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3,97

sur 209 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu durant mon séjour estival à Marseille. Tous les lieux me rappellent donc ce qu'une amie m'a montrée : l'évêché pas loin de l'actuel Mucem, la ligne de bus 72 où le premier drame celui du chauffeur de bus de déroule, le 15eme (les quartiers nords) où le jeune Malek Khider est assassiné, le Panier.
L'ambiance est celle du début des années 70 post indépendance algérienne ; ce n'est pas celle d'aujourd'hui mais on s'y retrouve.
Le Parisien homosexuel perdu dans les arcanes des groupes ( OAS, Algériens, pieds noirs, harkis et bien sûr Corses) s'en sort finalement très bien (bien que la morale ne soit pas sauve...)
J'ai vraiment bien aimé ce polar historico social.
Merci à Elsa de m'avoir fait découvrir cette magnifique et si vivante ville.
Merci à sa mère de m'y avoir accueillie.
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Marseille 1973. Voilà 10 ans que les français ont quitté l'Algérie et se sont réinstallés en métropole. La région de Marseille, en accueillant près de 100.00 rapatriés ainsi que de nombreux travailleurs immigrés algériens, voit naître des guerres fratricides.

Guerre des polices, entre la Sûreté Urbaine, la police locale qui a réintégré les policiers pieds-noirs dans ses commissariats de quartier et le SRPJ, la police nationale en charge des grosses enquêtes de meurtre et du grand banditisme.

Guerre entre les rapatriés regroupés sous la bannière de l'UFRA (Union des Français Rapatriés d'Algérie) et les ouvriers nord-africains qui créent le MTA (Mouvement des Travailleurs Arabes).

Et c'est dans ce contexte explosif que Malek Khider, un jeune de 17 ans sans problème, est assassiné à bout portant au sortir d'un bar. le commissaire Daquin de la PJ, récemment arrivé de Paris, relance une enquête déjà classée avant d'avoir été menée et secoue un système bien établi de complicités entre les hautes sphères du pouvoir, la mafia, la police et les militants d'extrême droite de l'OAS.

« Quand l'héritage colonial s'immisce au coeur de la politique », il en résulte un racisme institutionnalisé qui perdurera des années.

En cette année des 60 ans de l'Indépendance de l'Algérie, ce roman nous rappelle à quel point la décolonisation s'est faite dans la douleur et comment s'est installé en France un racisme endémique envers les populations d'immigrés nord-africains.

Entre scénario de film et reportage journalistique, ce polar au style assez particulier, nous en apprend beaucoup sur notre propre pays et nous permet de mieux comprendre des situations qui semblent aujourd'hui inextricables.

Très intéressant.
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Excellent polars écrit de manière chirurgicale. L'ambiance de l'époque est très bien décrite - on s'y croirait ! le monde policier de l'époque 1973, les liens avec la guerre d'Algérie, les magouilles pour masquer les bavures et les manipulations, le racisme, le monde politique... L'enquête est très bien menée. le commissaire Daquin - avec lequel j'ai fait connaissance - est brillant et arrive à se débrouiller de toutes les magouilles que les flics eux-mêmes mettent sur son chemin - et ça va plutôt loin. Tout est raconté simplement, sobrement, de manière clinique, les faits rien que les faits. Je crois que c'est la première fois que je lis un polars qui semble coller à la vraie vie policière. En plus j'ai apprécié de replonger à cette époque où la technologie est à peine présente ce qui apporte un plus indéniable.
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Avant d'écrire des polars à succès, Dominique Manotti (née en 1942) est une historienne.

Son premier roman noir date de 1995 avec déjà comme personnage principal Théodore Daquin, un flic homosexuel (Sombre sentier). J'avais auparavant beaucoup apprécié le corps noir, qui se déroule pendant l'Occupation.

Nous voici donc plongés près de 50 années en arrière. Les derniers mois de la présidence de Georges Pompidou, déjà malade. Marseille, la deuxième ville de France, est en proie à une série de meurtres racistes, mais personne ne veut en entendre parler. Plus de 10 ans après les accords d'Evian et l'indépendance de l'Algérie, la guerre n'est toujours pas terminée à Marseille. Deux communautés s'affrontent : les Algériens qui constituent l'essentiel du tissu industriel de la ville, « parqués » dans les quartiers Nord, et la communauté des rapatriés et harkis, environ 100000 personnes, encore pleine des douleurs de l'arrachement, de rancoeurs et de haines.

Après le meurtre d'un traminot par un Algérien, la violence raciste se déchaîne. On assassine à tour de bras des immigrés, au hasard, mais ni la police, ni la justice ne se mobilisent.

Tout aboutit à des non-lieux, on parle de règlements de comptes entre dealers (drogue, mobylettes, armes …), de noyades accidentelles dans le Vieux Port voire de suicides …

Au coeur du dispositif : l'Evêché, le quartier général de polices traversées par de nombreux affrontements et rivalités : police urbaine, police judiciaire, policiers « en tenue » dans les commissariats, Sureté urbaine organisée en brigades : financière, des moeurs, des mineurs, antigang, grande criminalité … Tout ce monde grenouille, est ouvert à des influences délétères (ex-OAS, SAC, associations de rapatriés, mouvance corse, grand banditisme plus ou moins lié à la municipalité, hiérarchies occultes, franc-maçonnerie) …

Le commissaire Daquin vient de débarquer à Marseille mais il rêve d'une mutation à New York. Il a deux adjoints particulièrement affutés.

Malek, jeune Algérien sans histoire, a été assassiné à l'arme automatique dans la rue, à la nuit tombée. L'enquête, comme d'habitude, s'enlise. Mais un jeune avocat va prendre les choses en mains et, à l'aide de la famille de la jeune victime particulièrement digne, va soulever ciel et terre : la communauté des travailleurs maghrébins se mobilise, alerte la Presse, Paris réagit. Ce meurtre ne doit pas rester impuni.

Ce roman s'appuie sur une histoire vraie. Je conseille de le commencer par la fin, c'est-à-dire la postface avec la description du contexte historique et la liste des personnages, particulièrement fournie.

Ce roman (publié en 2020, aujourd'hui disponible en format poche) entre aussi en résonance avec des attitudes hélas contemporaines. L'assassin du jeune Malek déclare en effet : « Nous sommes en guerre. Nous sommes envahis par la marée musulmane et l'Etat ne fait rien. Nous en tuons quelques-uns pour provoquer la « remigration » de tous les autres ».

Le style est précis, nerveux, l'engrenage des événements implacable. Il donne envie de commencer à lire la série par son commencement.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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1973 a été une année mouvementée à Marseille. Avec le commissaire Théo Daquin, le lecteur a vécu durant le premier semestre la fin de la French Connection et la naissance des spéculations criminelles liées au commerce du pétrole ( "Or noir" ). Toujours avec Théo, ce nouveau roman de Madame Dominique Manotti explore une crise sociale sur fond de racisme qui à Marseille et en France va conduire à de nombreux meurtres durant le second semestre 1973.

Dans "Or noir" j'avais adoré le polar qui avait permis de dénoncer des malversations criminelles. Dans "Marseille 73", l'actualité rythme le récit et met en avant un énorme travail de recherches historiques menées par l'auteure. L'enquête de Daquin et des ses deux adjoints Grimbert et Delmas constitue un fil conducteur ténu et cela laisse de la place pour mettre en avant des personnages secondaires qui permettent d'illustrer toutes les facettes d'une crise dont l'origine se trouve dans la circulaire Marcellin-Fontanet. Cette instruction gouvernementale va transformer les travailleurs immigrés, main d'oeuvre bon marché souvent venue d'Afrique du Nord, en clandestins. Des clandestins arabes, surtout algériens ... le racisme se répand alors comme une trainée de poudre.

Le contexte marseillais de 1973 se prête bien à l'écriture du roman noir du racisme. Il y a ceux de l'OAS, la Guerre d'Algérie n'est pas si loin. Parmi les partisans de l'Algérie française, certains sont devenus braqueurs, d'autres se sont rangés et reconvertis dans les affaires parfois au plus près des pouvoirs locaux. Les anciens de l'OAS sont nombreux à Marseille, les pieds-noirs aussi. Daquin et son équipe doivent se renseigner sur l'UFRA, l'Union des Français repliés d'Algérie, dont les membres les plus nostalgiques de l'Algérie française verraient bien prolonger leur sentiment anti-immigrés maghrébins par des actes terroristes.

Marseille a peur des immigrés devenus clandestins. Un Comité de défense des Marseillais voit le jour. Les assassinats d'algériens se multiplient, expéditions punitives que la Police ignore en les expliquant par de banals règlements de compte entre délinquants. Les magistrats ferment les yeux. En réponse à la chasse aux arabes, les partis de gauche et syndicats appellent à la grève, celle du 3 septembre gagne toute la France, le Mouvement des travailleurs arabes est à la pointe des revendications anti racistes. En réaction, la Cimade, association de soutien aux migrants, réfugiés, déplacés, demandeurs d'asile et étrangers en situation irrégulière subit des intimidations. Dominique Manotti raconte avec beaucoup de talent des évènements historiques oubliés, méconnus ou cachés qu'elle assemble avec la rigueur de l'historien. Les personnages fictifs servent à renforcer la véracité des faits.

A Marseille, la famille Khider n'est pas épargnée par cette tragédie. le jeune Malek a été assassiné, tué par balles. Enquête bâclée par la Police urbaine de Marseille et tout particulièrement par le commissariat du XVème arrondissement. Un jeune avocat très engagé dans le soutien aux travailleurs immigrés va obtenir de la famille Khider qu'elle se constitue partie civile. Se constituer partie civile, c'est avoir accès au dossier d'instruction, c'est découvrir les points faibles de l'enquête et ainsi pouvoir fouiller et approfondir tout ce qui est superficiel.

L'enquête de l'équipe Daquin du SRPJ est marginalisée. Pas facile de prouver des activités clandestines proches du terrorisme. Sauf peut-être à risquer des écoutes par micros dissimulés. Mais c'est illégal. Lorsque le dossier UFRA recoupe l'affaire Malek Khider en plusieurs points, le récit s'emballe et L Histoire cède la pas à un final mené tambour battant, suspense et rebondissements sont au rendez-vous.

Le style de l'auteur est toujours très direct, narration au présent, immersion auprès de tous les protagonistes quelque soit leur bord, documentation abondante et pertinente. L'ensemble constitue un récit à la fois historique, politico-social, judiciaire et policier efficacement construit. C'est sans doute cet habile mélange qui définit un excellent roman noir.

Dominique Manotti : Marseille 73. Parution le 10 juin 2020, Éditions des Arènes, collection Equinox. ISBN 979-10-375-0119-6.
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Marseille 73 : lieu et année où Manotti situe les prémices du racisme anti-arabes sociétal qui continue près d'un demi-siècle plus tard, sans qu'aucun politique, au cours de ces années, n'ait intenté une véritable action pour le faire cesser, à tout le moins le réprimer franchement et efficacement, et éviter les dérives qui en découlent aujourd'hui. Certains ont même jeté de l'huile sur le feu.
C'est édifiant, glaçant, et certains propos sonnent désagréablement actuels. Rien n'a bougé. Rien ne s'est amélioré. Tout a dégénéré.
C'est un roman, mais il pourrait figurer sans rougir au rayon livres d'histoire contemporaine.
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Je ne suis pas une spécialiste de Dominique Manotti. C'est seulement le second livre de cette auteure que je lis. J'avais beaucoup aimé Racket, un peu moins celui-là.

La France et plus particulièrement Marseille dans les années 1973 (comme le titre l'indique). Assassinats d'Algériens quasiment en toute impunité. 11 ans après la fin de la guerre d'Algérie, les blessures ne sont pas cicatrisées, les plaies encore largement ouvertes où viennent se nicher la colère, la haine, le racisme. Une police qui n'hésite pas à faire beaucoup de compromis, qui ferme les yeux ou détourne le regard ; une justice très timide.

J'ai trouvé intéressant le côté historique, par contre, je n'ai pas adhéré au style. L'écriture sèche, un peu télégraphique, j'avais l'impression de lire un scénario, m'a gêné. de plus, les personnages ne sont pas assez décrits à mon goût, donc je n'ai pu m'attacher à aucun or j'aime bien avoir de l'empathie pour certains protagonistes, cela me permet de mieux pénétrer le roman. Dans celui-ci, c'est le contexte de l'époque qui est mis en exergue.
Une lecture néanmoins intéressante pour L Histoire.
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L'année 1973 a connu en France, et en particulier dans la région de Marseille, une vague de crimes manifestement racistes, à l'encontre d'Arabes, surtout des Algériens. Une dizaine d'années après la fin de la guerre d'Algérie, les nostalgiques de l'OAS étaient nombreux, et possédaient des soutiens un peu dans tous les milieux, notamment dans la Police, d'où une quasi impunité. le roman présente heureusement un trio de policiers de la PJ qui, à la demande de sa hiérarchie, mais en poussant un peu plus loin que les ordres leur permettent, se met à regarder de plus près les groupuscules d'extrême-droite, et leurs agissements. Là où d'autres classent les affaires d'assassinats sans suite, ils fouillent et questionnent, quitte à se faire des ennemis. Un jeune homme d'origine algérienne qui attendait une fille devant un café est tué un soir d'août 1973. L'enquête confiée à la police de quartier conclut à un règlement de compte entre petits voyous, mais ni notre trio de flics, ni l'avocat de la famille ne croient à cette version, pourtant largement relayée par les médias.

Je retrouve Dominique Manotti, dont j'avais déjà lu Lorraine Connection et Bien connu des services de police. de son écriture toujours aussi précise et efficace, elle ne néglige pas la présentation vivante des personnages. Ils sont nombreux, entre différents services de police et de justice, interviennent aussi un grand nombre de groupes ou d'associations, mais présentés très progressivement, de manière à ce qu'on ne s'y perde pas (et un récapitulatif des personnes nommées est présent à la fin, pour les étourdis).
L'auteure réalise un véritable travail d'historienne dans une trame de polar, et en collant au plus près à la réalité des faits survenus en 1973. La limite de ce roman serait peut-être qu'il ne fasse pas partie de ceux dont les personnages sont inoubliables : ils sont en effet nombreux, et tellement ancrés dans la réalité, tellement semblables à leurs contemporains qu'aucun n'émergerait vraiment. Et pourtant, si, le personnage du père de Malek, le jeune garçon tué par balles, reste là, fort et inamovible dans sa dignité. Et bien sûr, la trame elle-même ne s'oublie pas, ni l'ambiance parfaitement restituée. Quant au style, s'il se laisse apprivoiser facilement, il n'est pas si lisse qu'il y paraît, et fait même montre d'originalité avec des changements du il au je qui servent bien le propos.
L'ensemble se lit comme on regarde une bonne série, de celles qui collent à la réalité historique, sans reprendre son souffle !
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Même si Marseille peut s'enorgueillir d'être la capitale mondiale de la bouillabaisse et de l'aïoli , en cette année 1973 , elle ressemble plutôt à une bombe à retardement.
Onze ans après l'armistice algérienne , on y retrouve pêle-mêle , les rapatriés nostalgiques de l'Algérie française comme les pieds noirs , les anciens de l'OAS ( dont la plupart des crimes ont été amnistiés ) , ou les harkis .. mais aussi les algériens issus de l'immigration.
La plupart des pieds noirs ont été intégrés tant bien que mal dans la police ou les renseignements avec une concentration très importante sur Marseille .
Pas besoin de vous faire un dessin : la cohabitation entre les immigrés et les rapatriés revanchards est quasi impossible et les ratonnades , les expéditions punitives ( dont certaines mortelles ) contre la communauté algérienne vont se multiplier . Mais pour le gouvernement et les autorités locales - donc la police - comme pour les journaux du cru , un mot est tabou : racisme . Ces actes criminels sont donc cachés voire déguisés en règlements de compte entre bandes rivales.
Jusqu'au jour où le jeune Malek se fait abattre devant les yeux impuissants de ses deux frères . Ces derniers ont décidé que la mort de leur frère ne resterait pas impunie et , avec l'aide d'un avocat défenseur des opprimés , de se porter partie civile afin que justice soit faite , malgré toutes les intimidations.
Alors que la police marseillaise est gangrenée par des luttes intestines et des jeux de pouvoir qui ne disent pas leurs noms , où l'officieux contrebalance l'officiel , où compromission et corruption vont de paire, le jeune commissaire Daquin assisté de ses deux fidèles collaborateurs, est justement chargé par sa hiérarchie d'enquêter sur les associations pieds noirs , aux agissements suspects voire délictueux.
Une affaire délicate , aux dangereuses ramifications, dont certaines pourraient croiser de prêt l'enquête sur la mort du jeune Malek .

Difficile de ne pas être attiré par cette couverture aguicheuse , d'un rouge flamboyant et au design vintage digne d'un roman de San Antonio ..
Mais le meilleur est à l'intérieur. Comme souvent avec Dominique Manotti, on est dans le mélange des genres . Pour partie roman policier , critique sociale et politique, c'est surtout et avant tout le témoignage d'une époque prétexte à un récit habilement conduit où se côtoient personnages réels et d'autres , tout droit sortis de l'imagination ( fertile ) de l'auteure. Une époque et une ville : Marseille. La ville de toutes les cultures mais aussi celle de tous les excès .La politique « du vivre ensemble » est loin d'être née et, a contrario, les antagonismes sont attisés par un gouvernement de droite qui marginalise les immigrés maghrébins , alors qu'ils représentent une manne indispensable aux industries du pays gourmandes en main d'oeuvre bon marché .
Dans toute cette violence et cette haine crue , la romancière nous démontre que la raison peut l'emporter et c'est cette famille algérienne qu'elle prend comme exemple. Malgré le deuil , la famille restera digne , soudée et sûre de son bon droit malgré les provocations. Un exemple salvateur , s'il en est , par les temps qui courent .


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Dominique Manotti excelle à développer une enquête dans un contexte historique précis. « Marseille73 » tisse une toile policière qui lie le passé colonial, une ville d'immigration et terre d'exil ave des services de police et de justice divisés voire rivaux.
1973, à Marseille, une série de crimes racistes demeurent impunis. le commissaire Daquin, venu de Paris, doit s'affirmer face à une police urbaine qui a intégré d'anciens membres de l'OAS. Sur fonds de corruption et de manipulation, certains veulent continuer la guerre et constituent des associations dangereuses. L'auteur ponctue le déroulement de l'histoire par des extraits de la presse de l'époque mis en exergue à chaque début de chapitre. La toile sociologique apparaît clairement : les immigrés affrontent les difficultés économiques, le racisme, l'hostilité de la police locale. le tableau est complet avec l'intervention de la pègre, l'implication d'un journaliste dans la diffusion des scandales, l'intervention d'un jeune avocat qui prend la défense d'une famille remarquable de dignité. le scénario emprunte un chemin classique : le commissaire vainc les obstacles, la vérité éclate… le rythme, l'écriture, la combinaison des éléments sociaux, politiques de l'époque et des personnages « crédibles » maintiennent l'intérêt à la lecture.
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