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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans les premières années du XXè siècle, Blanche Frontenac, devenue veuve, doit maintenir le statut de la famille et son rang dans la société Bordelaise, mais par dessus tout, elle se doit d'assurer l'avenir de ses cinq enfants. Pour faire face à la gestion de l'affaire familiale de commerce de bois, elle demande à Xavier son beau-frère de délaisser son étude à Angoulême pour s'installer à Bordeaux, mais celui refuse, acceptant néanmoins de gérer les biens pour le compte de ses neveux. le récit va alors s'orienter vers l'évolution des destins de Jean-Louis le fils ainé, qui malgré ses réticences, va reprendre l'affaire familial et Yves, plus jeune, attiré par la littérature et la poésie qui va "monter" à Paris pour essayer d'y être reconnu comme écrivain.

Une déception après cette première rencontre avec l'écriture de François Mauriac. Je pense être passée à côté de son style que je n'ai pas trouvé particulièrement intéressant, l'ambiance lourde des non-dits dans la famille est assez bien rendue mais les différents protagonistes ne sont pas vraiment attirants. Certaines réflexions sur l'engagement religieux catholique sont assez bien exprimées, car elles structurent le rang social que la famille se doit de défendre et qui fait partie de ce mystère Frontenac, mystère qui est resté pour moi abscons, et j'ai trouvé, au final, l'ensemble du roman un peu daté. 
Un récit qui s'assimile à la biographie de l'écrivain et qui ne fera pas date dans ma mémoire.
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Autant j'avais été éblouie par le noeud de vipère autant le mystère Frontenac restera pour moi une énigme... Une histoire familiale bordelaise où je pense que l'auteur a mis beaucoup de lui-même en particulier dans le personnage d'Yves mais également l'histoire des sentiments qui lient une mère et ses enfants alors que le père est décédé et "remplacé" par un oncle, Xavier, figure tutélaire mais comportant un secret.... de polichinelle....
Une écriture certes remarquable mais une lecture austère comme l'ambiance familiale malgré la mise en valeur de la nature environnante, des règles à respecter de la bienséance avec parfois le sentiment de me perdre dans le but à atteindre.
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Lu dans le cadre du challenge Nobel 2013/2014

Qu'on se le dise, ce n'est pas dans les romans de Mauriac, qu'on retrouve des histoires à rebondissements. Les résumés de ces livres vont souvent trop loin et on a un avant gout de ce qui va se passer. Donc pas de surprise, on se laisse juste bercer par ses mots.

Le mystère Frontenac n'échappe pas à la règle. La quatrième de couverture est un énorme spoiler. Je ne m'en ferai pas l'écho. Seulement, l'auteur nous laisse à réfléchir sur ce qu'est vraiment le mystère Frontenac. Il est perçu différemment pour chaque personnage. François Mauriac nous dressse le tableau d'une famille unie qui va se sacrifier pour des histoires d'héritage.

Rien de bien folichon, je suis toujours attirée par son écriture, seulement, Mauriac berce dans le tragique dans ses livres. A chaque fois, il reprend des histoires de mariage où finalement l'un des époux, voire les deux sont piégé(s) par cette union. La phrase « et ils vécurent heureux » n'est pas de sa fabrique.

Mais, mon Mauriacthon continue !

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Les Frontenac, une nouvelle famille, apparentée aux Péloueyre. L'auteur déroule ici, une fois de plus, son histoire personnelle et familiale : derrière le thème de l'immuable prégnance des liens familiaux, de l'entrelacement des branches de la famille, du poids de la continuation d'une entreprise, d'une tradition devenant parfois écrasante, c'est le destin d'Yves, jeune homme malingre, à la paupière tombante et à la poitrine étroite, mais hyper doué et que l'on dirait aujourd'hui enfant précoce qui est le centre du roman. Son talent littéraire, découvert avec beaucoup de tendresse par son frère aîné, lui permet d'échapper au destin préétabli de toute la famille. Il ira vivre à Paris, se mêlera au monde, sans toujours pouvoir supporter les déceptions de cette vie stérile. Mais la vigilance et l'amour fraternel de Jean-Louis, son aîné toujours inquiet, qui renonce à ses ambitions philosophiques pour prendre la suite de la maison de commerce familiale, le sauveront in extremis de son pessimisme viscéral.

Ici encore, Mauriac n'a pas cherché bien loin les modèles de ses personnages et les décors d'une action relativement réduite. La propriété de Bourideys désigne le chalet acheté par Claire Mauriac à Saint-Symphorien.
Les promenades évoquées sur les bords de la Hure et au Moulin de Maryan sont celles que faisaient les Mauriac lorsqu'ils étaient en vacances. le portrait de Blanche Frontenac correspond presque trait pour trait à celui de Claire Mauriac. Une veuve frustrée élevant dans une foi ombrageuse ses cinq enfants.
Il en est de même pour l'oncle Xavier en qui on reconnaît l'oncle Louis Mauriac dont la famille avait craint un moment qu'il désavantage ses neveux pour se marier. le mystère Frontenac n'en est pas un : finalement, tout le monde sait qu'il entretient depuis des lustres une femme de petite condition (qui a « roulé ») à laquelle il refuse toute légitimité, comme il sied à la petite bourgeoisie de province à la veille de la Grande Guerre.

On retrouve donc les étés brûlants de Malagar, les bourgeois hideux, la chape de plomb de l'hypocrisie ordinaire. Et toujours cette introspection méticuleuse, mâtinée de sens du péché et de remords …

Moins cruel que le Noeud de Vipères, toutefois, mais surtout, quel style ! C'est là que réside le bonheur de lecture : l'évocation palpitante de ce coin des Landes, avec l'odeur de la résine et le bruit des mouches, le clapotement du ruisseau, le soleil vous clouant au sol, ou la fraîcheur de la bauge que le jeune Yves s'est ménagée au creux des vergnes …
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Bouh que je me suis ennuyée...
Alors, on ressent bien la chape de plomb sur cette famille, celle des nantis qui ne veulent pas se déclasser au fur et à mesure des générations.
Mais l'écriture ne m'a pas emmenée, à part quelques passages sur l'envie ou les actes de rébellion des plus jeunes face à cette situation.
Mais sinon, de "Mystère" point pour ma part, mais le but de l'auteur était peut-être de retranscrire cette morosité ?

Allez, la bonne nouvelle, c'est que c'était pour le challenge solidaire 2021 !
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Livre intéressant et même excellent.
Or, venant de Mauriac, je considère qu'il ne mérite pas sa renommée.
Ce n'est pas parce que l'on est capable d'écrire des chefs-d'oeuvre que tout ce que l'on écrit
en fait forcement partie.

Mauriac nous fait ici la description d'une petite fratrie autour d'une mère veuve.
L'absence du père plane de sa présence fantomatique tout au long du récit.
Toujours la même subtilité faite de détails et de petits riens qui sont pourtant le fondement de la vie et de la catastrophe qui attend patiemment en son seuil.
Des êtres perdus qui jouent à cache-cache avec eux-mêmes.
Ça ne vous dit rien ?

Mais il manque la rage et la luminosité d'un Thérèse Desquyroux.
Les petits problèmes de bourgeois entre eux, ça sonne pour moi, un peu creux.
Et le temps, n'a rien arrangé.
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Après la mort de son mari, Blanche Frontenac se consacre à ses cinq enfants, avec le soutien de son beau frère Xavier.

Le Mystère Frontenac nous conte, en deux parties, l'histoire de cette famille et des liens privilégiés qui les unit, dans le cadre et l'atmosphère de cette région du bordelais si présente dans l'oeuvre de Mauriac.

Cinq enfants , mais en réalité deux sont pratiquement évincées de l'histoire : les deux filles, bien sûr, qui dans la bourgeoisie de ce début de siècle, n'ont forcément d'autre ambition qu'un bon mariage .... Parmi les fils, nous suivrons surtout les destins de Jean-Louis, l'aîné, et du cadet, Yves.

On retrouve ici des thèmes récurrents chez l'auteur : la grande bourgeoisie bordelaise, avec ses grandes propriétés, ses grandes valeurs et traditions, l'importance de la religion et du sens du devoir, la transmission et fructification du patrimoine familial....

L'ambiance est souvent pesante au sein de cette famille malgré l'amour maternel et la confiance mutuelle entre les deux frères. le personnage de l'oncle Xavier fait pitié , dépeint comme « un pauvre homme ligoté de préjugés, de phobies, incapable de revenir sur une opinion reçue, une fois pour toutes, de ses parents; à la fois si respectueux de l'ordre établi et si éloigné de la vie simple et normale. »
Quand Jean-Louis, l'aîné, rêve de faire des études de philosophie et qu'il est prié d'y renoncer pour reprendre les affaires familiales, il a cet échange très dur avec son frère :
« Il ne s'agit pas de bonheur, pour eux ( sa mère et son oncle), mais d'agir en vue du bien commun et dans l'intérêt de la famille. Non, il ne s'agit pas de bonheur...As-tu remarqué ? C'est un mot qui ne sort jamais de leur bouche...Le bonheur...J'ai toujours vu à maman cette figure pleine de tourment et d'angoisse...Si papa avait vécu, je pense que c'eût été pareil...Non, pas le bonheur; mais le devoir...une certaine forme du devoir, devant laquelle ils n'hésitent jamais »
Personnage sans doute le plus sympathique du roman cet aîné qui se sacrifie pour la famille, se rêve en patron « social » malgré l'opposition de sa mère et du cogérant de l'entreprise, et continue à entourer son « petit frère » Yves de sa bienveillance et de son amour.
Et puis il y a l'importance de la Nature, bien sûr : Tout le roman baigne dans la chaleur étouffante des étés dans les Landes, les cigales et les mouches, le courant de la Hure qui emporte le « bateau-phare » en écorce de pin jusqu'à la Garonne, les « jaugues » pour se cacher du monde ...


On dit du Mystère Frontenac qu'il est le plus autobiographique des romans de Mauriac. Comme Blanche dans le roman, sa mère Claire a élevé seule ses cinq enfants, et on reconnaît aisément l'auteur dans la figure d'Yves, qui se découvre des talents littéraires et part mener sa vie à Paris, jusque dans sa description physique : « sa petite figure mince lui faisait de grandes oreilles. La paupière gauche était tombante, recouvrait presque tout le globe de l'oeil ».

Curieuse d'en savoir plus sur les similitudes entre le roman et la « vraie vie », j'ai cru comprendre à travers certains articles que les rapports entre Yves (François ) et son frère aîné Jean-Louis dans le roman (Raymond dans la vie) qui sont très touchants dans le le livre n'étaient pas si idylliques . Comme le personnage du roman, l'aîné de la fratrie a été contraint par sa mère d'abandonner ses rêves d'études littéraires pour faire du droit et reprendre l'étude d'avoué dès son oncle. En vieillissant, son envie d'écrire le démangeant de plus en plus, il publia deux romans qui connurent un certain succès. François avait imposé à son frère de publier sous un pseudonyme et fut, dit-on, assez jaloux du succès de son frère ...La publication du Mystère Frontenac fut d'ailleurs plutôt mal accueilli par les frères et soeurs de François.

Je n'avais pas relu Mauriac depuis l'adolescence et, pour cette redécouverte dans le cadre du Challenge solidaire,j'ai volontairement choisi ce roman que je n'avais jamais lu et j'ai été un peu déçue. Je l'ai trouvé assez daté et n'ai pas été très passionnée par les élans mystiques ou les états d'âme d'Yves à Paris... Je retenterai d'autre romans.
Par contre , ça m'a vraiment donné envie de lire une biographie de Mauriac !
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Comme souvent chez François Mauriac, l'action du roman se passe dans la région de Bordeaux, sa région où il a vécu.
L'histoire raconte une famille, les Frontenac. Une maman, veuve jeune , avec ses cinq enfants. Titre du roman, à mon avis, mal choisi, ce roman n'a rien d'un policier, d'un Simenon où une affaire est à élucider, c'est ici l'histoire d'une famille notoire, avec ses habitudes et ses traditions qu'il faut respecter. J'ai adoré le noeud de vipères, Génitrix et Thérèse Desqeyroux ; ce roman-ci m'a déçu pour un François Mauriac, je m'attendais à plus.
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François Mauriac (1885-1970), lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française (1926), membre de l'Académie française (1933) et lauréat du prix Nobel de littérature (1952) a été décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur en 1958. le Mystère Frontenac date de 1933.
Le roman se déroule à cheval entre la fin d'un siècle et le début du XXème siècle, avant la Première Guerre Mondiale. Les Frontenac vivent entre leurs maisons de Bordeaux et de Bourideys où ils possèdent une exploitation agricole. Michel, le père, est décédé depuis huit ans, laissant Blanche sa veuve avec leurs enfants, Jean-Louis, Yves et José, et leurs deux soeurs. L'oncle paternel Xavier Frontenac administre pour eux leurs biens et gère le domaine.
Visiblement, les deux soeurs n'intéressent pas l'écrivain, peut-être parce qu'une fois mariées elles perdront le nom de Frontenac ? Toujours est-il qu'il n'est jamais question de leur sort et qu'on va suivre l'évolution des autres, les fils qui passent d'enfants à adultes avec la substitutions de leurs rêves à la réalité de la vie comme pour Jean-Louis l'aîné, qui se voulait philosophe mais qui reprendra la direction de l'affaire familial. Yves, écrit des poèmes dès l'enfance et se verra publié par le Mercure de France, d'où une vie plus mondaine à Paris, loin de la pesante ambiance du Bordelais ; José qui a dépensé son héritage, s'engage dans l'armée et part au Maroc où il mourra.
Le destin de ses fils angoisse Blanche qui aurait souhaité que toute la fratrie se serre les coudes et participe à la vie de l'exploitation familiale. Elle-même, n'a jamais cherché à se remarier, toute sa vie a été sacrifiée à la recherche d'une union entre ses enfants en un lieu unique, sur leur propriété. L'oncle Xavier, célibataire, est fermement attaché à la tradition et se fait un devoir moral, en mémoire de son frère, pour gérer au mieux le capital pour ses neveux. Une mission quasi mystique qui va à son insu, lui gâcher sa vie quand il décidera de garder secret sa liaison avec Josefa, une femme d'une catégorie sociale inférieure, s'interdisant de l'introduire dans la famille Frontenac, ce qui serait un déshonneur, la cachant à Angoulême (« si respectueux de l'ordre établi et si éloigné de la vie simple et normale »). le mystère Frontenac, cette tribu qui aujourd'hui nous paraît hors du temps, comme sortie d'une Amazonie du Sud-ouest de la France, réside dans ces rapports liés aux moeurs de l'époque pour une certaine catégorie sociale et au poids de la religion.
Quand on consulte la fiche Wikipédia consacrée à François Mauriac, il est aisé de constater que ce roman est très autobiographique : le milieu social, la famille, Yves le futur écrivain, le domaine familial etc. Et même si ce roman n'est pas mon préféré de l'écrivain, il y a de très beaux passages et il y règne une sensibilité que je qualifierais de proustienne quand il est question d'Yves et de sa mère Blanche. Un fils qui portera longtemps le poids du regret de n'avoir pu embrasser sa mère avant sa mort, alors qu'il en avait la possibilité. Reste la langue de Mauriac, parfaite comme toujours.
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Ces courts romans de Mauriac ont des constantes: histoires de familles du sud-ouest, tensions relationnelles, conflits patrimoniaux, et sentiment naturel et irrépressible du lien familial, malgré tout. Plus une atmosphère souvent lourde, le bercement banal de la vie quotidienne, et une interrogation permanente sur le sens de la vie.
Au sein de cet ensemble, le Mystère Frontenac n'est pas le plus intéressant des ouvrages. Comme tous, très bien écrit, capable de nous faire pénétrer au plus profond des sentiments humains, célébrant la nature comme un des plus sacrés de nos biens, il a pour défaut un manque de clarté, à la fois du texte immédiat, et du sens final de l'ensemble. Cette lecture viendra compléter celles du vrai amateur de Mauriac, mais elle n'est pas prioritaire, et n'est pas celle qu'il faut recommander, en premier, à celui qui souhaite découvrir cet auteur, excellent par ailleurs.
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