Le bonheur ne se raconte pas, il se vit...
- Euh...je tenais à m'excuser pour l'autre soir. Je me suis très mal comporté avec vous...Quand je pense que je vous ai hurlé dessus...ça me dépasse.
...
- Ne vous en faites pas...On a tous nos petits coups de moins bien. C'est déjà oublié. N'en parlons plus, d'accord ?
Quatre ans que je leur soufflais mon chagrin et ma colère. Mon pardon aussi. Comment, au fond, en vouloir aux êtres les plus merveilleux qu'il m'ait été donne de rencontrer ,
Le soir, lorsqu'il rentrait, certainement après avoir dîné quelque part, il venait me demander si j'avais passé une bonne journée, puis s'enfermait dans la salle de danse, il y restait jusqu'au moment où j'éteignait les lumières pour aller me coucher. Je fermais les yeux, sereine, apaisée par sa présence. Peut-être parce qu'il avait une façon bien à lui d'être attentif.
C'est bien à toi que j'écris. Ne regarde pas de tous les côtés. Je sais que tu es en train de lire. Ne t'inquiètes pas. Je ne t'en veux pas. [...]. As-tu pleuré en imaginant que je puisse partir et te laisser ? [...]. Hier soir, tu m'as donné la liberté de retourner d'où je viens. Je t'en remercie. [...]. Ma liberté, elle est avec toi. Alors, si tu veux d'un médecin qui ne veut plus l'être, qui devient bûcheron parce qu'il a rencontré des gens merveilleux, accueillants et surtout une femme lumineuse, une femme bouleversante qui lui a redonné l'espoir et l'envie de vivre, chez moi, c'est chez toi. Peu m'importe où. Quand tu as découvert ta salle de danse, je t'ai empêchée de dire des mots que je crève d'entendre de ta bouche, c'est parce que je veux te les dire en premier.
Peut-on être heureux quand on se ment à soi-même ?
Parmi toutes les révélations qui m’avaient saisie, je savais que je devais régler une bonne fois pour toute leur absence. J’avais déjà commencé à mon arrivée lorsque j’avais réalisé que je devais imposer ma patte à la Bastide, qu’elle ne pouvait rester la maison de mes parents. En m’attaqUsant à leur chambre, je faisais en sorte qu’elle devienne ma maison.
Plus Le soleil baissait en intensité en remontant vers le nord, plus j’avais l’impression de m’eteindre.
Le Luberon, cette petite montagne qui était mon port d’attache, se dressait devant moi, face à la maison. Loin de nous etouffer, sa proximité nous protégeait, nous rassurait, par la douceur de ses formes que l’on pourrait qualifier de voluptueuses. J’adorais le contempler le soir au coucher du soleil, il n’en devenait que plus doux quand il se teintait de rouge orangé. Il donnait l’impression Qu’on pouvait le caresser comme une peau délicate.
J'étais à la veille de mes quarante ans, j'avais laissé passer ma chance. Jamais je ne verrais mes propres enfants courir dans le jardin de leurs grands-parents disparus, ni sauter dans leur piscine. J'avais refusé de voir le temps passer, le temps filer, le temps m'échapper, et j'en étais là aujourd'hui.