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4,22

sur 1472 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très tôt, Eleanor se voit entourée d'enfants et d'un mari aimant, elle s'imagine une vie de rêve pour compenser une enfance morne auprès de parents indifférents.
Devenue adulte Eleanor trouve la maison idéale dans le New Hampshire.
Eleanor et Cam se rencontrent lors d'une foire d'artisanat dans le Vermont au début des années 70. Elle est artiste-écrivaine et lui fabrique des bols en bois. En quatre ans, ils sont parents de trois enfants, deux filles et un fils. L'harmonie est parfaite jusqu'au drame.

En 560 pages, Joyce Maynard nous raconte une histoire passionnante.
Une histoire d'amour. Une histoire de pardon et de renaissance.
Une histoire de famille avec ses bonheurs, ses drames, ses trahisons.

Il est peu de dire que j'ai aimé ce roman dans lequel l'auteure nous donne une formidable leçon de vie et de courage.
En situant son roman des années 1970 à nos jours, Joyce Maynard mêle intimement cette histoire familiale à celle des Etats Unis.
Elle dépeint avec justesse les relations familiales et fraternelles mais aussi les émotions humaines, la vie en somme. Elle dresse avec beaucoup de finesse le portrait et le parcours de vie de chacun des personnages, leurs blessures et leurs fragilités, tout en révélant les malentendus, les non-dits et les secrets enfouis.
Un coup de coeur.

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Quelle tristesse que cette histoire et pourtant elle fait partie de ces romans dont on regrette qu'ils s'achèvent.
C'est la vie d'Eleanor qui n'a qu'un souhait, rendre sa famille heureuse.
Mais, bien sûr, la vie est plus compliquée que cela.
Avec nostalgie, nous allons la suivre pendant 40 ans.
"Qu'est-ce qu'être parent" est le fil directeur de son existence.
Des références musicales parsèment ça et là chaque parcours de vie.
Le développement des personnages est génial.
C'est émouvant, poignant et tellement bien écrit.
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Ça arrive, des oeuvres auxquelles je donne une bonne note alors que j'ai moyennement apprécié. Normal, si je m'en réfère à mon plaisir de lecture, c'était un 2 ou un 3, mais quand je regarde de plus près, je n'ai rien à reprocher à ce livre si ce n'est d'avoir eu envie de bousculer Eleanor pour ses mauvais choix.

Eleanor n'a pas eu une enfance heureuse entre deux parents qui ne s'occupaient pas d'elle, ne la voyaient même pas. Fonder une famille et choyer ses enfants comme personne ne l'a fait pour elle, c'est ce qu'elle veut et qu'elle finit par accomplir. Tout à son bonheur, elle n'est pas préparée à ce qui l'attend. le décalage entre son rêve et la réalité ne cesse de grandir, jusqu'au drame.

Pour cette mère, il n'y a qu'une seule solution : se sacrifier pour ses enfants.

Arrivée à ce stade de l'histoire, Eleanor commençait déjà à m'agacer. J'ai eu ensuite la gorge serrée, en voyant les conséquences de ses choix auto destructeurs.

Eleanor dit qu'elle va à Crazyland quand elle s'énerve ou quand elle trouve la situation trop lourde à porter. Pour son entourage, elle est la cause de tout ce qui s'est produit (et ses virées à Crazyland ne sont pas pour rien dans cette interprétation). Ce sont des passages où mon empathie pour Eleanor a dépassé mon agacement.

Lien : https://dequoilire.com/ou-vi..
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À une amie qui me demandait en quoi ça consistait d'être mère, je répondais : « c'est apprendre à vivre avec une inquiétude qui grandit à la seconde où ton enfant s'éloigne ». Il y a une autre manière de l'expliquer : lire le remarquable roman de Joyce Maynard.
Eleanor… Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle empathie pour le personnage d'un livre. Eleanor a perdu ses parents quand elle était jeune. Elle a donné du sens à son existence en écrivant des histoires, puis en faisant des enfants - deux manières de se prendre pour un dieu.
Sa production artistique est l'exutoire de ses blessures intimes (p65, p149, p440). Sa famille est sa raison de vivre.
Chaque famille a son lot de drames et de catastrophes. Il y a Toby dont la prometteuse trajectoire est interrompue, fragilisant dans sa chute cette tribu qu'elle porte à bout de bras. Et puis al (Alison) dont l'auteure montre, par petites touches, la discrète transformation (« À ton avis, pourquoi Alison a jeté la robe que ta mère lui avait offerte ? »). Joyce Maynard excelle à semer les petits cailloux qui conduiront, in fine, à provoquer les grands éboulements.
Par les temps qui courent, pardon, qui dérapent, il est transgressif d'affirmer que la famille est un bel idéal. Il y a les femmes qui s'accomplissent en lançant leur start-up, en gravissant le Mont-Blanc ou celles (les plus à plaindre) qui jubilent en confiant leur Austin Mini à un voiturier de l'avenue Montaigne. Joyce Maynard, elle, s'intéresse aux femmes qui pleurent leurs vergetures devant la glace, qui se finissent au Chablis parce que leur mari les a trompées avec la secrétaire ou qui souffrent le martyr parce que leur ado ne leur adresse plus la parole. Ces mères courage qui ont décidé de fonder une famille au prix des plus grandes douleurs. « C'est cela mon action radicale, avait-elle déclaré à la jeune étudiante de Harvard. Élever trois êtres humains qui changeront le monde ». (p214)
Bilan : 🌹🌹🌹
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A la fois tendre et âpre, ce roman familial est narré du point de vue de la figure maternelle, inspirée du propre vécu de l'auteure. Elle parvient ainsi à écrire l'ambivalence représentée par un foyer, cocon empli de joie et de douceur mais aussi toile où sont cachés de nombreux chagrins. L'atmosphère d'Où vivaient les gens heureux a cette douce amertume qui caractérise la vie familiale, et c'est un crève-coeur que de le refermer, et ce malgré ses quelques défauts (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/11/01/ou-vivaient-les-gens-heureux-joyce-maynard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Mais justement... où vivaient les gens heureux ?
Il y avait cette « ferme au bout du chemin sans issue, avec son frêne géant devant l'entrée », le petit coin de paradis idéal pour fonder une famille et y couler des jours heureux drapée de l'amour d'un mari et de joyeux marmots...Eleanor est tombée sous le charme de cette bâtisse, de la cascade en contre bas, de la nature environnante, de ce sublime frêne traversant les siècles.
Un joli décor témoin du tourbillon de la vie dans lequel nous embarque l'écriture captivante de Joyce Maynard. Bouleversant, troublant de vérités.
Les yeux humectés parfois, j'ai aimé cette exploration profondément humaine des liens familiaux, des complexités du mariage, de la maternité. J'ai aimé le portrait de cette femme, découvrir son parcours, ses blessures, ses joies, ses doutes ; j'ai tremblé pour elle, eu peur que son "Crazyland" devienne un point de non retour. Ne guérit-on jamais vraiment de son enfance ? J'ai aimé me questionner sur la maternité et le rôle de la mère. Jusqu'où est-on mère ? En quoi un trop-plein d'amour, d'abnégation et de surprotection peut nuire à la relation mère-enfants et être synonyme de souffrance ? On ne peut protéger ses enfants de tout. Ils ont leur propre chemin à suivre et la culture du zéro risque leur est inévitablement dommageable.
Voilà, vous l'aurez compris, c'est une histoire qui fait réfléchir. Elle aborde de nombreux thèmes, famille, amour, enfance, quête du bonheur, ou encore celui plutôt rare en littérature de la transsexualité. Elle nous amène aussi à nous interroger sur le lâcher prise à travers le pardon et à comprendre que le pardon, c'est à soi-même qu'on le donne.
Ce texte semble, au fur et à mesure qu'on tourne les pages d'une grande simplicité. Il est pourtant d'une grande profondeur de pensée, enrichi d'une "bande son" qui en amène encore davantage je trouve. Otis Redding, The Doors, The Beatles, Leonard Cohen, Guns N' Roses, Cat Stevens, Tracy Chapman...en accompagnant Eleanor et sa famille, nous bercent nous aussi, et intensifient nos émotions.

« I wish I had a river I could skate away on.
Finalement, on survit à beaucoup de choses. On en est transformé. Mais on continue. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paoloni

Eleanor veut pour ses enfants ce dont elle a manqué : une enfance heureuse, une vie de famille épanouie.
Cam, son mari, et elle s'y emploient. Ils vivent à la campagne, dans une maison qu'elle a achetée avant son mariage. Ils ont trois beaux enfants en pleine santé. La vie est belle.
Eleanor, qui fut « une artiste à succès » en écrivant et illustrant des livres pour enfants, s'épanouit dans son rôle de mère de famille et n'a pas d'autre ambition.
Cam, quant à lui, n'a rien changé à son mode de vie. Il a emménagé dans la maison de sa femme et « fabrique des bols et joue au softball. »
La question que je me pose c'est : comment font-ils financièrement ? Il faut entretenir la maison, les voitures, nourrir et habiller cinq personnes, les soigner, sans compter tous les imprévus.
Eleanor est plus forte, plus courageuse, plus responsable que son mari qui se contente de vivre sa petite vie tranquille. Elle travaille en free lance, s'occupe en outre de toutes les corvées ménagères et des enfants. Vous aurez compris que je n'ai pas une grande estime pour Cam. Et, sans rien dévoiler de l'histoire, je dis avec vigueur que je désapprouve la décision d'Eleanor. C'est elle qui endosse toutes les responsabilités, donc tous les reproches.
Leur vie va soudain basculer après un terrible drame dont je ne vous dirai rien, évidemment.
Un roman passionnant sur la famille, la fratrie, l'amour maternel sans limites, les non-dits.
Joyce Maynard est un auteur que j'aime beaucoup tant elle dissèque avec adresse tous les sentiments humains.
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Dès les neuf premières pages, autrement dit dès le premier chapitre, on entre dans la vie de la famille. Joyce Maynard écrit son roman en adoptant le point de vue d'Eleanor, la mère. On apprend que celle-ci est maintenant grand-mère, qu'elle est venue dans la ferme familiale assister au mariage de Al, son fils aîné, qui était auparavant Alison sa fille aînée, qu'elle est séparée de Cam, son mari, qu'elle est restée brouillée trois ans avec sa fille cadette Ursula, en fait depuis la naissance de Louise, sa petite-fille, et que la deuxième épouse de Cam l'a quitté. Pour les explications, il faudra attendre !
***
La quantité d'événements évoqués dans ce premier chapitre m'a fait oublier un temps l'importance du prologue où sont présentés les bonshommes-bouchons, pourtant métaphore annoncée de ce que vont subir les personnages de Où vivaient les gens heureux. On peut faire confiance à Joyce Maynard pour nous entraîner dans la vie d'une famille, ou même dans la vie, tout simplement. le roman se déroule dans un monde ouvert sur l'actualité et sur la culture sous toute ses formes. Les événements extérieurs influencent la vie des personnages qu'il s'agisse du mouvement hippie, de l'arrivée du rap ou de MeToo. L'accident de la navette Challenger dévastera Ursula enfant, Alison se passionnera pour la programmation et les ordinateurs dès leur débuts, etc. Il serait fastidieux d'évoquer tous les thèmes abordés, que ce soit par le biais du groupe familial, des voisins, des amis ou des connaissances : viol, avortement illégal, sida, transition sexuelle, séparation et bien d'autres encore. Comme toujours chez Joyce Maynard, l'enfance est la clé de tout. Eleanor subit une enfance solitaire, mal-aimée par des parents alcooliques qui ne se préoccupent que d'eux-mêmes. Cal, pour sa part, a été élevé par des parents autoritaires, en admiration devant son frère à qui tout réussit. Eleanor tentera par tous les moyens dont elle dispose de donner à ses propres enfants une enfance heureuse, celle qu'elle n'a pas eue. Elle va en payer le prix, un prix exorbitant.
***
J'ai aimé suivre Eleanor dans ce qui pourrait apparaître comme le roman d'un apprentissage qui n'en finit pas. Elle m'a touchée à tous les âges de sa vie, de son enfance délaissée à sa résilience. Elle m'a parfois agacée par sa trop grande indulgence, par son abnégation, par son oubli de soi, que des qualités, en fait, mais qui font qu'elle se perd et qu'elle finit par ressentir une profonde amertume. J'avoue que quand je pense à Cam, j'éprouve un ressentiment probablement plus grand que celui d'Eleanor, et qui a commencé bien avant le sien… « Au bout du compte, il s'agit d'un roman sur l'importance de demander et d'accorder le pardon. C'est une leçon qu'on apprend peut-être avec l'âge – une leçon inestimable, quel que soit le moment où elle est acquise » nous dit Joyce Maynard dans ses « Notes de l'autrice » (p. 544). C'est encore une fois un très beau roman, poignant, parfois triste, parfois plus serein, souvent bouleversant, porté par l'écriture limpide de cette autrice incontournable.
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Joyce Maynard a un très grand talent de conteuse.

Avec elle, pas besoin d'attendre 100 pages pour "rentrer" dans l'histoire.

Je craignais un peu l'épaisseur du roman (560 pages) et pourtant je ne me suis jamais ennuyée.

Je l'ai même dévoré assez rapidement car les chapitres courts me poussaient à lire la suite.

Au coeur D'où vivaient les gens heureux, Eleonor, prête à tout pour l'amour de ses enfants, pour réparer un passé difficile.

Au départ, tels les bouchons bonhommes qui reviennent à plusieurs moments du roman, les membres de la famille se laissent porter par les courants, flottent dans la même direction même si les éclaboussures existent. Et puis l'embarcation prend l'eau peu à peu jusqu'au naufrage.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus, je vous conseillerais même de ne pas lire la quatrième de couverture qui raconte beaucoup de choses (pour moi tout a été une surprise).

J'ai adoré suivre l'évolution de cette femme de 1970 à nos jours et celle de la société en arrière fond, le changement de ses rapports avec son mari et ses enfants et le destin de tous ceux et celles qu'elle croise.

C'est mélancolique et bouleversant et toujours aussi fin dans l'observation des sentiments et ressentis. Une fois commencé, difficile de le poser !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Eleanor est encore toute jeune lorsqu'avec ses premiers gains en tant qu'autrice-illustratrice de livres pour enfants, elle achète une ferme à retaper dans le New Hampshire, elle sent que c'est une maison où la vie a été heureuse. Mais le début du roman commence lorsque Eleanor a une cinquantaine d'années et revient pour le mariage de l'un de ses enfants dans cette maison de famille qui est dorénavant celle de son ex-mari, Cam.
Eleanor se souvient des moments où elle a vécu seule, de sa rencontre avec un jeune homme bohème, de la naissance de leurs trois enfants et, sur une trentaine d'années, de multiples moments, radieux ou dramatiques, de leur vie de famille.

Ce roman a beau sortir de l'imagination de Joyce Maynard, il est inspiré de ce qu'elle a vécu en tant que mère, et c'est sans doute pour ça qu'il sonne à tout moment parfaitement juste, et qu'il semble tellement universel. Les événements extérieurs à la famille ne sont pas oubliés, les personnages secondaires non plus, mais c'est le portrait de femme qui domine, son évolution, ses capacités à apprendre de la vie, ce qui rend le texte passionnant.
Mieux vaut ne pas trop en savoir pour se lancer dans cette lecture, qui parfois serre le coeur, et souvent entre en collision avec des sensations ou des souvenirs personnels. Je ne suis pas une spécialiste, bien que j'aie lu la plupart de ses romans, mais je trouve que l'écriture de Joyce Maynard a pris de l'ampleur au fil des livres, et que ce dernier fait paraître bien pâles bon nombre de romans sur la famille que j'ai lus auparavant.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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