AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,69

sur 3181 notes
Près de mille contes et nouvelles pour seulement six romans, mais quels romans!
Si le génial créateur du "Horla" et de "La Parure" maîtrisait comme personne l'art de brièveté, et celui, plus exigent encore, de la chute, force est d'admettre qu'il fut également un romancier de talent, capable d'injecter dans ses romans la force et l'intensité, la fulgurance qu'il mettait dans ses nouvelles. Ce trait si caractéristique est peut-être encore plus manifeste dans "Pierre et Jean" que dans les autres romans de Guy de Maupassant, peut-être parce que l'histoire de ces deux frères -plus Caïn et Abel que Castor et Pollux- est plus courte que celle de Jeanne ou de Georges Duroy ou parce qu'elle fut écrite d'une seule traite et fiévreusement (je n'imagine pas que Guy de Maupassant ait pu l'écrire sans fièvre!) pendant l'été 1887...

"Pierre et Jean" est un roman complexe et cruel. Un roman qui se lit comme il a dû être écrit, dans l'ardeur, l'exaltation. Sous tension. Un roman dont on est soulagé de tourner la dernière page. Il y a trop de non-dits dans ce coin de Normandie. Trop de rancoeurs et une violence sourde aussi.

M. Roland était bijoutier autrefois. La vieillesse et l'aisance financière venues, lui et son épouse quittent Paris pour s'installer au Havre où l'ancien boutiquier prend plaisir à jouer les navigateurs et à taquiner le poisson. Capitaine du dimanche nantis aux beaux jours de pêche de sa femme, point trop laide encore pour son âge, et de ses deux fils: Pierre et Jean.
Jean est brun, Pierre est blond.
Le premier est sec, nerveux, emporté; le second est un tendre, un doux, un peu trop sage peut-être, indolent sans doute.
Jean est un médecin insatisfait. Pierre un avocat serein.
Les deux frères s'opposent et ne s'entendent pas: le feu et l'eau, le trèfle et le carreau. Moins Castor et Pollux qu'Abel et Caïn; Tybalt et Mercutio.
Malgré ces irréconciliables différends, la famille parvient à conserver un semblant d'unité: en mère attentive, Mme Roland y veille et elle ne s'en sort pas si mal, même lorsque qu'une charmante veuve s'invite dans le tableau et la partie de pêche familiale, accentuant au passage la rivalité fraternelle. Elle ne s'en sort pas trop mal jusqu'à la visite du notaire qui va faire éclater l'orage. Ce dernier vient en effet annoncer à la famille que Léon Maréchal, un ami parisien et depuis longtemps perdu de vue, vient de mourir en léguant toute sa fortune à Jean.
Dès lors, l'inimitié larvée, tapie entre les deux frères éclate, croît et tourmente, empoisonne de son venin le cours de la vie des Roland. C'est l'avènement d'une jalousie dévorante et destructrice qui ne laisse plus de répit à Pierre qui erre sur le port brisé, mauvais.
Pourquoi Jean? Pourquoi Jean et pas lui? C'est inexplicable, incompréhensible... A moins que... Oui, peut-être... Mais non, c'est trop brutale, c'est trop atroce! Et pourtant... A moins que Jean ne fut le fils de Maréchal... Il n'y a pas d'autres raisons, si?
Dès lors Pierre ne connaîtra plus aucun répit et il fera de la vie de sa mère, cette femme qu'il aimait tant, un enfer jusqu'au moment où il pourra tourmenter son frère à son tour.
Et puis, partir peut-être, prendre la mer et disparaître.

"Pierre et Jean" est un roman réaliste, naturaliste même, d'une stupéfiante efficacité et qui s'y prend à merveille pour sonder les affres de l'âme humaine. Les pages consacrées aux tourments de Pierre, qui n'ont pas été sans me rappeler "Le Horla", sont douloureuses et magnifiques à la fois. En à peine deux-cent pages, Maupassant parvient à sculpter des personnages complexes et poignants qui nous bousculent, qui interrogent aussi la notion de famille et fraternité, le rapport au père et à la mère... Hamlet n'est pas si loin quand Pierre - qu'on croit d'abord détester avant de le regarder avec une infinie compassion- torture sa mère, non pas pour la question de l'héritage finalement, mais parce qu'elle a trahi son père, le lui rendant lui aussi insupportable. Et pour Pierre, comment ,dès lors, se sentir chez lui parmi les siens, comment?
Et par ailleurs, comment ne pas s'apitoyer sur cette mère au supplice et à la vie gâchée? Comment ne pas s'attendrir sur l'amour que ne cesse de lui porter Jean?
Même M. Roland, naïf à en pleurer (ou à en rire!) attise un rien de compassion au coeur de cette intrigue déchirante...mais pas autant, cependant que M. Marowsko. Lui, allez savoir pourquoi, il m'a brisé le coeur.










Commenter  J’apprécie          250
Maréchal, un ami de la famille lègue sa fortune à Jean. Pierre le frère, oublié, semble accepter la donne puis s'interroge peu à peu surtout quand son ami pharmacien lui dit d'un air dubitatif que cela ne fait "pas bon effet". Dès lors, Pierre se lance dans une quête pour comprendre les motivations d'une telle préférence.
Portrait d'une famille et des conventions d'époque, où chaque détail, comme cette représentation du généreux donateur, devient une énigme. Quel sera le prix de ses révélations sur lui et les siens car aucune quête même légitime ne laisse indemne.

Ici comme avec "Bel-Ami" ou "Une vie", Maupassant excelle dans la narration et dans l'exposition des émotions de ses personnages. A travers une intrigue familiale, cet immense écrivain nous fait toucher de près la palette des réactions et ressentis qu'elle engendre.
Commenter  J’apprécie          232
Un roman de la modernité?

« Pierre et Jean », un livre qui date de plus qu'hier ! Signé Guy de Maupassant, il reste très plaisant à lire tant la trame du récit est solide et l'écriture, le style, d'une parfaite limpidité avec des mots simples mais bien choisis. J'ai souri en moi-même lorsqu'en cours de lecture, j'ai réalisé qu'il y avait longtemps que je n'avais lu un livre sans le moindre mot d'anglais, ni même d'anglais francisé. Et là, il faut l'avouer, c'est plutôt rare de nos jours ! A lire donc pour la superbe langue française.
A lire aussi pour les thèmes abordés : la jalousie, l'adultère et les relations familiales au sein d'une sphère qui se tient soudée en apparence plus par habitude que par raison. Un des thèmes est la jalousie. On la devine, on la pressent, on la découvre et puis on la guette. La jalousie, depuis longtemps tapie en Pierre, l'aîné, va le rendre d'une surprenante finesse pour comprendre ce qui le différencie de son frère Jean. Avec brio, Guy de Maupassant décrit cette rancoeur de l'autre, puis de soi, qui envahit la vie de Pierre et le pousse à renier le couple que formaient ses parents.

La raison ou l'excuse ? Peu importe, le fait est là, il y a eu adultère ! A l'époque, 1888, les moeurs n'acceptaient pas facilement qu'on traite un tel sujet et s'il était abordé, il ne pouvait l'être que pour endurer une condamnation sans appel, sans l'once d'une recherche de compréhension.
Guy de MAUPASSANT se révèle donc un romancier de la modernité, de la rupture avec la pensée symboliquement correcte. Ce qui, à mes yeux, me le rend sympathique.
Commenter  J’apprécie          232
Maupassant livre ici son quatrième roman et le moins qu'on puisse dire c'est qu'une fois commencé il est dur de le lâcher.

On fait donc la connaissance de Pierre et Jean, deux frères que tout oppose. L'un est blond, l'autre brun, ils ont des caractères radicalement opposé et puis quand un jour un ami de la famille lègue sa fortune a Jean, c'est un fossé qui se creuse entre les deux frères. Pierre va devenir obsédé par cet héritage, jusqu'à déterrer un secret de famille qui fera tout voler en éclat : "Il souffrait affreusement de ne plus l'aimer, de ne plus la respecter et de la torturer."

L'écriture de Maupassant est très agréable et n'a pas prit la moindre ride. Il décrit a merveille ses deux personnages, toutes leurs émotions et c'est un véritable plaisir de lecture.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          230
Roman de Guy de Maupassant.

Pierre et Jean Roland sont deux frères que tout oppose, le physique comme le caractère. Entre eux perdure un sentiment puissant d'amour et d'émulation. Jean, le doux, le calme, hérite un jour d'un mystérieux ami de la famille, Léon Maréchal, dont le décès bouleverse sa mère. Pierre, le violent, le jaloux, soupçonne alors un passé trouble dans lequel sa mère n'est pas aussi pure et intouchable qu'elle semble désormais l'être. Entre Pierre et Jean, le lien est rompu. Un climat de suspicion et de haine s'installe. Jean, tout à ses amours avec la belle Madame Rosemilly, ne mesure pas l'ampleur du gouffre qui le sépare de son aîné. Il faut que la vérité éclate, et quand elle est révélée, elle chasse ceux qui l'ont déterrée.

La figure du père est bien malmenée dans ce roman. M. Roland Père est un petit bourgeois aux vues médiocres et aux projets limités. le père supposé de Jean est une figure d'absence et d'éloignement. Guy de Maupassant pensait que Gustave Flaubert était son père. Les soupçons de l'auteur quant à sa filiation prennent un visage violent et tourmenté. L'image de la mère, loin de celle de la femme vertueuse et respectueuse, se teinte de mystère et de souffre. Un peu Emma Bovary, Mme Roland a été une femme légère, étourdie par la prestance d'un homme dénué des tristes habitudes maritales.

L'omniprésence de la mer - le récit se déroule au Havre - est hypnotique. Que les flots soient à l'étale ou qu'ils se déchaînent, ils attirent les regards. Les grands moments dramatiques éclatent près de l'élément liquide. Et c'est la mer qui sépare, qui exclue Pierre du cercle familial.

Le thème du secret de famille est finement traité par l'auteur. C'est en ouvrant les tiroirs, en fouillant la lingerie et en cherchant des lettres que la vérité apparaît au jour. le lecteur participe presque physiquement à la quête de preuves. Parfaitement voyeur, il farfouille avec jubilation dans les petites affaires d'une famille apparemment sans histoire.

Ce roman très court, aux accents pleinement naturalistes, se lit avec délectation et férocité. Qu'il est bon de voir ce qui se cache derrière les rideaux des voisins!
Commenter  J’apprécie          230
Voilà un court roman qui m'a laissé une impression d'étouffement, d'asphyxie, tant Guy de Maupassant réussit à nous immerger dans son récit.
Il nous happe d'abord par le biais de Pierre, frère ainé de Jean, dont la jalousie latente va exploser –malgré lui- suite à une circonstance imprévue. Pierre, médecin, nous engloutit dans l'introspection qu'il mène tout au long des deux premiers tiers du roman. Ensuite, l'alternance de narrateurs m'a permis de « souffler » un peu dans ce récit. Le texte reste ancré dans l'époque à laquelle il a été écrit mais il m'a paru, paradoxalement et curieusement, intemporel, tellement les sentiments des frères sont restitués de façon réaliste.
Un livre que j'ai été contente de découvrir, mais qui ne fait pas partie de mes lectures les plus légères.
Commenter  J’apprécie          200

Inutile je pense de s'appesantir sur l'intrigue de ce roman. Pierre et Jean fils de commerçants retirés au Havre se supportent sans s'aimer beaucoup. Bientôt le second Jean apprend qu'il hérite d'un ami de la famille. Tout le monde accepte sans se poser de questions sauf Pierre, à qui peu à peu le soupçon puis la certitude de l'infidélité de sa mère s'impose.

L'arrivée de cette bonne fortune à leur deuxième enfant pousse les parents à négliger le premier. On fait des projets pour l'héritier, on lui trouve et décore un appartement (celui que convoitait secrètement Pierre). Finalement Pierre est mis en marge de sa famille et choisit de s'éloigner. On peut s'interroger sur l'aveuglement du bénéficiaire et du père, mais aussi sur le geste du père biologique de Jean qui n'a pas songé que ce testament allait porter atteinte à la réputation de la femme qu'il a aimée, et peut être nuire à son fils.

Les personnages sont assez médiocres, le père qui n'a rien vu de l'amour qui a lié sa femme et son ami “… pendant plus de dix ans j'ai été sa femme comme il a été mon mari devant Dieu qui nous avait fait l'un pour l'autre.” La femme qui finalement n'a vécu qu'un adultère quelconque contrairement à ce qu'elle croyait “ Et puis, j'ai compris qu'i! m'aimait moins. Il était toujours bon et prévenant, mais je n'étais plus pour lui ce que j'avais été. C'était fini !”
Jean qui ne comprend rien à l'attitude de son frère et n'y voit que jalousie. Madame Rosémilly la jeune veuve courtisée par les deux frères et qui traite la demande en mariage comme une simple affaire “ Et c'était fini, il se sentait lié, marié en vingt paroles. Ils n'avaient plus rien à se dire puisqu'ils étaient d'accord et ils demeuraient maintenant un peu embarrassés tous deux de ce qui s'était passé, si vite, entre eux…”

Une lecture rapide mais non dénuée de plaisir d'un nouvel exemple du talent De Maupassant.
Commenter  J’apprécie          200
Après Une vie, me voilà poursuivre vers une autre oeuvre de Guy de Maupassant : Pierre et Jean. Une longue nouvelle que j'ai aimé découvrir et lire.

Comme pour Une vie, j'ai retrouvé ce qui fait le charme de l'auteur, à savoir la justesse des mots, sa simplicité et sa capacité à nous faire rentrer dans l'histoire très rapidement sans fioriture aucune. On s'y sent bien et en le terminant, un goût de vivre nous anime.

Son regard et sa perception sur la vie, sur ce qui nous entoure, sur nos interactions, sur nos désillusions et espérances sont d'une telle justesse. Alors qu'il est parfois difficile de mettre des mots sur ce que l'on ressent, Guy de Maupassant prend son temps de décortiquer les choses et de saisir la réalité entourant les personnages : ils sont autant 'd'outils' pour nous comprendre nous-mêmes.

J'en ai très peu dit sur l'histoire elle-même, afin de faire découvrir au lecteur, au fur et à mesure des pages, l'évolution de la situation, à savoir, la relation entre deux frères, Pierre et Jean, et la jalousie naissante lorsque l'héritage d'un ami de la famille vient bouleverser leur quotidien.

En amont de l'édition de Folio de 2018, la préface de 1887 autour de la question du Roman et du romancier est très intéressante. L'auteur y parle entre autres de son amitié pour Gustave Flaubert qui lui rappelle la possibilité de toujours trouver de l'inconnu dans ce qui nous entoure : "Il s'agit de regarder tout ce qu'on veut exprimer assez longtemps et avec assez d'attention pour en découvrir un aspect qui n'ait pas été vu et dit par personne. Il y a, dans tout, de l'inexploré, parce que nous sommes habitués à ne nous servir de nos yeux qu'avec le souvenir de ce qu'on a pensé avant nous sur ce que nous contemplons. La moindre chose contient de l'inconnu. Trouvons-le."
Commenter  J’apprécie          194
Pierre et Jean sont deux frères que tout oppose. Physiquement, ils ne se ressemblent en rien, l'aîné étant un petit brun nerveux, le cadet un grand blond indolent. Pierre est aussi colérique que Jean est arrangeant.
Bien qu'étant l'aîné de cinq ans, Pierre décroche son diplôme de médecin après avoir entrepris d'autres études abandonnées entre-temps, en même temps que Jean son diplôme d'avocat.

Il faut maintenant qu'ils trouvent une situation, et si possible au Havre où vivent leurs parents, M. et Mme Roland, anciens joailliers parisiens modestes.
C'est au milieu de ces préoccupations qu'arrive une nouvelle inattendue : un vieil ami de leurs parents, décédé récemment, a légué toute sa fortune à Jean, le second, et à lui seul.

On va assister à une débâcle familiale en règle, dont seul sortira indemne M. Roland, qui ne comprend rien, ne voit rien et ne se doute de rien.

Jalousie, suspicion, silence, secrets vont entrer en collision avec la réalité de cet héritage et de l'inégalité entre les frères qu'il accentue.

Maupassant aborde ce thème de la jalousie fraternelle, entre l'aîné peinant à réussir et le cadet à qui tout sourit, avec la fine connaissance des passions humaines qu'il manifeste tout au long de son oeuvre.
Mais si cette jalousie donne aux relations entre les deux frères un arrière-goût de fiel, elle n'est finalement pas le sujet principal de ce roman. Tout juste souligne-t-elle la complexité des liens entre Pierre, Jean et Mme Roland leur mère, et l'inconfortable place qu'a l'aîné dans la famille.

Le manque de réussite, un caractère difficile, des ambitions dont il n'a pas les moyens, Pierre accumule les obstacles pour sa vie professionnelle comme pour être accepté et aimé. Souvent seul, cherchant une présence amicale qu'il ne trouve jamais, il devait forcément être celui par qui le malheur arrive.

Il est le parfait contrepoint à son jeune frère, qui n'est jamais déchiré, se pose peu de questions et est de toute façon un garçon aimable qui sait pouvoir compter sur l'indéfectible soutien de sa mère.

Une fois nouée, l'intrigue avance au rythme des interrogations de Pierre, de ses crises de conscience, de ses soupçons, vers un dénouement qu'on n'imagine pas.
On le suit sur la première partie de l'ouvrage, mais lorsque la crise a éclaté, même l'auteur met Pierre de côté pour suivre Jean.

Maupassant cisèle ses caractères, leurs emportements, leurs faiblesses, leurs retenues. Il place ses personnages, entre partie de pêche et partie de campagne, en des lieux dont il décrit toujours la beauté avec délicatesse, et dont la douceur contraste avec la tempête qui couve.

Il n'épargne aucune réflexion acide à propos des femmes, si supérieures aux hommes, ces pauvres benêts, pour ce qui est des calculs et des manoeuvres. Mais personne n'échappe à sa plume à la fois cynique, brutale, pénétrante, sensible et raffinée, et les hommes ne sont pas mieux lotis.

Cette marche implacable vers sa logique conclusion serre la gorge au fil des pages, un dénouement sans complaisance mais sans cruauté non plus.

Maupassant est, reste un de mes auteurs préférés, et c'est à relire Pierre et Jean que cela me revient. Je ne l'avais jamais relu, plus attachée aux nouvelles qu'aux romans de cet écrivain cher à mon coeur. Y retrouver sa connaissance de l'âme humaine et de ( tous) ses penchants, sa façon toute en subtilité de présenter les situations les plus pénibles et ceux qui y sont plongés par bêtise, arrogance, ou autre travers si commun, son absence totale de complaisance comme de méchanceté, a été un grand plaisir pour moi.
A cela s'ajoute un talent particulier dans les descriptions des personnages comme des paysages, dont je ne me lasserai jamais.
Commenter  J’apprécie          184
Puissant livre basé sur une idée simple. Les personnages sont parfaitement taillés, ils sont justes. Il n'y a pas d'excès ou de folle hystérie comme on en trouve chez Dostoïevski, pourtant c'est du lourd. Ici, on est dans du retenu, mais on sent l'effroi insinué dans les têtes et les esprits. Et au final, que c'est triste, que l'amour est triste, que les conventions sont
emprisonnantes.
Bref, un roman court mais proche d'être une perle.

(Dans mon édition, j'ai une introduction-réflexion "sur le roman" par Maupassant qui est éclairante et bien intéressante, ma foi.
(Je dois aussi reconnaître bien aimer l'ancienne construction grammaticale où l'adverbe restait collé au verbe, comme dans "on ferait tout sans lui rien dire", ou autre "il faut y bien penser". C'est beau et sensé.)

Soit.
Commenter  J’apprécie          170





Lecteurs (13395) Voir plus



Quiz Voir plus

Pierre et Jean

Où se passe le début de l'histoire ?

Saint-Tropez
Normandie
Havre
Picardie

5 questions
203 lecteurs ont répondu
Thème : Pierre et Jean de Guy de MaupassantCréer un quiz sur ce livre

{* *}