- Edward
Il s'arrêta.
- Ne m'exclus pas de ta vie.
- Même si je le voulais, ce serait impossible.
C’était le moment, je devais annoncer à Félix que je partais vivre en Irlande. Trois jours, c’était le temps qu’il m’avait fallu pour rassembler le courage nécessaire. Nous venions de finir de dîner, je m’étais forcée à avaler chaque bouchée pour le satisfaire. Avachi dans un fauteuil, il feuilletait une de ses brochures.
Ce n’est pas l’intelligence qui fait la valeur d’un homme, c’est la façon dont il l’emploi.
-De quoi tu as peur ?
-De tout...
-Tu n'as rien à craindre avec moi
La seule famille que j'aie connue ma seule vraie famille, je viens de la perdre.
« Il faut d'abord que je me reconstruise,que je sois forte, que j'aille bien, que je n'ai plus besoin d'aide. Après çà, seulement, je pourrai encore aimer. »
Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux.
" Mon plat mijotait (pour moi ce serait un Irish Stew). J'étais confortablement installée dans le canapé, le chien sur mes pieds, un verre de vin sur l'accoudoir, plongée dans La Belle Vie de Jay McInerney, et un piano en fond sonore. Mon bien-être fut troublé par des coups à la porte d'entrée ". p115
Diane a perdu son époux et sa fille dans un accident de voiture. Depuis des mois, elle s'enfonce dans un deuil morose. Ni ses parents ni son meilleur ami ne parviennent à la tirer de cet état. À l'approche de la triste date anniversaire, Diane décide de quitter Paris et de partir en Irlande. Elle loue une maison au bord de la mer et espère que la solitude et le grand air l'aideront à reprendre pied. Mais voilà que son ténébreux et orageux voisin s'évertue à lui pourrir la vie.
Alooooooors, par où commencer ? Un peu de contexte : j'ai lu ce livre à voix haute avec une amie pour pouvoir dire que, voilà, c'est fait, j'ai lu un livre de cette autrice que tout le monde encense. Une mise au point s'impose : chacun lit ce qu'il veut et il n'existe pas de bonne ou de mauvaise littérature. Toutefois, ne nous mentons pas : il y a des niveaux en littérature. Agnès Martin-Lugand évolue dans celui du feel good, du léger et des bons sentiments. Ce n'est pas ma tasse de thé, mais ce n'est pas ça que je reproche à ce roman.
Je lui reproche de ne pas respecter son lecteur à bien des égards ! Il massacre la conjugaison et la concordance des temps. Il transforme un verre de vin en pinte de Guinness en 3 lignes. Il prône un masculinisme violent parfaitement toxique (pléonaaaaaaaasme !) Il collectionne les fautes de frappe. Il utilise des expressions, des mots et des formulations à mauvais escient : ça rend le texte bancal et non, ce n'est pas de la licence poétique ! Il transpire le sexisme et une forme assez lâche d'homophobie. Il fait allumer plus de cigarettes qu'un humain ne peut en fumer.
Ce roman est un mauvais texte, même si la fin, heureusement, évite les pires clichés du romantisme éculé. Je n'ai ressenti aucune empathie pour Diane ni aucune patience envers l'odieux Edward. Seul Postman Pat, le chien, a trouvé grâce à mes yeux. Parce qu'il ne dit pas un mot et parce que ses réactions, certes prévisibles, ont l'immense avantage d'être crédibles.
-Je fais quoi maintenant ?
-Mais tout ! Tu dois tout faire. Tu le veux, oui ou non ?
-Bien sûr.
-Alors bouge-toi ! Séduis-le, va remuer tes fesses sous son nez, fais-lui comprendre que c'est toi la femme de sa vie, et pas cette garce. Sors les crocs, et le reste. Ca ne va pas être une bataille à la loyale, entre elle et toi, tous les coups seront permis. Il va falloir t'armer de courage pour briser sa carapace. Et sache qu'il peut aussi bien vous envoyer bouler toutes les deux et disparaître dans la nature.