Eh bien, je dois dire que
Je suis une légende est un roman qui m'a beaucoup surprise. Quelques années après avoir vu le film qui m'avait beaucoup plu, voilà que je me suis lancée dans la lecture de l'histoire d'origine. Et maintenant que j'ai fermé le livre, j'ai du mal à comprendre pourquoi les deux intrigues sont aussi éloignées : loin de toute comparaison, il faut croire que ce n'est pas du tout le même fil conducteur !
Bref, ici nous nous retrouvons à suivre Robert Neville, le seul - ou du moins c'est ce qu'on laisse penser - survivant d'une épidémie qui a transformé les humains en sorte de vampires. La journée il s'occupe à préparer sa maison avant leur arrivée au crépuscule et parfois il les traque dans le but de réduire leur nombre peu à peu ; la nuit, en revanche, il s'enferme chez lui, pousse sa musique à fond pour éviter de penser à ses anciens voisins, collègues, connaissances qui l'attendent dehors et l'incitent à les rejoindre.
Neville est un personnage duquel on s'éprend vite parce qu'il est seul, complètement perdu dans un monde décimé, et qu'il se pousse à avancer malgré les vagues de désespoir qui le submergent à quelques reprises. C'est un peu comme assister à une auto-destruction pourtant, et c'est ce qui rend le livre à la fois si cruel et réaliste.
L'histoire est divisée en quatre parties. Dans une premier temps, l'auteur nous raconte le quotidien du protagoniste. C'est terriblement pesant, des fois on a envie d'accompagner Neville dans ses accès de fous rires tant on se sent aussi seul que lui. D'ailleurs grâce à ses souvenirs, il apparaît comme un homme assez pathétique pour qui on ne peut s'empêcher de ressentir un élan de compassion. Il faut savoir aussi qu'au fil des pages, les vampires sont des êtres dont, comme Neville, on prend l'habitude.
Il en vient ensuite à expliquer l'origine du phénomène vampirique et tout devient encore plus intéressant. Matheson nous livre un raisonnement pleinement basé sur la science, loin de toutes les superstitions irrationnelles du traditionnel Dracula. Ail, miroir, pieu, tout se trouve une place dans la logique.
En large, nous suivons Neville pendant trois ans, son évolution dramatique, ses habitudes, son présent jusqu'au moment où tout va basculer. La fin est une fois encore différente de celle du film, inattendue avec ce renversement de situation : « C'est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés. »
L'histoire de Robert Neville était tout simplement captivante ! Je l'ai finie bien vite tant l'écriture était légère. A lire et à mettre de côté la comparaison avec le film !