Un petit garçon naît avec un handicap : il a un violon dans la tête et personne ne sait quelles conséquences cet instrument aura sur la vie de l'enfant. Surnommé Stradi en référence au fameux Stadivarius, le petit garçon, puis le jeune homme qu'il devient, doit faire face aux regards des autres d'autant plus qu'il a une autre particularité : il sait parler aux oiseaux. Heureusement, l'amitié est au rendez-vous avec son complice Max, un féru de musique et handicapé lui-aussi, mais aussi l'amour avec Lélie… Nous suivons ainsi étapes par étapes la vie de Stradi, son rapport au handicap et ses relations avec ses proches.
Gilles Marchand a réussi dans ce roman à retranscrire avec beaucoup de justesse et de sensibilité la vision du handicap et de son ressenti. Certaines scènes serrent le coeur et d'autres sont enlevées voire très drôles : sacré tour de force ! J'ai été sensible notamment au père de Stradi, un homme haut en couleur qui passe sa vie à créer des inventions ou à se trouver de nouvelles lubies. Mais, derrière cette façade un peu folle, se cache un homme qui cherche l'échappatoire, tellement impuissant face à la maladie de son fils.
Tout l'univers absurde, farfelu qu'on avait déjà dans le premier roman se retrouve avec plaisir dans ce nouvel opus : on croise un demi-chien, des attrapeurs d'idées en l'air, un plombier attachant qui fait du porte à porte. Bien entendu on pense à
Boris Vian, à
Romain Gary quand on lit mais ce n'est pas une simple et pâle imitation mais véritablement l'univers propre à
Gilles Marchand et qu'il déploie davantage dans ce funambule. La fantaisie et la poésie sont ainsi au service d'un thème fort.
Les fans de la musique des années 60/70 vont apprécier fortement les nombreuses références glissées dans le roman :
The Beatles, The Turtles, The Beach Boys… Je ne peux que vous conseiller d'écouter ces morceaux tout au long de votre lecture. Je ne vous parle même pas des références littéraires, nombreuses elles aussi.
Lien :
http://www.leslecturesdumout..