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EAN : 9782809710496
192 pages
Editions Picquier (07/11/2014)
4.21/5   14 notes
Résumé :
Auteur(s) : MAYUZUMI Madoka
Traducteur(s) : ATLAN Corinne

Langue originale : Japonais
192 pages
ISBN-13 : 978-2-8097-1049-6
Date de parution : novembre 2014

Ni entrée
ni sortie
dans le grand champ de fleurs

A l’automne, les fleurs des champs paraissent d’autant plus belles que l’on songe déjà à l’hiver, tout comme le soleil paraît d’un éclat plus magnifique encore au moment où il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé cette promenade poétique à travers l'oeuvre de Madoka Mayuzumi, une haijin japonaise contemporaine née en 1962. Elle se situe dans la tradition formelle du haïku fixée par Bashô au XVIIème siècle (rythme, mot de saison etc. ) et excelle comme son illustre prédécesseur à discerner la profondeur dans un événement minuscule, à saisir l'instant mais aussi le non dit. Aussi la majorité des haïkus sélectionnés se passent de commentaires. Ils s' apprécient en silence. Et Ils touchent au coeur.

Cependant l'édition (2020) permet d'élargir son champ interprétatif et aide à situer le haïku dans la réalité contemporaine japonaise. En effet, sur la page de gauche en regard du haïku est associé un commentaire explicatif de la poétesse sur les circonstances de l'écriture . La traductrice Corinne Atlan y a ajouté des informations culturelles très éclairantes.
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Printemps, été, automne, hiver : le cycle éternel des saisons s'écoule et se renouvelle à l'infini, tout comme nos vies. La beauté gracieuse des haïkus montre le lien puissant qui unit l'humain à la nature et célèbre toutes les saisons pour la magie que chacune d'entre elle apporte. La plume féminine de Madoka Mayuzumi met en lumière les fragrances qu'elle repère dans l'éventail de ces 4 palettes de l'année et nous fait entrer dans son songe éveillé quotidien qui guide ses sens et son écriture.

Le haïku est sûrement la forme poétique je préfère et qui m'inspire le plus. J'avais notamment adoré un ouvrage offert par des amies Haïkus des quatre saisons, Estampes d'Hokusai, et je ne perds pas l'occasion de me plonger dans cet univers, par la lecture ou depuis plus récemment, l'écriture. 17 syllabes qui concentrent l'émotion d'un être, à un moment, un lieu, et une saison de l'année, en dévoilant suffisamment pour nous faire partager un monde mais nous laisser aussi la place pour y intégrer le nôtre. L'esthétique et le raffinement de même que la symbolique du haïku est absolument merveilleuse. D'ailleurs, si vous souhaitez en apprendre plus, en dehors de ce livre, je vous conseille le numéro 9 d'Happinez, qui y consacre tout un article, qui comme toujours avec ce magazine, se révèle être génial !

Dans cet ouvrage, quelques 84 haïkus de Madoka Mayuzumi ont été choisis et rassemblés dans l'ordre de déroulé des saisons (un haïku comporte toujours un kigo, c'est-à-dire un mot relatif à la saison). Pour chacun d'eux, l'auteur nous fournit un commentaire en page de gauche, qui explique son état d'âme, le souvenir évoqué au moment de l'écriture. Elle nous fait entrer généreusement dans son intimité, mais pas de manière exagérée. Tout est dans la délicatesse, on effleure son univers, avec grâce et subtilité, mais en même temps on en ressort imprégné de belles notes inspirantes. Au-delà de son cheminement, Madoka Mayuzumi apporte également des explications qui permettront aux novices comme moi comme aux plus avancés de découvrir de nombreuses facettes du haïku, surprenantes et enrichissantes. La traductrice n'est pas en reste : son introduction nous fait pénétrer de manière envoûtante dans cette poésie ancestrale du Japon et nous livre des clés pour la comprendre comme pour mieux découvrir son travail, alliant la rigueur et la sensibilité de la traduction (Corinne Atlan est l'une des traductrices et expertes du Japon que j'adore suivre au gré de mes pérégrinations littéraires) à son approche personnelle du haïku. de même, sous le commentaire de la poétesse, elle apporte à chaque fois un éclairage, sur le haïku et parfois le mot de l'auteure. Une manière appréciable de prolonger le voyage dans ce livre où l'accent mis sur les détails de la Vie dans son ensemble ne peuvent que toucher nos coeurs.

Un livre lumineux et inspirant, amené à être feuilleté régulièrement, au fil des saisons et de nos émotions.
Lien : http://labiblidemomiji.com/2..
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Les poèmes de Mayuzumi Madoka sont des haïkus de saisons regroupés en quatre parties : le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. le « mot de saison » que l'on trouve dans chaque poème l'inscrit ainsi dans une saison particulière, et lui donne une symbolique et une émotion propre. C'est cette symbolique, et plus généralement la signification du poème, que nous expliquent d'ailleurs l'auteure et la traductrice sur la page voisine de celle où est écrit le haïku. En plus de nous proposer une sélection de poèmes, l'ouvrage nous offre également des éclairages intéressants, des précisions culturelles ou contextuelles concernant l'écriture du poème, et des pistes de réflexions.

Chaque saison se construit sa propre symbolique et se décrit selon ses propres codes. Si certaines associations d'idées sont parfois prévisibles (comme le « bilan » que l'on peut faire en fin d'année), certaines sont en revanche très surprenantes : on peut ainsi s'étonner de constater que la mer ne symbolise ni l'été, ni les vacances pour les japonais, mais les désastres tels que tsunamis et typhons. le rapport à la nature est d'ailleurs un des éléments primordiaux mis en avant dans ce recueil. Elle est sans cesse personnifiée, elle est crainte, admirée, choyée et complice, elle reflète les sentiments de l'écrivain et de celui qui prend le temps de l'admirer. J'ai beaucoup aimé la façon dont elle est sans cesse mise en scène, le dialogue qui semble s'instaurer entre l'écrivain et les éléments naturels.

J'ai beaucoup apprécié l'intimité que l'on ressent à travers chacun de ces poèmes. « le haïku exprime une expérience au vécu », le dit elle-même l'auteure, et on le comprend en effet en lisant les explications attachées à chaque poème : elles nous renseignent en effet sur les circonstances dans lesquelles l'auteure a rédigé ses haïkus, l'état d'esprit dans lequel elle était et ce que l'observation de la nature lui inspirait. le haïku a ainsi beau être la « forme littéraire la plus brève du monde », c'est épatant de constater à quel point ces poèmes peuvent être remplis d'émotion et de sentiments. Si la part de non-dit peut-être assez frustrante si l'on ne sait pas comment interpréter ces poèmes, elle est cependant très importante puisqu'elle permet au lecteur de faire travailler son imagination et de s'approprier entièrement les mots du poète.

Haikus du temps présent est finalement un recueil de poèmes que j'ai adoré lire. Il m'a accompagnée pendant tout le mois de janvier, m'a fait voyager à travers le Japon et les siècles, m'a ouverte à une nouvelle culture, m'a donné à voir de nouvelles émotions, une nouvelle poésie. J'ai particulièrement apprécié le fait que les poèmes soient tous enrichis d'une petite notice qui permet au lecteur qui lit des haïkus pour la première fois de ne pas être perdu mais au contraire de les apprécier autant que possible. En bref, j'ai beaucoup aimé cette édition intelligente et instructive, qui donne à voir un très belle aperçu de ce que peuvent être la poésie japonaise et l'oeuvre de Mayuzumi Madoka. Je vous le recommande vivement si vous êtes amateur de poésie ou si vous êtes curieux d'en savoir plus sur les haïkus ou la culture japonaise.
Lien : http://ulostcontrol.com/haik..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sous mon balai

rampant hors des débris

une abeille d'hiver
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J'allais le toucher quand

je me suis réveillée-

rêve de printemps
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pierre papier ciseaux
encore à égalité!
la montagne rit
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devant les cerisiers en fleur
on ne peut douter
des lendemains
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La montagne à gravir

Je la fais attendre

pour cueillir les églantines
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