livre envoûtant du début à la fin. nous suivons le périple d'un père un son fils dans une Amérique post apocalyptique.
le récit est dépourvu d'informations inutiles, est-il vraiment utile de connaître le nom des protagonistes (l'homme et le petit) ? non, et cela n'empêche pas de s'attacher à eux. quelques détails suggère que l'homme est pu être médecin, est alors...?
Est il nécessaire de connaître l'origine du cataclysme qui a transformé un monde de vie en un chaos, ou les personnages fuient des bandes cannibales ? non, c'est arrivé et puis c'est tout.
est il nécessaire d'avoir une trame chapitrée? non car si cela avait été le cas, à chaque chapitre un thème. mais dans ce monde de mort ne compte que l'instant présent qui souvent se répète : chercher à manger, à boire, se cacher, échapper au froid.
est il nécessaire de savoir ce que deviendra l'enfant? on aimerait bien, mais je pense que le plus important reste la note d'espoir. l'espoir qui pousse le père à avancer vers un sud meilleur. de trouver des gens bien.
impossible de ne pas me mettre à la place du père, de regarder ce garçon qui pourrait être le mien, de trembler avec lui dans le froid de la nuit, heureux en découvrant la cache qui leur donnera un sursis. on est pas loin du transfert. ce père a un courage impressionnant, guidé par l'envie que son fils survive a n'importe quel prix.
l'adaptation cinématographique m'avait vraiment ému, comme le livre, c'est plutôt rare qu'une oeuvre est un tel impact sur moi, c'est pourquoi j'ai mis 5 étoiles malgré quelques petits défauts
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Des descriptions à couper le souffle d'un monde qui meurt, théâtre d'une marche sans fin, sans but, sans espoir, d'un père et son fils qui est sa seule raison de poursuivre.
Un roman captivant, aussi beau qu'il est déchirant.
Décidément, McCarthy m'accroche une nouvelle fois, après la chevauchée sauvage sanglante, sans foi ni loi, et pas forcément évidente, de Blood Meridian. Je suis fan de son style sans manières, qui est aussi la raison pour laquelle on peut ne pas aimer ses livres, et je vais poursuivre ma découverte de son oeuvre, impatiente de voir les autres formes qu'elle prend.
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La claque !
Je n'avais aucune idée de ce dans quoi je me lançais, et je n'ai aucune idée de ce que je viens de lire.
Tout ce que je sais, c'est que j'en sors épuisée, vidée. le coeur en miette, le souffle court.
Il y a tant à dire, alors qu'il se passe si peu de chose.
L'apocalypse à eu lieu, un homme et son fils décident d'avancer vers le sud. On ne sait pas ce qu'il s'est passé, les personnages n'ont même pas de prénom. Ils avancent et c'est tout.
Mais c'est tout ce qui est "au second plan" qui est important. La façon dont le livre est écrit, déjà. Des paragraphes et des phrases courtes, peu de ponctuations, qui donnent un rythme haletant à l'histoire.
La relation entre le père est le fils est bouleversante. Ils sont là seule raison pour laquelle l'autre est encore en vie.
La violence de certaines scènes, contrastant avec la douceur d'autres. Une page on parle de cannibalisme, la page d'après c'est un doux souvenir de la femme/mère des deux garçons.
La transformation des Hommes pour leur survit, que sont ils prêts à faire, et ne pas faire. La mort est elle la fin, ou est ce la lutte qui donne le point final à cette histoire ? Quand lâcher prise, et pourquoi ? Qu'est ce qui vaut la peine d'être vécu, pourquoi se battre ?
Ce livre passe dans mon top 10 de mes meilleures lectures !
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Sans nul doute, une expérience de lecture dérangeante mais inoubliable que ce roman américain auréolé de son Pulitzer. Cela faisait un moment que j'y tournais autour et puis, voilà, je suis descendue dans l'arène de ce monde perdu. Plus de repères tangibles : les villes sont en ruines, la nature morte incendiée, les hommes des ombres errantes, fuyantes ou menaçantes. Il n'y a plus de couleurs, englouties sous la cendre, il n'y a plus de pépiements d'oiseaux, morts eux aussi, il n'y a plus de soleil, éteint sous les couches de brouillard. Dans l'univers romanesque, tous les repères sont eux aussi floutés : plus de noms aux personnages, plus de passé, plus d'avenir, le présent tragique s'étire à l'infini émaillé parfois d'un souvenir enchevêtré. Les lieux sont tous différents mais tous identiques, des fantômes de lieux d'autrefois. L'action tourne en rond comme nos personnages, le Père et le Fils poussant le caddie rassemblant leurs dernières possessions. Jetés dans cet univers post apocalyptique, ils tentent de survivre à tout prix.
Parallèlement, jeté dans les méandres de cette écriture dépouillée à l'extrême, le lecteur s'acharne lui aussi à avancer dans un texte haché où descriptions, dialogues, actions s'entremêlent sans indications claires dans un même paragraphe. Tout est suggéré mais jamais réellement dit. On étouffe dans cette atmosphère née du style minimaliste de McCarthy autant que de la construction de son récit. Mais comme le Père refuse de baisser les bras et continue à répandre l'espoir dans l'esprit de son Fils, le lecteur persévère et endure chaque page, chaque passage qui soulève l'estomac, bouleverse aux larmes, perturbe longtemps après avoir refermé le livre.
Le Père s'accroche à cet espoir fou de retrouver un peu d'humanité, un groupe d'hommes et de femmes restés humains, fidèles aux valeurs fondamentales et à la morale qui différencie l'Homme du Monstre. Des hommes et des femmes qui ne s'entre-dévorent pas, qui considéreront l'Enfant comme un bien précieux, symbole d'espoir et non comme un paquet de viande sans âme. Alors, nous aussi, on se surprend à vouloir croire absolument à cette maigre lueur d'espoir infime. Malgré toute l'horreur croisée sur cette route interminable, ces souffrances atroces, ces espoirs fous piétinés, on pousse le caddie avec eux, de toutes nos forces parce que l'on place nous aussi toute notre foi en l'être humain, en ce petit feu qui brûle au fond de nous, petit supplément d'âme, morceau d'éternité, caillou poli qui luit de la force de la générosité et de la puissance de l'amour.
Un livre qui interroge de façon quasi philosophique sur ce qui compose notre Humanité et les liens qui nous rattachent au monde qui nous entoure et aux êtres qui nous sont chers. Pourrait-on appuyer sur la gâchette pour éteindre le feu qui luit au fond des yeux de l'Enfant qui nous regarde ou voudrions-nous aller jusqu'au bout de l'enfer pour conserver l'espoir fou que l'on ressent en admirant son éclat ? A quel moment cesse-t-on d'être humain ? Pourquoi certains luisent de cette lumière invincible qui les pousse sans cesse en avant ? Quel est le secret du courage ? Mille questions existentielles et fondamentales qui résonnent d'une telle force après toutes les tragédies et bouleversements vécus par nos sociétés dites modernes. Un roman qui fait bouger nos fondations et interroge intimement toutes nos valeurs et toutes nos croyances. Un voyage dont on ne se remettra jamais. Une voix de la littérature américaine qui résonnera encore longtemps en moi de son écho grave et profond.
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Ô, le bruit des roues de ce caddie, véhicule ultime de leurs ultimes misérables biens. Ô la présence invisible de la mère que l'on a laissée, condamnée, derrière soi. Ô le poids de ce ciel noir et lourd (Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...) et l'espoir insensé de retrouver le soleil, au sud, au sud, encore plus au sud, plus loin, toujours plus loin. Ô la joie viscérale de trouver une conserve de fruit quand les autres redeviennent anthropophages..La vie chevillée au corps de chaque homme dans l'anéantissement...Demain, peut être, existera encore à travers ce fils, dernier lien avec l'humanité...Une puissance rarement égalée...
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