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3,9

sur 225 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans un rythme de douceur puissante André Maurois nous narre l'emprise que peuvent avoir les premières amours, et la marque qu'elles peuvent imprimer sur toute chose par la suite. L'idolâtrie fait parfois confiner l'être aimé au symbole pur, et selon l'époque ou la psyché personnelle on peut l'idéaliser assez pour préférer les symboles et les chimères aux êtres réels... Sa langue et sa plume sont si évocatrices et poétiques qu'on assiste au drame en l'aimant.
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Climats 1928
André Maurois

Mais pourquoi ce grand romancier si talentueux à décrire les moeurs, les atmosphères, à mettre des mots littéraires mais jamais emphatiques, sur les ambiances bonnes ou mal faites, les analyses de caractères, ne soit pas aussi grand en réputation qu'un François Mauriac ; je ne pourrais pas dire Anatole France, car j'ai le sentiment que celui-ci connaisse le même sort. Je me lasse de devoir à reprendre ces oublis incompréhensibles.
Avec Climats qui fut une grande lecture pour moi dans ma jeunesse dont je me souviendrai tout le temps, il signe là un chef d'oeuvre, puis le Cercle de famille, and so on. Je m'empresse d'ajouter que je peux le relire avec le même effet : il n'a pas pris une ride, toujours cette élégance, cette curiosité d'un naturel exquis, cette perspicacité : la classe quoi !

"Mon père se montra calme et indulgent. Il me demanda de réfléchir. Quant à ma mère, elle accueillit d'abord avec joie l'idée que j'allais me marier mais, au bout de quelques jours, elle rencontra une vieille amie qui connaissait les Mallet et qui lui dit que c'était un milieu très libre de moeurs"

Tante Cora renseigna aussi notre protagoniste Philippe -toujours utile une tante : " J'ai vu un tas de gens dans ma vie, mais ta pauvre mère.. je ne la vois pas avec Hortense Boehmer, ah ! ! Dieu non !

Très belle Odile, ravissante même selon Philippe le narrateur, mais très libre de moeurs, choix cornélien à faire !..
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Climats / André Maurois (1885-1967) /Académie française
Issu de la grande bourgeoisie limousine un peu rigide et accrochée à des principes d'un autre temps, Philippe Marcenat connaît d'abord une aventure amoureuse à Paris avec Denise Aubry. Cela ne dure que le temps d'une amourette car Philippe est un être composite et cynique qui peut être sensuel, sentimental et tendre par accès, et brutal par réaction. Il se décrit lui-même comme inhumain !
Lors d'un voyage à Florence, il s'éprend de la très belle Odile Malet et l'épouse malgré l'hostilité de ses parents.
« Regards d'une infinie brièveté, mais qui fut le grain de pollen minuscule, tout chargé de forces inconnues, d'où naquit mon plus grand amour… Je pense avec plaisir à notre amour de ce temps-là ; quand ce feu caché paraissait, c'était par flammes violentes et brèves…De même que certaine modes en dissimulant aux yeux des hommes le corps tout entier des femmes donnait jadis du prix à une robe effleurée, la pudeur des sentiments, voilant à l'esprit les signes habituels des passions, fait apercevoir la valeur et la grâce de nuances imperceptibles de langage. »
Mais la jalousie maladive, dévorante et obsédante de Philippe involontairement entretenue par Odile conduit à un désastre, une descente aux enfers et le divorce semble inéluctable.
« de même qu'elle avait la beauté d'un personnage de rêve, elle passait sa vie dans un rêve…Je la détestais et je l'adorais. Je la croyais innocente et coupable. »
La construction de ce très beau roman paru en 1928 est intéressante : dans une première partie, c'est la seconde épouse de Philippe, Isabelle de Cheverny, qui introduit une longue lettre que Philippe lui a écrit pour lui conter sa vie avant de la connaître. Par cette lettre, Philippe devient le narrateur et livre son âme à Isabelle comme une femme livrerait son corps. Dans une seconde partie, Isabelle se souvient et raconte sa rencontre, son mariage et sa vie tumultueuse avec Philippe qui a tout fait tout plus ou moins inconsciemment pour la rendre jalouse.
C'est le récit d'un double échec conjugal finement et subtilement analysé par André Maurois du point de vue psychologique. le style est délicat et somptueux et « Climats » reste son écrit le plus représentatif de son talent.
Extrait : « On a tort de dire que l'amour est aveugle ; la vérité est que l'amour est indifférent à des défauts ou à des faiblesses qu'il voit fort bien, s'il croit trouver dans un être ce qui lui importe plus que tout et qui souvent est indéfinissable. »
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NE LISEZ PAS DE RESUME de ce livre , je n'en ai pas lu avant d'ouvrir le livre et j'en suis ravie car je trouve que les résumés ( que j'ai lus depuis ... ) que l'on trouve en dévoilent trop. Dites vous que ça évoque la façon dont un homme ( ou une femme ... ) , d'abord enfant puis adulte, "crée/construit" l'image de "sa" femme idéale ( de part ses lectures, ses rencontres, ses modèles , etc ), de son couple idéal, et la façon dont cet idéal se trouve confronté à la réalité au fil de sa vie ...

Mon avis :

Une lecture simple , mais profonde.

Le genre de livre à lire une fois adulte ( car on a pu éprouver un peu les émotions décrites... Idéalisation , enchantement, désenchantement, désir, illusions , devoir faire avec la réalité, les difficultés de communicaton, le fait qu'on est jamais vraiment en phase ou que l'un et l'autre on ne s'aime jamais de la même façon au même moment dans une relation, nos attentes, les décalages, etc ... ) .

J'ai aimé cette lecture, elle m'a "renvoyé" pas mal de choses ...

Elle oblige indirectement à faire d'une certaine façon un bilan à notre propre niveau et par ailleurs je trouve que ça apaise certaines choses, ça invite à être plus indulgent ( il y a toujours dans une relation une part de l'autre qui nous échappe, que l'on ne comprend pas , on n'y peut rien et il faut l'accepter autant que l'on peut , et ça fait aussi d'une certaine façon partie de ce qui nous attire, même paradoxalement dans certains cas , BREF ! ).

Je trouve que c'est le genre de lecture à laquelle on repense encore longtemps après avoir refermé le livre. Un vrai coup de coeur
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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Livre portant sur les relations conjugales, l'amour, la passion, la jalousie. Écrit en 1928, le récit est toujours d'actualité. L'auteur réussit à présenter parfaitement toutes les subtilités de l'amour passionnel. Sa mise en scène est parfaite. Son approche, ses descriptions et son récit sont tellement convainquants que le lecteur peut facilement se transposer dans les personnages. Avec Climat, André Maurois a ouvert le rideau sur ce que l'amour a de plus cruel. Oeuvre magistrale.
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Quelle belle écriture ! On ne lit plus Maurois et c'est bien dommage. Ce livre, lu et relu, m'a donné l'envie de lire ses autres romans : Bernard Quesnay, le cercle de famille, l'instinct du bonheur,... que j'ai adorés.
Mais sans doute, le style et les sujets peuvent sembler désuets et ne plairont pas à tout le monde.
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Parce que j'ai beaucoup apprécié, il y a peu de temps, le cercle de famille, j'ai complété ma découverte de l'univers d'André Maurois avec Climats, présenté comme son plus célèbre et plus représentatif roman. La magie du style, dont tous les ingrédients sont idéalement dosés, a une fois encore opéré : un français pur, classique sans être ampoulé ni étouffe-chrétien ; un vocabulaire riche sans être pédant ; des descriptions minutieuses et pourtant légères, qui font naître des images réalistes, colorées, justes, de la campagne ou de la ville, ou des dîners et salons où il faut être vus. La langue d'André Maurois frôle la perfection et ce n'est pas tout. Une fois encore, l'auteur désosse avec son scalpel littéraire l'envers du décor hypocrite de la bourgeoisie au début du XXème siècle, et il n'y va pas de main morte.


Sous son microscope, il place Philippe Marcenat, archétype du rejeton élevé sous la mère : enfance privilégiée dans une famille provinciale ultra-conservatrice, études conventionnelles – avec nombreuses expériences sexuelles recommandées pour parfaire l'éducation des fils de familles - avant de sagement reprendre l'entreprise familiale, puis de devenir père d'un héritier qui perpétuera l'immuable tradition. le grain de sable dans son destin tout tracé s'appelle Odile. Il aime follement cette femme-enfant sotte, fantasque mais belle – l'essentiel -, l'épouse malgré l'avis défavorable de ses géniteurs. Premier mariage, premier échec. Il rencontre ensuite Isabelle, qu'il aime bien sans passion, elle est grosse, moche, gauche et fait tout ce qu'elle peut pour rendre son mari heureux, n'hésitant pas à le jeter dans les bras d'amantes chez qui il cherche l'image à jamais perdue d'Odile. Deuxième mariage, deuxième échec. André Maurois possède un don pour décrire les affres de la jalousie. Rarement, j'ai lu une étude aussi puissante et poussée sur les tourments endurés par ses victimes, qui confondent souffrance et amour.


Il faut éviter, à mon avis, de lire un roman ancien avec les yeux du présent, car bien évidemment, le statut des femmes apparaît dans Climats très choquant : elles sont dressées pour satisfaire tous les appétits de leurs hommes, faire la potiche dans les réceptions, et surtout faciliter leurs écarts adultérins. En contrepartie de leur compréhension et soumission au nom des convenances, elles peuvent aussi courir le guilledou. Bref, tout le monde se trompe en évoquant des souffrances sentimentales imaginaires. Climats est le reflet quasi-sociologique d'une classe sociale, la bourgeoisie, au début du XXème siècle qu'André Maurois attaque au vitriol ; jamais il ne cautionne explicitement la vie futile, imposée aux femmes, à l'ombre de l'ego boursouflé de leurs maris. Il raconte, il décrit, il analyse. A méditer.
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j'avais adoré...et oublié! je cours me l'acheter pour le relire!
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Amours tourmentées, écriture sublime
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Satanée jalousie, quand tu nous tiens ! Un livre très fin sur ce sentiment douloureux. le jaloux souffre, sa proie aussi. L'avers et l'envers d'une même pièce, l'amour.
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