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Marc-Antoine Matthieu est un auteur qui a été plusieurs fois célébré sur BDthèque pour son originalité et son style. Et n'ayant pas encore découvert celui-ci, je me suis penché sur son Dieu en personne avant d'attaquer les fameux Julius Corentin Acquefacques. Et j'ai beaucoup aimé !

L'ouvrage se veut une sorte de synthèse philosophique de l'idée de Dieu, en dehors de toute considération religieuse, mais également une critique bien sentie de l'humain et de notre société occidentale moderne. Dieu revient sur Terre, et immédiatement se pose la question des procès, de l'argent qu'on peut en tirer et de l'image de marque. Une image peu reluisante de l'être humain mais sans doute bien trop vraie ! Et puis toutes les considérations autour du concept de Dieu, de la vision qu'on peut avoir d'une entité créatrice du monde. Entre la science, la philosophie, la théologie et la logique humaine, il y en a des choses à dire. La BD est verbeuse, mais tout ce texte est nécessaire pour avoir une pleine vision de la situation, et c'est sur ces dialogues que tout repose : l'absurde de cette situation confronté à la logique humaine et la rationalisation de l'irréel. Rien que l'idée centrale du procès est géniale : peut-on juger Dieu ? Sur quels critères et comment ?

J'avais vu, à la lecture des autres avis sur les oeuvres de l'auteur, qu'il aime le style Kafkaïens tant au niveau de ses histoires que de ses dessins, et je confirme dans ce cas précis. le dessin en noir et blanc réussit à merveille à rendre une ambiance d'oppression systémique, de méandres administratifs et d'organisations labyrinthiques dans laquelle tout le monde se perd. Les gueules sévères, les cadrages et les décors grandioses accentuent encore ce côté, et donnent une véritable image de monde d'horreur.

J'ai beaucoup aimé les circonvolutions de cette BD qui évolue dans plein de sens, jusqu'à un final des plus intéressants. C'est une porte ouverte à toutes les interprétations, de la plus cynique à la plus fantaisiste, avec les indices que l'on veut voir. Marc Antoine Matthieu réussit son propos, sans jamais donner aucune interprétation au-dessus des autres et laissant le choix au lecteur d'en tirer les conclusions qui s'imposent sur Dieu. Quant au monde qu'il nous présente, malheureusement bien trop ressemblant au notre, il ne laisse pas vraiment de doutes possibles sur sa propre stupidité. Une vision très peu optimiste du monde, et de ce qu'on voit jour après jour je ne pense même pas que ce soit si exagéré … En tout cas je suis ravi de découvrir l'auteur et j'ai hâte de voir les autres séries qu'il propose.
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Et si Dieu se présentait un beau matin, en chair et en os, dans notre société moderne ? Que se passerait-il ? Serait-il bien accueilli ? Ou au contraire blâmé pour tous les malheurs du monde ? Ici c'est un procès populaire, médiatique et international qui l'attend.
Une bande dessinée passionnante qui interroge le rôle et la place de la religion dans la société avec finesse sans jamais juger, ni blasphémer.
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Allez, je ne vais pas m'en cacher, Marc-Antoine Mathieu est un de mes auteurs de BD préférés. Je n'ai pas tout lu de lui, loin de là, mais à chaque fois, il suscite chez moi un sentiment d'émerveillement sans cesse renouvelé…
Avec Dieu en personne, j'ai craint notre première anicroche, notre premier moment d'incompréhension. C'est qu'il a placé haut la barre encore une fois, peut-être un peu trop pour moi. Il m'a fallu m'accrocher, puis lâcher l'affaire pour mieux y revenir, jusqu'à ce week-end où, motivée par un challenge babeliesque, je m'y reprenne pour au final goûter l'oeuvre…

Ainsi commence-t-elle : « Dans une file d'attente, un petit bonhomme attend patiemment son tour. Au moment de décliner son identité, il se présente sous le nom de "Dieu". Il n'a pas de domicile, pas de papiers, ni de numéro de sécurité sociale. »
Une fois le choc de la révélation passé, une fois la reconnaissance de Dieu établie, la sidération, le doute laisse place aux questionnements, puis très vite, aux réclamations, qui vont conduire Dieu à répondre de ses actes devant une cour de justice.
Au cours du procès, s'enchaînent les témoignages, de tout type de personnes, depuis les hommes politiques jusqu'aux artistes, voire individus lambda ; la question incontournable étant : Qui est Dieu ? Autant d'avis que de personnes interrogées… Pourquoi Dieu ? Autant d'attentes que d'intervenants…
Ne serait-ce pas l'humanité tout entière qui serait en audience ?

De son trait unique et reconnaissable entre tous, Marc-Antoine Mathieu nous livre une BD incroyable, autant sur le fond que sur la forme. Même si son dessin reste un peu plus sage que d'habitude, il reste malgré tout très créatif, ne serait-ce que pour la représentation de son personnage principal, dont on ne verra jamais le visage grâce à différents stratagèmes dont il a le secret, et sans que cela ne nuise à l'ouvrage, bien au contraire.
Cette BD philosophique peut apparaître d'un abord difficile, nourrie qu'elle est par la vaste culture scientifique de l'auteur, même si ce dernier reconnaît avoir là « un discours plus ciblé sur le monde, sur la société, et ce n'est pas forcément là où il est le meilleur. », lui qui préfère « l'absurde, l'humour noir et le décalage ».
Beaucoup de points de vue sont abordés : philosophique, historique, économique, scientifique, etc., mais grâce au talent pédagogique de MAM, porté par son dessin clair et expressif, son propos reste abordable d'autant plus qu'affleurent régulièrement des pointes d'humour jouissives.
Le rythme est contenu, permettant ainsi au lecteur d'assimiler les différentes réflexions développées, sur le monde contemporain et son mode de fonctionnement, sur les valeurs humaines, sur le pouvoir devenu extrême des communicants sur un public ayant perdu tout esprit critique et recul.
Une jolie claque.
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Une bande dessinée dans laquelle il est plaisant de revenir, de replonger. Pourquoi? Et justement voilà si il devait ne pas y avoir de pourquoi...Et DIEU sait qu'on est toujours libre de laisser de côte la Raison....
Bonheur de lecture ! On rit souvent, on se questionne tout le temps .
C'est philosophique, graphique, humoristique, et très pertinent !
Personnellement j'ai adoré l'échange entre Dieu et l'I.A.
Le graphisme est une signature, la signature de Marc-Antoine Mathieu.

Astrid Shriqui Garain

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J'ai beaucoup aimé cette lecture. Dieu arrive sur Terre et l'humanité décide de lui faire un procès, évidemment nous en serions capables et même pire ! La fin manque de finition à mon goût mais pourquoi pas après tout. Difficile de clore l'histoire d'une manière logique.
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Les lecteurs ont affectueusement appelé Marc-Antoine Mathieu par les initiales MAM. Il est vrai que dans les discussions sur les forums de bédéphiles, quand on parlait de MAM, je pensais plutôt à Michèle Alliot-Marie ce qui n'est pas la même chose ! C'est quand même curieux : est-ce fait exprès ? Parce que si c'est le cas, ce n'est franchement pas flatteur !

L'auteur a gagné ses lettres de noblesse par le passé (« Le dessin » et de « Julius Corentin Acquefacques ») et s'est très vite imposé dans le milieu par des productions plutôt iconoclastes et portées sur la philosophie en règle générale.

En l'espèce, il traite du thème de Dieu et de ses rapports avec l'Humanité qui doute de sa réalité en lui intentant un procès : rien que cela ! La méthode est toujours la même. Il utilise des astuces plutôt bien trouvées.

Pour autant, c'est le genre de lecture qui procure en moi un profond ennui. Je regarde cela comme une espèce d'intellectualisme chic et choc. Toutes ces approches métaphysiques sur un mode décalé et absurde provoquent très vite en moi une sacrée migraine. Bon, il y a quand même 122 pages !!!

Finalement, entre un discours de l'ancienne Ministre de la Justice ou la lecture de cet ouvrage rhétorique, c'est la même chose : un puissant mal de tête ! Oui, c'est la seule similitude que je vois avec ce sobriquet de MAM.

Pour le reste, cet auteur a ses fans inconditionnels pour vanter tout les mérites de la terre. Cela sera sans moi.
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Et si Dieu s'incarnait ?

Une idée simple qui met en branle toute une série d'événements dans notre monde désabusé. Phases et conséquences : curiosité, expérimentations, ferveur, colères, rancoeur, exploitation, procès définitif et final...

Son existence vaut-elle responsabilité ? Son impossibilité n'est-elle pas la preuve de son infini grandeur ? le marketing transcende-t-il tout concept ?

Tant de questions qui resteront sans réponse, mais aux réflexions amorcées avec bonheur dans un ouvrage sombre, peu porté sur la gaudriole autre que celle mettant en lumière la vacuité et l'absurdité de l'humain comme abstraction.

Exercice métaphysique s'il en est, divertissement mélioratif assurément.
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C'est donc Dieu en personne qui est la vedette de ce one-shot de Marc-Antoine Mathieu. Descendu sur Terre sous les traits d'un être humain, le Tout Puissant va devoir rendre des comptes et justifier ses actes depuis le début.
Passé l'incrédulité de la société face à cette incarnation de Dieu et l'enthousiasme généré par cette présence divine inespérée, le genre humain va établir la liste de ses griefs et intenter un procès à son Créateur, bien décidé à obtenir des dommages et intérêts pour tous les malheurs subis !

C'est sous le couvert de ce procès du siècle que l'auteur va se livrer à une joute verbale brillante entre Dieu et les différents intervenants. le concept de Dieu est alors étudié sous tous les angles, faisant place à des délires philosophiques, scientifiques, théologiques et artistiques assez jubilatoires. Derrière la pertinence de certains propos, l'auteur ne manque pas de dissimuler énormément d'humour et d'ironie. Des jeux de mots subtils et une réflexion profonde d'absurdité qui permettent également de livrer une critique intéressante de notre société de consommation. le produit à la mode et que tout le monde s'arrache, les médias en premiers, est ici Dieu en personne. Difficile de trouver plus «people» que ce personnage qui détient tout le savoir et tous les talents. Un produit et une image exploités à merveille par un Marc Antoine Mathieu, qui offre ici de quoi faire baver les responsables financiers du Vatican !

Si Dieu est omniprésent dans la parole, la mise en image se veut plus discrète et se garde d'ailleurs bien de représenter clairement Dieu de face. Un graphisme noir et blanc fort classique et un découpage traditionnel qui laissent la part belle aux dialogues et aux textes.

Divin !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Graphisme et titre pas trop attirant mais vu que mon collègue voulait mon avis...
Les premières planches m'ont fait rire avec cet homme qui, lors d'un recensement, n'existe sur aucun papier et se dit être Dieu. Une partie ennuyeuse qui montre l'intelligence et les connaissances de Dieu. le procès, rien d'extraordinaire et le final prévisible. Dessins en noir et blanc. Une B.D. trop bavarde de Dieu qui revient à cette époque de communication et manipulation des médias. Beaucoup d'idées, trop peut-être, qui finissent par ennuyer.
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Le graphisme est plaisant, l'histoire intéressante. Dieu en personne, c'est avant tout un livre articulé autour d'un concept et d'une idée, qu'il développe du mieux qu'il peut. Dieu est descendu parmi nous, comment l'humanité va-t-elle réagir ? Horriblement, stupidement, loufoquement - sinon, il n'y aurait pas de livre. Il y a de vraies trouvailles et on saute d'une page à l'autre sans que l'intérêt ne retombe trop bas.

Un peu déçu que le livre n'aille pas plus loin (ou moins loin, mais dans une autre direction et avec plus de génie). Marc Antoine Mathieu me donne l'impression d'avoir bataillé pour meubler son idée, d'être tombé sur un bel os sans avoir su comment l'enrober de chair ; même s'il s'en sort plutôt bien (très bien, même), même si j'ai apprécié son livre, même si ses qualités sont réelles et nombreuses, Dieu en personne n'est pas tout à fait à la hauteur de son divin concept. C'est bon, vraiment bon, tellement bon à vrai dire qu'on regrette ce qu'on ne fait qu'entrevoir ; on l'imaginait encore plus goûteux.
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