Citations sur Nos résiliences (71)
Dans la tête d'Ava au cœur d'un drame qui va changer sa vie
Bon bon bon... Petite déception. J'avais eu un énorme coup de cœur pour Une évidence il y a quelques mois donc peut-être attendais-je trop de ce roman. Rendez-vous manqué, je n'ai pas eu les frissons et l'émotion espérés.
En cause, à mon avis, les choix du personnage principal, Ava, que je ne cautionne pas : je l'ai trouvée lâche et égoïste... Une impression de "moi moi moi" qui m'a empêchée de l'aimer et donc de vibrer avec elle !
Retrouver la plume toujours aussi addictive de l'autrice m'a tout de même réjouie et j'ai lu ce roman très vite et avec l'envie de m'y replonger à chaque fois ! Elle a ce don pour créer une ambiance, nous emmener avec ses protagonistes dans leur tourbillon d'émotions et l'on tourne les pages à une vitesse folle sans prendre le temps de respirer !
Je me ruai dehors sans prendre la peine de fermer la portière. Il y eut un instant où le monde tourna autour de moi; les sirènes, les gyrophares, les brancards. Cet instant où je voulus m’endormir, où je voulus m’évader.
Une force obscure et lumineuse à la fois me poussait vers cet homme. Une force contre laquelle je n’arrivais pas à combattre. Une force contre laquelle je n’avais plus envie de lutter. A moi de ne pas me perdre totalement.
Même dans une grande histoire d’amour, rien n’est acquis, il faut sans cesse en prendre soin et l’alimenter.
On me dépossédait du corps de mon mari, ce corps que je connaissais mieux que quiconque, ce corps que j’aimais, que je désirais, que je caressais, que j’embrassais. Il n’était plus à moi, sa femme. Il était à eux désormais, à ces blouses blanches qui le manipulaient, sans émotion, sans pudeur.
On devrait s’y préparer quand tout va bien. Se poser. Se laisser envahir par des idées noires, réfléchir à une stratégie en cas de drame. Être prêt à toutes les éventualités. Savoir comment réagir pour eux. Faire au mieux au milieu du pire.
Je suis libre, entièrement libre. Je peux imposer mon rythme, mon tempo et faire dire à la musique et aux partitions ce que je veux, ce que je ressens. J'interprète selon ma volonté et non celle des autres.
Il était encore trop tôt, nous venions à peine de nous retrouver. Il nous fallait du temps. Une victoire avait pourtant été remportée.
Nos résiliences de Agnès Martin-Lugand
J’avais suivi l’atterrissage de son avion en direct sur mon téléphone. Il ne m’avait pas appelée. Il me disait toujours qu’il n’allait pas prendre le risque de me réveiller, alors qu’il rentrait dans quelques heures. Il s’amusait à croire que je pouvais dormir profondément en attendant son retour. Je ne m’en offusquais pas, il avait besoin de ce temps en tête-à-tête avec lui-même pour se préparer à revenir parmi nous, pour se retrouver, pour se fondre à nouveau dans sa peau de mari et de père. Non pas qu’il nous oubliât pendant ce voyage, mais il renouait avec celui qu’il était avant d’avoir une famille, du temps où il n’avait ni femme ni enfants.
Je me glissai seule dans notre lit pour la dernière fois avant longtemps. J’aimais l’atmosphère de ces nuits-là. Un mélange d’impatience et de fébrilité. Une excitation à le retrouver. Une appréhension qu’il vive mal son retour. Un goût d’euphorie qui submerge. Une envie d’accélérer le temps et de le ralentir à la fois, tant cette ultime attente était jouissive après un mois d’absence. Dans la pénombre de notre chambre, j’avais une perception accrue des bruits de la maison ; le moindre craquement dans la toiture, le chant de la pluie, le moindre petit pas de l’un des enfants se levant avec la bonne excuse d’aller aux toilettes, Monsieur, notre chien, qui ne dormait que d’un œil en grognant dans son panier, Mademoiselle, notre vieille chatte, qui sautait de meuble en meuble. Eux aussi attendaient son retour.