AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 6540 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La terre a sombré dans le chaos. Sur la route, un père et son fils tentent de survivre. Ils poussent un caddie rempli de conserves aux milieu des décombres d'une autre vie, sous un ciel de plomb, sur une terre jonchée de cendres et de cadavres.
Ici, il ne reste rien.
« Du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer. »
Mais il faut continuer. Sans cesse marcher. Et se cacher. Car des groupes d'hommes redevenus des bêtes, qui n'ont plus « le feu », rôdent et n'hésitent pas à tuer pour manger.
Une (sur)vie de désespoir… Et pourtant, au milieu du chaos, ce petit garçon; Dernier rempart contre la barbarie d'un monde plongé dans la noirceur, dernière parcelle d'humanité. Minuscule flamme dans la nuit.

Je crois bien n'avoir jamais rien lu d'aussi effrayant, d'aussi fort et d'aussi beau.
Avec cette plume métaphysique qui caractérise son oeuvre, Cormac McCarthy propose une réflexion sur la condition humaine d'une rare intensité.
A quoi bon continuer à vivre dans ce monde réduit à néant. Sans perspectives ni issues ?
Dans cet univers sans pitié, combien de temps avant que l'instinct de survie ne prenne le dessus sur notre civilité ? Ce retour à la bestialité est-il inéluctable ?
Père et fils se retrouve confronté au pire mais ils avancent. Prient pour les gens qui sont morts. Remercient ceux dont ils mangent les réserves. Respectent les coutumes d'un autre temps.
Les valeurs transmises par le père au petit garçon sont réduites à l'essentiel, à ce qui fait l'essence même de notre humanité.

L'écriture, toujours à la limite du vers poétique, m'a beaucoup remué. Je l'ai ressenti physiquement, tant l'atmosphère contée est étouffante, stressante.
Un livre puissant, bouleversant, qui va me hanter très longtemps je pense.
Commenter  J’apprécie          303
« Quand tu rêveras d'un monde qui n'a jamais existé ou d'un monde qui n'existera jamais et qu'après tu te sentiras heureux, alors c'est que tu auras renoncé. Comprends-tu ? Et tu ne peux pas renoncer. Je ne te le permettrai pas. »

« La route », c'est le destin d'un homme et de son fils qui avancent, seuls, vaille que vaille, au milieu des vestiges désolés d'un monde post-apocalyptique. Quels sont les noms ? Où sont-ils ? Que s'est-il passé ? Quand le cataclysme s'est-il produit ? Nous n'en saurons rien. Mais cela n'a pas d'importance. Tout ce qui importe, c'est leur survie. Et leur but : rejoindre le Sud et la mer. Pourquoi ? Parce qu'ils « portent le feu » tout au fond d'eux et que s'arrêter signifie mourir. Ils connaissent le froid, la faim, croisent de nombreux dangers, tentent de survivre par tous les moyens, connaissent de longs moments de doute, voient plusieurs fois leur fin arriver avant que la chance ne tourne pour un temps. Mais toujours, ils veillent l'un sur l'autre, sans jamais renoncer.

« La route », c'est l'histoire d'amour d'un père pour son fils, un enfant qui n'a jamais connu que le chaos et pour lequel le monde d'avant n'est qu'une histoire de plus que l'homme lui raconte. Quel avenir ont-ils ? Comment continuer à discerner le bien du mal ? J'ai été profondément émue par l'empathie du petit garçon malgré l'adversité, par l'abnégation du père pour son fils. C'est une histoire tragique qui ne pouvait pas avoir une fin heureuse…

« La route », c'est un roman coup de poing, court et intense dont on sort tout retourné.
Commenter  J’apprécie          301

Un père et son fils errent dans un monde totalement dévasté par le feu où tout n'est que cendre et brouillard.
Seuls quelques êtres humains sont restés saufs de cette apocalypse et tentent de survivre.
Ce n'est pas l'esprit de solidarité, mais le chacun pour soi qui règne en maître.

Un père tente de protéger son fils, coûte que coûte.
Chercher de la nourriture quand la nature est totalement morte et n'a pas repris ses droits malgré le temps passé depuis la catastrophe destructrice.
Braver le froid, la neige, la pluie et le vent.
Trouver des vêtements pour se protéger des intempéries.
Se méfier en permanence des survivants dont la majeure partie sont devenus cannibales.
Avancer vers le Sud, pour trouver des températures plus clémentes.
Se diriger en périple vers l'Océan, que son fils n'a jamais vu, et lui promettre d'autres nuances que le noir et le gris.
Des dialogues succincts entre un père et son fils mais percutants et saisissants.
Marcher, marcher, marcher et encore marcher vers l'inconnu.

Le père et son fils y parviendront-ils ?
Que trouveront-ils à leur arrivée ?
La vie vaut-elle le coup d'être vécue dans de telles conditions ?
Les hommes sont-ils tous devenus des monstres et cannibales que l'on doit craindre ?

Un roman haletant et poignant dans une atmosphère de fin du monde superbement décrite.
Commenter  J’apprécie          300
Vous croyez avoir tout lu ? Ce "petit" livre est une expérience. Il vous arrachera les tripes, il vous révoltera, vous aurez peur, il vous fera pleurer. Il y a un avant et un après. Pour tout homme qui connait la paternité, c'est un coup de poing. le pitch est simple : l'humanité n'a plus rien, elle n'est elle-même plus qu'une relique dans un univers de cendre, sans horizon. S'il ne doit rester qu'une chose, ce sera l'amour.
Commenter  J’apprécie          301
Le style de ce roman est particulier et dégage une atmosphère de pesanteur tout du long avec son récit non cadré, pas de chapitres sur ce n'est de simples paragraphes qui s'enchaînent comme les jours qui s'enchaînent dans la vie de ce père et son fils dont on apprend quelques détails passés. Les descriptions des personnages sont quasi inexistantes. On vit l'instant, la peur, la faim, le froid avec eux en traversant ce monde à l'agonie peuplé d'une humanité qui n'en mérite plus le nom.

A la fin de cette histoire, on ne peut refouler les émotions qui surgissent de toute part et sont celles des personnages : tristesse, accablement, doute, peur. Cette fin ouverte sur un avenir incertain laisse un vide que seul savent donner les grands romans de science-fiction. Même si chez McCarthy, on effleure comme un narrateur extérieur les réactions énigmatiques du père, la peur viscérale du fils.
Un grand roman pour les amateurs de post-apocalyptique bien loin de tout le gore à outrance qui est servi actuellement dans ce genre.

Commenter  J’apprécie          290
Ce livre met à nu ce qui reste de l'humain quand l'humanité, à la suite du reste du vivant, est en voie d'extinction. La description hallucinante d'un monde sans couleur, sans chant d'oiseaux, sans bruit autre que celui du vent ou de la pluie, ou de l'eau cendreuse et polluée des rivières empoisonnées. L'homme et son fils sont dans la situation de Robinson et Vendredi. D'Enée et Anchise. D'Isaac et Abraham. L'écriture des échanges verbaux sans tirets ni ponctuation nous fait perdre le fil de la parole et du dialogue. On finit par ne plus savoir dans l'entremêlement des questions et des réponses, qui est le père et qui est le fils, qui transmet les règles fondamentales de l'humanité, et qui les reçoit. Un livre terrifiant, sur nos fins dernières. Un livre qui plonge aux racines de l'humain et de l'inhumain.
Commenter  J’apprécie          290
Tout a été écrit sur La route. Pourquoi rédiger un énième avis sur ce roman apocalyptique ? Pour vous encourager à le lire, si ce n'est pas déjà fait. On aime pour la vie ou on déteste. Je fais partie de la première catégorie.

Dès les premières pages, j'ai été happée. Obsédant, au bord du gouffre, glaçant, crépusculaire, terriblement réaliste. C'est ce qui, justement, fait partie de sa grande force. Arriver à nous persuader que si une telle tragédie nous arrivait, les évènements se dérouleraient de façon identique. Visionnaire? Sombre, oui, et horriblement humaniste.

Et cette question lancinante : quel est le véritable amour ? Celui qui protège pour survivre à tout prix ou celui qui met fin au supplice ? Aucune réponse, ni répit. Une lecture dont on ne sort pas indemne, un auteur au sommet de son art, un incontournable de la littérature.

Un film ? Durant ma lecture, j'ai été souvent intriguée par l'adaptation cinématographique de ce roman. le film existe mais l'adaptation est-elle réaliste ? Sur le fonds, oui sans aucun doute mais la forme ? le style est d'une maîtrise absolue. La forme et le fonds constituent à eux-deux un chef d'oeuvre rare. Les séparer, c'est perdre une dimension spectaculaire.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
Commenter  J’apprécie          290
La route de Cormac McCarthy est un livre bouleversant. Je ne suis d'ailleurs pas étonnée qu'il ait reçu le prix Pulitzer en 2007 et qu'on en a fait un film.
L'apocalypse a eu lieu. le monde est dévasté et couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils. Ils errent sur une route, poussant un caddie rempli de biens nécessaires à leur survie. On ne sait rien d'eux. On ne sait pas non plus ce qui s'est passé… mais ils continuent d'avancer malgré tout. Découvrez dans ce récit post-apocalyptique leur long voyage mouvementé, aventureux. Ce roman vous tiendra en l'haleine jusqu'à la fin tant l'émotion est au rendez-vous.
Commenter  J’apprécie          280
Père et fils partent vers un monde meilleur, tentent de s'échapper de cette cendre, de ce froid, de cette nuit qui a envahi la terre depuis des années. On a l'impression qu'ils souhaitent atteindre la mer.Que s'est-il passé? On ne le saura pas, cataclysme terrestre, explosion de volcan, attaque nucléaire, toutes les suppositions sont permises. Peu importe la cause, seuls les effets comptent.
Dans ce monde inhumain, où plus rien ne pousse, les arbres, l'herbe, le maisons, tout est brûlé, réduit en cendres, seuls tentent de subsister quelques hommes, des gentils comme eux et des hordes de méchants, pillant, volant, cannibales traquant les gentils pour les dépecer et les manger…des méchants qu'ils doivent à tout prix éviter.
Père et fils poussent un caddie qui contient toute leur fortune, quelques couvertures, quelques boites de conserves, un peu d'eau, du pétrole, des bâches plastique…glanées ça et là dans des maisons abandonnées. Ils ont conservé contrairement à beaucoup toute leur humanité, le respect des autres, des biens d'autrui. On ne saura pas ce qu'était leur vie auparavant, comment est décédée la maman, l'âge du petit, à chacun de se créer ses images.
Malgré toutes ces épreuves, ils ont conservé l'espoir, l'espoir, le feu intérieur, cette quête de vie et d'un monde meilleur qui les pousse à avancer, tout en se cachant afin de préserver leur vie….
Je n'en dirai pas plus.
Ce livre couronné par le prix Pulitzer est dépouillé à l'extrême ….phrases courtes, monotones, lancinantes. On ne peut pas décrire avec poésie ce monde fini, dans lequel tout ce qui fait le bonheur, manger à sa faim, boire de l'eau pure devient de plus en plus impossible. Des phrases lancinantes, comme cette faim et cette peur qui les tenaillent.

« On n'est pas des survivants. On est des morts vivants dans un film d'horreur »
Les conversations entre père et fils sont également faites de phrases courtes, un fils d'une maigreur extrême dont on ne connaîtra pas l'âge, un gamin d'une grande maturité et humanité, qui s'interroge sur le bien, le mal…un gamin qui conserve une lumière intérieure, et l'espoir d'une autre vie…et qui parfois est un peu la petite voix qui bouscule et fait avancer le père.
L'auteur s'est défendu d'avoir voulu écrire un roman de science fiction…J'espère seulement que ce n'est pas le roman qui décrit l'avenir de notre terre..En tout cas, c'est un roman qui nous interroge en permanence et ne nous laisse pas tranquille, une fois refermé…Roman écologiste pourquoi pas. Roman en partie philosophique, certainement, le bien, le mal, la foi, le sens de la vie, l'espoir, l'amour des autres, la violence, la vanité de la possession de biens..autant de thèmes évoqués et dérangeants…
Dérangeant…c'est certain
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          280
Dès le début de la route , on a l'impression d'être en terrain connu. Dès la première phrase, on pense à Hemingway, celui du début de "Pour qui sonne le glas", avec un homme couché qui guette des ennemis. Puis avec la lecture du premier dialogue avec ce père et ce fils qui fuient dans un monde hostile, tout se confirme, on est chez Nick Adams dans le Michigan.
Seulement, chez McCarthy, il ne s'agit pas de se construire par rapport au monde sauvage, le monde est devenu sauvage car détruit de fond en comble jusqu'à la végétation, aux bâtisses tordues où tout n'est que grisaille de ruines et de cendres, probablement après une apocalypse nucléaire ou un cataclysme naturel. Que doit faire l'homme sans la nature, en proie aux quelques survivants qui se distinguent entre « les bons types » et « les méchants » (« the bad guys and the good guys ») ? le père et son fils – dont on ne connaîtra jamais le nom ainsi que l'on ne connaitra pas l'endroit exact où ils se trouvent ni pourquoi ils en sont là ou si peu, ce qui rajoute à l'angoisse sourde– vont donc, à cause d'un hiver rigoureux, descendre à pied vers le sud, traînant derrière eux un chariot rempli de l'essentiel, comme des clochards de l'enfer. Car ils traversent l'enfer où l'on rencontre beaucoup de « méchants » qui versent dans le cannibalisme et le meurtre pour leur survie et la route devient vite une allégorie de la vie et de ses embûches. On pourrait penser que l'allégorie est facile si le narrateur ne gardait toute cette froide distance faite de mots d'une grande simplicité, encore une fois il s'agit d'aller à l'essentiel et ne narrer que des faits. Pas d'introspection psychologique mais des dialogues courts, des rêves enfouis, de vagues résurgences du passé … le style est sec, la phrase coupée au cordeau. Mc McCarthy a bien compris la leçon de « Papa » Hemingway : ne garder que la face immergée de l'iceberg.
Ici il ne s'agit plus de construire le monde où tout est à faire comme aux temps préhistoriques mais de survivre sur les ruines de l'ancien où l'homme a déjà vécu longtemps, témoins cet abri antiatomique, ces boîtes de conserve, ce bateau abandonné ou ce pistolet que l'homme tient encore, ces villes détruites, ces maisons pillées. On a l'impression de traverser un tunnel qui n'en finit pas, en caméra subjective, tremblant pour les protagonistes à chaque pas dans la fatigue le noir et le froid. McCarthy a imaginé ce qu'il pourrait sortir d'un monde détruit où les hommes « les bons » doivent garder ce feu intérieur aussi difficile à entretenir que tous les feux de camp confectionnés par ce père aimant. Seule petite critique : je trouve la fin un peu faible après toute cette puissance de feu ! Mais ça n'empêche que cela reste un grand livre que j'ai aimé de bout en bout.
Quant à la lecture elle-même, certains diront qu'ils étaient fascinés au point de ne plus lâcher le livre, je dirai que le fait de le lire par à coups permet des pauses qui me semblent bienvenues dans ce concentré abrupt de tension. Chacun sa façon de voir mais il faut le lire.
Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (14988) Voir plus



Quiz Voir plus

La Route de C.McCarthy (SPOIL)

Comment est le monde dans le roman ?

Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

6 questions
714 lecteurs ont répondu
Thème : La Route de Cormac McCarthyCréer un quiz sur ce livre

{* *}