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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A lire ces pensées comment ne pas être étonné par tant de réflexions et de maîtrise de soi de la part d'un des maîtres du monde au II siècle. Même aujourd'hui en cherchant bien je ne trouve pas d'équivalence parmi ceux qui nous gouvernent. Cet homme me paraît bien au-dessus de la mêlée.
Lire ce que pense le plus grand homme de son siècle a donc quelque chose de palpitant. Comme il n'écrit que pour lui-même, on pourrait s'attendre à quelques écarts de langage, des désirs charnels, des espoirs de conquête... Et bien non, les devoirs quant à ses responsabilités selon la Nature et pour un monde meilleur le guident uniquement.
Sa philosophie se base sur le stoïcisme notamment d'Epictète et de Sénèque. Etre parfaitement maître de ses émotions, avis, opinions et jugements est sa ligne de conduite en dépit parfois des honneurs ou des trahisons qui pourraient l'écarter de cette trajectoire.
Et d'ailleurs l'un des nombreux intérêts de cette lecture est de confronter ce qu'il a dit avec ce qu'il a fait - ses actions sont judicieusement évoquées dans les 30 pages de la préface-.
Ce recueil de pensées permet alors de souligner la sincérité de cet homme face à ses lourdes responsabilités et à ses devoirs grâce à leurs mises en pratique.

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Le plus étonnant quand on lit ces maximes pleines de sagesse et d'humilité est de penser qu'elles proviennent d'un empereur romain, personnage symbolisant le pouvoir, la puissance et la gloire par excellence.

En effet Marc Aurèle, empereur romain né en 121, a régné entre 161 et 180, date de sa mort. Son règne est marqué par la recrudescence des guerres et des attaques contre l'Empire. Sa philosophie, considérée comme stoïcienne, est influencée entre autres par Épicure : appartenance à un Tout, importance de l'instant présent, la mort n'est rien, qu'un processus naturel.

Ses pensées sont des réflexions qu'il se faisait à lui-même. Elles nous éclairent sur son sens de la responsabilité en tant qu'homme et chef d'État : l'homme doit faire de bonnes actions, contribuer au bien de la société, mener une vie droite et juste, en conformité avec sa nature. Il doit accepter la vie comme un instant, un passage, la vivre au présent, ne pas s'attacher aux biens matériels, ne pas vouloir plaire mais agir avec droiture dans l'intérêt de tous. Rien n'est insupportable car rien ne dure. Tout se transforme. La mort n'étant rien, il est inutile de la craindre ni de vouloir forcément vivre longtemps ; puisque chaque jour doit être vécu comme s'il était le dernier.

Ce texte a gardé son actualité et nous rappelle que même empereur nous ne sommes là que de passage. Mais Marc-Aurèle pouvait-il se douter que près de 2000 ans plus tard on parlerait encore de lui en méditant ses pensées ? Malgré cet étonnant paradoxe, chacun y puisera de salutaires conseils pour mener une vie meilleure…ou s'engager sur le chemin de la sagesse.
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Le stoïcisme est une philosophie de la résignation.
Résignation sur ce qu'on ne peut changer : le temps qui passe, l'impermanence de toutes choses, la maladie, la mort. En ce sens, c'est une philosophie réaliste, une philosophie de la vie comme elle est, mais c'est aussi une sagesse irréaliste, l'illusion que la raison et la volonté peuvent amener à la paix intérieur. La loi naturelle n'est pas la loi de la raison. L'homme n'est pas et ne sera jamais un être de pur raison, il ne peut pas se défaire des passions et des sentiments, ils lui sont consubstantiels. Les stoïciens eux même n'en sont pas dupes : Sénèque disait que le sage est aussi rare que le phénix.

Le stoïcisme est en tout cas le dur chemin qu'à suivi Marc Aurèle. Ses pensées sont celles d'une âme sensible, d'une âme supérieure, qui a une conscience aiguë de la vanité de toutes choses face au temps qui fuit et engloutit tout. C'est ce qui touche dans ces pensées, en tout cas ce qui moi me touche, ce qui fait qu'elles sont atemporelles et nous parlent presque 2000 ans plus tard. Le côté « remède » de ces pensées peut apparaître assez vain mais l'homme qu'elles peignent est digne d'admiration.
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C'est une lecture que j'ai trouvée difficile, essentiellement à cause du style mais surtout à cause des tournures de phrase d'un autre âge à la complexité redondante.
Dommage car les idées que j'ai pu appréhender m'ont parues belles et inspirées, simplement elles ne m'ont pas parlé comme je l'espérais pour les raisons évoquées plus haut.
Cela dit il me reste le plaisir d'avoir découvert un philosophe que je ne connaissais pas, il faut toujours voir le verre à moitié plein ;)
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Marc Aurèle fait part de ses brèves pensées pour vivre en accord avec la nature, dans la sagesse et le bonheur simple avec les autres. Un témoignage d'humilité qui deux millénaires plus tard apparaît juste et impressionne par le désir de l'auteur d'assumer ses responsabilités avec droiture et toujours en respectant les hommes qui l'entourent.
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Marc Aurèle a 39 ans lorsque Antonin, son père adoptif, meurt. Il devient à son tour empereur. Ces réflexions de l'empereur romain sont un condensé de belles phrases à méditer, un don d'un Marc-Aurèle en prise avec une réalité encore présente de nos jours… cela passe par la sérénité, l'impassibilité, l'absence de trouble face aux événements tristes ou angoissants de la vie. A lire et relire…
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« Renonce à la lecture, cesse de te divertir : ce n'est pas permis. » Livre II pensée 2
Cette pensée de Marc-Aurèle (121 - 180 apr. J.-C.) est comme un caillou qui dépasse sur le chemin de la sagesse. Comment renoncer à la lecture, que veut dire l'empereur philosophe ? Aujourd'hui, on dirait renonce à la tablette (d'argile !), cesse de perdre ton temps en vaines occupations. Est-ce de cela qu'il s'agit ? Probablement puisque les « Pensées pour moi-même » est un condensé des règles de vie adoptées par les stoïciens latins (Sénèque, Epictète, Marc-Aurèle). On sait qu'ils prônaient l'austérité, le détachement, la maîtrise des sentiments, la sérénité. Et Marc-Aurèle insiste puisqu'il dit à la page suivante : « Et ta soif de lecture, refoule-la afin de ne pas mourir en murmurant, mais le coeur vraiment paisible et plein de reconnaissance envers les dieux ». On peut rapprocher ces recommandations de celles de Sénèque qui nous dit dans « La tranquillité de l'âme “À quoi bon d'innombrables livres et des bibliothèques dont le propriétaire trouve à peine moyen dans sa vie de lire les étiquettes ? Une profusion de lecture encombre l'esprit, mais ne le meuble pas, et mieux vaut de beaucoup s'attacher à un petit nombre d'auteurs que de vagabonder partout”. le propos est déjà plus nuancé et j'approuve le fait de faire un choix dans ses lectures afin d'éviter de se disperser. le temps est précieux et devant la profusion des titres il faut apprendre à faire le tri, mais je ne pourrais jamais renoncer à la lecture. de façon élliptique, mon grand-père, qui n'avait pas une longue barbe blanche et ne déambulait pas en toge, m'avait répondu lorsque je lui avais demandé ce qu'il fallait lire : “il ne faut pas trop lire”. Et je ne me souviens malheureusement pas du reste de notre conversation. Probablement que le traumatisme que j'ai subi en recevant cette réponse lapidaire a troublé ma mémoire.

En fait, pas plus que je n'ai suivi la recommandation de mon grand-père je ne donne crédit à Marc-Aurèle, car dans le reste de son texte il montre qu'il a beaucoup lu lui-même en nous citant Homère, Platon, Hésiode, Epictète et bien d'autres.

Toutefois, cette défiance envers la lecture, qui jouait peut-être dans l'antiquité le rôle de nos médias modernes principalement représentés par internet, est assez étonnante. La quantité de livres en circulation était très réduite et le livre était un objet rare très recherché. Il est vrai que la prudence envers la nouveauté est un réflexe attaché à notre condition humaine. Ce sujet mériterait qu'on s'y attarde, mais le livre de Marc-Aurèle contient bien d'autres recommandations qui appellent aussi notre attention. Par exemple : “Accomplis chaque action de ta vie comme si c'était la dernière”.

Ce livre rédigé par Marc-Aurèle dans les dix dernières années de sa vie n'était pas destiné à être diffusé. Comme son titre l'indique, il s'agissait de réflexions qui devaient permettre à l'empereur philosophe de progresser dans sa recherche de la sagesse. Il ne semble pas y être tout à fait parvenu s'il l'on songe à son attitude face aux chrétiens dont il partageait pourtant la morale (il a couvert sinon ordonné le martyre de Blandine à Lyon).

J'aime la philosophie antique et en particulier je suis assez réceptif à l'idée du stoïcisme qui consiste à aborder les difficultés de la vie avec rationalité et d'une manière générale à apprendre à faire la différence entre ce qui dépend de nous et ce qui est inéluctable. Vivre ici et maintenant dans le présent plutôt que dans le passé ou le futur est un bon principe. Mais je reproche aux philosophes stoïques un détachement qui confine au pessimisme et à la soumission.
“Bientôt tu auras tout oublié, bientôt tous t'auront oublié” Page 95, ce n'est pas gai !
“À chacune de tes actions, arrête-toi et demande-toi si c'est parce qu'elle nous prive de cela que la mort est terrible” Page 153.
“Quand tu t'indignes trop, songe que la vie humaine est brève et que sous peu, tous, nous giserons” (Page 166). À dire vrai, je ne sais pas si ces recommandations me consolent de la perspective de la mort.

Je préfère lorsque Marc-Aurèle dénonce l'injustice et le mensonge au motif que la nature universelle a constitué les êtres raisonnables les uns pour les autres de façon à ce qu'ils s'entraident et ne se nuisent aucunement. Page 127

Il y a tout cela dans ce petit livre et chacune des pensées qu'il contient est un sujet de méditation.

— “Pensées pour moi-même”, Marc Aurèle, collection Philanthrop' Éditions France loisirs (2005), 191 pages.
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Etrange ce livre!
Après avoir ( péniblement, malgré un nombre de pages limité) fini ce livre, je m'apprêtais à en faire une critique largement axée sur ma déception. Or, en relisant mes annotations pour préparer cette critique Babelio, je me rend compte que ce livre s'est avéré riche!

Cela ne suffit pas à occulter les aspects déceptifs. le plus visible tient aux répétitions sur certains thèmes, notamment celui de la mort inévitable, le la vanité de la recherche de la gloriole par exemple. le suivant est lié au risque de passivité liée au déterminisme fort du stoïcisme, souvent débattu (et je ne reprendrai pas son argumentation ici), et que je trouvais intéressante de voir confrontée à la pratique d'un empereur...qui n'a pas été inactif, loin s'en faut. Les "pensées" nous laissent sur notre faim . Un peu plus généralement, le format des maximes annihile l'aspect "démonstration", illustration, discussion que l'on pourrait attendre d'un homme qui a cherché à mettre en pratique les principes philosophiques stoïciens.

Mais passons aux points qui ont éveillé mon intérêt. Au delà de celui lié à une formulation différente des principes stoïciens, je m'appuierai sur deux exemples pour illustrer l'intérêt que j'ai vu dans ses pensées, intérêt plus porté sur les réflexions que peuvent susciter ces maximes, que leur pertinence en soi. Un premier part d'une des maximes: "les hommes sont faits les uns pour les autres; instruit les donc, ou supporte les". Ce principe fonde beaucoup des attitudes prônées par les Pensées....mais n'est guère étayé, ce qui laisse le champ libre à d'autres principes tels que "l'homme est un loup pour l'homme" de Hobbes. Et il n'est pas certain qu'une position plus médiane ne rende pas, elle aussi, caducs de nombreux principes stoïciens prônant l'indifférence face au mal parce que le fautif n'a pas conscience du mal qu'il provoque.
Le second peut paraître plus anecdotique. La maxime: " tiens pour évident que la campagne est la bas pareille à ce lieu ci, et vois comment tout ce qui est ici est identique à ce qui se trouve ailleurs, dans la campagne, dans la montagne, au bord de la mer, en quelque lieu que ce soit". Adieu voyages pour les stoïciens !!! Au delà du "ah non" qui sera probablement la plus fréquente des réactions d'un lecteur ou lectrice, cela mérite peut être un vrai questionnement sur nos activités de "loisirs", clairement visées par les stoïciens. Pas si anecdotique que cela finalement....
Avant de terminer cette critique, une dernière qui a mon avis garde toute sa pertinence: "ne te laisse pas entraver par la malice, l'opinion et la parole d'autrui, ni par les sensations de ce morceau de chair caillé autour de toi"....

Bref déception par rapport à l'aspect mise en oeuvre des principes stoïciens par un dirigeant. Mais reformulation de ces mêmes principes en maximes intéressant, surtout de la part d'un empereur. On aimerait certainement que les dirigeants actuels soient guidés pas des principes philosophiques (même si l'histoire montre que cela n'a pas toujours été un succès!)
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Exceptionnel ! Traité de philosophie d'il y a plusieurs millénaires et tellement actuel, s'en est gênant à une époque ou L'I.A. va se répandre dans nos vies, alors que nous ne maitrisons pas assez encore nos relations intercommunautaires.
Livre court et efficace, très instructif et revigorant, dans le sens ou il nous entraine et nous explique que la vie n'est pas facile quel que soit sa position social, et ça je trouve que c'est une information importante de nos jours ou le bling-bling l'emporte sur le social et l'humanitaire.
Il exhorte les peuples à fraterniser, à chercher l'harmonie, il faut savoir que c'est un chef de guerre qui à écrit ce livre, pas un agrégé en philo, je n'ai rien contre les agrégés bien au contraire, mais de savoir que ces écrits sortent en droite ligne avec l'expérience véc, de l'auteur, cela leurs donnent une sapidité exceptionnelle, presque une connexion wifi entre le livre et mon cerveau.
En conclusion, je citerai M. Lamartine : Des accents inconnus de la terre... frappèrent Les Échos... et une voix qui m'est chère laissa tomber ces mots...
C'est exactement l'impression que m'a laissé cette lecture, une leçon en cours primaire, une proximité avec l'auteur, quasiment en phase avec lui tout au long de son oeuvre, courte et efficace, enfin c'est mon avis, qui ne vaut pas grand chose.
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Réflexions d'un empereur romain, rédigées en grande partie pendant ses campagnes militaires sous forme de journal. N'étant pas destinées à être rendues publiques à l'origine, ces "pensées" devaient être détruites à la mort de leur auteur - c'est pourquoi Marc Aurèle s'adresse dans ce texte à lui-même.

Rédigées dans un style simple et froid, les Pensées sont une suite d'épigrammes et de courtes réflexions portant sur le devoir, la mort et la conduite du sage face aux erreurs et à la méchanceté des Hommes. Marc Aurèle, lui-même philosophe stoïcien, développe la tradition d'Épictète selon laquelle tout Homme a le profond devoir de ne pas s'inquiéter de ce qui ne dépend pas de lui, c'est-à-dire les biens matériels, les honneurs, l'opinion des gens, mais doit en contrepartie se rendre parfaitement maître de ses émotions, avis, opinions et jugements, la seule chose dont il possède une parfaite maîtrise.
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