Retour à la case départ. Rien n’avait changé ; les citadins pressés, la circulation infernale, l’agitation des commerces. J’avais oublié à quel point les Parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur humaine irlandaise devrait être obligatoire au programme scolaire. Je pensais ça, mais je savais pertinemment que, dans moins de deux jours, j’aurais le même visage blafard et peu avenant qu’eux.
Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. […] J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux.
Je voulais m’endormir, pour toujours, peu importe où j’étais. Ma place était auprès de Colin et Clara. J’avais trouvé un bel endroit pour les rejoindre. J’étais perdue entre le rêve et la réalité. La conscience m’abandonnait petit à petit, mes membres s’engourdissaient, je m’enfonçais doucement. Il faisait de plus en plus sombre. La tempête m’aidait à partir.
Je dégageais lentement mon visage. Le vent me fouetta, et mes cheveux voltigèrent dans tous les sens. J'ouvris doucement mes paupières et j'eus le sentiment d'être aspirée dans un gouffre en découvrant les vagues se fracasser contre la paroi. La prise d'Edward se raffermit. Je clignai des yeux, je me laissai aller, je ne pouvais rien contrôler, tout mon corps se relâcha. Je finis par tourner la tête vers Edward. Il me regardait.
"j'avais attendu la veille de mon départ pour rappeler mes parents. Depuis que je leur avais annoncé ma décision, il n'avaient eu de cesse d'essayer de me convaincre de rester. Ils m'avaient téléphoné tous les jours, et mon répondeur avait fonctionné à merveille. Maman c'est Diane
Derrière, c'était le bruit habituel de la télévision, le volume a son maximum.
comment vas-tu, ma chérie? Je suis prête à partir..."
Les Irlandais... des rugbymen mangeurs de montons et buveurs de bière brune
J'entendis le téléphone sonner. Il était temps de travailler. Avant d'entrer, je jetai un regard à l'enseigne.
Les gens heureux...
Je réussirais, je n'avais pas le choix.
- Tu ne comptes pas devenir un bourreau de travail? Parce que si c'est le cas, je démissionne.
- Pour ce que tu fais, ça ne serait pas une grande perte.
J'avais oublié à quel point les Parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur humaine irlandaise devrait être obligatoire au programme scolaire. Je pensais ça, mais je savais pertinemment que, dans moins de deux jours, j'aurais le même visage blafard et peu avenant qu'eux.