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Thérèse Desqueyroux, comme les trois mousquetaires, vingt ans après....
Plaisanterie à part, si Mauriac ne parvenait pas à faire mourir son héroïne (il y eut d'autres nouvelles : "Thérèse chez le docteur", "Thérèse à l'hôtel", assez décevantes au demeurant), c'est dans ce livre que Thérèse prend toute sa profondeur, dans cette "nuit" qui est la sienne après le rejet de sa famille (suite à sa tentative d'empoisonner son mari). Ce drame qui est le sien (je sais bien que Mauriac n'aimait pas ce mot, sans doute trop connoté bourgeois, mais comment dire autrement ?) , le fait d'être différente, plus intelligente, plus manipulatrice, ce drame prend ici une profondeur vertigineuse. La solitude de Thérèse renforce la cruauté impitoyable de l'analyse de Mauriac : jouant sur les oppositions conflictuelles entre les intelligents et les imbéciles, les sensibles et les indifférents, ceux qui doutent et ceux qui, sachant toujours tout, sont en permanence sûrs d'eux-mêmes, le romancier détache la grande ombre de Thérèse sur fond de banalités, de mesquineries et de quotidien, comme reflétant la part maudite de solitude et de désespoir que chacun d'entre nous porte en soi. Qui peut détester Thérèse ? Elle nous fascine, nous subjugue, nous fait peur quelquefois, mais comment pourrait-elle nous laisser indifférente ? Je pense qu'elle m'accompagnera longtemps encore, comme une amie redoutable qui ne m'eut rien laissé passer, et qui serait en quelque sorte mon "ange noir", celui qui met à nu sous son regard lucide ce que l'on souhaite cacher de soi-même et peut-être aussi se cacher à soi-même, tout en sachant que c'est le fait de connaître ses faiblesses qui permet d'aller plus loin. C'est le propre des grandes intelligences que de nous aider à nous éveiller à nous-mêmes.
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Suite et fin de Thérèse Desqueyroux, que l'on retrouve malade et vieillie, à 45 ans seulement. Lorsque sa fille débarque chez elle à Paris à l'improviste, sa fille qu'elle n'a quasiment jamais vue et qui a déjà 17 ans, Thérèse, du fond de sa "prison" personnelle et familiale, retrouve un semblant de vie et des sentiments qu'elle croyait ne plus devoir éprouver, de même que sa lucidité, sa terrible clairvoyance vis-à-vis des êtres qui l'entourent. Elle y redécouvre sa capacité à les amener toujours là où elle l'entend, entraînant chez elle tour à tour une certaine jouissance et une profonde culpabilité, qui dépasse celle liée à la tentative d'empoisonnement de son mari, 15 ans auparavant.
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Je me souviens qu'à la fin de Thérèse Desqueyroux, j'avais très envie de savoir ce qu'était devenu le personnage éponyme après que son mari Bernard l'avait laissée sur ce trottoir de Paris, seule face à sa nouvelle vie, loin des Landes. Je ne savais pas que j'allais la retrouver, quinze ans plus tard, « vieille femme » (ce sont les mots de Mauriac) de 45 ans, toujours seule, malade, au bord de la folie, s'enfonçant inexorablement dans la « nuit ». Je ne savais pas, à ce moment-là, que cette « suite » existait, j'ai donc été agréablement surprise de la découvrir il y a quelques mois.

En lisant La Fin de la nuit, je me suis souvenue du personnage de Thérèse, cette femme qualifiée de « monstre » en raison de son crime froid, sans passion, indifférent. Elle donnait l'impression d'être spectatrice de sa propre vie, au moins pendant la première partie de Thérèse Desqueyroux. Dans La Fin de la nuit, Thérèse est plus actrice que spectatrice, même si elle observe froidement les conséquences de ses actes. Elle reste ce personnage sec, indifférent et si difficile à cerner. C'est une femme cynique, qui ne se fait plus aucune illusion (s'en est-elle jamais fait ?) et se considère elle-même comme une « bête puante » (chapitre 9) parce qu'elle ne peut s'empêcher d'empoisonner (au sens figuré cette fois) ceux qui évoluent autour d'elle.

J'ai moins apprécié cette Thérèse que la première, même si j'ai été touchée par ce « portrait d'une femme à son déclin ». En fait, c'est surtout l'écriture de François Mauriac que j'ai trouvée sublime, ainsi que la justesse des mots utilisés pour parler de Thérèse et de sa « nuit ». Et comme pour Thérèse Desqueyroux, la préface de la Fin de la nuit, courte mais efficace, écrite par Mauriac lui-même, met parfaitement en lumière le travail et le dessein de l'auteur. Une belle oeuvre à lire.
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Si Emma Bovary était Flaubert, j'ai tendance à penser que Thérèse Desqueyroux est un peu Mauriac. Sinon, comment aurait-il pu analyser aussi finement les joies de la manipulation, les remords qui s'ensuivent et les affres de la solitude d'un esprit supérieurement intelligent frôlé par la paranoïa? Des oeuvres de Mauriac, je n'avais aimé jusqu'à présent que Thérèse Desqueyroux. Mes incursions vers d'autres romans (dont je n'ai pas gardé de souvenir précis) m'avaient convaincue de me tenir loin de cet auteur dont je jugeais les écrits tourmentés et sans grand intérêt pour moi. Le hasard des rencontres m'a incitée à le « revisiter » en ouvrant La fin de la nuit et je n'ai pas été déçue de ma lecture. Ce roman m'a paru aussi bon, si ce n'est meilleur, que Thérèse Desqueyroux. Je me suis replongée avec délices dans l'ambiance du début du siècle dernier où les voitures étaient encore presque toutes hippomobiles, où la bourgeoisie provinciale se pensait immuablement servie par des domestiques relégués à l'office et où les femmes de 45 ans au front ravagé mourraient de façon inéluctable d'une pathologie cardiaque pourtant bien diagnostiquée…
Je recommande donc cette lecture à tous, amateurs ou non de Mauriac, avec ou sans la lecture préalable de cet autre chef-d'oeuvre qu'est Thérèse Desqueyroux.
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François Mauriac a choisi, 8 ans après "Thérèse Desqueyroux", de donner une suite et une fin à l'histoire de son héroïne fétiche.
Thérèse vit seule à Paris, loin des Landes où elle a commis un acte criminel , resté impuni, mais qui la poursuit sans cesse et pèse comme un fardeau sur sa vie et sur celle de Marie, sa fille.
Car toutes les relations que Thérèse entretient avec son entourage - sa fille, le fiancé de celle-ci, Anna, la domestique qui veille sur la santé fragile de Thérèse - doivent composer avec son lourd passé qui vient inéluctablement fragiliser les liens.
Entre refoulement et remords, l'héroïne joue avec les sentiments des autres, elle est tour à tour perverse, cruelle, aimante, amoureuse...
Le fervent catholique qu'est François Mauriac a parsemé d'épines le chemin qui doit conduire son héroïne à la rédemption. Et le lecteur comprend que, après des années de souffrances physiques et morales, Thérèse ne trouvera le repos que dans la mort. "...la fin de la vie, la fin de la nuit " sont les derniers mots de ce roman, austère comme son personnage .
J'ai rarement rencontré des êtres à la psychologie aussi complexe faire l'objet d'une analyse aussi précise de la part d'un auteur, c'est, selon moi, le principal intérêt de ce roman. Mauriac excelle à sonder les âmes.
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Comme toujours chez François Mauriac, des personnages de grande envergure, des personnalités hors du commun. Que penser de Thérèse Desqueyroux en fin de vie ? Elle s'éteint mais garde son caractère, sa personnalité jusqu'au bout. Qui est vraiment cette femme ? Une victime, une malade mentale, une femme qui a souffert, qui aime sa fille, son futur gendre? Une personnalité complexe, si bien décrite dans ce roman.
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Dans ce roman, Mauriac nous livre une plongée dans les eaux très profondes du psychisme complexe de l'héroïne Therèse et c'est un tour de force. On navigue entre passion, désir, amour, liberté et folie. On découvre des personnages fragiles, mus par des élans contradictoires. Tombé par hasard sur ce livre, je craignais de lire un texte vieillot et poussiéreux. J'en suis sorti agréablement surpris.
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Lu avec plaisir, pour le style, pour le côté "vieille France", pour la capacité à décortiquer les sentiments et nous faire faire le yoyo dans des psychées à double fond ; mais aussi avec un certain ennui.
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Voila la fin tant attendue,par moi, de Therese Desqueyroux,livre ou l'on raconte une vie de bourgeoise tenue a l'ecart de la vie de sa fille,de son mari...suite a une tentative d'empoisonnement,et des non-dits par convenance
Je suis contente d'avoir pu lire cette suite,et j'ai apprecie l'ecriture,la tournure de style
A lire
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Mon impression est toujours aussi positive. On voit ici l'évolution de Thérèse, la femme intelligente qui devient un peu parano. Rien n'est exagéré, il y a très peu de passages où on pourrait dire que c'est un peu long. Beau récit d'une évolution psychologique, lente mais pas artificielle.
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