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André Dommergues (Traducteur)
EAN : 9782841871988
388 pages
L'Archipel (06/10/1999)
3.79/5   38 notes
Résumé :
Le pére de Priam, roi de Troie, refusant de donner à Hercule la récompense promise pour avoir tué le lion qui dévorait ses chevaux...

Pâris, son petit fils, enlevant Hélène, épouse du roi Ménélas...

Deux affronts que seul le sang peut laver.

C'est le début d'une guerre qui, dix ans durant, décimera Grecs et Troyens - jusqu'à ce qu'Ulysse aux Mille Ruses imagine le stratagème du cheval de bois pour s'introduire dans la Cit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Près de trois millénaires après Homère, de nombreux auteurs de fiction continuent d'écrire sur ce sujet inépuisable qu'est la Guerre de Troie. Ils peuvent s'intéresser plus particulièrement à un personnage secondaire (Cassandre dans "La trahison des dieux", Patrocle dans "Le chant d'Achille"), replacer les événements dans un contexte historique crédible (la trilogie "Troie" de Gemmell, "L'âge de bronze") ou les transposer dans un cadre de science-fiction ("Illium", "Le dernier Troyen")...

Colleen McCullough, qui n'a pas seulement écrit "Les oiseaux se cachent pour mourir" mais également la saga historique "Les maîtres de Rome", a pour sa part décidé de donner la parole successivement à plusieurs acteurs de la Guerre de Troie. Ce sont ainsi pas moins de seize personnages qui vont s'exprimer dans "Le Cheval de Troie" : des héros les plus célèbres (Achille, Ulysse, Hector...) aux habituels seconds couteaux (Diomède, Briséis, Automédon...) À première vue, cette bascule incessante dans la narration paraît judicieuse, car le changement de focalisation apporte un certain dynamisme au récit. Malheureusement, on ne tarde pas à se rendre compte que l'idée est assez mal exploitée, "Le Cheval de Troie" tombant dans le piège que devrait tâcher d'éviter tout roman choral : dans l'écriture, rien ne permet d'identifier les différents narrateurs ; le style, le vocabulaire employé, la tonalité ne varient pas en fonction des uns et des autres. Cette alternance des points de vue en reste donc à un niveau de gadget, qui n'a pas d'influence significative sur l'expérience de lecture. Dommage.

La quatrième de couverture, comme souvent, n'est pas avare de superlatifs et, comme souvent, on fait bien de s'en méfier. "Passion", "verve" : voilà précisément ce qui manque à l'écriture de Colleen McCullough. Le style est utilitaire, sans relief, dépourvu de la poésie et du souffle épique que l'on serait en droit d'attendre. Je ne sais pas si c'est par facilité, par manque d'ambition ou à cause d'un trop grand respect pour le matériau d'origine, mais le fait est que le roman se contente de rester bien sagement dans un chemin balisé. Le lecteur connaissant un minimum le mythe ne trouvera que peu de surprises dans ces pages. Parmi les rares audaces que se permet l'auteur, on notera une réinterprétation plus terre-à-terre du fameux épisode du talon d'Achille, ainsi qu'une astucieuse relecture de l'épisode sur lequel s'ouvre l'Iliade : la dispute lourde de conséquences entre Agamemnon et Achille. Pour le reste, la narration emprunte tous les passages obligés, généralement sans prendre le temps de se poser, comme lors d'une visite guidée menée au pas de charge. Si l'on peut raconter beaucoup de choses en 500 pages, ce n'est clairement pas assez quand il s'agit de raconter la Guerre de Troie, de ses origines à sa conclusion, en prenant soin de ne sacrifier aucun épisode connu.

Cependant, malgré les manques et les défauts de ce roman, j'ai de nouveau pris plaisir à parcourir la plaine de Troie en compagnie de héros de légende qui, tous, comptent parmi mes personnages littéraires favoris. Je crois que je pourrais lire cent versions du mythe troyen, plus ou moins réussies, plus ou moins fidèles à Homère, sans jamais ressentir de lassitude. À mon sens, "Le Cheval de Troie" est loin d'être la plus intéressante de ces réinterprétations modernes. Cependant, le choix d'une réécriture très traditionnelle, sans prise de risque de la part de son auteur, en fait peut-être celle que je recommanderais le plus volontiers aux lecteurs n'ayant pas osé s'attaquer à l'Iliade ou aux autres récits antiques mais qui voudraient se familiariser avec l'histoire de la Guerre de Troie.
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Je tombe une nouvelle fois sur la célébrissime guerre de Troie entre nos chers Achéens et leurs supers copains, les Troyens! Que dire de toute cette kyrielle de points de vue?? Eh bien c'est relativement intéressant même si l'on ne présente plus certains personnages..
Cette fois-ci, plusieurs histoires antérieures à la Guerre de Troie sont évoquées, comme l'enlèvement d'Hésione, soeur de Priam, par Télamon avec l'aide d'Héraclès et le refus du roi Priam d'accorder à ce dernier une très belle récompense.. L'histoire de Pélée et Thétis est également citée et la suite tout le monde la connaît... sans compter Thésée qui enlève Hélène alors qu'elle n'a qu'une douzaine d'année. Celle-ci brille par une certaine présence mais son mépris pour les autres, son narcissisme et son ambiguité semblent être ses armes principales. Tous ces éléménts liés aboutiront au déclenchement de la guerre de Troie, même si Pâris le bellâtre a contribué à inonder le verre, déjà bien rempli...
Les autres personnages comme Ulysse l'ingénieux (on pourrait même dire que c'est lui qui fait presque tout le boulot dans l'histoire), Patrocle l'amoureux transi d'Achille et frustré, Enée le nombriliste, Hector (l'un des rares personnages un brin raisonnables avec Ulysse), Briséis la captive, Diomède (qui est placé cette fois parmi les personnages principaux et qui sert à quelque chose) et tout le cortège d'Agamemnon l'insatiable, Ménélas le grincheux etc... décrivent leurs ressentis, leurs actions et leurs interactions avec les autres.
Bien que la Guerre de Troie, initialement contée par Homère, puisse servir de base à l'épopée, le registre épique s'efface au profit des pensées et des parcours des personnages, à l'image de plusieurs journaux intimes regroupés. Et où sont les dieux? A part la mère d'Achille qui apparaît plusieurs fois, nos amies les divinités sont seulement mentionnées, ce qui est, pour moi, un léger point faible à l'intrigue.
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(Re)découvrir les différents mythes grecs entourant la fameuse guerre de Troie est toujours plaisant, et l'auteure a su y faire dans cet ouvrage ! Son choix d'accorder un point de vue aux plus grandes figures troyennes et grecques (Ulysse, Chiron, Hélène, Pâris, etc) nous permet de nous approcher de leurs états d'âme et peut-être compatir. D'ailleurs, l'on peut prendre l'ouvrage comme un recueil de nouvelles, puisque chaque point de vue correspond à 1 chapitre ! En tout cas, malgré leur splendeur, McCullough nous montre des facettes plus humaines de ces grands personnages : Ulysse et Agamemnon en bons vivants, blagueurs et buveurs (qui me font penser respectivement à Eddard Stark et Robert Baratheon de Game of Thrones), Pâris insouciant, plus attiré par la nature et les femmes que par la politique et les responsabilités, Hélène en lolita aguicheuse "délaissée" par son premier amour...

Dans la même veine, je comprends mieux grâce à cet ouvrage la psychologie des différents héros, moins explicitée dans tout ce que j'avais pu lire ou voir jusqu'à présent.  La voix dédaigneuse d'Agamemnon dans le jeu Age of Mythology par exemple, m'est expliquée ici : en tant que grand roi de Mycènes, il pense que tout lui appartient et lui est dû). Loin de la parodie, l'auteure nous rapproche de ces géants légendaires, parfois au travers de blagues : "Ulysse était l'homme le plus dangereux qui fût. A la fois roux et gaucher, ce qui ne présageait rien de bon."

J'ai également appris plusieurs anecdotes de toutes sortes. Plus ou moins importantes, drôles ou sérieuses, elles m'ont toutes enchantées. le fait que les souverains grecs ne sont pas choisit en fonction de leur lignage, qu'ils sont plus intelligents que les troyens, qu'Achille aurait été cadet de 7 frères et soeurs s'ils n'étaient pas mort-nés et que c'était sa propre mère qui l'avait maudit du talon... Je vous laisse découvrir par vous-mêmes tous les autres secrets et particularités propres à chaque héros !

Les ruses m'ont aussi énormément fascinées. Je connaissais déjà celles d'Ulysse (qui se fait passer pour fou pour ne pas se rendre à la guerre, qui use de la parole et de la rhétorique comme d'une arme...), mais j'ai découvert celle d'Héraclès (qui a pu tuer le lion sacrificateur, puisque comme il l'a si bien souligné, d'après la prophétie seuls les troyens ne pouvaient le faire)

Finalement, nous retrouvons la même "morale" que dans les textes homériques : au-delà des jeux et querelles des dieux, les hommes sont extrêmement orgueilleux et c'est ce qui les conduit le plus souvent à leur perte.

Cet ouvrage est donc parfait si, comme moi, vous ne connaissez la plupart des textes homériques et les différents mythes qu'en surface et/ou de manière floue. La plume de l'auteure est fluide et nous transporte à travers les pensées des figures mythiques les plus illustres, je recommande !
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Lorsque j'étais plus jeune, j'adorais les cours de latin pour la partie mythologique (moins pour le reste). J'ai eu la chance de faire un voyage scolaire en Grèce et je garde, aujourd'hui encore, un vrai plaisir pour les histoires liées à la mythologie. Alors lire en détail ce roman qui dévoile toute l'histoire de cette longue guerre m'attirait beaucoup. Et c'est un vrai pavé de 500 pages donc autant dire qu'aucun des détails de l'histoire ne manque.

Colleen McCullough a un vrai talent de conteuse pour nous embarquer avec elle dans cette histoire aux très nombreux personnages. Il faut que chacun soit bien raconté tour à tour sinon on s'y perdrait totalement. Elle utilise pour cela une méthode simple et bien sympathique, à chaque nouveau chapitre un autre personnage raconte.

Le roman commence bien avant la guerre de Troie, en Grèce principalement, on va visiter tour à tour les nombreux rois de la région et vont se dessiner les liens entre les uns et les autres. Dans la mythologie grecque, les dieux sont très présents et actifs dans la vie des humains, ils prennent bien souvent part aux événements qui leur arrivent. Autre point important dans la vie des hommes de l'époque, les histoires d'amour, de conquêtes féminines ont une grand place également dans leurs vies et vont les mener à bien des conflits.

Ici on va retrouver tout ça lorsqu'Agamemnon prendra le prétexte de l'enlèvement d'Hélène la femme de son frère Ménélas comme prétexte à une importante guerre contre la citadelle de Troie. Au delà d'Hélène, les grecs ont bien des raisons de vouloir la perte de Troie évidemment mais le prétexte est tout trouvé.

J'ai craint à un moment donné que la lecture ne devienne difficile, qu'on s'enlise dans les pages du roman comme les grecs se sont enlisés dans cette guerre qui a duré dix ans alors qu'ils n'étaient partis que pour quelques jours…. Effectivement, les récits des combats à proprement parler ne sont pas ce qui me passionne le plus. Les combats et stratégies de guerre sont bien présents dans l'histoire et peuvent paraître longs mais le récit reste agréablement dosé entre les histoires des uns et des autres, leur vie personnelle, leurs affinités. Un personnage notamment est très important dans l'histoire c'est Ulysse qui est LE cerveau de cette guerre et c'est vraiment intéressant de lire toutes les ruses qu'il a déployé pour enfin gagner la guerre contre Troie. Et puis il y a aussi toute une partie mythes qui reste présente à travers les oracles qui venaient rapporter les paroles des dieux et les humains qui se mettaient alors en 4 pour réaliser tout ce qui leur était demandé.

A travers ce roman, il y a une part de connaissance qui est passionnante à acquérir quand on s'intéresse au sujet. L'auteure du roman a du faire un travail de recherche colossal et signe une oeuvre vraiment réussie.
Lien : https://liseusehyperfertile...
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J'ai beaucoup apprécié ce roman (contrairement au romantisme exorbitant des Oiseaux...), c'est écrit d'une façon intéressante, et si on n'a pas vraiment envie de se plonger dans les écrits du grand Homère, c'est la guerre de Troie comme si on y était.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je devais accomplir de hauts faits, sinon ma renommée périrait avec moi. Quel exploit eut été plus admirable que la conquête de Troie ? Grâce au serment de l'étalon, j'étais en mesure de lever une armée de cent mille hommes. Une dizaine de jours suffiraient à ma gloire. Une fois Troie en ruines, qui oserait m'empêcher d'attaquer les États côtiers d'Asie Mineure pour en faire les satellites d'un Empire grec ? Bronze, or, argent, électrum, joyaux, terres, tout serait à moi. Il me suffisait d'avoir recours au serment de l'étalon. Oui, j'avais le pouvoir d'édifier un empire pour mon peuple.
Clytemnestre et Ménélas m'observaient.
— Hélène a été enlevée, finis-je par annoncer sobrement.
Mon frère secoua tristement la tête.
— Si seulement c'était vrai, Agamemnon, mais il n'a pas été besoin de la contraindre.
— Ce qui s'est réellement passé ne m'intéresse pas, répliquai-je. Tu diras que c'est un rapt, Ménélas. Si tu laissais entendre qu'elle est partie de son plein gré, notre plan s'effondrerait, comprends-le. Obéis sans discuter et je lèverai une armée.
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— Ainsi jusqu'à la mort et même par-delà, dis-je en fermant les yeux, Achille fera figure de beau parleur égoïste, si imbu de lui-même qu'il a laissé mourir des milliers d'hommes pour satisfaire son orgueil blessé.
— Oui.
— Je devrais te trancher la gorge, toi qui as inventé cette ruse, qui as jeté sur moi l'opprobre et le déshonneur qui entacheront éternellement mon nom. J'espère que tu iras dans le Tartare !
— C'est plus que certain, remarqua Ulysse d'un ton indifférent. Tu n'es pas le premier à me maudire et tu ne seras pas le dernier.
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"De part et d'autre, les chefs partirent en char pour aller parlementer. Je m'en fus avec Ajax, Ulysse, Diomède, Ménélas, Idoménée et Agamemnon. Nous assistâmes à cette première rencontre entre le grand roi et l'héritier de Troie avec curiosité. Hector avait certes l'étoffe d'un futur roi.
Il nous présenta ses compagnons d'armes, Enée de Dardanie, Sarpédon de Lycie, Acamas, le fils d'Anténor, Polydamas, le fils d'Agénor, Pandaros, le capitaine de la garde royale et enfin ses frères, Pâris et Déiphobos.
Ménélas grommela et lança des regards mauvais à Pâris, mais l'un et l'autre craignaient trop leur frère respectif pour se chercher querelle. Les Troyens me donnèrent l'impression d'être des hommes de valeur, des guerriers, à l'exception de Pâris qui, avec ses airs affectés, n'était de toute évidence pas à sa place. Tandis qu'Agamemnon faisait les présentations, j'observai attentivement Hector pour voir sa réaction lorsqu'il mettait un nom sur un visage..."

Extrait du récit du vieux Nestor, roi de Pylos.
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La créature brune et démesurée se dressait très haut au-dessus de nos têtes. Ceux qui l'avaient fabriquée, que ce fussent des dieux ou des hommes, l'avaient façonnée de façon à ce qu'on ne la prît point pour une mule ou un âne. De par le gigantisme de ses proportions, elle était montée sur d'énormes pattes aux sabots monstrueux, fixés par des boulons à une plate-forme de rondins. Celle-ci était surélevée grâce à de petites roues pleines, douze à l'avant et autant à l'arrière. Mon char étant dans l'ombre portée de la tête, je dus tendre le cou pour voir le dessous de ses mâchoires. L'animal en bois ciré était à la fois corpulent et robuste et les interstices entre les planches étaient colmatés avec de la poix, comme pour la coque d'un navire. Sur les joints on avait peint de jolis motifs ocre. La queue et la crinière étaient sculptées. Je reculais pour mieux voir la tête : les yeux étaient incrustés d'ambre et de jais, l'intérieur des narines était peint en rouge et les dents, qui apparaissaient comme s'il hennissait, étaient d'ivoire. Un magnifique animal !
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- On invoque la chance bien trop souvent, seigneur. Ce n'est pas elle qui mène au succès, c'est le labeur acharné. La chance, c'est ce qui se produit au moment où l'on jette les dés. Quand une prise tombe entre les mains d'un homme qui a travaillé dur pour l'obtenir, c'est uniquement le résultat de ses efforts.
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