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sur 211 notes
C'est après la lecture de « Où vivaient les gens heureux », que j'ai personnellement élevé Joyce Maynard au rang de Queen J, convaincue qu'un jour, j'aurais tout lu d'elle.
Je m'avance doucement vers ce chemin et comme une évidence « Et devant moi, le monde » s'est présenté à moi. Cette autrice qui semble facilement créer un lien de proximité avec les lecteurs, qui est-elle, quelle a été sa vie avant d'être ma Queen ?

Joyce ou Daphne ? Journaliste, Autrice, Pigiste ? J'ai toujours pensé que ce qui faisait un bon livre, qu'il soit de fiction ou pas, est la capacité de l'auteur à écrire avec ses tripes. Mais alors, est-ce qu'écrire avec ses tripes nécessite une part de vulnérabilité ? Doit-on forcément dévoiler un peu de notre vie aux lecteurs pour que l'histoire devienne plausible ?

En 2011, alors que Maynard a déjà été reconnue comme journaliste de talent par le NYTimes, publiée plusieurs romans, elle décide d'écrire son autobiographie. La vraie, sans tabou, pas celle qu'une maison lui a commandé à la veille de ses 19 ans. Ici, elle va parler avec le coeur. Elle va nous raconter l'histoire de sa famille, de l'exigence quotidienne qui était posée sur elle, des rêves avortés de sa mère, de l'alcoolisme de son père, de ses problèmes alimentaires, de son manque de confiance en elle, de la maternité.

Surtout, elle va nous raconter comment à 18 ans, elle va débuter une relation avec l'écrivain américain le plus en vogue de sa génération : J. D. Salinger, de 35 ans son ainé. Tout d'abord épistolaire puis réelle, cette relation va autant abimer que forger notre autrice. Analysée avec notre conscience de 2024, cette relation ne peut ne nous procurer que du dégout. Bien plus que ça, la perversité et la manipulation dont fait preuve Salinger est infecte. Oh Salinger, auteur du tant acclamé « L'attrape-coeur », oh chef-d'oeuvre. Ouaip… l'auteur n'en est pas moins un pédophile.
Control-freak, pervers narcissique, doux en apparence mais détestable en privé. Les pages se tournent et sont difficilement acceptables. Nous pouvons facilement imaginer les dommages qu'une telle fréquentation peut faire sur la confiance, l'estime et le futur d'une adolescente.

Bref, Joyce s'expose, dévoile, dénonce et le mieux, c'est qu'elle se moque des répercussions. On aime son franc-parler, on adore qu'elle souligne que dans n'importe qu'elle histoire, c'est la parole de la femme qui sera toujours remise en question. Depuis le début, elle répond à ses lectrices, elle aime les rencontrer, et surtout, elle met un peu d'elle dans chaque roman.

Si vous avez lu « Où vivaient les gens… », vous allez même faire quelques découvertes pour votre plus grand plaisir. Je suis heureuse d'avoir décelé des le premier livre que Maynard n'était autre qu'un diamant brut. Je suis heureuse d'avoir pu lire ses failles, ses blessures, son histoire. Ça ne la rend que plus humaine. Je recommande ++
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Qui connait Joyce Maynard, sait qu'elle a une vitalité extraordinaire, une appétence pour la vie qui frise la boulimie. Elle met ses lecteurs à l'aise parle aisément d'elle sans trop tourner autour du pot. Et pourtant il lui aura fallu un quart de siècle pour parvenir à parler via l'écriture d'un des épisodes les plus irréalistes et douloureux de sa vie.
A peine âgée de dix-huit ans, étudiante à Yale, le très célèbre New-York Times publie dans ses pages un article qu'elle venait d'écrire et d'envoyer. Lu et visiblement apprécié par le non moins célèbre J.D Salinger, de trente -cinq ans son ainé, ce dernier la contacte par écrit pour lui dire tout le bien qu'il pensait de son article et plus généralement de son écriture. S'en suit une correspondance abondante débouchant sur une vie commune de quelques mois. Pour lui elle abandonne Yale, se coupe de ses amis… L'idylle ne durera que quelques mois. Joyce Maynard se fait congédier comme une malpropre, de manière lapidaire, et surtout méprisable et méprisante.
C'est cette histoire que nous présente ici, de manière linéaire et réaliste. L'histoire avec J.D Salinger occupe finalement assez peu de place. Joyce Maynard évoque longuement son enfance entre un père poète et alcoolique et une mère qui n'a vécu que pour le succès de ses filles et notamment Joyce qui lui doit sans aucun doute son amour de l'écriture, et de la correspondance. La période qui a suivi sa violente rupture avec Salinger est pour Joyce Maynard une succession d'années agitées durant lesquelles elle a travaillé dur pour se faire un nom, se reconstruire, et envisager une vie personnelle et familiale. Elle en parle sans fard, mais avec l'exigence d'honnêteté qu'elle s'impose dans un esprit de crédibilité vis-à-vis de ses enfants.
C'est peu dire que cet ouvrage a été mal accueilli tant par l'intéressé en particulier, que par le monde littéraire en général.
Certains y verront un déballage impudique, d'autres une épreuve de vérité, une confrontation de l'auteur avec son passé et une façon de passer à autre chose. Au moment où elle a écrit ce récit (1998 en langue originale), il fallait un certain courage pour d'une part ‶s'attaquer″ à un mythe comme Salinger avec tous les risques de procès qu'elle encourrait, et d'autre par avouer publiquement d'avoir été durant quelques mois dans une forme d'emprise, d'avoir cru en quelqu'un et de s'être laissé dévaster de la sorte.
Entre qui me concerne, j'ai beaucoup apprécié cet opus qui me permet de mieux comprendre l'oeuvre romanesque de l'auteur, tout ce qu'elle fait en parallèle autour de la thérapie par l'écriture.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Une autobiographie de Joyce Maynard dans laquelle elle évoque sa relation éphémère mais toxique avec JD Salinger lorsqu'elle avait 18 ans.
Je dois dire que cette lecture est intéressante mais relativement déprimante.
Un père alcoolique, une mère abusive, une soeur aimée mais distante, une notoriété bien jeune et beaucoup de solitude.
Et puis cette relation ; une emprise, des abus, de l'anorexie, dont l'écrivaine mettra des années à se remettre.
Enfin, l'amour, 3 enfants, des noëls en famille, la volonté d'être une bonne mère, les problèmes d'argent et le divorce.
Bref une vie avec ses joies, ses tristesses et beaucoup de non-dits.
J'ai lu ce témoignage quelques mois après avoir lu "Où vivaient les gens heureux" que j'ai adoré. J'ai alors réalisé que ce roman regorge d'évènements vécus par la romancière. S'en est presque dérangeant.
J'ai aimé ce récit mais certainement car j'ai lu précédemment des romans de l'écrivaine.
Le style est clair, non voyeuriste presque distancié.
Cet ouvrage a créé une énorme polémique outre-Atlantique car elle écorne l'image de JD Salinger ; un déni.
Joyce Maynrad avait peut être besoin de se libérer de ses démons et, si cela lui a permis d'écrire, "De si bons amis" et "Où vivaient les gens heureux", elle a bien fait.


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Il ne s'agit pas pas d'un livre "littéraire", pas d'effets de style ni de constructions savantes, mais d'une autobiographie linéaire. Joyce Maynard, dotée d'une mémoire impressionnante, nous décrit de manière très honnête et réaliste son parcours, en nous livrant notamment ses secrets plus ou moins honteux. Sans jugement, et même avec une grande bienveillance, elle porte un regard lucide sur ceux qui ont jalonné sa route, notamment ses parents. On a beau être très éloigné d'elle en termes de caractère et d'origine, c'est très facile de s'identifier à elle et de la comprendre, voire de la trouver inspirante et même fascinante. Quelle femme !
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Écrivaine
Ce qui traverse ce livre c'est la volonté à tout prix d'écrire.
Tout débute par l'histoire familiale, une famille atypique, unique ou les deux figures du père et de la mère vont la conduire à l'écriture.
Chez Joyce Maynard, l'écriture se conjugue à la première personne le "Je" Et la vérité, voilà ce qui va constituer le centre de son travail. Sa famille, sa formation universitaire, son ambition, ne seront que des étapes pour y arriver.
Elle est une jeune écrivaine en devenir lorsque sa route croise celle de JD Salinger, il est un écrivain qui se terre déjà.
Ce qu'elle décrit c'est une rencontre qui débute par une correspondance épistolaire, suite à la parution dans le Times d'un article de J Maynard. Article, Lu par Salinger, et qui va établir la renommée de Maynard en 1972, il figure en fin du récit, c'est un article sur la jeunesse du début des années 70, toute la vie universitaire de Maynard à ce moment est passionnante, lorsqu'elle débarque à New York dans les bureaux de presse.
J'ai attendu un certain temps avant de lire ce livre, j'apprécie tellement les écrits de Salinger, l'authenticité du propos de Joyce Maynard ne m'a pas déçu
Ce qui est décrit dans sa relation avec Salinger reste factuel, une relation basée dur leurs goûts communs culturels, qui évolue assez vite vers une complicité amoureuse. Si Salinger salue son talent, elle semble décliner à son contact émotionnellement et professionnellement, des troubles alimentaires s'installent ainsi que des névroses.Très vite elle perd pied face à l'Homme qu'il est, leur relation périclite très vite. Sa douleur semble vive lorsqu'ils se séparent à Daytona Beach, lieu où j'ai eu l'occasion de séjourner qui m'a laissé un souvenir d'ennui mortel. Et chacun va suivre sa route, celle de Salinger est déjà tracée, il continue d'écrire décidant de ne plus être publier,. Elle va continuer d'écrire pour faire bouillir la marmite, leur parcours sont dissociés.
Il y a chez Joyce Maynard le talent D'observatrice, d'écrire le vrai à travers des chroniques quotidiennes, que j'ai pu lues - vu que seuls ses romans sont traduits- Son parcours la rend très attachante, entre sa vie familiale et son métier d'écrivain. Elle en tire un récit construit authentique et juste, confirmant que la vie vécue est un sujet d'écriture foisonnant, autant que sa relation avec Salinger.
Sur Salinger, rien de neuf, qu'il souhaitait à tout prix protéger sa vie privée ne m'a pas surprise. Deux points m'ont marqué dans le récit de Maynard, avant d'écrire sur lui elle le relit, indiquant qu'elle le reconnaît dans ses nouvelles. L'autre point est sa confrontation avec Salinger, en tant qu'écrivaine accomplie elle comprend qu'il s'est intéressé à son travail d'écriture, la dénigrant presque, comme une évidence que sa rencontre avec Salinger à marquer sa vie de femme, pas forcément son travail d'écrivain. J'ai beaucoup aimé ses fines remarques sur le recueil de nouvelles Nine Stories de Salinger.
Je vais pouvoir lire d'autres romans, sachant que j'ai déjà Lu Long Week-end.
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ET DEVANT MOI LE MONDE de Joyce Maynard "Philippe Rey 2011 - traduit de l'anglais US 1999" 501,- pages

Tout d'abord je tiens à exprimer ma profonde admiration vis-à-vis de cette auteure.
Son roman de 2021 "Où vivaient les gens heureux" est un véritable chef d'oeuvre, l'aboutissement à sa perfection, mais d'autres romans furent aussi de grande qualité.
Ici, nous tombons sur une autobiographie et je dois avouer que rien n'est plus ennuyeux qu'un écrivain qui écrit sur lui-même !
Le fait qu'elle vécut quelques mois comme l'amante de Salinger est évoqué tout le long du récit. Certes le personnage était une célébrité (quoique que je suis toujours resté très critique devant ses textes ravageurs). Etait-il bien utile de nous raconter certains détails aussi intimes qui finalement ne nous regardent pas ?
Dans ce livre j'ai décelé une foule d'indices qui ont servi à la construction de cette perle précitée "OU VIVAIENT LES GENS HEUREUX". Comme quoi une roman a souvent des racines.
Bref, pour revenir au sujet du roman présenté, Joyce Maynard a le talent pour tenir le lecteur en haleine, mais tout compte fait je la préfère en romancière qu'en biographe.
A lire si vraiment vous aimez la personnalité de JM... Dans la négative, mieux vaut parfois oublier certains titres
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formidable écrivain que Joyce Maynard !
Formidable conteuse, et quelle vie !
Son autobiographie se lit d'une traite.
Ce qu'elle a eu à affronter le siècle dernier est toujours d'actualité (emprise, violence...), et son talent aussi.
Cette règle des 250 caractères est bien chiante pour qui veut partager son enthousiasme !
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Après avoir lu "L'homme de la montagne" que je vais acheter à mes meilleurs amis, voici que cette auteure, que j'admire déjà, devient aussi mon amie proche (si je puis dire) pendant la lecture de son autobiographie. Je referme le livre et suis triste de la quitter. Quelle femme étonnante. C'est bien de lire son exemple. Je trouve fou que malgré tout ce qu'elle traverse elle continue à écrire. Je crois que c'est ce qui m'a le plus émue, le plus parlé. (Mais comment on fait en vrai?)
Pour moi c'est bien sûr l'histoire d'un chemin pour sortir de l'emprise. Celle dont on parle beaucoup en ce moment. Celle exercée par un homme bien plus âgé sur une jeune fille.
C'est aussi l'histoire d'une femme pleine de ressources, vibrante et intelligente.
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Une jeune femme de 19 ans, touchante, brillante, naïve et totalement névrosée, vit une passion avec un écrivain célèbre de 34 ans son aîné – il aime les jeunes femmes, comme 99% des hommes – et qui rompt brutalement sans aucune compassion. Plus de vingt-cinq ans après, toujours incapable de tourner la page, elle écrit ses mémoires et dévoile au monde cette histoire avec ses mots, son propre regard, se victimisant et donc excusant ses choix de vie. Un récit digne de Gala et de Voici.
Notons que le lecteur comprendra très bien pourquoi J.D. Salinger rompt avec Joyce Maynard, mais que cette dernière, avec plus de 400 pages, feint de ne pas le comprendre.
Malgré tout, Joyce Maynard est terriblement attachante, mais a-t-elle conscience qu'elle a connu une vie très riche et hors du commun, indépendamment de l'apparition fugace de Salinger dans sa vie ? Nous souhaiterions tous sa vie, mais nous n'avons pas son talent, malheureusement.
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A lire comme le miroir ou plutôt la matrice de son dernier roman, Où vivaient les gens heureux . il s'agit des « mémoires » de l'auteur où l'on reconnaît beaucoup de points figurant dans son dernier roman : la maison isolée, le caractère du mari, la solitude de l'héroïne, sa carrière d'artiste, les lieux. Mais, ce sont deux oeuvres cependant distinctes car dans celle-ci, Joyce Maynard fait le récit de sa relation avec Salinger, une rencontre épistolaire d'abord à la suite d'un article qu'elle fait paraître à 18 ans à peine, puis réelle avec une vie commune décevante et destructrice. le récit est aussi celui de sa relation avec ses parents, celui de son éducation, du fait de grandir entre des êtres qui croient au génie et aux talents de leurs enfants.
Le récit est sans concession comme sur sa sexualité ou son anorexie, mais aussi sur un grand écrivain vu de l'intérieur. Salinger, qui a sans doute une aura différente aux EU, apparaît comme un vieil homme aigri, maniaque, méfiant, calculateur et malsain. Mais finalement, même si la quatrième de couverture met cette relation et la vision de Salinger en avant, ce n'est qu'une partie du récit et pas la plus importante, on suit plutôt le parcours de cette enfant prodige qui réussit à na pas sombrer.

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