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4,06

sur 6667 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tu commences ce livre sans rien savoir, ou presque. Très vite tu comprends que tu ne t'en tireras pas comme ça. Très vite tu piges que ce texte-là, les images qu'il te fabrique, ces personnages-là, tu n'es pas prête de les oublier.
Sûrement que tu ne les oublieras jamais, d'ailleurs.
Dire que tu as failli passer à côté. Dire que tu pensais que tu n'aimerais pas.
Faut pas exagérer non plus, cela n'a pas été un moment de plaisir, ça t'a pris un dimanche, le début au soleil (si si) dans un transat, avant de migrer dans ton lit pour terminer une lecture indélébile. Parce que la trace elle reste. L'atmosphère spéciale qu'elle a donnée à ce dimanche. le malaise persiste, deux semaines plus tard. Parce qu'il t'a fallu deux semaines pour arriver à écrire ton ressenti.
Deux semaines pour te rendre compte que tu ne sais pas si les personnages avaient un nom, mais tu les vois très bien déambuler, tu les sens, tu as envie de couvrir l'enfant de tes bras pour le protéger de ce froid qui l'engloutit, tu as été heureuse et savonneuse avec eux lorsqu'ils ont trouvé de quoi se laver.
Il est des "livre-trace".
La Route en est un, et de belle envergure.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Mon coeur est écrasé de tristesse à la fin de cette lecture. L'apocalypse est tellement effrayante que la mort apparait comme une vraie délivrance. Et tout le long du récit on se demande comment le père fait pour tenir le coup et continuer à vivre. La réponse est l'amour de son fils qui est la part d'humanité qui reste dans ce monde dévasté.Cette histoire est bouleversante, effroyable sans espoir . Je ne peux que me demander " a sa place qu'aurais je fait?" et bien je ne pense pas être aussi courageuse...Cette histoire a su m'arracher quelques larmes habituellement difficiles à faire sortir car je ne peux que m'émouvoir face à ce lien particulier et étroit entre un parent et son enfant. Ce livre laissera une cicatrice dans mon âme car on ne peut pas en sortir indemne
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Ouch ! Quelle expérience et quel voyage…

La route, de Cormac McCarthy semble devenu un grand classique de la SF et du genre post-apo, qu'il représente parfaitement. Possible que le film (que je n'ai pas vu) sorti peu de temps après ait participé à cette consécration. Mais enfin, en ce qui me concerne, le roman est déjà énorme. Petit mais costaud !

La route, un superbe titre pour cette histoire qui se borne à nous faire marcher aux côtés d'un père et son fils, rescapés d'une terre brûlée, sur les vestiges d'une route nationale.


L'ambiance est lourde, désespérée. Elle m'a immédiatement rappelé la troisième partie de Ravage, de René Barjavel : le Chemin de cendres. Terres désolées, terres dévastées, terres mortes devenues mortelles. Tout y est. Mais tandis que la plume de Barjavel se veut lyrique et romanesque, McCarthy prend le parfait contre-pied avec une écriture essorée (y compris syntaxiquement), des dialogues asséchés, et une intrigue avançant tels ses personnages : sans but apparent autre que la survie.

Survie. Quand il n'est plus question d'autre chose que cela.

La vision est l'une des plus pessimistes que j'ai pu voir dans ce genre. Avis aux survivalistes : vous pensez être prêts ? Lisez McCarthy !
L'auteur m'a impressionné non pas par la noirceur de ce monde cauchemardesque, mais par son talent pour nous y emmener au plus près. Personnellement, j'ai eu du mal avec son style particulier sans virgules (les « et » à répétitions me donnaient la migraine). Mais finalement il y a beaucoup de cohérence : le style épuré, les dialogues bruts, la restriction à deux personnages (désignés par le « père » et l'« enfant », « il » et « il »), l'éviction de toute intrigue, tout cela concourt à renforcer le sentiment d'identification.


Si vous cherchez un roman avec de l'action, de l'aventure, des rebondissements, passez votre… route ! La Route de McCarthy n'est pas celle de Mad Max. Il ne se passe pas tant de chose que cela dans cette histoire. À vrai dire, j'ai passé le premier quart du livre à guetter impatiemment le premier grand frisson. Et puis, quand celui-ci est arrivé enfin, croyez-le ou pas, j'ai passé le reste du roman à prier pour que plus jamais la moindre anicroche ne nous arrive. Et quand je dis « nous », je parle du père, de l'enfant, et… de moi !

La spiritualité est très développée dans ce roman. Notamment par le rapport à la vie, à la mort, et à Dieu. Devant le barbarisme de ce monde devenu inhumain, Père et fils se replient tous deux vers une forme de spiritualité salvatrice, quoique différente pour l'un et pour l'autre.

Côté petits défauts, on peut se pencher sur la crédibilité, vu qu'elle est a priori recherchée par l'auteur. Eh bien, j'ai été assez étonné que dans ce monde post-apocalyptique, il y ait si peu d'animaux. Ni oiseaux, ni mammifères, ni poissons. Même les insectes sont peu évoqués. Cela m'a étonné, car ce que je sais des grandes extinctions biologiques, c'est que les grands mammifères sont généralement les premiers à disparaître. Et quand bien même l'Homme saurait tirer son épingle du jeu grâce à la technologie, ce roman n'en fait pas la démonstration...


La Route est de ces romans dont j'aime dire que s'ils n'existaient pas, il faudrait les inventer. (Et il aura fallu attendre 2006…) Si simple dans le concept, si court, si efficace. Une belle démonstration et une belle réussite.
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Une chose m'avait frappé quand j'ai refermé le livre de Mac Carthy, un livre intense, épuré jusqu'à l'os : les personnages n'ont pas de nom. Et ce détail, l'air de rien, donne au texte un caractère d'universalité, à mon sens...

Quand un bon livre est adapté à l'écran, ça ne donne pas forcément un bon film. Mais même si le film est réussi et peut-être surtout si le livre est bon, selon moi il vaut toujours mieux lire avant de voir, pour que l'imaginaire du lecteur ne soit pas bloqué par une imagerie qui reste en tête...
Quand j'ai vu le film éponyme que Hillcoat a tiré de "La route", je me souviens m'être dit que rien que parce qu'il avait respecté cet anonymat des personnages, Hillcoat méritait le respect. D'ailleurs il a tout respecté du bouquin, ce diable de réal. Il a réussi, pour moi en tous cas, à mettre des images fortes et justes sur la gamberge angoissante qu'avaient distillée en moi les mots écrits. Il a même respecté en gros la chronologie évènementielle du livre, fignolé son road-movie mettant en scène un homme et son fils en route vers une survie improbable, dans un monde post-apocalyptique où l'homme est un loup pour l'homme.

Bien plus qu'un suspense de plus dans un univers chaotique, désolé et terne, presque déserté par la lumière tant le soleil peine à percer la poussière, "La route", archétype de la dystopie, est la métaphore d'un parti-pris d'espérance qui dit la transmission de valeurs primales nous élevant juste au dessus de l'effrayante animalité. Malgré la souffrance, marcher vers nos racines d'humains et tenir la distance, à tout prix. Tout un programme, braves gens !

Bref, un chef-d'oeuvre dont on a fait un très bon film, les deux laissant au coeur de ceux qui les reçoivent une empreinte indélébile, essentielle.
Et donc oui, j'ai bien fait de lire avant de voir !
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LA ROUTE de CORMAC MC CARTHY
Je relis ce livre de temps en temps c'est un de mes préférés. Les dialogues du père et de l'enfant sont extraordinaires d'intensité et d'un minimalisme absolu. Un livre exceptionnel au delà des mots et des rares paroles échangées. Un minimalisme chargé d'intensité et de poésie, une économie de mots qui leur donne une puissance et une conviction unique. Cette déambulation dramatique dans un décor post apocalyptique est un grand et fort moment de lecture. A voir également l'adaptation cinématographique d' Hillcoat
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Que dire sur ce roman qui a déjà suscité beaucoup de commentaires élogieux ? Je tournais autour depuis un moment sans réussir à franchir le pas, le trouver à la bibliothèque m'a décidé. Après une lecture plus légère, j'ai plongé…
C'est un texte magnifique, tel qu'il ne sera plus possible après lui de traiter un sujet ressemblant sans risque de subir une comparaison défavorable. Sur un sujet plutôt « casse-figure », l'auteur a réussi un roman superbe. Décrire un monde gris, d'après catastrophe mondiale, décrire l'errance d'un père avec son fils marchant ensemble vers le sud avec un caddie contenant leurs maigres possessions, raconter leur recherche de nourriture et d'abri, leur méfiance vis-à-vis de toute autre vie humaine, leurs peurs et leurs chagrins, et en faire un texte aussi beau, c'est du grand art ! J'ai admiré comment des phrases très importantes sont distillées ici et là dans la continuité du texte, obligeant à lire et relire certains paragraphes pour mieux en comprendre toute la portée… D'ailleurs, tout mérite d'être lu et relu.
Le thème se dessine petit à petit, celui de la filiation, de la transmission, on termine le livre la gorge serrée et des images plein la tête qui resteront longtemps…
A lire absolument !

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'ai particulièrement apprécié ce livre. le style de l'auteur est très original. Dans ce monde post-apocalyptique il y a toujours une lueur d'espoir. Même si l'humanité a basculé du mauvais côté, il reste toujours des "gentils". On étouffe, on espère un monde meilleur pour nos deux personnages mais ils sont souvent confrontés au néant. C'est un roman triste et qui donne peu d'espoir à l'humanité qu'elle soit du bon ou du mauvais côté. Ce roman est très bouleversant, on ne le lâche pas facilement, il se lit d'une seule traite. Un vrai coup de coeur
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Incroyable. Si je fais le pitch du livre, c'est incroyablement monotone. Ce livre est totalement hypnotisant. Il ne raconte presque rien mais on y trouve pourtant du suspense. Une attente plutôt, de ce qu'il va se passer et une attente assez oppressante.
On peut résumer ce livre en disant qu'il s'agit de suivre un homme et son fils sur la route. Mais en disant cela, on n'a rien dit du tout pour autant. le récit peut paraître monotone mais il véhicule beaucoup de sentiments et d'émotion au au lieu d'être dites ou racontées sont suggérées ou mises en scène. Terriblement plus efficace. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique, aucune explication du contexte, ce n'est pas le sujet. On apprend la solitude, la peur, les questions sans réponse, l'attachement, la réflexion sur le statut d'humain, sur l'humanité qui devrait habiter tout être humain.
Vous reprendrez bien un peu d'empathie. Un livre à lire, un classique à connaître.

Pour une fois, je me laisserai peut-être tenter par la mise en image de ce livre à l'occasion de sa sortie en bande dessinée.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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La Route est un roman post-apocalyptique publié en 2006 aux États-Unis et en 2008 en France. Il raconte le périple d'un père et de son fils dans un monde dévasté par un cataclysme inconnu, où la plupart des survivants sont devenus des cannibales. le père et le fils n'ont pas de nom, pas de passé, pas de destination précise. Ils avancent sur une route en poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, espérant trouver un refuge au sud, où le climat serait plus clément. Ils doivent affronter le froid, la faim, la peur et la violence, tout en essayant de préserver leur humanité et leur lien.

La Route est un roman sombre, dépouillé et bouleversant. L'auteur ne donne pas d'explication sur les causes du désastre ni sur l'état du monde. Il se concentre sur la relation entre le père et le fils, qui se soutiennent mutuellement dans l'adversité. le père se sacrifie pour protéger son fils, qu'il considère comme le dernier espoir de l'humanité. le fils, quant à lui, fait preuve d'une grande sensibilité et d'une compassion pour les autres êtres vivants. Il interroge son père sur le bien et le mal, sur la foi et l'espoir, sur le sens de leur existence.

Le style de Cormac McCarthy est épuré, presque minimaliste. Il utilise des phrases courtes, sans ponctuation ni majuscule. Il crée une atmosphère oppressante et désolée, où les couleurs sont absentes et où les mots sont rares. Il n'y a pas de dialogue direct, mais des échanges rapportés entre le père et le fils. le roman est ponctué de rêves et de souvenirs du père, qui contrastent avec la réalité cauchemardesque. le roman est également rythmé par les étapes du voyage, marquées par des rencontres dangereuses ou salvatrices.

La Route est un roman qui interroge sur la condition humaine face à l'apocalypse. Il pose des questions existentielles sur la survie, la morale, la foi et l'amour. Il met en scène une relation père-fils émouvante et forte, qui transcende le chaos environnant. Il offre une vision pessimiste mais aussi poétique de l'humanité, qui résiste malgré tout à la barbarie.

La Route est un chef-d'oeuvre de la littérature contemporaine, qui a reçu le prix Pulitzer de la fiction en 2007. Il a été adapté au cinéma en 2009 par John Hillcoat, avec Viggo Mortensen dans le rôle du père.

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Quand ai-je lu "La route"? Je ne me souviens plus précisément. En 2021 je pense...
Et avant j'avais vu le film en 2010 ou 2011, parce que je suis fan de Viggo Mortensen depuis qu'il a incarné Aragorn dans le Seigneur des Anneaux. Bref ...
Je ne savais pas que cette histoire était tirée d'un livre et ce n'est qu'en lisant le bouquin que j'ai fait le lien avec ce film vu dix ans plutôt.
Et ce bouquin (et le film) m'ont marqué comme jamais. C'est terrible, l'après ! Quand il ne se passe rien; quand les jours et les nuits de ce père et l'enfant sont juste remplis de peur, de faim, de soif, de froid... Continuellement être aux aguets, apprendre à se méfier de tout, tout le temps et comprendre que le " ça ira mieux demain" chez Cormack McCarthy n'a plus de sens.
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Il y a des petits feux partout
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