AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 804 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus je découvre François Mauriac, plus j'admire et apprécie son oeuvre, et pourtant ce sont chaque fois des textes qui mettent mal à l'aise.
Encore une fois, c'est dans une atmosphère de malaise pesant, de violence sourde et de bourgeoisie fin de race et délétère que se déroule la tragédie du petit Guillou, gamin attardé mal aimé d'une mère qui déverse sur lui et sur toute sa belle-famille son aigreur de femme mal mariée, faisant de son fils l'enjeu de ce conflit social entre le curé et l'instituteur encore en vogue dans les années 50 et que le petit sagouin est bien en peine de comprendre.
Le texte est d'autant plus percutant qu'il est ramassé (150 pages peu fournies dans l'édition de 1951 que j'avais en main), et que la plume de l'auteur est à la fois d'une précision clinique et porteuse d'une forte charge émotionnelle.
Un drame terrible qui donne à voir la province française d'après-guerre sous son jour le plus glauque.
Commenter  J’apprécie          490
Court roman, très (trop ?) court roman magnifique et désolant.
L'histoire figurant dans de nombreux résumés, je donnerai juste mon ressenti. "Le sagouin" est un livre dur, difficile, non par le style (très beau) mais par l'histoire racontée. Je pense qu'il me sera difficile d'oublier ce petit Guillaume rejeté par tous, ceux qui sont censés l'aimer, ceux qui auraient pu l'aider. Avançant dans l'histoire, je me demandais comment l'auteur allait la terminer. J'avoue avoir eu le souffle coupé ! Que de tristesse dans ce livre...

Encore un livre découvert grâce au challenge Solidaire, livre que je n'aurais sans doute jamais lu....
Commenter  J’apprécie          332
Lu d'une seule traite,ce roman est un appel au secours,un appel a l'aide contre l'indifference,contre l'incomprehension d'une mere,des on-dits face a son fils degenere,cette honte issue d'elle,sortie de son propre corps;
Ce livre,c'est aussi la solution mortelle d'un pere,la seule facon qu'il ait trouvee pour eviter les refus et rejets de la societe pour son fils,debile et inutile
Livre tres dur de par son contenu,mais tellement bien ecrit
Commenter  J’apprécie          331
Un livre que l'on ne lâche pas, il relate le calvaire du petit Guillaume, dit Guillou pour sa grand-mère et le « saguoin » pour sa mère, cet enfant rejeté par celle-ci en raison de sa disgrâce physique qui lui rappelle celle de se mari haï.
Je ne peux pas révéler grand-chose de cette petite histoire, nouvelle, afin de ne rien dévoiler, juste souligner que c'est un récit d'une grande intensité qui évoque les souffrances, la haine, les classes sociales … le tout avec justesse, aussi bien dans la description des personnages que dans celle de leurs sentiments. Un grand livre par son écriture.
Commenter  J’apprécie          272
La grande force de ce roman c'est d'avoir exprimer tant de choses en si peu de mots et c'est la marque des très grands dans lesquels je place @Mauriac aux côtés de @Camus ou @Steinbeck après la lecture de @le sagouin dont je n'avais aucune idée du sujet avant d'en commencer la lecture.

L'ouverture du roman commence par une paire de gifles assénées par Paule de Cernès à son fils Guillaume, coupable, coupable de ne pas avoir été désiré, coupable de ne pas savoir s'exprimer par des mots et de rester taiseux comme son père qui assiste sans broncher aux joutes de Paule avec sa belle-mère la Baronne et quelle victime idéale qu'un petit garçon non désiré et innocent pour étaler toutes les rancoeurs accumulées au fil des ans.

Et pourtant Guillou recèle un potentiel incroyable, il est capable de réciter par coeur des passages de l'île aux trésors et quand sa mère décide de demander à Robert Bordas l'instituteur de l'éduquer, on se dit qu'enfin il pourra entrevoir le bout du tunnel de la déconsidération mais là encore c'est peine perdue car Bordas ne pense qu'à la lutte des classes et Guillou est le symbole de l'aristocratie décadente. Alors l'enfer continue et @Mauriac nous entraîne un peu plus dans les tréfonds de l'inhumanité avec ce texte d'une noirceur indicible.

Une claque monumentale. Un roman magistral par un immense romancier.


Challenge Multi-défis
Challenge Riquiqui
Challenge Atout-Prix
Challenge Nobel
Challenge solidaire
Commenter  J’apprécie          226
Je viens de relire ce livre de Mauriac, lu, il y a longtemps, durant mes années de lycée.
Le Sagouin raconte le calvaire d'un être "différent", accablé par un monde qui le rejette. Mais c'est aussi le roman de personnages enfermés chacun dans une vie de souffrance, de solitude, de désillusion, de regrets et de désespoir où chacun semble pris dans un destin programmé, une fatalité.
Il y a dans ce livre une acceptation de la fatalité qui rend tous ces êtres irresponsables de leur destinée. Mais, dans la fulgurance d'un instant, il y a aussi, ce fils et ce père, unis dans leur calvaire, qui vont faire un pied de nez à cette destinée, en s'unissant face à la seule issue qu'ils entrevoient.
Et puis il y a le style de Mauriac : dense, précis dans la description des personnages, déchirant et dramatique mais poétique (nature omniprésente)

Commenter  J’apprécie          180
Quand Mauriac manie la haine, cela fait mal, très mal. Quand il manie les émotions, cela est un peu moins douloureux, et encore. Quand il sombre dans la tristesse finale, grand dépressif de talent qu'il était, le lecteur est épuisé par tant de cruauté et ébloui par les mots de celui qui écrit cette histoire tellement réaliste.
Commenter  J’apprécie          160
Une nouvelle riche et dense qui se déroule juste apres la 1ere guerre mondiale dans un sud-ouest de la France marquée par la lutte des classes. Un aristocrate un tantinet dégénéré qui se mésallie avec une petite bourgeoise qui n'a que le titre de baronne en vue. de leur union nait Guillaume (dit "Guillou" pour ne pas rappeler le prénom du kayser) encore plus atteint que son père et détesté de sa mère. Rien à en tirer. déjà renvoyé de 2 collèges, il ne resterait que l'espoir de cours du soir que l'instituteur du village pourrait donner à Guillou ... si il n'y avait la lutte de classe. Impossible d'aider l'aristocratie quand on est un fils du peuple. Il ne reste alors peu d'espoir pour cet enfant. Tragédie dense et bien amenée par F. Mauriac. Lu dans le cadre du challenge solidaire
Commenter  J’apprécie          141
Un gamin débile parce que sa mère le voit ainsi. Sa mère, qui reporte sur ce fils le dégout qu'elle a pour son mari. Son père, faible et dépassé. Sa grand-mère, fantôme d'une époque révolue. Tous les personnages de ce huis-clos sont en place pour le drame final. Il manque l'instituteur, le « rouge », seul espoir de salut pour le gosse, et qui se défaussera parce qu'il est issu d'une famille de nobliau. L'écriture est sobre ; point de pathos, point de mièvrerie. Mauriac au sommet de son art.
Commenter  J’apprécie          130
François Mauriac (1885-1970), lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française (1926), membre de l'Académie française (1933) et lauréat du prix Nobel de littérature (1952) a été décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur en 1958. Son roman, le Sagouin, date de 1951.
Dans le Bordelais. Paule Meulière a voulu se sortir de son milieu petit bourgeois en épousant le baron Galéas de Cernès. Las, du fiasco de cette union est né Guillaume, dit Guillou, un gamin pas trop aidé par la nature, physiquement et intellectuellement, dans lequel sa mère ne voit que « des genoux cagneux, des cuisses étiques » et surtout « cette lèvre inférieure un peu pendante, beaucoup moins que ne l'était celle de son père, - mais il suffisait à Paule qu'elle lui rappelât une bouche détestée. »
Je lis souvent à propos de romans récents, polars américains ou autres, qu'ils sont très noirs et blablabla, mais ce n'est qu'une grosse rigolade à côté de ceux de Mauriac, comme celui-ci qui en moins de 150 pages dresse un portrait épouvantable de l'âme humaine, en mettant un malheureux enfant au centre du débat.
Un baron de père dégénéré et faible qui s'occupe du cimetière du village, une mère qui déteste son fils car il lui renvoie l'image de sa vie ratée, une belle-mère, la vraie baronne, qui dirige la baraque avec fermeté et mépris pour Paule. Des ragots qui circulent à tort sur une éventuelle liaison passée entre Paule et un prêtre qui a dû être muté ailleurs ; Paule qui biberonne un peu en cachette. Fräulein, la gouvernante, elle a élevé le baron et reste très attachée au père et au fils, contre Paule. Ajoutons une dernière paire de personnages, les époux Bordas, instituteurs, après un essai il refusera de donner des cours particuliers à Guillou, ce qui hâtera le dénouement tragique de ce roman d'une épouvantable noirceur.
Le bouquin est très court, chaque mot compte et il n'y a pas un pouce de gras comme vous l'imaginez mais pourtant François Mauriac réussit à en faire une oeuvre d'une intensité incroyable. Tout est parfait, l'atmosphère des petites villes provinciales d'alors, les clans sociaux, notables, clergé, instituteur forcément communiste « La lutte des classes, ce n'est pas une histoire pour les manuels. (…) Elle doit inspirer toute notre conduite » et ennemi naturel des hobereaux. Les détestations familiales, le qu'en dira-t-on, etc. Et au milieu, notre pauvre sagouin, attardé certainement mais inoffensif et différent, trouvant refuge dans les rares livres mis à sa disposition, comme ces Jules Verne dont il peut citer des passages par coeur.
Une fois encore je retrouve chez l'écrivain son esprit torturé, ses obsessions et les ambiances troubles qu'on ne fait que deviner, mais toujours latentes, liées à la sexualité étouffée de l'auteur, « il y a ceux qui peuvent toujours et ceux qui ne peuvent pas toujours… (…) Et ceux qui ne peuvent pas toujours (…) ceux-là se donnent à Dieu, ou à la science, ou à la littérature… ou à l'homosexualité. »
Un excellent roman pour les lecteurs et de ceux qui devraient servir de modèle pour les écrivains : court, d'une puissance inouïe et d'une noirceur atroce.

Commenter  J’apprécie          132




Lecteurs (2979) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Sagouin - François Mauriac

Dans quelle région française se déroule le récit ?

En Alsace
En Bretagne
En Aquitaine
En Provence

10 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Le Sagouin de François MauriacCréer un quiz sur ce livre

{* *}