Je n'ai pas réussi à trouver ma place dans
L'hôtel des oiseaux de
Joyce Maynard. Je suis désolée de devoir l'admettre mais pour la première fois, cette autrice n'est pas parvenue à m'embarquer dans son récit. A vrai dire je n'ai même pas reconnu sa plume tant son dernier roman m'a paru terne. Il n'a strictement rien des romans qui m'ont fait aimer profondément
Joyce Maynard. Ni la force des émotions d'
Un jour, tu raconteras cette histoire, ni la puissance narrative d'
Où vivaient les gens heureux, pas plus que la finesse psychologique de
de si bons amis ou le sens du suspense de
Prête à tout. Insipide est malheureusement le seul mot qui me vient à l'esprit pour
L'hôtel des oiseaux.
Tout est déroulé sur un rythme et un ton monotones, on est à l'opposé des montagnes russes contenues dans les romans précédemment cités. J'ai tourné chaque page sans entrain puisque tout me paraissait prévisible et pour le peu qui ne l'était pas, c'était tellement noyé dans la masse que l'intérêt n'avait même pas le temps d'être piqué. Quand j'ai compris que l'on partait doucement mais sûrement vers un roman feel-good où tout est basé sur la résilience, j'ai décidé de lâcher l'affaire. Pour moi, il y a la vie et il y a la littérature. Dans la vie je ne demande pas plus qu'un avenir rose bonbon et une capacité de résilience pour faire face aux adversités mais en littérature, c'est un thème qui m'ennuie très vite si tout tourne autour de cela car ça devient forcément très prévisible. Je lis notamment pour voir des personnages confrontés à des situations que je n'espère jamais rencontrer dans la vie, j'aime pouvoir m'identifier à eux et me demander ce que je ferais à leur place tout en enviant évidemment la mienne. Oui, n'ayons pas peur des mots, j'aime les voir souffrir, se casser la gueule et traverser les pires épreuves et j'aime par dessus tout ne pas savoir à l'avance s'ils vont parvenir à remonter la pente ou si leur chute ne fait que commencer. C'est peut-être un moyen pour moi de conjurer le sort, je ne sais pas mais je pense que c'est du même ressort que le goût pour le très noir des amateurs de trhillers bien gores. Je suis sûre que ces mêmes lecteurs tourneraient de l'oeil face à un cadavre dans la vie mais ils sont capables de lire les pires atrocités car c'est de la fiction, de l'adrénaline à l'état pur, une imagination qui carbure aux adjectifs les plus sinistres. Donc pour moi, la nana qui va se reconstruire dans un hôtel perdu au fond de la pampa aux côtés d'autres estropiés de la vie, ça n'est pas un sujet de roman qui me botte. Bien sûr, tout ça était marqué sur la 4e de couverture mais comme à mon habitude, je ne lis pas les résumés des romans écrits par des auteurs que j'admire plus que tout. Ceux-là, je les lis les yeux fermés en espérant toujours que la magie opérera à nouveau. Cette fois c'est râpé mais vivement le prochain Maynard !
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