Julius Corentin Acquefacques, prisonnier des rêves, tome 2 : La Qu...

Julius Corentin est toujours perdu dans ses rêves, et il faut bien avouer que le lecteur l'est tout autant. Et tout comme lui, victime du vertige.
Vertige dû à l'imagination de l'auteur qui emmène son personnage dans le rêve, dans la fiction, hors du rêve... bref le lecteur est chamboulé, propulsé, déstabilisé.
Et tout commence par un contrôle d'espace vital pour lequel le pauvre Julius Corentin se fait épingler car il n'a pas fermé un tiroir. Espace gâché dans ce monde surpeuplé ! Après un procès mené de manière grandiloquente, il sera condamné à partir en mission. Presque impossible ! Partir dans le « Rien » à la recherche de la qu...
Ha non, tout de même, ne comptez pas sur moi pour vendre la mèche ! Non, lisez cet album et je peux vous assurer que vous en verrez de toutes les couleurs : Marc-Antoine Mathieu ne recule devant rien.

C'est très étrange d'être dans la tête de Marc-Antoine Mathieu, il n'y a pas de limite à son inventivité, le lecteur est complètement porté par elle et il faut accepter de se laisser flotter ainsi pour entrer dans l'histoire. Personnellement, je lâche prise et je savoure...

Et vous ?

Qu'est la qu...?
Marc-Antoine Mathieu poursuit l'errance de Julius-Corentin Acquefacques, initiée dans L' origine.
Assurément, la qu... manque jusqu'à la fin de ce récit onirique souvent rempli d'un vide dans lequel le lecteur suit le héros "prisonnier de ses rêves".
Il y a, chez Marc-Antoine Mathieu, cette démarche jamais achevée vers une autre bande dessinée, en la bouleversant et la restructurant.
Julius-Corentin Acquefacques, est en quelque sorte le héros d'une bande dessinée 2.0.

Graphiquement intéressant, à la limite rageuse des escaliers d'Escher.
Parfois poétiquement shakespearien,
Ou plus laconiquement beckettien.
Une confusion kafkaïenne,
Et l'implacable logique d'un onirisme Carrollien,
Font de ce deuxième volume un condensé d'immenses références,
Au milieu desquelles Marc-Antoine Mathieu s'évapore…
(répétition sans évolution = assoupissement)

Julius Corentin Acquefacques poursuit son parcours dans son monde qui est le récit créé par l'auteur. Cette fois-ci nouveauté, le réel (?) est mis en scène sous forme de photo incorporé au dessin. Comme a son habitude et sans en avoir l'air et avec beaucoup d'humour Marc-Antoine Mathieu nous propose d'aborder des concepts comme le "rien", le "tout" le rêve dans le rêve par une approche surréaliste (voir page 36 le clin d'oeil aux membres de l'Oulipo. Puis on découvre enfin ce que veut dire le tire de l'album "QU...". Finalement qu'est ce qui est plus réel, le noir et blanc du monde de Julius Corentin, fait d'aplat, de plein ou bien le monde coloré qui n'est en fait qu'une illusion d'optique puisque qu'un ensemble de point en quadrichromie ? Encore une fois un album génial, intelligent et plein d'humour.

C'est encore sous le charme du premier tome, découvert à l'occasion de la réédition du vingt-cinquième anniversaire de Delcourt, que j'ai entamé cette deuxième aventure de Julius Corentin Acquefacques.

Après la recherche de l'origine du tome précédent, Julius Corentin Acquefacques se retrouve chargé d'une étrange mission qui consiste à découvrir ce qu'est la Qu...

Issu d'un univers où l'espace est limité et soigneusement rationné, notre fonctionnaire au Ministère de l'Humour se retrouve soudainement plongé dans le « Rien », à la recherche d'une chose qui n'existe pas encore dans son monde. Si le lecteur n'a aucun mal à se laisser happer par cette quête assez étrange, l'ensemble s'avère tout de même beaucoup moins fluide que lors du premier tome.

Visuellement, Marc-Antoine Mathieu continue cependant de faire preuve d'une grande inventivité et de jouer habilement avec les codes du neuvième art, malmenant avec grand plaisir son personnage principal et démontrant une nouvelle fois sa grande maîtrise du Noir et Blanc.

L'album le plus onirique de la série. Julius rêve, se réveille et rêve encore. On s'y perd et cette fois je n'ai pas ressenti l'étincelle habituelle. Une petite déception.

La qu.. met en scène une multitude de situation et d'univers dans lesquels Julius Corentin voyage avec l'élégance d'un gentleman. 

Sous forme d'une satire sociale, la question est de savoir si les rencontres fortuites qui tissent le fil de nos vies ne sont que le fruit du hasard ou bien les éléments d'un scénario cosmique écrit par des êtres éthérés. Peut-être sommes-nous les acteurs inconscients d'une comédie divine, où chaque détour de notre destinée est orchestré avec une précision mystérieuse. Et si, au bout du compte, le hasard n'était qu'une illusion, et que chaque instant de notre existence était minutieusement peint sur la toile de l'univers par des mains invisibles et créatives, défiant ainsi la logique même de notre réalité?