Si vous êtes amateur (amatrice) de science-fiction, vous connaissez sûrement le nom de
Richard Matheson, l'auteur de «
Je suis une légende ».
Si vous êtes amateur (amatrice) de fantastique, vous connaissez sûrement le nom de
Richard Matheson, l'auteur de «
L'homme qui rétrécit »
Si vous êtes amateur (amatrice) de roman policier, vous connaissez sûrement le nom de
Richard Matheson, l'auteur des « Seins de glace »
Si vous êtes amateur (amatrice) de cinéma, vous connaissez sûrement le nom de
Richard Matheson, car une grande partie de ses ouvrages a été adaptée pour le grand écran.
Si vous êtes amateur (amatrice) de séries TV, vous connaissez sûrement le nom de
Richard Matheson, car la plupart des séries fantastiques (depuis « La Quatrième dimension » jusqu'à « X-Files », en passant par « Star Trek » ou « Duel », le téléfilm-culte de
Steven Spielberg) s'est largement inspirée de son oeuvre ; lui-même a abondamment écrit spécialement pour la TV.
Enfin, si vous n'êtes amateur (amatrice) de rien, vous n'avez aucune chance de connaître
Richard Matheson, car il s'est intéressé à tout, dans tous les styles (fantastique et science-fiction en priorité) et dans tous les formats (romans et nouvelles, essentiellement).
«
Je suis une légende » (1954) est un de ses plus grands succès, adapté trois fois au cinéma. Il s'agit d'un roman de science-fiction post-apocalyptique. Robert Neville est le dernier homme sur terre. La Terre a été dévastée par une pandémie biologique universelle. Robert, miraculeusement, a été immunisé par la morsure d'une chauve-souris. Les autres victimes ont toutes été transformées en vampires et morts-vivants, vous voyez le tableau. Robert sort juste pour chercher d quoi survivre, et se barricade chez lui la nuit pour résister aux assauts de ses ex-concitoyens. Pas facile quand parmi ceux-ci il y a sa propre famille, ses amis et ses collègues… Et même une fille Ruth, une vampire immunisée contre les méfaits de la lumière du jour. D'où un sacré problème, et double problème même, car si elle en veut terriblement à Robert qui a tué son mari, en même temps elle est tombée amoureuse de lui. Même
Corneille n'avait pas pensé à ça !
Matheson, dans ses romans comme dans ses nouvelles, a un don inné de la narration : il emmène le lecteur où il veut le mener, et après il le laisse tomber tout seul du bord de la falaise où il l'a traîné sans qu'il s'en rende compte. Il joue avec les genres (science-fiction et fantastique, à ce stade-là, c'est kif-kif bourricot) et se permet même un peu d'humour : il y a un vampire juif à qui le crucifix ne fait rien, mais dont les canines s'entrechoquent (celles du haut et du bas, bien sûr) devant une torah !
Dans les littératures de l'imaginaire, Matheson est vraiment un maître. Pour avoir une idée de son style, lisez «
Journal d'un monstre » ou « Appuyez sur le bouton ». Vous m'en direz des nouvelles, de ces nouvelles.
Des trois versions cinéma, celle de 1964 («
Je suis une légende » de Ubaldo ragona et Sidney Salkow), avec Vincent Price, est la moins intéressante. On lui préfèrera la version 1971 (« le Survivant » de Boris Sagal) avec Charlton Heston, ou plus près de nous celle de 2007 («
Je suis une légende » de Francis Lawrence) avec
Will Smith.