Dans sa version de la guerre de Troie,
Colleen McCullough nous propose un choix narratif des plus surprenants, son récit est scindé en trente-trois chapitres (plus l'épilogue) qui ont chacun la particularité d'avoir un narrateur différent.
Plutôt original, ce concept narratif permet d'appréhender le fil de l'histoire tout en nous faisant partager à chaque fois, le point de vue et les introspections d'un héros différent confronté aux événements auquel il participe ou assiste.
C'est ainsi que tour à tour tous les événements clefs de l'Iliade d'
Homère ainsi que les faits antérieurs, nous sont relatés jusqu'à un dénouement qui survole le destin des quelques héros rescapés de ces dix années de guerre.
Le hic, c'est qu'au final l'auteur accouche d'une oeuvre sans âmes, sans véritable liant, sans souffle épique et encore moins d'intensité émotionnelle.
Tout cela ressemble plus à une mauvaise pièce de théâtre où l'on peine à retrouver les qualités d'écriture de la romancière du cycle "Masters of Rome".
Dans
le cheval de Troie,
Colleen McCullough ne prend aucun risque, elle se contente de suivre le chemin tracé par d'autres auteurs qui ont exploité avant elle le filon (qui a dit
Margaret George !) et nous ressert une énième relecture du sujet bien terne et très ennuyeuse.
Visiblement, ce qui l'intéressait surtout dans ce roman, c'était plutôt de redéfinir (ou détruire!) notre perceptions des figures emblématiques du mythe.
Si certains personnages comme Agamemnon ou Achille nous apparaissent pour le coup plus sympathique et plus humain, elle prend plaisir à caricaturer les autres à un point excessif (Ulysse, Hélène, Paris et tous les troyens), et ce à la limite de l'insupportable.
À défaut d'avoir eu des idées, à défaut d'avoir réussit à égaler le roman de
Marion Zimmer Bradley "La Trahison des Dieux", "
Le cheval de Troie" aura au moins le mérite de vous donner envie de (re)découvrir L'Iliade d'
Homère et surtout la plus belle et courageuse revisite du sujet par notre maître à tous,
David Gemmell.
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