En décembre 1972, la circulaire Marcellin-Fontanet ouvre l'histoire du contrôle de l'immigration, transformant les travailleurs immigrés en clandestins. C'est dans ce contexte que
Dominique Manotti décrit le recyclage des anciens fonctionnaires de l'Algérie coloniale dans la police marseillaise, et à l'UFRA où se côtoient des pieds noirs nostalgiques de l'Algérie française. Racisme à tous les étages !
Théodore Daquin, jeune commissaire de la PJ, nouvellement nommé à Marseille, épaulé par Grimbert et Delmas, enquêtent sur l'UFRA des Bouches du Rhône, à la demande du SRPJ de Toulon. Sont visés
Asensio, responsable de l'UFRA, et Picon, de la Sûreté marseillaise. Des évènements gravent viennent brouiller l'enquête : l'assassinat de Guerlache, tramino, par un algérien (authentique), des ratonnades dans Marseille. Survient le meurtre par balle du jeune Malek Khider. La police locale et la justice ne se hâtent pas pour élucider l'affaire, voire font tout pour l'étouffer. La presse locale, sauf un journaliste isolé, suit les discours ambiants, constitués de rumeurs, de fausses informations. Berger, jeune avocat militant sera chargé de défendre la famille Khider.
Daquin et son équipe avancent à contre-courant pour démêler l'enquête.
Un polar noir, très documenté au plan historique, qui m'a fait découvrir le racisme anti algérien de l'époque et dont Marseille était l'épicentre, mêlant avec grand talent fiction et vérités historiques qui font froid dans le dos. Et un suspense garanti.
De nombreux personnages dont la liste et les rôles sont précisés en fin de roman. Bonne idée !
Un polar très bien écrit qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé.
Pour compléter les informations, on peut consulter utilement l'article « La flambée raciste de 1973 en France » d'
Yvan Gastaut, in Revue européenne des migrations internationales, vol 9, n°2, 1993