Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon coeur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j’aurais préféré mourir avec eux
- Tu ne sais pas de quoi tu parles, explosai-je en lui tapant dessus. Tu ne sais rien.
Je cognais de toutes mes forces, j'essayais de le griffer. Il se défendait mollement en esquivant mes attaques simplement avec ses bras.
- Calme-toi ! entendis-je Félix dire derrière moi
L'émotion me submergea. Je ne fis aucun effort pour combattre mes larmes. Mes mains tremblaient, je serrai fort les siennes.
Il m'embrassa sur la tempe et repartit vers la voiture sans que j'aie le temps de lui dire un mot. Je regardais son 4x4 démarrer dans un nuage de poussière.
" Nous comptons bien qu'il sera surmonté après un certain laps de temps, et nous considérons qu'il sera inopportun et même nuisible de le perturber "
( Freud, à propos du deuil )
Je n'arrive pas a croire que vous ne reviendrez jamais. Je passe ma vie à vous attendre. Tout est prêt, à la maison, pour vous...On me dit que c'est normal. Alors je vais m'en aller. Tu te souviens Colin, tu voulais qu'on aille en Irlande, j'ai dit non, j'étais bête...
...cette tombe que je voyais pour la première fois. Mes yeux parcourraient chaque détail, la couleur du marbre, la calligraphie de leurs noms. Colin avait vécu trente-trois ans et Clara n'avait pas eu le temps de fêter ses six ans.
La couverture ressemble effectivement à "Rien ne s'oppose à la nuit", cependant le titre de ce livre m'a interpellé. "Les heureux lisent et boivent du café", cela me fit sourire. J'ai lu le résumé et me suis reconnue dans le descriptif. Durant toute la lecture de ce roman, je me suis évadée.
Agnès Martin-Lugand a su trouver les mots justes sur l'épreuve du deuil, cette envie de se retrouver, ce besoin de se libérer. Alors oui, il y a cet effet romantico-sentimental que l'on peut ne pas apprécier, mais cela représente simplement la vie, les épreuves que l'on rencontre et que l'on doit traverser. A découvrir sans modération!
- Qu'est ce que tu veux?
- Te donner ça, je viens de la trouver devant chez moi. Elle a dû tomber l'autre nuit. Tiens.
Je ne pouvais plus bouger, je fixai mon anneau qui se balançait sous mes yeux. Les larmes ruisselaient sur mon visage.