Comment l'homme quitta la Terre

Beaucoup d'entre nous connaissent les frères Montgolfier ou Wright, Santos-Dumont, Blériot ou von Braun, mais peu savent que Chanute, Ferber, Renard, Sikorsky ou Sänger ont été des acteurs scientifiques majeurs pour la conquête de la troisième dimension.

Car, si l'Homme a su marcher sur deux pattes pour se distinguer des autres animaux terrestres et voir loin dans la savane, s'il a voulu aller sur l'eau puis sous l'eau, il a eu également envie de faire comme les oiseaux. le mot avion vient du latin avis, l'oiseau.

Il faut avoir conscience que cela reste une prouesse de faire s'élever un objet plus lourd que l'air et le déplacer sur de longues distances. Alors que se tient, au moment où j'écris, le salon du Bourget, il ne faut pas oublier que c'est la Science et surtout l'entêtement de fous, au sens propre ou qui le sont devenus pour certains, qui ont permis l'invention de l'avion, de la montgolfière, de l'hélicoptère, du deltaplane, de la navette spatiale, du parachute…

L'aviation, participant au tourisme de masse, rien que dans ma compagnie aérienne nous transportons 16 millions de passagers par an, subit l'épreuve du bashing. Je ne peux le nier, c'est un vecteur de transport polluant, mais comme toutes les activités de l'Homme. Même un vélo électrique pollue du fait qu'il faut le fabriquer, nous prenons à la Terre les éléments nécessaires, nous l'entretenons en changeant des pièces, dont la matière est prise à la Terre, et que nous jetons, sans nous demander comment le vélo retourne à la Terre proprement. Polluant, l'avion l'est. le coup de pied aux fesses écologique a le mérite de remettre en branle les cerveaux des bureaux d'études pour réduire l'impact : meilleur aérodynamisme, moins de consommation, plus d'électrique, moins lourd ou bien la propulsion hydrogène. Pour que les choses bougent, il faut taper dans le portefeuille. Ce qui n'est pas le cas du spatial, qui n'évolue plus depuis la fin de la Guerre froide. Un peu de tourisme spatial pour milliardaire ne permettra pas de nous déplacer dans la galaxie. Peut-être une concurrence chinoise, un jour…

La Science a encore son rôle à jouer pour l'environnement et pour permettre de mieux voler et d'aller plus loin, plus haut. Picard avec son Solar Impulse ou la machine de Francky Zapata sont de parfaits exemples du fait que l'héritage des premiers fous du vent est toujours vivant.

Jacques Marc propose avec Comment l'Homme quitta la Terre un condensé de l'histoire de l'aviation. Il montre que pour arriver aux avions modernes, le chemin a été long au cours des siècles. Il a fallu observer les oiseaux et l'air pour comprendre avant de tester, échouer, tester, échouer, encore et encore pour obtenir une élévation de quelques mètres ou un bond et finalement relier l'autre bout de la terre en dix ou onze heures, réalisant ainsi le rêve d'Icare.

Et demain ? Pour y répondre, je reprends la citation d'un scientifique russe de l'aviation, Tsiolkovski : « l'humanité ne restera pas éternellement sur Terre ». Je souhaite qu'il ait raison. Alors pour comprendre, je vous invite à lire cet essai.