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3,9

sur 224 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai pris un immense plaisir à redécouvrir ce roman. Lu une première fois, à 16 ans, j'en ai gardé le souvenir ému d'une lecture qui m'avait chamboulée à l'âge où l'on croit qu'amour rime avec toujours. Je me souviens de ma tristesse à la découverte de ces deux histoires malheureuses, perturbées par le doute et la méfiance envers l'être aimé.
Cinquante ans plus tard, je me suis principalement attardée sur l'étude très poussée de la jalousie.
En nous proposant le point de vue masculin de Philippe marié à Odile, belle et frivole.
Elle tient à vivre sa vie en toute indépendance, Philippe souffre, il est jaloux.
Isabelle est la narratrice de la seconde partie. Lorsque son mari devient indifférent, c'est le point de vue féminin qui nous est proposé.
De ces trois personnages, c'est Philippe qui m'a séduite. J'ai aimé son côté dominant et faible, à la fois tourmenté et sûr de lui. Philippe est un personnage ambigu parfaitement décrit.
Outre une fine analyse de la psychologie amoureuse, c'est le très beau portrait d'un homme que dessine André Maurois, plein de finesse et de sentiments en même temps qu'une peinture de la France des années folles. L'écriture agréable et soignée en fait un roman qui a un charme fou.
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On ne lit plus trop André Maurois, je crois. Une mince couche de poussière recouvre son nom, et j'aime à l''imaginer, patient, attendant sans faire de bruit que les années passent, que la roue tourne, et qu'il soit à nouveau temps.

Climats pourtant ravit, Climats pourtant étonne. Lente descente dans un enfer sans flamme, le couple, ressassements infinis et si précis autour d'un homme et de deux femmes qui ne sauront jamais trouver le moyen de s'aimer. Deux lettres, en fait, qui cherchent à exorciser, en chuchotant, la plus épuisante des vérités humaines : pourquoi, comment, la pelote des sentiments toujours s'emmêle. Maurois ne connais pas le biais, il regarde la comédie humaine frontalement, sans hausser les épaules, mais avec l'entêtante impression qu'on aura beau dire, on ne pourra jamais rien y changer. Chaque paragraphe enserre les sentiments, les pousse jusqu'à leurs derniers retranchements. Art extrême de la phrase qui s'enroule, se tend, pour dire l'éternelle tristesse : il n'y a que ce qu'on ne comprend pas que l'on peut expliquer.

Sobre et compatissant, il y a tout de même de l'Aragon avant l'heure dans la mélancolique mélodie qui s'élève de ces pages. Car Maurois lui aussi le sait bien : "Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, Ni sa faiblesse, ni son coeur. Et quand il croit Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix. Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie. Sa vie est un étrange et douloureux divorce. Il n'y a pas d'amour heureux"
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Dans un récit plein de sincérité écrit pour sa seconde épouse Isabelle , Philippe Marcenat raconte son premier mariage avec Odile.Leur ménage avait peu à peu périclité, victime de la passion dévorante et l'obsédante jalousie qu'il portait à sa 1ère femme. A la mort de Philippe, Isabelle prend à son tour la plume pour évoquer sa propre vie de couple et comment sa jalousie et sa passion pour Philippe lui feront traverser les mêmes épreuves que son mari au temps d'Odile.

"Climats" connut un immense succès dès sa parution en 1928 et on comprend pourquoi ! C'est une analyse tout en finesse, subtile et délicate des différents climats amoureux que propose l'auteur, une observation si juste, si universelle que le lecteur ne peut être que touché par cette oeuvre exquise qui, loin d'avoir subi les outrages du temps, a au contraire, gardé tout son charme et sa puissance.Porté par une écriture fluide, simple et sensible, "Climats" est un remarquable roman.
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C'est une écriture très délicate , avec des expressions parfois d'un autre temps. Justement c'est ce qui est agréable: lire ces mots et ces tournures , qui sont souvent aujourd'hui remplacés par des "ouech ouech".Bon j'exagère un peu mais cela n'en ai pas toujours si loin !!:-)!!

André Maurois évoque des relations amoureuses vues à travers les yeux et un coeur masculin et ensuite par des yeux et sentiments féminins !
C'est très beau , on rencontre puis on est submergé très vite par les personnages.On ne fait presque plus qu'un avec eux ; on ressent leurs émotions , leurs joies et leurs moments de tristesse ou d'analyse .
On ne peut imaginer que ce livre fut écrit par un homme tant il sait si bien écrire les espérances , impressions et pensées féminines .
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Écriture très délicate, expressions parfois désuètes pleines de charme....

On n'imagine mal que ce livre fut écrit par un homme tant il traduit avec finesse les espérances et les pensées féminines.
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Quel livre surprenant.
En fait, ce livre m'a été donné par une amie lorsqu'elle est décédée. Je l'avais laissé un peu "en rade" et puis je me suis décidée.
L'amusant de l'histoire c'est qu'en fait je n'avais aucune idée de ce que j'allais lire car il n'y a pas de résumé du livre sur la couverture, il n'y à que des critiques de divers journaux.
Ensuite, à l'intérieur, il y a une "rétrospective" concernant l'auteur et, tout de même, un résumé succint. J'étais un peu "informée".

Mais, même en étant un peu informée, on ne soupçonne pas la finesse de l'auteur, cette capacité à se mettre dans le corps, le rôle d'une femme alors qu'il est homme.

Bien sur, l'histoire peut paraître un peu surannée pour les plus jeunes, les termes ne sont plus vraiment ceux que l'on connait, que l'on utilise.

Aujourd'hui les histoires d'amour sont plus rapides, on va plus vite à l'essentiel.

Il s'agit ici d'un échange de livres intimes, si je peux expliquer ainsi, entre les 2 héros. Leur vie n'est pas simple mais l'auteur gère cela avec Maestria.

Un bon moment lecture.
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Quelle belle lecture j'ai faite ces derniers jours, d'un auteur complètement oublié, André Maurois (1885-1967). Climats est son roman le plus célèbre, d'une grande finesse psychologique qui m'a rappelé Stefan Zweig.


Ce roman est composé de deux parties distinctes :


- la première est comme une longue lettre qu'adresse Philippe à sa future épouse, Isabelle, au sujet de sa relation maritale avec sa première femme Odile.
- La seconde est écrite par Isabelle pour Philippe avec des extraits du carnet de ce dernier.


Le personnage central, Philippe, rêvant sa vie, souffre pour Odile, indomptable et naturelle, d'un amour le rendant dépendant et soumis, anxieux et jaloux. Isabelle, exacte opposée d'Odile, subira la même soumission, la même dépendance à l'égard de Philippe.


Histoire d'un double échec conjugal lié à la dissymétrie des attentes de chacun et de leur incapacité résiliente à y remédier, c'est aussi une fine analyse des moeurs et des conventions de l'époque, écrite dans une langue magnifiquement ciselée.


Quelques extraits du livre :


« Les moments très beaux sont toujours mélancoliques. On sent qu'ils sont fugitifs, on voudrait les fixer, on ne peut pas. »


« Eloigné par trop de lectures, par trop de solitaires méditations, des arbres, des fleurs, de l'odeur de la terre, de la beauté du ciel et de la fraîcheur de l'air, je trouvais toutes ces choses cueillies chaque matin par Odile et mises par elle en gerbe à mes pieds. »


« Mes idées se renouvelaient peu parce que je n'avais pas le temps de lire. »


« Rien n'était plus facile que de comprendre les goûts de Philippe ; il était de ces lecteurs qui ne cherchent qu'eux-mêmes dans les livres. »


« Nous aimons les êtres parce qu'ils sécrètent une mystérieuse essence, celle qui manque dans notre formule pour faire de nous un composé chimique stable. »


J'aime particulièrement ce passage sur l'ennui qu'éprouve Philippe pour Isabelle :

« Je possède un bonheur si rare : un grand amour. J'ai passé ma vie à appeler le "romanesque", à souhaiter un roman réussi ; je l'ai et je n'en veux pas. J'aime Isabelle et j'éprouve auprès d'elle un tendre mais invincible ennui. Maintenant je comprends combien j'ai dû moi-même jadis ennuyer Odile. Ennui qui n'a rien de blessant pour Isabelle, comme il n'avait rien de blessant pour moi, car il ne vient pas de la médiocrité de la personne qui nous aime, mais simplement de ce que, satisfaite elle-même par une présence, elle ne cherche pas et n'a pas de raison de chercher à remplir la vie et à faire vivre chaque minute… Hier soir […] j'aurais souhaité sortir, voir des êtres nouveaux, agir. Isabelle, heureuse, levait de temps à autre les yeux au-dessus de son livre et me souriait. »
Lien : http://www.nomadisant.com
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Un classique qui a bien vieilli et qui se relit toujours avec plaisir au vingt et unieme siecle.Il faudrait prendre le temps de découvrir cet auteur injustement oublié tant sa prose est belle et ses romans bien équilibrés.Tout concours ici au plaisir du lecteur.
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Une belle écriture et une analyse riche profonde des sentiments et du couple.
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