés au fond de la mer s'élèvera si haut que le sommet émergera hors des vagues comme une nouvelle terre, et ce pont de crânes et de tibias fera le lien entre les continents, un lien qu'aucun garde-côte, aucun chien, aucun marin ivre mort, aucun passeur ne pourra détruire. Alors seulement cette folie cruelle cessera ,cette folie où des gens innombrables qui fuient pour leur vie sont contraints de s'enterrer dans des sous-sols et d'être les hommes des cavernes de l'ère nouvelle.
J'ai survécu, la mer ne m'a pas avalée, pas plus que la trahison, la lâcheté ou la cupidité. J'ai rencontré un homme qui oscillait comme un palmier et m'a dit qu'il existait des gens qui voulaient entendre mon histoire et me laisseraient vivre dans ce pays. Mais ces gens-là, je ne les ai pas rencontrés. Je donne mon sourire à tous ceux que je croise, mais que me donne-t-on en retour? J'ai cru qu'on viendrait à ma rencontre. Mais personne n'est venu. Et je vais peut être sombrer. Mais je crois que je suis plus forte que toute cette grisaille qui cherche à me rendre invisible. J'existe, même si je n'ai pas le droit d'exister, je suis visible, alors même que je vis dans l'ombre."


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Jesper Hhumlin, célèbre auteur de poésie, se voit sommé par son éditeur d'écrire un roman policier.
Mais pour lui, il n'en est pas question..
Il fait la rencontre d'une jeune africaine qui dit s'appeler Tea-Bag.
Puis il rencontre Tania et LeÏla deux autres clandestines.
Bouleversé par leurs histoires, il met en place un atelier d'écriture pour leur permettre de raconter leur vie.
Il ne connaissait pas cette Suède là, celle de ceux qui doivent sans cesse se cacher et fuir.
Pendant toute une partie du livre, je ne retrouvais pas l'univers d'Enning Mankell, ni son style.
Il m'a fallu un certain temps pour entrer dans cette histoire.
Et puis, plus j'avançais, plus j'appréciais.
Et pour finir, j'ai vraiment aimé la manière dont l'auteur rend hommage à tous ces gens de l'ombre.
On sent un travail profond et un grand respect pour cette partie de la société méconnue de beaucoup.
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Malheureusement la lecture fut pénible...
Comme beaucoup, et c'était volontaire de la part de l'auteur, j'ai trouvé le personnage de Jesper Humlin tout-à-fait déplaisant par sa superficialité tout comme tout ce qui l'entourait, mais je n'ai pas non plus accroché à Tea-Bag, ni à... aucun des personnages en fait. Bref, je ne suis pas arrivée à entrer dans le roman.
J'ai été déroutée par le fait que Tea-Bag s'exprime si bien dans une langue qu'elle est en train d'apprendre et j'ai eu du mal à accepter le changement si rapide de mentalité de l'écrivain: trop de détails m'ont paru invraisemblables pour que je puisse adhérer au récit alors que l'intrigue, en soi, est intéressante et que le thème de l'immigration clandestine mérite d'exister dans la littérature contemporaine.
C'est dommage, je n'aime pas ne pas aimer.
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Une jeune africaine, qui prendra le pseudonyme de Tea-Bag, se réveille dans un camp de migrants situé dans le sud de l'Espagne. Tea-Bag a toujours le sourire, son sourire c'est sa cuirasse, il est le paravent de ses émotions. Embarquée dans la cale d'un cargo pourri, celui-ci fait naufrage, Tea-Bag est une survivante. Dans le camp, elle est interviewée par un journaliste suédois sur ses conditions de vie. Gagner la Suède devient son but et, patiemment, elle attendra le moment propice pour s'évader et entreprendre ce long voyage.
En Suède, elle se liera d'amitié avec deux autres migrantes. Ce sont leurs témoignages que va recueillir Jesper Humlin, écrivain de poèmes, des confessions émouvantes qu'il essaiera de comprendre, de démêler la part fantasque de la part de vérité. Ces rencontres sont une révélation, une ouverture aux autres, pour un écrivain de poèmes qui ne connaissait que son petit confort !
Henning Mankell termine son roman par une postface :
Ceci est un roman. Mais Tea-Bag existe. Tout comme Tania et Leïla. Peu importe comment elles se nomment dans la réalité. Ce qui emporte, c'est leur histoire.
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C'est une histoire ou plutôt des histoires passionnantes et émouvantes que l'on découvre à travers ces jeunes femmes sans papier arrivées en Suède, les drames qu'elles ont vécu.
Peu importe que les histoires s'emmêlent, que les conteuses mentent comme des arracheuses de dents et empruntent les unes aux autres, l'essentiel est là.
Magistrale rencontre de ces filles déchirées
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Lire Mankell sans Wallander, ce n'est pas comme retourner au bistro du coin après un changement de propriétaire, c'est carrément changer de crèmerie.

Sur quoi allons-nous tomber?
Ici j'avoue légèrement surjouer l'expectative puisque l'expérience m'est déjà connue, j'avais lu et apprécié "Un paradis trompeur" il y a quelque années.

Le hic c'est que ce roman situé au Mozambique et au début du 20em siècle permettait une certaine distanciation et évitait toute interférence avec la Suède de Wallander.

Ce n'est pas le cas ici, avec Tea Bag on rentre en Suède et les problématiques abordées ont déjà émaillé les enquêtes de l'inspecteur.

Mankell dresse un tableau réaliste de la situation des étrangers, réfugiés ou non, clandestins ou non, dans le royaume principalement tout en égratignant le reste de l'Europe.

Avec un certain brio, il allège son propos en faisant preuve d'un humour aussi décapant qu'inattendu pour qui connait sur ce point l'austérité de l'univers de Wallander.

Il existe donc indubitablement un Mankell sans Wallander.
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Les filles, les gars, j'vais vous dire. J'arrive pas à le lire. J'essaie, je me force mais en fait j'en ai rien à faire de cette histoire. Je le reprendrai un jour, peut-être.
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