Citations sur Les gens heureux lisent et boivent du café (254)
J'avais tenu une semaine sans sortir du cottage...Il m'avait fallu tout ce temps pour ranger mes affaires. C'était difficile de me sentir chez moi, rien ne me rappelait ma vie d'avant. La nuit n'était pas éclairée par les lampadaires, ni animée par les bruits citadins. Lorsque le vent faiblissait, le silence en devenait oppressant...
Je devais trouver une technique pour éviter de me faire tremper à chaque fois que je sortais prendre l'air. Aujourd'hui, je m'étais encore fait avoir. Première décision, renoncer au parapluie, totalement inutile, puisque j'en avais cassé quatre en quatre jours. Deuxième décision, ne plus me fier aux rayons du soleil;, qui disparaissaient aussi vite qu'ils arrivaient. Troisième et dernière décision, me préparer pour sortir lorsqu'il pleuvait, car le temps d'enfiler mes bottes, trois pulls, mon manteau et une écharpe, l'averse pouvait passer, et je réduirais ainsi le risque d'être mouillée.
- Maman, s'il te plaît?
- Clara, j'ai dit non.
- Allez, Diane. Laisse-la venir avec moi.
- Colin, ne me prends pas pour une imbécile. Si Clara vient avec toi, vous allez traîner, et on partira en vacances avec trois jours de retard.
- Viens avec nous, tu nous surveilleras!
- Certainement pas. Tu as vu tout ce qu'il reste à faire?
- Raison de plus pour que Clara vienne avec moi, tu seras peinarde.
- Maman!
- Bon, très bien. Filez! Oust! Je ne veux plus vous voir.
Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier.
J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux.
Bien sûr. Qu'as-tu fait aujourd'hui? Tu as travaillé? Et les potos, ça donne quoi? Tu sais, celles qu'on a prises ensemble.
Ma tirade m'avait essoufflée. Edward caressa ma joue.
- Détends-toi.
J'expirai tout l'air que j'avais dans les poumons.
- Excuse-moi (Page 69)
Quelques mètres séparaient nos cottages, je trouvai quand même le moyen d'allumer une autre cigarette. Je m'arrêtai au millieu du chemin, je me dis que je pourrais faire demi-tour, il n'en saurait rien, je lui téléphonerais, je lui dirais que je ne me sentais pas bien. J'étais terrifiée, j'allais forcément le décevoir, je ne savais plus comment faire. Je ris toute seule. Ridicule, voilà ce que j'étais, c'était comme le vélo, ça ne s'oubliait pas. (Page 68)
Il m'enlaça, et m'embrassa profondément, je lui rendis son baiser. Lorsque nos lèvres se séparèrent, il posa son front contre le mien, et caressa ma joue.
- Arrête-moi, s'il te plaît, me murmura-t-il. (Page 65)
Le hasard m'avait guidée au bon endroit, j'étais comme seule au monde. Je fermai les yeux, bercée par le bruit des vagues qui s'échouaient à quelques mètres de moi. Le vent maltraitait ma peau et faisait couler quelques larmes, mes poumons s'emplissaient d'oxygène iodé.
Le ciel bleu était toujours au rendez-vous , je souris en fermant les yeux. J'était simplement capable de profiter de petits bonheurs simples.
C'est en traînant des pieds que j'allai ouvrir. Edward se tenait sur le seuil. Tu es la dernière personne que je veuille voir , lui dis-je avant de commencer à refermer la porte.
Je me jetai dans ses bras , il me fit tourner dans les airs. Je riais et je pleurait dans son cou. Il me compressait , mais avoir in câlin étouffant de Félix valait tout les bleus que je récoltais.