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3,69

sur 435 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Un paradis trompeur, Henning Mankell entraîne encore une fois son lecteur entre la Scandinavie d'antan et l'Afrique coloniale, une dualité entre la terre du froid et celle de la chaleur que l'on remarquait déjà dans le fils du vent, dans L'oeil du léopard et même dans La Lionne blanche (quatrième volet de la série Kurt Wallander). Cette fois-ci, le personnage principal de cette saga épique est une jeune femme du nom d'Hanna Renström. Fuyant la misère, c'est malgré elle qu'elle se retrouve dans un navire en partance pour l'Australie, où elle n'arrivera jamais.

Mariée à bord et devenue veuve, c'est plus perdue et déboussolée que jamais que la jeune femme fuit lors d'une escale à Lourenço Marques, et prend peu à peu à son destin en main. Dans un pays que l'auteur affectionne et connaît particulièrement bien et prend un malin plaisir à faire évoluer cette jeune Suédoise, qui n'arrive réellement à se faire une place entre ces Portugais si différents d'elle-même et ces Africains, opprimés chez eux, qu'elle découvre au tout début et accablera à son tour. Mais en Afrique, loin des siens et soumise aux réalités du monde, la jeune Hanna ne finira-t-elle pas – comme les autres héros de Mankell – par s'affranchir des règles imposées par une communauté à laquelle elle ne se sent que peu appartenir ?

Un récit fort et touchant porté par l'écriture douce de l'auteur et un amour tout particulier pour ce continent africain et spécifiquement ce pays, décor de tant d'autres de ses oeuvres.


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Hanna est une jeune suédoise qui quitte sa région natale pour fuir la misère, et va embarquer pour un long voyage qui changera sa vie à jamais.Jeune fille pauvre, elle va se retrouver à la tête d'une maison close prospère en Afrique du Sud, et devenir une femme riche et respectée, jusqu'à ce qu'elle soit témoin d'un acte qui bouleversera sa vie. Elle sera avant tout confrontée à une société raciste dans laquelle elle ne saura trouver sa place.
Le racisme, la peur de l'autre, ce sont des thèmes chers à Henning Mankell, qu'il traite là encore avec subtilité et intelligence. Tout comme dans Tea-Bag, on s'attache très vite aux personnages principaux, et on espère une fin heureuse. Ici, elle garde sa part de magie.
Un magnifique roman de Mankell, qui excelle toujours autant dans la psychologie des personnages, et qui m'a donné très envie de relire un autre de ces grands romans de littérature blanche, Tea-Bag.
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Hanna Renström vit au nord de la Suède avec sa mère Elin et ses frères et soeurs. La pauvreté est telle que sa mère ne peut plus assurer sa subsistance et l'oblige à partir et se débrouiller toute seule. Après avoir cherché en vain des gens qui pourraient l'aider, elle rencontre Jonathan Forsman qui l'engage un temps. Il lui présente le capitaine Svartman, en partance pour l'Australie qui l'engage comme cuisinière à bord de son bateau, le Lovisa. Elle a 18 ans, on est en 1904 et sa vie va changer.

Dès qu'elle monte à bord, c'est le début d'une aventure épique et sans retour. Elle y fait des rencontres marquantes comme le second du navire, qu'elle épouse. Mais la fièvre aura raison de lui. Hanna n'ira pas jusqu'en Australie. Elle décide de quitter le Lovisa quand il accoste au Mozambique sans prévenir personne.

À la recherche d'un hôtel, elle dégote un genre d'hôtel de passe, qui lui convient très bien. Elle est aidée par les prostituées qui vont aussi la soigner et prendre soin d'elle.

Elle sera confrontée aux différences entre les Blancs et les Noirs, colons et indigènes. Racisme. D'abord réticente, elle finira par se lier d'amitié avec le tenancier du bordel puis acceptera de l'épouser. Celui-ci éprouve pour elle un amour sincère, il lui lèguera tous ses biens.

Hanna se retrouve donc riche, à la tête d'un bordel, pose ses conditions afin que les prostituées, avec qui elle a des liens très forts, soient respectées. Mais la place de chacun c'est chacun sa place, aussi ces dames ne pourront jamais lui avouer leur amitié… et ne manifesteront aucune émotion envers elle, parce qu'elle est blanche.

J'ai apprécié ce livre très agréable à lire, prenant, surtout quand on aime les livres de Hennig Mankell, ce qui est mon cas. Un p'tit Mankell de temps en temps ça fait vraiment plaisir !
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C'est l'histoire d'Hannah une jeune suédoise qui est née à la fin du 19 eme siècle dans une région rude et froide et dans une famille très pauvre. Ainée de sa famille, lorsque son père meurt, elle a 17 ans et sa mère la confie à un marchand pour qu'il la conduise à la ville chez des parents et qu'elle trouve le moyen de gagner sa vie. Or, il n'y a personne pour la prendre en charge et le marchand après l'avoir fait travailler chez lui quelques temps la fait embaucher comme cuisinière sur un bateau en route pour l'Australie dont il est l'armateur. Hannah se marie avec le second du bateau, un jeune homme de 24 ans qui meurt peu après d'une fièvre attrapée lors d'une escale.
Hannah est très affectée par cette mort et décide de quitter le bateau à l'insu du commandant. Elle échoue dans un hôtel du Mozambique qui est en fait un bordel tenu par un portugais. Très malade (elle a fait une fausse couche et est victime d'une infection) elle est soignée avec dévouement par les prostituées. Après sa guérison et alors elle envisage de rentrer en Suède, le propriétaire du bordel la demande en mariage et après hésitation, elle accepte, évoluant positivement dans ses sentiments vis à vis de lui. le mariage ne sera jamais consommé (le mari est impuissant) car le Señor Vaz va mourir très vite, dans son sommeil, après avoir pris une potion aphrodisiaque. Hannah se débat dans les problèmes après sa mort, mais elle est devenue très riche.
Le livre parle beaucoup des rapports entre blancs et noirs au début du 20 eme siècle. Hannah a du mal à accepter la manière dont les blancs considèrent les noirs mais elle sent bien également que les noirs ne souhaitent pas qu'elle prenne leur défense. Elle ne pourra pas rester après avoir tentée de venir en aide à Isabel, femme noire, qui a tué son mari blanc lorsqu'elle a appris qu'il était déjà marié au Portugal. Elle sera "exclue" pour avoir eu une relation amoureuse avec le frère d'Isabel et disparaîtra bizarrement sans laisser d'autres traces qu'un petit carnet caché sous les lattes d'un parquet d'une chambre d'hôtel.
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S'il est un lieu symbolique qui rapproche les deux mondes du plaisir et de la pauvreté, c'est bien celui d'un bordel. C'est autour de ce lieu, ainsi désigné tout au long de cet ouvrage, sans fioriture ni faux semblant, qu'Henning Mankell nous dresse une fresque de la colonisation au début de 20ème siècle, au Mozambique, alors sous domination portugaise. Ce pourrait être n'importe quel autre endroit du monde qui a connu pareil régime, en cheminant le long des "frontières de la race", un contexte qui fait se confronter deux cultures, dans l'incompréhension totale l'une de l'autre.
L'homme et la femme, le blanc et le noir, le riche et le pauvre, l'homme et l'animal, le beau et le laid, le chaud et le froid, un paradis trompeur, c'est le roman de tous les contrastes. Il est tellement bien construit qu'on se glisse avec bonheur dans ce décor emprunt de couleur locale et d'humanisme.
Hanna Renström est née sous des latitudes chères à son auteur, la Suède et ses hivers prolongés sur fond d'aurores boréales. La pauvreté est alors le lot quotidien de cet "ange sale", mais c'est sans réelle intention qu'elle est poussée à quitter son pays natal pour cette partie de l'Afrique du Sud-est, le "continent triste" dont elle ignore tout. D'une naïveté attachante, elle est ballottée par les événements, les mariages sans conviction, les veuvages précoces. Son appartenance à la race blanche la plonge dans la solitude de celle qui, pétrie d'une humanité et d'une indulgence anachroniques pour la race noire, ne trouve pas sa place dans un monde trop souvent brutal. Sa vie sera une fuite perpétuelle, sous diverses identités. Ce sera sa réponse à son impuissance à changer les choses.
Dans une société pervertie par le mépris de l'autre et le mensonge, l'innocence d'un être trouve faveur à ses yeux. C'est Carlos, le singe mascotte du bordel dont elle est devenue propriétaire par héritage. Et riche du même coup. L'ingénuité de l'animal est une échappatoire philosophique aux mauvais penchants de l'espèce humaine. Elle exècre ce rôle qu'elle n'a pas choisi, coincé entre le colon blanc et la prostituée noire.
Cet ouvrage, inspiré de bribes d'une histoire vraie, est le roman de la solitude d'un être piégé par sa compassion pour la race asservie, quand l'Europe est au faîte de sa domination du monde. Son dénouement laisse toute latitude au lecteur pour imaginer la suite du parcours d'Hanna, peut être sous une autre identité. Une seule chose est certaine c'est qu'il sera empreint d'humanisme et jalonné de désillusions.
La subjectivité de l'auteur moderne verse dans l'angélisme un peu excessif à l'égard de la race noire. Mais l'engagement est de mise pour les êtres opprimés, de quelque couleur qu'il soit. Et peut-être faut-il forcer le trait pour le faire valoir.
Exotisme garanti tout au long de cet ouvrage dans le parcours de cette "spectatrice extérieure invisible". Elle ne savait pas de quoi son lendemain serait fait mais elle était convaincue d'une seule chose: prendre fait et cause contre l'asservissement.
Un très beau roman bien conduit et fort bien écrit qui ne laisse pas son lecteur sur sa faim, ni sur sa fin, puisque son épilogue est une ouverture.
J'ai beaucoup aimé.
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Je vais être honnête, ce livre d'Henning Mankell n'est pas aussi envoûtant que "Les chaussures italiennes, mais cela n'empêche que c'est un excellent livre. L'histoire est captivante, j'ai voyagé réellement, me suis évadé et me suis identifié à l'héroïne Hanna qui subit sa vie tout en assumant les lourdeurs qui vont avec... Elle accepte bon an, mal an son destin tout en imposant sa personnalité généreuse et courageuse. Pourquoi reste t-elle dans ce pays agressif, violent et malgré tout si attirant ?
Je vous invite à le lire pour le découvrir.
Une fois encore Henning Mankell a marqué un énorme point et fait désormais parti de mes auteurs favoris !!!
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Un jour un ami d'Henning Mankell lui raconte qu'il a découvert dans un document extrait des archives coloniales de Maputo qu'à la fin du XIXème siècle, une suédoise avait été propriétaire du plus grand bordel de la ville de Lourenço Marques (ancien nom de Maputo avant l'indépendance). On ne sait rien de plus d'elle à part qu'elle payait des sommes astronomiques en impôt (d'où la protection de son anonymat) et qu'un beau jour elle avait disparu.
C'est ainsi qu'Henning Mankell s'est mis à écrire l'histoire d'Hanna Renström obligée de quitter à 18 ans sa mère et ses frères et soeurs car elle devenait une bouche de trop à nourrir. Elle est confiée à un marchand qui doit l'emmener en ville pour y retrouver des parents qu'elle n'a jamais vu et qu'elle ne retrouvera pas. Voyant on ne sait quel avenir pour elle, le marchand la fait engager comme cuisinière sur un bateau en partance pour l'Australie. Elle s'y mariera avec le second et deviendra veuve à peine 2 mois plus tard. Incapable de vivre sur le bateau avec le souvenir de son défunt mari elle s'enfuira et prendra une chambre dans ce qu'elle croit être un hôtel mais qui en fait n'est qu'un bordel. Elle se mariera de nouveau puis deviendra de nouveau veuve pour enfin disparaitre, riche, à la fin du livre après avoir vécu une passion aussi courte qu'intense avec le frère d'une jeune femme noire qu'elle aura essayé sans succès de sauver d'une mort certaine.
Même si l'histoire, racontée à coup de courts chapitres, est passionnante et se lit trop vite, le bonheur de cette lecture repose, comme dans tous les meilleurs récits de Mankell (la série des Kurt Wallander, le fils du vent, Profondeurs …) sur l'incertitude des personnages, sur les questionnements qu'ils se posent sans que l'auteur nous apporte une réponse ce qui les rend, d'une certaine façon, plus humains que les humains que nous côtoyons tous les jours parce que la plume de l'écrivain nous fait pénétrer dans leur intimité de pensée comme rarement la vie que nous vivons proche des autres ne pourrait le faire.
Nous suivons donc Hanna, passée du froid à la chaleur de l'Afrique, et qui s'interroge sur les relations entre noirs et blancs sans vraiment comprendre les règles qui sous-tendent la vie dans cette colonie portugaise. Elle s'interroge devant l'arrogance des blancs qui suent la peur, l'apparente soumission des noirs qui ne croisent jamais son regard. « Je les vois. Mais me voient-ils? Et s'ils me voient, qui suis-je pour eux? ». Elle oscille entre blancs et noirs. Qui est-elle? Hanna Renström, Ana Branca ou finalement Ana negra? Elle change et se surprend à corriger les noirs comme les colons le font. Elle s'en étonne. Mais elle ne leur dénie pas toute humanité. Et même si elle s'en méfie, elle les traite généreusement. Elle est seule et vis ce que tout émigré ressent : la certitude qu'elle ne fait plus partie de son pays d'origine car l'Afrique l'a changée, mais elle ne fait pas partie de son pays d'adoption non plus à cause de ses origines. À la fin du livre, à la recherche des parents d'Isabel dans les taudis de Beira, elle découvre enfin une vérité qu'elle prend soin de consigner dans son petit carnet, elle l'analphabète autodidacte qui a appris à lire et à compter au fond d'une mansarde :
« Un soir, dans son journal, elle s'efforça de s'expliquer à elle-même la nature de sa découverte, sous la surface de la misère : « Au milieu de cette inconcevable pauvreté, je vois des îlots de richesse. Une joie qui ne devrait pas être l, une chaleur qui devrait à peine pouvoir survivre. À l'inverse, je vois chez les Blancs qui vivent ici de la pauvreté au milieu de leur aisance ». Elle se relut. Elle n'avait pas réussi à rendre ce qu'elle ressentait. Pourtant, il lui semblait pour la première fois voir réellement les Noirs et leur vie. Auparavant, sa perspective était déformée. Issue elle-même de la population la plus pauvre de Suède, peut-être avait-elle plus en commun avec les Noirs qu'elle ne l'avait imaginé? »
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J'avais essayé de lire un Mankell il y a quelques années... je n'en ai aucun souvenir! Je me demande bien pourquoi : tout y est, en tout cas dans ce roman-ci. il y a des personnages intéressants, une histoire qui ne l'est pas moins, des décors très réussis, et puis un style qui frise régulièrement avec la poésie ce qui n'est pas pour me déplaire ;-) Par poésie, j'entends : un lot de figures symboliques qui reviennent, à intervalles réguliers, et qui deviennent métaphores. ex : le jacaranda; zé et son piano ; le singe qui flirte avec l'humain (très intéressante, la figure du singe, mise en parallèle avec les blancs et les noirs et leurs comportements)

bref, livre qui m'a tenue d'un bout à l'autre, d'ailleurs, je viens d'attaquer, du même auteur, "les chaussures italiennes" ;-)
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Une écriture limpide, très alerte, un récit ponctué de chapitres courts, ce qui a toujours pour effet d'inciter à aller plus loin dans la lecture.
Un roman intéressant d'ailleurs qui se passe en Afrique au début du XXème siècle, au temps de la colonisation. A travers l'histoire d'Hanna, le lecteur voyage beaucoup; la jeune fille quitte très jeune sa Suède natale pour fuir le froid intense du Nord du pays et la misère familiale. Elle s'embarque comme cuisinière sur un bateau à destination de l'Australie, mais, après une escale à Alger, elle s'arrête en Afrique Orientale portugaise, au port de Lorenzo Marquès, l'actuel Maputo.
Pour cette jeune femme sans attache, c'est un plongeon dans l'inconnu, la découverte d'un pays ségrégationniste et machiste. Hanna est volontaire, mais c'est difficile pour elle. Après bien des incertitudes et des errances, parviendra t'elle à prendre sa vie en mains et à choisir son camp ?
Un récit qui n'impose aucun épilogue. Henning Mankell laisse le lecteur l'imaginer.
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Mankell nous raconte le parcours d'une jeune suédoise de la Suède à l'Afrique orientale portugaise à l'aube du XXe siècle . Sa découverte de la vie dans la ville où cohabitent Blancs et Noirs dans une complète inégalité et son statut de femme blanche constituent la trame du roman . La conclusion laisse un peu le lecteur sur sa faim .
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