La vie est belle quand on veut la voir belle, disait-il, et il est facile, quand on n’est pas trop exigeant, de la rendre véritablement douce et acceptable : une femme charmante et simple, de beaux enfants qu’on élève dans l’amour de la famille et du devoir, une maison confortable et accueillante où la femme jouit de tout le confort moderne, une voiture qui permet les randonnées dans le voisinage et même les escapades lointaines…
Les hommes sont, comme les femmes, de pauvres êtres ballottés par la vie, c’est-à-dire touchés tour à tour par des joies et par des douleurs. Ils ont des désirs souvent inassouvis, des aspirations qu’ils ne peuvent atteindre, des désillusions qu’ils ne savent pas empêcher, des instincts qu’ils ne peuvent satisfaire et, par là-dessus, une grande propension à vouloir, malgré tout, connaître le bonheur. Alors, ils essayent, par tous les moyens, de l’obtenir… Et, souvent, ce sont de petits moyens : le mensonge, la trahison, l’ingratitude, etc. Mais, tels quels, ils se ressemblent et ils sont humains ! c’est-à-dire qu’ils ont un cœur qui bat, une âme qui se révolte…
Ils vivent, les hommes !… C’est-à-dire qu’ils sont susceptibles d’admettre, chez les autres, les mêmes faiblesses et les mêmes troubles… Ils peuvent haïr, s’ils savent aimer ! Ils ont le droit d’être sévères, s’ils connaissent l’amour dans ses plus petites manifestations et poussent le dévouement jusqu’au sacrifice.
Un père !… C’est presque un créateur ! C’est la race, l’hérédité, la tradition, tout le passé !… C’est aussi l’avenir, la tendresse, le refuge, le dévouement. Un père, mot immense qui s’apparente à Dieu !…
A un certain âge, les petits des animaux s’en vont, loin des vieux, s’accoupler et se perpétuer ; de même, les enfants des hommes, quand l’amour se fait entendre, délaissent leurs parents et obéissent à l’instinct qui les pousse vers un autre être pour une vie nouvelle. Allez donc voir ce que pèse l’amour d’un père et d’une mère aux yeux d’un garçon amoureux !