Un paradis trompeur

Au départ pour moi, Henning Mankell était un auteur de romans policiers. Puis j'ai découvert son talent d'écriture avec Les chaussures italiennes. Et puis je me suis aperçue qu'il écrivait de la littérature jeunesse avec Les ombres grandissent au crépuscule. du coup, lorsque belle-maman m'a prêté son dernier roman, je ne savais pas du tout dans quoi j'allais m'embarquer.

L'histoire : Hanna est une jeune suédoise du début du 20è siècle, qui vit avec ses parents et ses jeunes frères et soeurs dans une maison perdue dans les bois. Lorsque le père meurt, Elin envoie sa fille à la ville pour qu'elle vive sa vie. Quatre enfants à charge, c'est trop, elle ne peut pas se permettre. Hanna deviendra vite cuisinière dans un bateau en partance pour l'Autralie. A bord, c'est le coup de foudre avec le second : ils se marient. Peu de temps après, son mari meurt de maladie. Elle ne peut plus rester dans la cabine qu'ils ont partagée et décide de descendre à terre, dans un port de l'Afrique orientale portugaise.

Mon avis : encore une fois, je suis bluffée par le côté caméléon de Henning Mankell. Je n'ai pas lu toute sa bibliographie, très loin de là, mais je constate que pour chaque histoire il sait nous glisser sans anicroche dans la vie de ses personnages.

Cette fois nous sommes dans ce qui s'appelle aujourd'hui le Mozambique, un pays avec lequel l'auteur entretient des liens étroits. Dans le résumé je ne vous ai vraiment donné que le tout début car les évènements s'enchaînent assez vite. le coeur de l'intrigue se passe dans ce pays.

Hanna débarque dans ce port où la vie ne ressemble à rien de ce qu'elle connait. Premièrement, on y parle portugais. Deuxièmement, il existe une ségrégation très forte entre les Noirs et les Blancs. Cet état d'esprit est très bien relaté par Henning Mankell, qui en parle sans complaisance. On imagine facilement comment les gens se comportaient à l'époque, dans un "camp" comme dans l'autre. D'ailleurs, personne n'est blanc ni noir dans son âme. Tout le monde ment, cache quelque chose, se méfie des autres et a du mal à faire confiance.

Hanna n'est pas au bout de ses surprises. Tout s'enchaîne pour la placer à la tête d'une maison close. Pour elle qui a à peine eu le temps de connaître les choses de l'amour avec son défunt mari, c'est un changement radical.

Cette histoire que nous suivons est donc celle de cette femme, qui va peu à peu apprendre à vivre dans cet environnement dur et malsain. J'ai beaucoup aimé la façon dont Henning Mankell traitait ce personnage. Elle fait face en apparence mais au fond d'elle-même se pose plein de questions. Que fais-je là ? Comment dois-je agir ? Pourquoi ?

Le rythme de l'intrigue est aussi prenant. Sans dire qu'il y a toujours des rebondissements, il se passe toujours quelques chose. Cela peut prendre la forme d'un décès, ou d'une rencontre, d'une discussion qui change la donne. On se laisse glisser avec plaisir dans cette atmosphère chaude, moite et dangereuse.

C'est un roman que j'ai dévoré sans voir le temps passer et que je vous conseille sans réserve :)
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Pour survivre, Hanna doit quitter sa famille et son pays, la Suède. A 18 ans, Hanna se fait embaucher comme cuisinière sur un bateau sur lequel elle va rencontrer son futur époux qui décèdera quelques temps plus tard après avoir contracté une forte fièvre. Recueillie lors d'une escale en Afrique par des prostituées, elle va succomber au charme du propriétaire des lieux jusqu'à l'épouser. Lui aussi la laissera rapidement veuve. Devenue l'héritière de l'établissement, elle devient très riche mais aussi très seule dans un pays colonial où règne partout le racisme.
Encore un très bon Mankell même si ce n'est pas un polar.

Hannah, jeune suédoise, quitte son pays pour fuir la misère. Après quelques péripéties, elle arrive au Mozambique.
Elle va découvrir la vie de la colonie portugaise installée ici, où les Noirs sont pratiquement esclaves des Blancs. Et elle va s'impliquer.

Ce livre est passionnant, foisonnant. L'Afrique, ses couleurs, ses odeurs, la vie des Noirs, des Blancs, la peur qui les lie, tout est formidablement décrit. Les horreurs du racisme et du colonialisme sont bien décrits, sans lourdeur.

MANKELL a une puissance évocatrice extraordinaire. Ce livre m'a beaucoup touchée sur le plan humain, artistique, esthétique.

Mon premier Mankell sur l'Afrique, en dehors de l'enquête de Wallander qui commence en Afrique du Sud. Un roman sur un destin décalé inspiré d'une femme dont on ne sait rien mais qui titille l'imagination. Pas le meilleur Mankell, mais un bon roman tout de même.

Livre attachant avec ses personnages complexes placés dans des situations extrêmes. A travers le parcours de Hannah jeune suédoise chassée de chez elle par la pauvreté qui échoue dans une Afrique livrée au racisme à la peur et à l'exploitation éhontée des colons blancs sur le corps des noirs. Femmes vendues dans des bordels immondes, hommes esclaves terrorisés par la violence des blancs. peur des blancs de la révolte qui monte dans la population noire majoritaire et asservie. Un chimpanzé presqu'humain est le témoin bouleversant de la folie des humains et en sera la victime sacrificielle. Hannah absorbée par le sortilège africain disparaîtra en laissant un cahier dissimulé sous les lattes du parquet d'un hôtel de luxe voué à la décrépitude quand le pouvoir blanc sera mis hors du pays. Un livre bouleversant sur la difficile prise de conscience et la solidarité des opprimés

Pas de manichéisme dans les relations noirs / blancs. Un style efficace jusqu'à la dernière ligne

Henning Mankell est connu principalement pour ses romans policiers, avec l'inspecteur Wallander comme protagoniste. Cette série étant terminée, l'auteur continu dans le genre romanesque.

En 1904, en Suède. Hanna Rentröm, l'aînée d'une famille nombreuse, est contrainte de quitter son village natal au coeur de la campagne suédoise pour aller rejoindre de la famille en ville, sur la côte. Ladite famille est introuvable, et de fil en aiguilles, Hanna se retrouve cuisinière à bord d'un navire à destination de l'Australie. Pendant le trajet, elle épouse le second, qui meurt, et finit par s'enfuir lors d'une escale. Hanna est veuve et seule dans un pays étranger, qui parle le portugais. Dans cette ville, elle trouve refuge dans un bordel. Sans jamais tomber dans la prostitution, même si elle devient propriétaire du bordel quelque temps après, elle a du mal à s'intégrer au sein de cette colonie. Une colonie qui méprise la population noire, qui est raciste, limite esclavagiste. de part ses prises de positions, Hanna ne sera jamais vraiment accepté ni parmi les blancs, ni parmi les noirs.

Un roman qui nous plonge dans le Mozambique du début du siècle, avec une histoire inspirée d'un fait réel. Les archives coloniales de Maputo révèlent qu'une suédoise a été propriétaire d'une maison close. A partir de ce fait, Henning Mankell a tissé une histoire qui aurait pu existée, et qui dénonce la colonisation. Une histoire noire, dure, et profonde, qui monte en intensité au fil de la lecture.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre même si au début je n'appréciais pas trop l'héroïne. L'écriture est plaisante, et l'on se laisse facilement transporté dans cette histoire émouvante.

Henning Mankell est décédé pendant que je lisais cet ultime roman. J'en suis profondément chagrinée parce que j'aimais vraiment beaucoup cet auteur :-(

C'est le deuxième livre de Mankell que je lis et je suis toujours aussi enthousiaste! Une belle écriture et un voyage en Afrique , Attention ce n'est pas un policier!

J'ai vraiment lu ce livre avec plaisir. D'abord l'écriture, très fluide, très naturelle, presque trop, rend la lecture hyper facile. Ensuite, le thème m'a beaucoup intéressée, moi qui suis fascinée par la Suède et aussi par l'Afrique. Mais ici, c'est vraiment un univers très sombre que l'on découvre... On ne peut qu'admirer l'héroïne de le pas baisser les bras face à un monde si corrompu. On se demande même ce qui la motive à être aussi généreuse avec tout le monde, alors qu'elle ne reçoit que froideur et mépris de la part de ces mêmes personnes. Une chose ne me semble pas claire ; comment son second mari est-il mort ? N'y a-t-il pas eu une enquête pour découvrir les raisons de cette mort ? Cet événement aurait à mon avis mérité d'être plus approfondi dans l'histoire ; là, c'est un peu tiré par les cheveux. Je me demandais comment l'auteur allait bien pouvoir achever l'histoire ; et je dois dire que cette fin poétique était vraiment belle, bien trouvée. En tout cas, je recommande ce roman, qui se lit très vite.