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François Truchaud (Traducteur)
EAN : 9782266074360
478 pages
Pocket (20/07/1998)
3.73/5   107 notes
Résumé :
Ne cherchez pas à discuter avec les morts, ils auront toujours le dernier mot...

La petite fille en robe blanche ne ressemble pas à leur jeune soeur Peggy, morte noyée dans des circonstances tragiques, mais, exactement comme dans un rêve, Laura et Elizabeth savent que pourtant, c'est elle.
Peggy revenue d'entre les morts, qui s'est donné pour mission de protéger ses soeurs.
Un fantôme qui raisonne comme une enfant de six ans, nourrie de ... >Voir plus
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Sleepless
Traduction : Patrice Duvic


Lorsqu'il choisit de travailler sur les phénomènes de hantise, Graham Masterton fait très souvent preuve d'un brio magistral. Dans "Hel" (dont le titre original, "Sans Repos", parlera plus au lecteur), la hantise ne concerne pas tant les lieux que les personnes, deux soeurs, Elizabeth et Laura, encore fillettes lorsque débute l'histoire, en 1940. Leur père, éditeur new-yorkais au profil un peu atypique (il n'édite pas toujours ce qui rapporte le plus, simplement ce qu'il aime ou ce en quoi il croit), a choisi de quitter la Grosse Pomme pour s'établir dans une grande demeure un peu vieillotte, au fond de la campagne américaine. Sa femme, Margaret, perdue dans ses souvenirs d'une gloire cinématographique plus qu'éphémère, l'y a suivi sans grand enthousiasme. Heureusement, pour la dérider, elle a Peggy, sa petite dernière, sa préférée.

On comprend le choc éprouvée par la malheureuse quand sa petite Peggy, dont le conte favori était "La Reine des Neiges", d'Andersen, meurt stupidement, un jour d'hiver, après avoir tenté de marcher sur la glace qui recouvrait la piscine ...

A partir de là, le drame s'installe, lent, insidieux, superbement mis en scène par un Masterton au sommet. Margaret sombre dans une dépression grave, son mari essaie de ne pas couler mais c'est difficile car il se reproche de n'avoir pas vidé la piscine cet automne-là, comme sa femme le lui avait demandé. Quant à Elizabeth et Laura, elles ont parfois l'impression que Peggy n'est pas morte. Et au fur et à mesure qu'elles grandissent, elles vont en acquérir les preuves sanglantes ...

Peggy n'est pas un spectre hostile. Dans la dimension où elle semble bloquée, elle a gardé pour héroïne la petite Gerda du conte danois et, en conséquence, n'agit que pour protéger ses soeurs. Toute insulte, tout acte malveillant à leur égard est immédiatement puni, soit par une correction sévère (ce sera le cas pour Margo Rossi, supérieure hiérarchique d'Elizabeth, et pour Tante Beverley, amie de la famille chargée de veiller sur Laura, partie à Hollywood), soit par la mort (Dick Bracewaite et beaucoup d'autres).

Avec les années, Peggy devient, semble-t-il, de plus en plus puissante, et, derrière elle, se profile de plus en plus nettement une silhouette noire et gigantesque, Hel, la fille de Loki, le dieu du Mal de la mythologie scandinave.

Rythme efficace, atmosphère d'abord intrigante - on n'y croit pas tout de suite, on se dit que Peggy est morte, qu'une toute petite fille ne va pas revenir hanter les siens - puis de plus en plus lourde et glauque, personnages fouillés, absence totale de clichés, "Hel" est l'un des meilleurs romans de Masterton. Et la certitude demeure au fil des relectures. Comme dans "Walhalla", l'Ecossais a pris une idée aussi vieille que le monde pour en décliner sa vision personnelle : une vision originale et d'une exceptionnelle qualité technique - ce qui ne gâte rien. ;o)
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Peggy 5 ans, cadette de 3 soeurs meurt tragiquement noyée dans la piscine, cachait sous quelques centimètres de neige, laissant derrière elle une famille inconsolable.
Berçait par le conte de la reine de neige, qu'elle faisait lire à sa grande soeur Elisabeth chaque soir au couché, son esprit s'en inspirera pour donner une protection plus qu'envahissante et terrible, pourrissant la vie de ses frangines

Une fois n'est pas coutume, Masterton s'inspire de conte et légende existant qu'il met à sa sauce et encore une fois, sa plume et son assaisonnement font mouche.
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Elizabeth 9 ans, Laura 7 ans et Peggy 5 ans sont trois soeurs. Comme toutes les petites filles de leur âge, elles adorent les contes de fée (surtout "La Reine des Neiges") et aussi jouer à cache-cache.
Malheureusement, lors d'une de leurs parties de jeu, Peggy va se noyer dans la piscine, laissant ses soeurs seules avec leur chagrin. Cet événement va changer à tout jamais le destin des fillettes. Alors que Elizabeth et Laura tentent de continuer leurs vies, des évènements bizarres se produisent tel que la mort d'un pasteur, congelé alors qu'il fait chaud dehors.
Elizabeth se rend compte que la petite Peggy réapparaît sous la forme d'une fillette aux habits blancs, presque translucide.
Et oui, Peggy est revenu de chez les morts, et elle compte bien protéger ses soeurs. Quiconque leur fera du mal se heurtera à sa colère. Mais pourquoi refuse donc t-elle de rejoindre les morts et acquérir le repos éternel ?
Elizabeth et Laura vont se rendre compte que malgré le fait que Peggy soit morte, son imagination a survécut et elle a décidée d'incarner Gerda (personnage de "La Reine des Neiges") pour protéger ses soeurs qu'elle aime tant. Malheureusement, Peggy/Gerda s'est allié avec La reine des neiges pour défendre ses soeurs ce qui va bouleverser la vie de ces dernières…

La trame est réellement bien ficelée que je trouve ce roman très original. Il évoque souvent "La Reine des Neiges", un conte de fée que les 3 fillettes adoraient et que l'on vous a peut-être lu quand vous étiez encore enfant.
"Hel" n'est pas du tout un conte, très loin de là. Il est plutôt, un ouvrage d'horreur qui n'est d'ailleurs pas du tout bon à mettre entre les mains des petits bambins.
Le côté gore est, comme à l'accoutumée, omniprésent chez l'auteur, que les descriptions des meurtres tiennent toujours autant la route. L'ambiance reste bien malsaine, éprise de brouillard comme aime les imaginer notre sombre magicien de génie qu'est Graham Masterton.
Il y a, certes, quelques longueurs mais l'ensemble est tout de même servi avec un climat froid et noir qui devrait donner la chair de poule à plus d'un(e). Avec son écriture aiguisée et implacable, il nous emmène loin, très loin au pays des horreurs, de l'autre côté du miroir.
Je conseille vivement ce petit bijou aux personnes aimant les histoires surprenantes, terrifiantes et qui vous glacent le sang.
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Du titre original Sleepless parut en 1994. Deuxième livre de Graham Masterton d'affilé que je lis après le décevant Corbeau trop axé thriller et court bien que suffisant pour ce genre de livre,.
Nous sommes peu avant la seconde guerre mondiale aux États-Unis en hiver. Deux jeunes fillettes recherchent activement leur soeur cadette disparut dans leur jardin. Leur père est patron d'une maison d'édition et leur mère a abandonné son rêve de devenir actrice. Suite a un événement tragique, plus rien ne sera comme avant. L'histoire est axé sur la mélancolie. La mère déjà dépressif va devenir hystérique.
L'histoire se déroule en trois époque, celle de l'innocence des fillettes, celle de leur adolescence durant la guerre, 1943 pour être exact, et celle des jeunes femmes en 1951. Par contre rien n'est mentionné en début de chapitre pour dire que nous ne sommes plus a telle époque, laissant un doute.
Avec un début plutôt réussi, le récit commence peu a peu s'essouffler bien que certains passages soient intéressant, surtout sur la fin. On constate comment un fait a pu détruire une famille a qui tout était promis. On y découvre le monde malsain du cinéma. Si le récit souffre d'un rythme lancinant, la fin est plutôt réussit. Je regrette que certains passages, notamment lorsqu'il évoque la seconde guerre mondiale, ne soit pas plus détailler.
Comme c'est un roman du maître Graham Masterton, on retrouve d'abominables passages décrit avec une tel adresse, mélangeant horreur et sexe, me mettant mal a l'aise comme bien souvent.
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Une famille tranquille, dans leur maison à la campagne, avec leurs trois jeunes enfants. Soudain, le drame; la plus jeune se noie. Mais cela ne s'arrête pas là. Son fantôme apparaît de temps à autre et se met en devoir de protéger ses deux soeurs. Mais l'esprit d'un enfant de 6 ans n'est pas toujours le meilleur juge.

Une très bonne histoire de fantastique, avec des pouvoirs et un peu de la légende de la "Reine des neiges", sans compter un froid glacial, comme sait si bien les raconter Graham Masterton.

J'ai beaucoup aimé.
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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... [Elizabeth] regarda vers la maison. Toujours aucun signe de papa. Elle allait devoir trouver Peggy toute seule. Elle n'avait pas envie de le faire. Elle était certaine que Peggy s'était noyée, et elle était terrifiée à l'idée que la glace [de la piscine] se brise sous elle, et qu'elle se noie, elle aussi, avant que papa ait eu le temps d'arriver. Mais elle savait qu'elle devait le faire. Peggy s'agrippait peut-être au rebord de la glace, sous la neige, et que ressentirait-elle pour toujours si elle n'avait pas tenté de la sauver ?

Se tenant à l'échelle le plus longtemps possible, Elizabeth s'avança lentement sur la surface de la piscine. La neige avait presque trente-cinq centimètres d'épaisseur ; elle lui arrivait jusqu'aux genoux et dépassait le haut de ses bottes.

Elle lâcha l'échelle et entreprit de glisser doucement vers la dépression dans la neige où les empreintes de pas de Peggy disparaissaient. Elle s'aperçut qu'elle fredonnait la chanson de Pooh à voix basse. "Plus il neige (lala-lala), plus ça continue (lala-lala), plus la neige (lala-la) continue de tomber."

Elle entendit la glace gémir ... un grincement étrange, comme deux morceaux de verre brisé frottant l'un contre l'autre. Elle fit halte, les bras écartés pour garder son équilibre. Elle était presque arrivée à la dépression dans la neige, et si la glace s'était brisée ici, alors elle pouvait très bien se briser à nouveau.

Elle dégagea la neige avec ses bottes, puis elle s'agenouilla et continua de la dégager avec ses gants. Juste au-dessous des flocons de neige, l'eau clapotait, déjà glacée ; elle ressemblait plus à un pudding au tapioca grisâtre qu'à de l'eau. Elle dégagea précautionneusement la neige tout autour du trou dans la glace et la glace ne faisait pas plus de soixante-dix centimètres d'épaisseur. ... [...]
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[...] ... Derrière elle, elle entendit son père crier :

- "Lizzie ! Elizabeth ! Sors de la piscine ! Sors de la piscine !"

Mais elle ne se retourna pas. Elle avait entrevu quelque chose bouger, juste sous la surface de la glace. Quelque chose de pâle ; quelque chose de grisâtre. Quelque chose qui dodelinait et pivotait lentement.

- "Lizzie !" l'appela son père.

Il était beaucoup plus près maintenant, et sa voix était presque hystérique.

- "Lizzie, surtout ne bouge pas !"

Mais à présent, Elizabeth dégageait frénétiquement la neige sur la surface de la piscine, et essuyait la glace avec ses mains gantées, encore et encore, tel le conducteur d'une automobile roulant à vive allure qui essaie éperdument de voir à travers son pare-brise embué.

Une fois la glace essuyée, elle s'immobilisa, et regarda fixement, et ne dit rien. Parce que c'était une fenêtre ... une fenêtre par laquelle Elizabeth apercevait un autre monde, sombre et atrocement froid. Une fenêtre à travers laquelle elle apercevait sa soeur Peggy, noyée. Sa peau était aussi blanche que du lait, ses yeux grands ouverts, ses lèvres bleu pâle. Ses cheveux bouclés flottaient et la doublure de fourrure autour de son capuchon flottait, lentement et paresseusement, comme si c'étaient des algues, ou des anémones de mer de l'Arctique. ... [...]
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S'agit-il d'une simple coïncidence, ou bien sommes-nous en présence d'un genre de lien..
Je ne sais pas, un genre de chaînon manquant entre la vie et les contes? Qu'en penses-tu?
Elizabeth songea à son exemplaire de La Reine des Neiges caché sous la remise du jardin et au sentiment de culpabilité qu'elle avait éprouvé lorsqu'elle l'avait dissimulé là-bas. Elle ne rougit pas. Elle était trop fatiguée pour rougir.
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De l'autre côté de la fenêtre, la neige tombait de plus en plus dru, comme si le ciel était
résolu à les faire taire, coûte que coûte. Et une silhouette se tenait immobile au milieu du court de tennis, en robe d'été blanche, avec un sourire triomphant sur son visage qui aurait glacé d'effroi Elizabeth et Laura si jamais elles l'avaient vu.
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Andersen était un Scandinave. Vous savez, le genre sombre et mélancolique. La Reine des Neiges s’inspirait de l’une des filles de Loki, la grande incarnation nordique du mal. Loki était l’équivalent de Satan pour les Scandinaves. Il les terrifiait tellement qu’ils ne lui faisaient jamais de sacrifices, et ne construisaient pas de temples en son honneur, au cas où il serait apparu pour les remercier. Sa première épouse s’appelait Braises et sa deuxième épouse Cendres. Encore aujourd’hui, lorsque les Danoises entendent le feu crépiter dans leur cheminée, elles disent que c’est Loki qui bat ses enfants.
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Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.
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