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EAN : 9782884531306
179 pages
La Bibliothèque des Arts (08/05/2006)
4/5   1 notes
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Les artistes ont la mauvaise réputation d'être anti conventionnels. Georg Kern, mieux connu sous le nom de Georg Baselitz, le plus célèbre des peintres allemands des années 1980, n'est absolument pas une exception. Il a ainsi deux grands titres de gloire : il peint des tableaux qui semblent avoir été accrochés à l'envers et il a vécu dans un grand château (comme Picasso).
Baselitz, qui arbore une cicatrice patibulaire sur son oeil gauche, depuis un tir à balles réelles à la fin de la Seconde Guerre mondiale, est par contre une personne on ne peut plus quelconque. Il ne vit pas selon le mythe (ou le cliché) sur les artistes, avec une série de maîtresses ou un style de vie flamboyant, fait d'ivresse et de drogues. Il est marié avec son épouse, Elke, depuis ses années d'études. Et sa vie, depuis qu'il a acquis cette reconnaissance des spécialistes et du public, est devenue juste confortable.
Baselitz, (1938, à Deutschbaselitz) a connu une première étape majeure en 1968, quand il a vendu à un seul client quarante peintures pour £5000. Les plus importants musées ont depuis acquis ses oeuvres et, dès 1980, les prix commencèrent à s'envoler. Puis ils firent les beaux jours du marché de l'art, notamment chez Christie's.
Baselitz commença à peindre ses célèbres images inversées en 1969, comme une réaction envers un style de peinture trop littéral. Son art a été surnommé «une agression figurative". Un art fort, audacieux, rigoureux et entier, quelque chose que Baselitz considère comme une caractéristique essentiellement allemande, en suivant les traces de maîtres tels que Ludwig Kirchner ou Otto Dix, et comme l'expression d'un désir de s'éloigner de ce qui est typique et populaire pour créer quelque chose de nouveau.
Ce fils d'instituteurs reçut comme conseil pédagogique de choisir la carrière de peintre sur porcelaine à la manufacture de Meissen, quand il émit le désir de devenir artiste. Au contraire, il s'inscrivit dans une Académie de Berlin-Est. Ce fut peu de temps avant de connaître des problèmes avec les autorités, une fois de plus. En 1963, deux de ses peintures sont bannies d'une exposition, sous le prétexte d'être trop explicitement sexuelles. Baselitz a persévéré, travaillant de nuit dans une brasserie pour subvenir à sa famille (il a un fils, Daniel) et peignant de jour.
Pendant très longtemps, Baselitz fut le propriétaire de Derneburg Castle, qui avait la réputation de contenir 100 pièces, et qui était assez vaste pour recevoir le peintre, ses peintures, ses sculptures, ses gravures et ses collections d'oeuvres d'art. Ce château (pendant tout un temps, un monastère) fut offert par George III, en 1815, au comte de Münster, premier ministre de Hanovre, et il était resté aux mains de la famille jusqu'en 1975, quand Baselitz en fit l'acquisition.
Ce catalogue de l'exposition de la Fondation de l'Hermitage à Lausanne en 2006 nous prouve à quel point l'art de Baselitz est néo-expressionniste et cela, à travers une centaine d'huiles, de gravures, de sculptures en bois (en taille directe) et de dessins. Ainsi se crée, oeuvre après oeuvre, une vision essentielle et intimiste, en même temps, de cette intense création. Certains trouveront des racines de cette violence expressive chez Pablo Picasso, voire chez Francis Bacon, alors que ce goût pour les couleurs franches vient très probablement de plus loin, de « Die Brücke » ou de « der Blaue Reiter ». Enfin, en remontant encore plus loin, cette peinture à la matière tourmentée se trouve de lointaines affinités avec Matthias Grünewald, Hans Baldung Grien, voire avec Albrecht Dürer. Un désespoir germanique, un mal être pour cette génération d'artistes d'après-guerre, coincée entre la culpabilité et la résistance (contre le communisme ou contre l'impérialisme, c'est selon le côté du mur).
Alors que l'Allemagne est réunifiée, Baselitz n'est plus qualifié de « nouveau fauve » mais il reste un incontournable exemple de la peinture résistante au réalisme social d'une part, aux sirènes de l'art conceptuel, de l'autre.
Importante bibliographie.
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