Un livre magistral écrit par l'empereur romain et philosophe stoïcien
Dans ce recueil, Mar Aurèle partage ses réflexions personnelles sur le stoïcisme, la philosophie, la vertu et la manière de mener une vie épanouissante et en harmonie avec la nature.
Après plusieurs lectures de cette oeuvre, je me suis dit qu'il était important de trouver un équilibre entre la rapidité du monde moderne et le besoin de prendre le temps de se reposer, de réfléchir et de se connecter avec soi-même et les autres.
Cependant, il est important de noter que personne n'est parfaitement stoïque en toute circonstance, mais les principes stoïciens peuvent certainement être utiles pour améliorer notre bien-être émotionnel et mental.
Ce livre est un voyage continu qui implique de la réflexion, de l'exploration et de la croissance personnelle.
ps : n'oublions pas que derrière chaque être humain peut parfois se cacher de la colère.
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Les hommes se cherchent des retraites, chaumières rustiques, rivages des mers, montagnes : toi aussi, tu te livres d'habitude à un vif désir de pareils biens. Or, c'est là le fait d'un homme ignorant et peu habile, puisqu'il t'est permis, à l'heure que tu veux, de te retirer dans toi-même. Nulle part l'homme n'a de retraite plus tranquille, moins troublée par les affaires, que celle qu'il trouve dans son âme, particulièrement si l'on a en soi-même de ces choses dont la contemplation suffit pour nous faire jouir à l'instant du calme parfait, lequel n'est pas autre, à mon sens, qu'une parfaite ordonnance de notre âme. Donne-toi donc sans cesse cette retraite, et, là, redeviens toi-même. Trouve-toi de ces maximes courtes, fondamentales, qui, au premier abord, suffiront à rendre la sérénité à ton âme et à te renvoyer en état de supporter avec résignation tout ce monde où tu feras retour.
Même si tu dois vivre trois mille ans, même si tu en dois vivre trente mille, rappelle-toi néanmoins que nul n’a à perdre qu’une vie, celle qu’il vit, et n’en vit qu’une , celle qu’il perd. Donc l’extrême brièveté et l’extrême longueur reviennent au même. En effet, le présent est égal pour tous, donc pour tous la perte est la même, et ainsi cette perte est infinitésimale. C'est que l’on ne pourrait perdre ni le passé ni l’avenir.
La durée de la vie de l’homme? Un point. Sa substance ? Un flux. Ses sensations? De la nuit. Tout son corps? Un agrégat putrescent. Son âme? Un tourbillon. Sa destinée? Une énigme insoluble. La gloire? Une indétermination . En un mot, tout le corps n’est qu’un fleuve ; toute l’âme, un songe et une fumée ; la vie, un combat, une halte en pays étranger ; la renommée posthume, c’est l’oubli. Qui donc peut nous guider? Une seule et unique chose, la philosophie.
Chaque fois qu’une faute d’autrui te choque, fais un prompt retour sur toi-même et pense aux fautes à peu près identiques que tu commets, par exemple quand tu juges que l’argent est un bien, ou le plaisir, ou la gloriole, ou les choses de ce genre. Car, si tu médites ce point, tu oublieras promptement ta colère, surtout si tu ajoutes que le coupable subit une contrainte, et en ce cas que peut-il faire? Ou bien, si tu en es capable, délivre-le de cette contrainte.
Ne suppose pas, si quelque chose t’est difficile que cette chose soit impossible à l’homme. Mais, si une chose est possible et naturelle à l’homme, pense qu’elle est aussi à ta portée.
Mais il faut enfin, dès maintenant, que tu sentes de quel monde tu fais partie, et de quel être, régisseur du monde, tu es une émanation, et qu’un temps limité te circonscrit. Si tu n’en profites pas, pour accéder à la sérénité, ce moment passera; tu passeras aussi, et jamais plus il ne reviendra.
Épictète, Marc-Aurèle et le Stoicisme
Les Nouveaux chemins de la connaissance, présenté par Raphaël Enthoven, invité Thomas Bénatouïl, maître de conférences à l'Université de Nancy 2. Épictète, Marc-Aurèle et le Stoïci