C'est sûr, la pêche à la mouche n'est pas le sujet le plus excitant qui soit pour quelqu'un qui n'y connait rien, mais il y a un petit côté “Le vieil homme et la mer”, sauf que là c'est “Le vieil homme et la rivière”. En fait, il y a deux vieux hommes, l'un est obsédé par cet énorme brochet qui le nargue, l'autre vit tranquillement sa retraite de chef gastronomique, retiré des affaires, et un jeune garçon vient parfois aider ce dernier à entretenir son potager. Et il ne se passe pas grand chose… Tout tient entre ce calme bucolique et le graphisme numérique, couleur en aplats qui se chevauchent, formes dessinées sur palette graphique, traits éparpillés, une petite vie, un microcosme naturel et, à la manière d'
Henri Matisse, on s'attarde sur la forme des feuilles, sur des relations de couleurs qui vont représenter l'eau, le sous bois…
Et on profite de cette retraite douce et paisible, en ces temps où elle semble s'éloigner pour nous, c'est un peu cruel, alors on savoure ces instants perdus, ceux du pêcheur à la mouche, ceux du jardinier qui cultive les légumes uniquement pour la saveur promise, ce sont les meilleurs, ceux qui n'entre pas dans une rentabilité, une économie, juste pour des bénéfices de sagesse, de calme, de volupté.