Vivre/Mourir

Cette courte nouvelle nous met en présence d'un dialogue, un huis clos sombre et torturé, un échange mélancolique et tourmenté.
Le lecteur se retrouve enfermé dans le noir, entre quatre murs si proches que c'en est oppressant.
Je me sens claustrophobe, j'ai besoin d'air, de lumière, mais, quand elle s'allume enfin, j'aurai presque envie qu'elle s'éteigne à nouveau.
Je ressens un déchirement au fond de moi accompagné d'un malaise. J'ai l'impression d'être de trop au milieu de cet échange très intime. Ça confine au voyeurisme.
C'est un condensé d'émotion, une amitié si forte, si intense qu'elle flirte avec l'amour. La relation est fusionnelle, pas simplement amicale, et les conséquences prennent des proportions à la hauteur des sentiments exprimés.
La trahison se montre d'autant plus cruelle. C'est violent et poignant.
L'un souffre d'avoir été trahi, l'autre souffre d'avoir trahi.

L'art entre en jeu un peu comme ultime moyen d'expression à disposition, l'unique option pour comprendre et être compris, le seul partage encore possible.
Reste une dernière toile à peindre, remplie d'ombres à atténuer pour faire jaillir la lumière qui en cet instant fait cruellement défaut.
Le pinceau permet d'apprivoiser la douleur, de tracer son chemin pour le mettre au jour.
Il représente tout simplement ce à quoi se rattacher pour ne pas sombrer plus, une solution pour graver les faits, ne pas les oublier. Ne plus pouvoir créer, c'est ne plus exister, alors tous les moyens sont bons pour continuer.

L'obscurité tient une place prépondérante dans ce texte.
L'obscurité associée à un mur, celui dans lequel on fonce tête baissée sans voir les effets que nos actes peuvent avoir sur nos proches.
Ce mur qui obscurcit le jugement et pousse à des actions inconsidérées dont on ne comprend le poids que trop tard et qui entraînent les remords et parfois les conséquences funestes.

C'est noir à souhait, à la limite du pervers et en même temps, il ressort une certaine poésie dans le phrasé et le choix des mots.
C'est court, mais tellement intense, qu'il n'y a pas besoin de plus.

vivre/mourir
Matthieu E.
Tony Perraut
23 pages
Sorti le 30/06/2018
Auto-édités

Une courte nouvelle écrite à 4 mains, 2 coeurs, et un amour/amitié, à la vie, à la mort...

En premier lieu, qu'est-ce qu'ami ? C'est une personne à notre écoute, par sa présence, son silence, sa complicité et il est notre complément, c'est comme se regarder dans un miroir, notre ami est notre propre reflet...
Cette amitié est construite sur la base d'une confiance réciproque et de respect.

Mais que se passe-t-il en nous quand un ami nous trahit ? Alors qu'il nous avait promis de nous aimer tel que nous sommes, de rester à nos côtés jour après jour, d'être toujours là pour nous, quoi qu'il arrive...

Il se passe une trahison violente qui atteint notre identité, un ami c'est notre alter ego, un regard qui nous réconforte et nous enrichit, cette amitié nous l'avons conquise et non reçue à la naissance.

Cette trahison est d'autant plus brutale, cruelle, emportée. C'est exactement ce qui se passe dans cette magnifique nouvelle entre Tony et Matthieu, une amitié hors du commun, intense qui les entraîne tous les 2 dans cette chute vertigineuse après la trahison de leurs amitiés.

Deux hommes hyper sensibles, des auteurs qui ont besoin de créer pour exister...
Un cri, un hurlement, un hymne à l'amitié, à la création, à l'amour, à la vie, à la mort...
À découvrir sans délai et à lire sans modération.

Il est compliqué de parler de cette nouvelle, tellement elle est inclassable. Pas vraiment de la littérature générale, ni du thriller, ni du drame, … Ou bien un peu de tout cela en même temps.

Déjà, il m'a été impossible de savoir qui de Matthieu E. ou de Tony Perraut avait écrit chaque chapitre tant leurs deux écritures s'allient à merveille. Elles se confondent littéralement.

vivre/mourir: voici l'opposition de deux personnalité, une dualité. Il y a là entre les deux narrateurs l'expression d'une amitié fusionnelle, l'un n'est pas sans l'autre. Chacun est le reflet de l'autre. Chacun se perçoit au travers du regard de l'autre. Chacun est le miroir de l'autre. Jusqu'au basculement. Et la haine est à la hauteur de l'amitié soudain délitée.

D'un chapitre à l'autre, on a l'impression qu'on touche du bout du doigt les raisons de cet affrontement, avant de reculer et de voir la probable vérité s'effilocher. Nous assistons à leur descente aux enfers, à leur chute simultanée, leur esprit basculer. le récit est sombre et complexe et laisse une bonne part à l'imagination du lecteur. Et je t'assure qu'arrivé à la fin de cette nouvelle, tu extrapoles…

Le malaise est tangible, l'art omniprésent. Je me suis demandé si les narrateurs ne pouvaient pas être schizophrènes, aliénés, s'il s'agit d'un mauvais trip… La souffrance est incontestable.

En bref, un récit prenant, fascinant et perturbant.

Un grand merci à Matthieu de m'avoir permis de le découvrir, lui et Tony Perraut. Il est évident que je vais suivre ces deux-là!

Lien : https://lyseelivres.wordpres..

J'ai découvert récemment l'écriture très originale de Matthieu E. avec "Ashley Loyd" mais je ne connais pas encore Tony Perrault. L'occasion de découvrir sa plume se présente donc aujourd'hui.

Le synopsis m'a énormément touchée lorsque je suis tombée dessus par hasard. Alors j'ai succombé...

C'est un texte fort, très intense que les deux auteurs nous proposent ici. Ce n'est pas une nouvelle, ce n'est pas un roman, c'est un texte qui jongle d'un auteur à un autre. On aborde différents thèmes, l'amour, l'amitié, la rage, la tristesse et le désespoir. C'est un condensé de saveurs inexplicables! On dévore les mots les uns après les autres, on avance vite dans les chapitres, on suit cette histoire tumultueuse en se demandant comment tout ceci va se terminer.

C'est étonnant, c'est prenant, c'est déstabilisant et mystérieux à la fois. On ne sait pas ce qu'on va trouver lorsqu'on tourne la page. C'est un cri déchirant! Il y a une très bonne dynamique qui empêche de s'arrêter pendant la lecture.

La peinture est le fil rouge de cette histoire, sous toutes les coutures... Mais je n'en dis pas plus pour laisser le flou artistique vous pénétrer comme il m'a pénétré moi-même...

Bravo, c'est parfait!
Lien : http://leslecturesdemaryline..

Je profite des fortes chaleurs pour rallumer la liseuse, puisque tous les volets étant fermés la journée, il devient difficile de lire sans allumer de lumière. J'ai donc redécouvert un peu les multiples livres qui composent ma Kindle et ai décidé de me lancer dans une nouvelle de ce jeune auteur qui fait sacrément fureur sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle, fraîchement publiée, est un 4 mains entre Tony Perraut et Matthieu E. . J'ai été très surprise de voir ce jeu de mots, de lettres et de sentiments que s'envoient les deux auteurs, en s'appelant directement par leur prénom. Ici, pas de personnages, seulement Matthieu et Tony. L'un représente la mort, l'autre la vie, l'un va tuer l'autre, qui ? Pourquoi ? J'aurai apprécié quelques pages de plus. Je suis un peu restée sur ma faim, mais à contrario, j'ai beaucoup apprécié le style d'écriture. Je poursuivrais donc avec cet auteur, sur une autre nouvelle (sans jamais te retourner), avant de passer sur l'un de ses thrillers psychologiques.. Arrivera-t-il à me surprendre ... ? Affaire à suivre...

Ma note : 15/20
Lien : http://libebook81.blogspot.c..