Ce roman, je l'ai emprunté à la bibliothèque. Je n'en savais rien et je l'ai pris pour découvrir d'autres romans de l'auteur, ayant lu
Rebecca il y a quelques mois. J'ai hésité plusieurs fois à le commencer, pas trop tentée finalement. Pour moi,
Rebecca est LE livre de l'auteur, les autres étant secondaires. Et puis comme je dois le rendre bientôt, je m'y suis collée sans grand enthousiasme. Et là, surprise, je ne l'ai plus lâché.
Dans ce petit coin de Cornouailles entre mer et campagne, la vie s'écoule lentement mais sûrement. Les journées sont rythmées par les mêmes occupations. Suivi des récoltes, visites aux fermiers et gestion du domaine pour Philip, visites aux dames, broderie et repos dans le boudoir, plantations pour Rachel. Pourtant, on ne s'ennuie pas du tout. D'abord, parce que c'est tellement bien décrit que j'ai fait moi-même ces balades dans la campagne ou au bord de la mer, que j'étais dans le boudoir, que je brodais à la place de Rachel (même si je ne sais pas), que j'assistais aux repas. Et l'écriture est très plaisante. J'aime lire au subjonctif de temps en temps.
L'auteur distille tout au long du roman des phrases qui mettent le doute. Moi, je n'avais pas de doute, j'étais sûre de savoir et j'ai lu tout le roman avec cette idée. Et puis finalement quoi ? Ben je ne sais plus quoi penser. Tout le monde a été manipulé et moi avec. Enfin, peut-être.
Une grande Rachel, le seul personnage féminin à avoir la part belle. Presque toutes les autres femmes sont des dindes. Quant au principal personnage masculin, Philip, j'ai eu envie de le secouer. Même s'il ne connaît rien aux femmes, comment peut-il être aussi neuneu à 24 ans ? D'abord un peu bourru puis naïf et complètement impulsif. Jusqu'à quel point l'amour peut-il rendre aveugle ?
C'est un peu suranné, il ne s'y passe pas grand-chose, mais qu'est-ce que c'est addictif !
Malgré la fin très rapide (mais c'est un détail infime), j'ai adoré.
Donc un roman pas secondaire du tout. Ça m'apprendra à avoir des idées préconçues. Il ne me reste plus qu'à me pencher sérieusement sur la bibliographie de D. du Maurier. Il y a peut-être d'autres pépites. Sûrement même.