Comme souvent avec les éditions du Rouergue, c'est un texte fort mais peut-être un peu difficile d'accès pour les jeunes ados.
Le héros-narrateur de ce roman est un garçon d'une dizaine d'années qui attend que son père revienne de voyage d'une autre planète pour ne pas croire qu'il est mort.
Il est envoyé en cure à la Bourboule pour soigner son asthme avec d'autres enfants. Il préfère s'isoler avec sa Game Boy mais une autre pensionnaire, Violette, lui tourne autour.
Ce qui m'a frappée dans ce livre c'est l'écriture et la voix du narrateur m'a fait penser à "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué" mais aussi aux "Tartines au Ketcheupe" pour la vision très imagée du monde que se représente l'enfant.
De ressentir les émotions de ce garçon malheureux est extrêmement touchant je trouve.
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Elle m'a dit : "le problème avec toi c'est que tu es installé dans ta solitude et que tu t'y plais". Plus maintenant. Plus maintenant. Elle ne m'a pas entendu. Mais elle a raison. A trop s'écouter, on se rabougrit le cœur si gros soit-il au départ de la course. (p.74)
Si les rêves étaient la vraie vie on pourrait rester toujours dans la cachette de sa tête et garder dedans tous ceux qu'on aime, les ramener quand ils sont trop loin même s'ils sont sur une autre planète. (p.22)
L'attente ça n'a rien de nouveau pour moi, souvent il me semble que je suis cimenté de blocs d'attente, qu'il faudrait un grand coup de pioche pour éclater tout ça et pouvoir aimer le moment qui est juste là à ce moment, je ne sais pas si je me fais bien comprendre. (p.50)
La plupart du temps je me demande ce que les grands font de leur vie. Ils ne courent pas. Ils ne jouent pas. Ils n'inventent rien. Ils n'ont personne dans leur tête. Ils ne savent que discuter entre eux, et ça je vous demande à quoi ça sert ? (p.55)
Un héros ça peut pas mourir, ça a plein de vies. (p.9)