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3,69

sur 3180 notes
Étant repassée à Maupassant avec, entre autre, Mont Oriol, j'ai voulu poursuivre la lecture des romans de cet auteur avec Pierre et Jean que j'avais sous la main (acheté dans le cadre de la scolarité de mon fils).
Un livre très court, qui se lit très vite, très bien avec beaucoup de dialogues.
Une oeuvre naturaliste, donc sans rebondissements inattendus, dans laquelle il ne se passe pas grand chose, c'est plutôt une l'étude psychologique très bien écrite d'ailleurs.
Mais comme pour Mont Oriol, lorsque le roman se termine, on reste sur sa faim, il y a tant de choses encore à développer.
Il y a vraiment matière à écrire une suite, un volontaire ?
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C'est puissant comme une tragédie de Sophocle, beau comme la prose de Flaubert, émouvant comme un roman d'Hugo. C'est grand et fort comme les grands sentiments et les fortes émotions d'une vie mal assurée. C'est troublant, quand on pense que Maupassant a été formé assidument à l'écriture par Flaubert, ami proche de sa mère, et que certains soupçonnent même qu'il puisse en être l'enfant illégitime.
La grande qualité de ce roman, c'est son anti-manichéisme. De Pierre ou de Jean tour à tour on peut se sentir proche puis s'éloigner. De Louise, la mère s'exaspérer puis prendre pitié. Seul, peut-être, Roland, le père, semble être un pauvre type qui jamais ne paraît pouvoir être compris, définitivement englué dans une âme mesquine, étroite, satisfait de biens matériels et superficiels, aveugle sur l’essentiel, sourd à l'amour et à ses troubles, complètement embourgeoisé, le plus tranquille dans la tourmente certes, mais dont l’humanité est la plus perdue.
Pierre et Jean, ce n'est pas seulement une histoire de rivalité, ou même de jalousie, c'est une grande histoire d'amour, de pardon, et une fois de plus, chez Maupassant, une puissante critique sociale,
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Excellent roman réaliste à travers lequel Maupassant illustre son talent d'écrivain.
Une fratrie se trouve confrontée à la question de l'héritage et tout est sens dessus dessous. L'un semble avoir été favorisé au détriment de l'autre qui se trouve lésé.
Cet héritage va-t-il lever le voile sur des secrets de famille ?
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J'avais noté ce livre lors de la présentation de la mallette de livres à emporter pour les vacances à "La grande librairie".
Je n'avais jamais lu Maupassant et je n'ai pas regretté mon choix. Il écrit merveilleusement bien et il est abordable pour tous les publics.
Pierre et Jean sont deux frères qui dégagent une inimitié fraternelle. Ils font partie de la petite bourgeoisie quand un évènement fait basculer le train- train et va torturer Pierre, la mère et Jean.
C'est un régal de se plonger dans la fin du 19ème siècle pour la découverte de la vie quotidienne et ses convenances.
Le poids d'un adultère ancien est dramatique à cette époque et actuellement?
C'est la question que je me pose...
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Seconde lecture pour moi de Pierre et Jean. La première fois, j'étais un peu passé à côté.
cette fois j'ai vraiment apprécié ce drame de la jalousie. Contrairement à La Cousine Bête de Balzac, la jalousie de Pierre est ressentie et exprimée en finesse, tout en modulations, en va et viens du coeur. Ce pauvre Pierre ! Il doit supporter de voir la joie de sa famille lorsque son frère Jean hérite, seul, de la fortune d'un ami perdu de vue.Ce pauvre Pierre ! Il ne peut qu'admettre ce qui crève les yeux: Jean est plus beau et les femmes le préfèrent. Ce pauvre Pierre ! Il assiste, impuissant, à la dégringolade de sa mère depuis son piédestal. Ce pauvre Pierre ! Il comprend le mépris dans lequel le tient sa mère, amalgamé à celui qu'elle voue à son père. Ce pauvre Pierre, à la fin... J'ai failli pleurer.
Et Jean ? Est-ce sa faute s'il est plus beau ? Est-ce sa faute s'il est plus aimable ? Est-ce sa faute s'il hérite ? Est-ce sa faute si sa mère le préfère ?
Bref, Pierre et Jean est un petit bijou, une pierre de sentiments bruts dans un écrin de Normandie enchanteresse. A lire ou à relire.
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On a tous quelque chose en nous De Maupassant, cet incontournable du parcours scolaire par lequel nous avons tous été moulinés à la même passoire nourrissante tant elle est diverse, abordable et déterminante de la littérature française du 19ème siècle.

J'ai eu la chance d'avoir en classe de seconde eu l'occasion d'avoir été « initiée » à Maupassant par la grâce de deux accès qui m'ont été conjointement donnés à son oeuvre, l'un étant un professeur de français qui a su donner les clefs et l'envie, l'autre étant « Bel Ami ». « Une vie » a suivi, tout un programme !
Le ver étant dans la pomme, revenir plus tard à Maupassant n'était qu'une question de temps.

Ce temps étant venu, je suis un peu honteuse de dire que « Pierre et Jean » tient le rôle de parent pauvre dans cette nouvelle découverte de l'auteur, aux côtés de « Boule de Suif » et du « Horla » lus récemment qui m'ont bien plus transportée.

J'ai bien conscience que « Pierre et Jean » a contribué à poser des bases déterminantes pour le développement du genre « roman psychologique » tant en vogue un siècle plus tard, et de son talent à construire un crescendo de suspens dans l'intrigue tout en chroniquant la petite bourgeoisie provinciale en en révélant toutes les obscures bassesses en même temps que les nobles aspirations.

Malheureusement, les aléas de la lecture étant ce qu'ils sont et ce livre m'étant peut-être tombé sous les yeux au mauvais moment, ce drame familial autour du doute et de la jalousie ne m'a pas emballée plus que ça.
Mais bon, tant que le ver continue à nourrir ma pomme :)
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Petit jeu, au fil de votre lecture : repérez les passages dans lesquels est évoquée la brume. Oui, oui, la brume. Cette brume qui suit les personnages.
Voici, d'ailleurs, la dernière phrase du roman : "Comme ils allaient quitter le quai et prendre le boulevard François-Ier, sa femme se retourna encore une fois pour jeter un dernier regard sur la haute mer ; mais elle ne vit plus rien qu'une petite fumée grise, si lointaine, si légère qu'elle avait l'air d'un peu de brume."
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Pierre et Jean sont deux frères. L'un est médecin, l'autre avocat, beaucoup de choses les opposent. Mais lorsque Jean reçoit un héritage conséquent d'un ami de ses parents, la famille éclate en vol. Pourquoi lui et pas moi ? se demande Pierre. Après tout, Jean n'était pas plus proche que lui du défunt. A force de ruminer, tout s'éclaire pour l'aîné de la famille : c'est évident, c'est parce que Jean est le fruit d'un adultère, que cet homme -qui serait donc son père- lui a transmis sa fortune ! Cette vérité va peser lourd sur l'équilibre familial, et le noir secret va peu à peu séparer Pierre de ses parents et de son frère.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, je l'ai trouvé extrêmement concis, efficace et juste. L'intrigue, plutôt simple, permet de se concentrer sur la psychologie des personnages, leurs rapports entre eux. Entre descriptions du paysage normand, de la ville du Havre et plongée dans la déchéance de Pierre, le roman ne s' essouffle jamais. C'est pourquoi je l'ai trouvé très rythmé et mordant. Mais ce qui m'a plu par dessus tout, c'est la finesse de l' oeuvre. En effet, lorsqu'on s'attend à haïr Pierre qui est odieux, jaloux et destructeur, on éprouve au contraire de l'empathie pour lui. Lorsqu'on s'attend à prendre en pitié ce frère laissé de côté, on déteste son caractère néfaste et sa manière de penser qui met mal à l'aise. C'est en cela que le roman a su me surprendre. Les réactions des personnages eux-mêmes sont imprévisibles : le père est apathique et effacé, la mère a suscité mon antipathie au moment où je m'y attendais le moins, se révélant assez manipulatrice (du moins, à mes yeux). Finalement, les cruels ne sont pas ceux qu'on croit... La jalousie est un sentiment complexe et très intéressant à observer : l'héritage n'est que le déclencheur des tensions sous-jacentes de la famille. La fin ne m'a pas déçue, elle est cynique et cruelle à souhait. En somme, un roman bien ficelé, la prose De Maupassant est toujours un plaisir à lire pour moi. J'ai aimé le côté mordant de Pierre et Jean, son aspect inattendu et surtout ses personnages incroyablement vrais, réalistes : les bassesses humaines ne sont pas épargnées !
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Pierre et Jean est un roman de l'envie, ce péché capital rongeant de l'intérieur quiconque s'y abandonne.
Tout part d'une importante somme d'argent dont hérite Jean, provoquant la jalousie de son frère Pierre, lequel exhumera un secret de famille propre à en détruire l'équilibre. Leur rivalité se délie alors pour atteindre un paroxysme qui ne pourra se résoudre qu'avec une distanciation physique entre eux deux.
Plus encore que dans ses autres oeuvres, Maupassant expose ici sans détour, et avec une précision de thérapeute, la psychologie de ses personnages – particulièrement Pierre – pour nous la livrer avec un tel réalisme que ça dérange notre propre réel. Finalement, peu importe de savoir qui a tort ou raison. Ce qui se joue c'est la fragilité des rapports humains jusque dans le cercle intime par excellence : la famille.
Enfin, pour les amoureux transis de ce coin de Normandie – le Havre et ses environs, s'offrant dans leur état d'avant les dévastateurs bombardements alliés de 1944, ce qui confère désormais au roman une valeur de document historique –, de belles pages descriptives égrènent ce sombre récit.
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"Pierre et Jean", court roman de Guy de Maupassant narre l'histoire de deux frères que sépare et oppose une sombre affaire de famille, l'adultère d'une mère aimée de chacun d'eux. Jean le fils adultérin hérite seul de la fortune léguée à sa mort par un ami de la famille avec qui sa mère madame Roland a entretenu une liaison secrète. Leg discriminant et suspect pour son frère Pierre, médecin de son état qui commence une petite enquête et convaincu de la culpabilité de sa mère, nourrit de noirs dessins de vengeance envers elle et son frère, ce galeux d'où pourrait venir tout le mal. Tout finira bien heureusement car dans les familles de la bonne société havraise où tous s'observent, on sait étouffer ce genre de scandale qui peut ruiner la réputation d'une famille de bien.
Ce roman catalogué de naturaliste traite de deux thèmes. D'abord d'un secret de famille dont on sait combien il peut être ravageur dans un milieu attaché aux convenances sociales. Il traite ensuite de la rivalité entre deux frangins que tout pourrait rapprocher, qui nous sont sympathiques, mais que les tourments de la jalousie, le poids des règles sociales sinon religieuses, un sentiment de persécution et de trahison de la mère aimée, viennent empoisonner une vie familiale, rangée, respectable selon toutes les apparences, et qui peut basculer dans l'opprobre générale, si jamais le secret s'ébruitait, si jamais Pierre menait ses menaces de vengeance à exécution. Mais Pierre qui n'est pas un mauvais bougre, ne veut pas la mort de sa pécheresse de mère, et peut-être se refuse encore moins d'endosser le rôle du traitre par qui le scandale arrive. Il décide de s'éloigner pour longtemps de sa famille, de quitter le Havre en s'embarquant comme médecin sur un transatlantique. Et Jean le frère adultérin, fruit du péché, pourra convoler en justes noces avec madame Rosemilly, jeune et charmante veuve dont il a le béguin et qu'il poursuit à longueur de pages de ses assiduités.
Néanmoins cette affaire finalement étouffée, n'est pas sans laisser des traces qui accusent une mère rongée par le remord, qui par son silence avait réussi jusqu'à présent à sauver les meubles et préserver les apparences d'une respectabilité, tout en trouvant auprès de son amant une affection sincère que son paillard de mari, grossier et sans éducation, indélicat à son encontre, ne lui avait jamais manifesté.
Drame de la solitude d'une mère qui n'est sans rappeler le suicide d'Emma Bovary victime de ses rêves de bonheur, drame que provoquent les vénéneuses et hypocrites pesanteurs de la bonne société havraise, la morale puritaine d'une société corsetée par les convenances. Drame aussi d'une sorte de gémellité biblique, de la rivalité entre deux frères qui s'observent et dont la jalousie naissante et obsessionnelle de l'un peut les pousser tous deux, dans une détestation crescendo, à des actes de violence irréparables.
La morale est sauve, tout rentre dans l'ordre, Jean le fils adultérin, le falot de la fratrie, se marie avec madame Rosemilly qui programme déjà des enfants, il ouvre un beau cabinet d'avocat grâce au legs, Pierre panse ses blessures et voit du pays, monsieur Roland le mari est un cocu heureux car il n'y a vu goutte, madame parvient difficilement à se racheter une conscience ... et la petit vie provinciale reprend tranquillement ses droits. Ce qui peut rassurer le lecteur amateur de happy end.
Guy de Maupassant signe ici, avec pour cadre le Havre, ses ruelles nocturnes, sa jetée, la pluie, les bateaux, la mer ... une étude sévère, précise et sans compromis, qui déborde la scénographie d'un drame familial que génère de misérables petits secrets qui viennent généralement pourrir la vie des générations futures et fabriquent des névroses cousues main, pour remplir le bol alimentaire des disciples de Freud. Il met surtout le doigt sur un mécanisme que René Girard appelle la rivalité mimétique, avec à la clé une victime expiatoire en la personne de madame Roland dont la faute est d'avoir entrenu dans le secret un adultère, une relation amoureuse qui lui apportait une affection légitime dont son mari la privait depuis trop longtemps. Pour notre bien être, Maupassant ne poussera pas plus loin cette logique dans de sanglantes extrémités, ainsi que dans une dramaturgie racinienne. Mais qu'il est difficile d'aimer, qu'il est difficile .... rappelle la chansonnette de Gilles Vigneault qui pourrait conclure ce roman.
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