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Des nouvelles absolument savoureuses datées de 1881, 1882. La Maison Tellier d'abord, un récit alerte, truculent, plein d'humour et d'ironie, sur le déplacement, à la communion de son neveu, de "Madame" Tellier et de ses "filles". Un vrai chef-d'oeuvre. Et puis La femme de Paul, récit émouvant et tragique sur fond d'atmosphère des plaisirs des canotiers et du cabaret La Grenouillère, immortalisés par Renoir et Monet. Il y a chez Maupassant une capacité unique à faire ressentir les lieux, les paysages, et les sentiments des gens. Dans un registre moins sombre, mais néanmoins triste, Une partie de campagne. Et l'incroyable En famille, récit d'une aïeule que l'on croit morte, avec ce que cela implique de promesse d'héritage, d'hypocrisie...et qui finalement se réveille sur son lit de mort présumé. Et aussi, les Tombales, L'histoire d'une fille de ferme, le papa de Simon,...tous si bien écrits... Un peu moins bon, la nouvelle Sur l'eau.
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Ce court recueil de nouvelles fût compilé par Maupassant lui même. C'est une synthèse du style et des themes de l'auteurs que l'on retrouvera tout au long de sa carrière.
Les maisons closes, le monde paysans, forcément arriéré, la bourgeoisie, évidement mesquine, les amants éconduits et surtout, l'eau.
L'eau, ce fluide qui nous emmène vers un monde, celui De Maupassant tel qu'il la vécu, comme on entrerait dans une toile de Gustave Courbet pour un picnic, panier à la main, chapeau sur la tête et marcel sur le torse.
Quintessence du naturalisme et de l'art de vivre à la Française.
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De jolies histoires parfois amusantes, souvent inattendues mais toujours admirablement écrites.
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Maupassant qui fait dans la frivolité... de part le sujet et non par l'écriture. Il s'attaque ici à nous raconter une maison close... La Maison Tellier, où les filles qui vendent leurs charmes aux hommes, causera tout un émoi alors qu'elle ose fermée un samedi pour une communion... C'est que les bons hommes, surtout M. Tourneveau, le prendront mal... Ils veulent cette ambiance feutrée et la promesse de volupté que leur propose la Maison. Une courte nouvelle dont on se délecte... Surtout que j'ai toujours aimé la façon d'écrire De Maupassant. Et puis, cette façon dont il aborde la prostitution est intéressante, surtout lorsqu'il se joue du curé crédule, alors que les filles de Tellier, se feront passer pour des filles de la Haute... Bref, un petit plaisir de lecture.
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J'ai ouvert ce livre de nouvelles De Maupassant uniquement pour lire « les tombales » dont j'avais entendu vanter le grand intérêt et cela, en lien avec ma récente visite du cimetière Montparnasse à Paris. Evidemment, je me suis trompée car l'histoire se déroule au cimetière de Montmartre ce qui n'est pas tout à fait pareil. Mais cela n'enlève rien au charme de la prose De Maupassant dont l'écriture est vraiment merveilleuse. Et puis, Maupassant étant enterré au cimetière Montparnasse, la boucle est bouclée et je m'y retrouve.

Joseph de Bardon est un célibataire « vivant la vie parisienne de la façon la plus complète ». Il raconte à ses amis sa rencontre avec une jeune veuve au cimetière de Montmartre, avec qui il va vivre une aventure éphémère. Mais elle va s'avérée être une femme qui a pour stratégie de séduire les hommes dans ce lieu de compassion, par intérêt. La belle est donc une sorte de « prostituée de cimetière ».

L'atmosphère est particulièrement bien rendue et j'ai été très impressionnée par la description de la femme en pleurs. Maupassant réussit même à être drôle quand il écrit, par exemple, « Je m'en allais à petits pas dans ces rues de tombes où les voisins ne voisinent point, ne couchent plus ensemble et ne lisent pas de journaux. »

Les nouvelles De Maupassant sont vraiment des incontournables de la littérature française du 19ème siècle.
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Un samedi soir, les clients de la maison Tellier, bordel notoire, trouvent porte close. Désespérés, les habitués errent comme des âmes en peine dans les rues de la ville et la tension monte tandis que les marins Anglais et Français en arrivent aux mains. Madame Tellier, suivie de sa délégation, est à la campagne pour la communion de sa nièce et filleule. Dans le village, elles font sensation et passent pour des dames respectables. Les cinq prostituées sont caricaturées à outrance, chacune représentant un idéal féminin. Leur individualité importe peu, l'histoire en tant que telle pas davantage. Maupassant démontre que les prostituées ne sont pas dépourvues d'humanité et de valeurs, qu'elles savent être sensibles. La cérémonie de la communion réveille en elles les petites filles, innocentes, qu'elles étaient. La scène, mémorable, des prostituées agenouillées dans l'église, en prières et en larmes, plus ferventes que le reste de l'assemblée, est une provocation inimaginable pour l'époque. Mais cette petite parenthèse n'aura que trop duré et la vie du bordel doit reprendre son cours pour le plus grand bonheur des habitués. Les affaires sont les affaires. « Ce n'est pas tous les jours la fête » dixit Madame. Dans la maison Tellier, chacun, riche ou pauvre, se sent à l'aise comme chez lui. Malgré tout, même s'ils sont peut-être moins marqués que dans la Société, les clivages demeurent. Les bourgeois au premier étage, les pauvres au rez-de-chaussée, à chaque monde sa porte et ses prostituées. Maupassant dénonce l'hypocrisie d'une Société bien-pensante qui court au bordel le soir mais s'en cache le matin.
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Mon premier Maupassant, lu sous un soleil ardent d'un début de mois d'août bourguignon, fût cette nouvelle.

"Ce qui intéresse Guy de Maupassant, ce n'est pas le personnage mais l'histoire à laquelle il va être mêlé. "

Madame Tellier fût envoyé jadis par son père, tenir une maison close venue par héritage d'un grand-oncle, comme il l'aurait envoyé diriger un pensionnat de demoiselles. 

Dans la campagne Normande, le paysan estime que tenancière "d'harem de filles" est un bon métier. 

Celle-ci, un jour, met les hommes " honorables ", hommes mariés, hommes perdus, du village face à eux seuls… une affiche sur la porte de l'établissement " Fermé pour cause de première communion".

Elle emmène avec elle ses 5 dames : les deux pompes, Rafale, Rosa le Rosse, Fernande. 

Les prostituées communieront à l'église. 

Cette nouvelle résume l'opinion De Maupassant qui contre l'opinion moralisante, préfère célébrer les pulsions et les passions.

Chroniquer Maupassant ? Jamais de la vie.
J'ai hâte d'en lire un autre.
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Quel recueil ! On y trouve toutes les facettes du talent De Maupassant : l'humour caustique (La maison Tellier ... qui a donné lieu à un film superbe d'Ophuls ) , la sexualité ( Les Tombales, Une partie de campagne, Au printemps, La femme de Paul) le fantastique (Sur l'eau ) ..la mort, l'eau. le ton est comme souvent chez lui très noir mais , surprise , avec deux fins heureuses ( Histoire d'une fille de ferme, le papa de Simon) . Certes on peut y constater une misogynie certaine mais les hommes ne sont pas beaucoup mieux traités . A chaque (fréquente) relecture , je suis saisi par la maîtrise du récit , le rythme de la phrase , la précision du vocabulaire . Un bonheur !.
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Recueil paru avec ces neufs titres en 1891. Toutes sauf les tombales l'avaient déjà été dix ans plus tôt.
La maison Tellier. Une maison de tolérance que Maupassant présente avec humour comme fort respectable s'offre une journée à la campagne à l'occasion de la communion de la nièce de la tenancière. L'histoire se développe dans trois lieux : la maison de tolérance à Fécamp, tenue par une ancienne aubergiste qui en a hérité et l'a prise en main sans honte avec son mari bientôt disparu. Bien organisée, elle offre ses plaisirs à tous les messieurs qu'elle sépare cependant en deux salles et deux entrées, l'étage étant réservé aux bourgeois. On s'y entend comme entre amis bien qu'il y ait quelques rivalités entre les filles. le train est le lieu de transition. Là deux vieux paysans ne comprennent rien à la situation tandis qu'un commis voyageur les saluent d'un :"Ces dames changent de garnison ?" Enfin à la campagne où à lieu la communion, Madame et ses filles passent dans leurs tenues voyantes et élégantes aux yeux des paysans pour de vraies dames. En outre leurs pleurs au souvenir de leur propre communion semblent ceux de pieuses femmes, se communiquent à toute l'assemblée et font dire au prêtre que c'est " la plus grande joie de sa vie". Puis la vie avec ses devoirs reprend son cours avec' autant plus d'enthousiasme à la fois chez les clients et chez les filles.
Les tombales. Une de ces histoires de messieurs toujours en quête d'une maitresse de passage et de dames un peu génées financièrement qui cherchent un protecteur.
J'en ai goûté l'écriture sur le ton de l'histoire racontée à un ami.
Sur l'eau. Une histoire qui se voulait angoissante et qui a peut-être été perçue comme telle à l'époque. La chute est sobre.
Histoire d'une fille de ferme. Dans cette nouvelle Maupassant parle de la difficile condition des filles placées, séduites et abandonnées par le maitre ou par un autre et qui doivent cacher leur enfant afin de n'être pas jetées à la rue.
En famille parle des comportements au sein d'une famille lors du décès de la grand mère. L'âpreté, les faux sentiments jusqu'à l'évènement qui bouleverse les décisions prises. Grinçant a souhait.
Le papa de Simon est une nouvelle tendre sur l'intolérance des enfants imitée de celle des adultes. Mais Simon ne souffre pas longtemps et devient même mieux loti que ces petits camarades.
Dans une partie de campagne, mère et fille ont une aventure. Maupassant met en parallèle les deux femmes en particulier lors de la scène de la balançoire. Mais si c'est sans conséquence pour la mère, la fille est plus sensible.
Au printemps. Encore une histoire sur l'amour mais cette fois présenté comme la pire peste qui soit par un homme qui tire une loi universelle de sa propre expérience.
Enfin une histoire tragique toujours sur l'amour, mais qui aborde cette fois l'amour saphique.
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Comme je n'ai plus rien à lire je me suis rabattue sur mon iPad et sur le site SNCF.com ou j'avais pris il y a un moment déjà ce Guy de Maupassant "La maison Tellier "
et autres nouvelles.
J'ai beaucoup apprécié le style de Guy de Maupassant : clair, aéré, explication des lieux que vous arrivez bien à situer et des personnages aussi mais surtout c'est une lecture calme qui vous repose du mauvais français actuel.
Je ne veux choquer personne et je vous demande de m'excuser pour cette critique de l'apprentissage du français actuel et je vous rassure en Allemagne c'est du pareil au même.
Alors si vous voyez un roman de nos anciens ne passez pas et lisez le. Merci
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