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sur 266 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est l'histoire individuelle d'une vie contemporaine, celle de Roland Baines —sans aucun doute un double de McEwan — et comment elle s'insère dans la grande Histoire: du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale à celui de la Covid, en passant par la crise du canal de Suez, la crise des missiles de Cuba, la catastrophe de Tchernobyl et l'espoir qu'a engendré la chute du mur de Berlin. J'oublie le Brexit et sans doute d'autres événements plus ou moins majeurs qui sous-tendent le récit qui nous mène de l'enfance de Baines à sa vieillesse qu'on ressent comme un naufrage inévitable.

McEwan connaît bien son sujet. Tous l'ont remarqué, il a inclus une dimension autobiographique à son héros. Il sait clairement de quoi il parle et on sent son plaisir à mélanger réel et fiction (un peu à la manière de Delphine de Vigan), réflexions personnelles et comportements sociaux dans l'air du temps. J'ai trouvé particulièrement intéressantes les inversions en face desquelles il nous place. Ce n'est en effet pas courant qu'une mère quitte mari et enfant pour aller poursuivre sa carrière; rare aussi qu'un garçon de 14 ans soit abusé par une femme de 10 ans son aînée. Ces deux expériences plutôt traumatisantes que vivent plus souvent les femmes que les hommes, McEwan les banalise ainsi un peu. Baines assume très bien de son expérience monoparentale et, même si elle restreint momentanément ses libertés, il ne sombre jamais dans les affres de la dépression. Et bien qu'on le sente mené par les événements plus qu'en contrôle de son destin, il finit par « refaire sa vie » plutôt harmonieusement . Quant à l'abus sexuel, il n'y voit qu'une expérience, une précoce histoire d'amour certes déterminante mais qui ne mérite pas d'être dénoncé comme tel. Cet épisode m'a évoqué le roman La seule histoire de Julian Barnes, un compatriote de McEwan que j'apprécie aussi beaucoup.
Beaucoup ont vu dans ce roman, une histoire de destin auquel il nous est difficile d'échapper. Certes, les traumatismes de l'enfance de Roland lui sont imposés, mais n'est-ce pas le cas de tout un chacun? Et à la fin de sa vie, le jugeant incapable de prendre les décisions qui s'imposent pour lui-même, ce sont ses propres enfants qui l'envoient quasiment de force chez un cardiologue. La carrière de romancière d'Alissa, la première épouse de Baines, en est un autre exemple: ne cherche-t-elle pas, inconsciemment, à réparer l'injustice qu'a subi sa mère qui, malgré le talent, n'a pas publié. Je pense aussi que c'est pour cette raison que McEwan a inclus un épisode de sa propre histoire: celle de son frère biologique, abandonné en bas-âge et adopté, ayant eu un destin complètement différent du sien. Nos parents, l'école, l'éducation, l'environnement d'une façon générale, nous déterminent dans une vaste mesure. Mais j'ai trouvé dans le roman beaucoup plus qu'une idée: entre autres, une finesse d'écriture pour brosser les caractères et les situations. J'ai particulièrement apprécié la conversation finale entre Baines et Miss Cornell; celle aussi avec Alissa et la dispute avec Peter Mount. J'y vois trois moments d'anthologie qui ont ponctué la vie de Baines en lui permettant de clore certains épisodes douloureux de sa vie… Bref c'est un roman très riche dont je ne peux que recommander la lecture.
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Un épisode est fondateur dans l'enfance de Roland Baines, dans les années 50 en Libye, là où son père était en garnison, et lui donne un avant-goût de liberté, une sensation qui ne le quittera jamais, lui donnera toujours l'impression qu'une plus grande liberté l'attend quelque part...
Mais le roman commence lorsque Roland est le jeune père d'un petit garçon de quelques mois, quitté brusquement par sa femme, il revient sur de nombreux faits marquants de son enfance et de sa jeunesse. Sa vie de presque enfant unique en Libye, puis l'internat en Angleterre, où il prendra à la demande de son père des leçons de piano. C'est une jeune professeur, à la fois autoritaire et perverse, qui le fait répéter, et qui va l'éveiller à la sexualité un peu plus tard, mais alors, il est encore trop jeune, toutefois.
Parvenu à la maturité, Roland se demande souvent quelle a été l'influence de ces leçons sur le cours de sa vie. Il s'interroge aussi sur ce qui se serait passé si tel ou tel événement n'avait pas eu lieu. Il a l'impression de passer un peu à côté de sa vie, ayant du mal à s'engager dans une relation comme à trouver autre chose que des petits boulots alimentaires.

Je ne peux pas finir l'année sans vous parler de cette lecture qui a répondu à toutes mes attentes. J'aime beaucoup les écrits de Ian McEwan, mais n'avait jamais été autant éblouie que par Expiation, mais cette fois, je ne peux que placer les deux romans sur un pied d'égalité. J'ai adoré l'ampleur du texte, couvrant plusieurs décennies des années cinquante à 2021, passant de l'Angleterre à l'Allemagne, pays d'origine d'Alissa, l'épouse de Roland. J'ai admiré la virtuosité de Ian McEwan à traiter de tous les sujets : l'adolescence, les rapports parents-enfants, la vie de couple, le travail d'écriture, autant que de la situation politique ou sociale, de passer de l'introspection à un débat de politique internationale… le tout avec une chronologie qui, sans être bouleversée, n'est ni linéaire, ni sagement alternée. Pas une fois au long des 650 pages, je ne me suis sentie égarée. Ni n'ai ressenti de longueurs. J'ai aimé aussi la façon dont il décrit avec bienveillance ses personnages, fussent-ils peu pourvus de qualités, pourtant.
C'est vraiment une réussite, un roman bien dans son époque, qui ne cultive pas une nostalgie stérile, ni ne se voile la face sur les défis qui attendent l'humanité dans l'avenir.
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Quelles leçons retiendra-t-on de ce roman magistral?

Paradoxalement, aucune. Parce que dans les façons d'Ian McEwan, dans la construction parfaitement maitrisée de son intrigue, dans ses personnages infiniment humains, ou la grande délicatesse avec laquelle il observe chacun des frémissements de l'histoire contemporaine, il n'y a pas une once de moralisme, de réponse toute faite ou de jugement.

Avec lui, on regarde son personnage Roland Baines, boomer désabusé et passif,se débattre avec les forces contraires qui agitent son existence, du Liban de son enfance à sa vieillesse londonnienne. Et puis on s'interroge, beaucoup, sur les choix que l'on fait, les rencontres qui nous transforment, les amours déçues. Ce qui nous construit, et ce que l'on laissera après nous.

Le roman de McEwan est une oeuvre dense et souvent drôle, sinueuse et pourtant limpide, construite autour d'un personnage terriblement attachant, Roland Baines, et les chemins qu'il n'a jamais empruntés.

Non je ne retiendrai pas de leçons de ce roman brillant, mais des personnages féminins tellement forts et entiers, l'engagement de Jane, Alissa et ses choix radicaux, la grande sagesse de Daphné devant la maladie, et l'emprise de Miriam, l'impact de cette première leçon de piano sur l'existence de Roland.

Pas de leçons non, mais une admiration sans borne pour le talent de McEwan, pour son intelligence littéraire qui déploie l'histoire individuelle de son personnage pour saisir une époque, une génération, et ce que la vie nous fait. Pour son écriture qui sait saisir avec délicatesse, nostalgie et humour la succession des instants qui construisent une existence. McEwan émeut quand il raconte la vieillesse de son personnage, les moments précieux en compagnie de ses petits-enfants, les retrouvailles avec des amis qu'on croyait perdus, et la certitude d'avoir été aimé malgré tout.

2024 commence en beauté avec cette merveilleuse lecture!

Après "Expiation" que j'avais adoré, je suis prête à tout lire de McEwan.
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Une vie. En un peu moins de 700 pages, Ian McEwan résume la vie de Robert Baines, anglais à la fois fictif et tellement banal ! ce qui est à mon humble avis le signe le plus évident d'un livre réussi.
A mon humble avis également, M. McEwan aurait pu faire l'effort de condenser sa prose, une centaine de pages en moins aurait rendu le tout plus digeste.
Ce (petit) inconvénient mis à part, il reste un livre magnifique qui mêle la Grande et la Petite Histoire avec brio. Pas de héros ici, juste un homme qui tente de suivre le cours de sa vie en évitant les embuches que l'existence met en travers de son chemin. La stratégie de vie « attentiste » De Robert y est décrite dans les grandes largeurs et vient en opposition à celle de son ex-femme qui a choisi de tout plaquer (incluant son enfant) pour justement pouvoir « vivre » sa vie.
Pendant ce temps Robert gâche la sienne à cause d'un traumatisme d'enfance qui le poursuit. Pendant des dizaines d'années, il va mettre un petit mouchoir dessus et tenter de se convaincre qu'il n'a pas été manipulé. La façon dont Ian McEwan s'empare d'un sujet d'actualité et montre les mécanismes qui peuvent se mettre en place dans la tête des victimes pour se protéger est extrêmement intéressante. le personnage sait, tout au fond de lui, qu'il a été abusé mais il ne lui faudra pas moins que toute la durée de sa vie pour se défaire de ce poids. L'auteur joue avec les frontières du consentement, ce mot si présent aujourd'hui, en montrant les implications cachées qu'une « relation apparemment consentie » peut avoir sur un enfant et sur l'adulte qu'il deviendra.
Que serait devenu Robert Baines s'il n'avait pas pris de leçons de piano ? Sûrement quelqu'un d'autre.
Tout le livre transpire d'intelligence (même les pages en trop, c'est dire !), il est rempli de fines réflexions sur le caractère des personnages, leur façon de penser et de voir les choses mais plus que tout, il est matière à réflexion : sur le consentement, le mensonge, les choses importantes et la fragilité de la vie, la pertinence de certains choix, l'opportunisme et ses travers…
Un livre tellement riche qu'il faudrait le lire plusieurs fois ! Il n'est d'ailleurs pas exclu que je m'y attèle…
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Un fameux bouquin que ce Leçons de Ian Mc Ewan. Probablement le roman le plus fort depuis Apeirogon de Colum McCann. Et comme la littérature britannique sait être passionnante. Un homme, Roland Baines, pianiste, tennisman, poète, voit sa vie se fissurer lorsque son épouse le quitte, lui laissant un enfant de quelques mois. Leçons me paraît un très bon titre dans tous les sens du terme. L'enfance difficile, père militaire autoritaire, le pensionnat très jeune, et une professeure de piano qui l'initiera à des préludes et des nocturnes pas tous musicaux. A quatorze ans ça peut laisser des traces. Mais Roland apprendra de la vie, et toute une vie. C'est ça la vie.

Soixante-dix années qui nous conduisent d'Angleterre en Lybie, de Paris à Berlin, au long des aléas et des bouleversements sociaux et politiques. Si, Baby Boomer, Roland a même fait partie d 'un groupe rock, élément si important pour moi, Dylan le Velvet, Led Zep sont là, il a aussi donné quelques concerts classiques et régulièrement joué du piano-bar pour de riches voyageurs dans les hôtels adéquats. Alcool, quelques pilules, Roland a pu être conformisme en diable. Et la rencontre avec Alissa, qui le quittera sans états d'âme mais lui laissera Lawrence, six mois.

Des essais de poésie et de littérature, infructueux. Des engagements politiques, Thatcher, le Brexit. Des rencontres amoureuses, pas forcément sans lendemain, l'amitié qui persiste peut-être. Alissa loin là-bas du côté de l'ex-mur. Alissa et ses romans. Alissa prix Nobel. Mais Alissa qui jadis laissa son fils. Roland traverse le temps. Père parfois démuni, sympathisant des causes dites bonnes, vieillissant, une dernière compagne. La maladie. La vie.

Ce que j'écris là n'est guère convaincant. Mais Ian McEwan, comme Julian Barnes ou Jonathan Coe dans des registres un peu différents, est un grand du Royaume Uni. J'ai lu Amsterdam il y a très longtemps et je ne m'en souviens plus. Aimé Les chiens noirs, lu plus récemment bien que plus ancien. Jetez-vous sur Leçons. C'est un voyage au coeur de l'Angleterre, en Europe, mais plus encore au fond de l'âme et de l'esprit d'un type rudement intéressant, nimbé de failles, de petites grandeurs et de grandes faiblesses. Un homme. Il faut je crois, un peu de jours ou de nuits. J'ai vécu deux semaines avec mon ami Roland Baines. Riches, très riches.

Il se leva et se mit à faire les cent pas autour de la table.Bientôt, il appellerait Lawrence. Il irait le chercher à pied...Il s'arrêta près du piano. Sur le côté, à même le sol, quatre piles de partitions, surtout des arrangements d'anciens titres à succès, de classiques qui lui servaient pour son travail à l'hôtel. Au sommet d'une pile, quelques-uns avaient été regroupés voilà longtemps lors d'un accès de zèle organisationnel, autour du tème "Moon", la lune: "Fly me to the Moon","Moon River","Moondance"...Une minute plus tard, accélérant ses recherches, il vit passer "What a wonderful world","Yesterday","Autumn leaves", et fit s'écrouler une pile. Ensuite, ses vieux livres de jazz. Jelly Roll Morton, Erroll Garner, Monk, Jarrett. Il continua. Un voeu pieux était devenu un besoin. Il en était aux trois quarts de la troisième pile quand il tomba sur une série de partitions de Schumann. La chance à l'état pur. Schubert, Brahms, n'importe qui ferait l'affaire. Il s'assit et ouvrit le recueil écorné des morceaux pour l'examen du grade 8. La page était couverte de doigtés notés au crayon par un adolescentde quinze ans.

Miriam Cornell était sa professeure de piano. Roland n'avait pas quinze ans...Leçons.
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Attention, foncez, lisez, ne manquez pas Lessons: chef d'oeuvre en vue. En surface, c'est un formidable roman, la vie d'un homme qui traverse son temps, de l'enfance à la vieillesse, ses parents et son fils, ses blessures, ses joies, ses jalousies: McEwan n'a pas son pareil pour décrypter les micro fissures, les mots un rien de travers, les subtiles rancunes et les invisibles hésitations. Cet homme traverse son temps: et voici le dessous du livre, la subtilité ("ce qui est sous la toile"): sans la moindre ostentation, sans justement faire la leçon, la question se pose, les événements du monde transforment-ils l'intimité de l'homme? Et si... si la crise de Cuba s'était finie autrement, si le Mur n'était pas tombé, si le Brexit n'avait pas eu lieu, si la bombe n'avait pas explosé, si...
Un bouquin enthousiasmant, fascinant , formidable. Ian McEwan, explorateur délicat et profond de l'âme humaine, un écrivain magnifique.
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Ce livre est vraiment sublime. Pour être tout à fait sincère, j'ai mis une petite centaine de page avant de rentrer complètement dans l'histoire mais ensuite… quelle merveilleuse lecture! L'auteur réussit à nous embarquer à la fois dans la vie de Roland, anti heros ordinaire, et dans les grands moments de l'Histoire contemporaine.
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📚 Leçons. Leçons de piano. Leçons de toute une vie. La vie de Roland Baines sur plusieurs décennies.

🖊️ Premier intérêt de ce livre : Roland Baines est un formidable personnage de roman. Les moments importants de sa vie, tels les morceaux d'un puzzle, s'imbriquent : un père rigide, un pensionnat anglais, sa femme qui abandonne le domicile, le laissant avec un fils à élever... Ses interrogations, ses doutes, sont fort bien retranscrits. On fera ainsi la connaissance de sa famille, parents, beaux-parents, de son fils, de ses amis, amies... sur fond d'Histoire internationale.

🖊️ Deuxième intérêt : une très belle écriture, et un texte, dense.

🌟 Mon avis ? Un roman cohérent, bien construit, intéressant, intelligent. J'ai vraiment adoré lire les deux-cents dernières pages, brillantes et émouvantes.

🖊️ Pour être honnête, je ne vais pas cacher la présence de certaines digressions, dans la première moitié du livre, qui m'ont un peu moins intéressé. Mais ce serait vraiment dommage de ne pas persister et de ne pas aller jusqu'au terme de ce beau voyage.

🌟 Mon premier Ian McEwan. Pas le dernier, je le sais.
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Le nouveau roman d'Ian McEwan signe le retour au réalisme de l'auteur après ses précédentes productions qui s'en étaient quelque peu éloignées.
Le romancier y capture l'existence entière d'un homme au cours de huit décennies.
« Leçons » nous raconte en effet pas moins de 80 années de la vie de Roland Baines, baby-boomer anglais de la classe moyenne né en 1948, de son enfance militaire en Lybie à 2021 et la crise du Covid.
Les deux expériences qui ont marqué un tournant dans sa vie nous sont présentées dès le début du roman: la prédation sexuelle dont il a été victime adolescent et l'abandon par sa femme Alissa.
Alissa disparaît soudainement alors qu'il a 36 ans et leur fils Lawrence, 7 mois. Elle abandonne le foyer conjugal sans crier gare le laissant élever seul Lawrence, alors qu'en ce printemps 1986 un nuage radio actif se déplace au gré des vents. Après enquête, il apparaîtra qu'elle a fui mari et enfant pour se consacrer à l'écriture.
Le stress et la fatigue le ramènent aux souvenirs d'une période cruciale et particulière de son adolescence, alors qu'il était interne dans un pensionnat public du Suffolk. Sa professeure de piano âgée de 25 ans lui a fait des avances alors qu'il n'avait que 11 ans, avances auxquelles il répondra 3 ans après au plus fort de la crise des missiles cubains par peur de mourir vierge. Cette histoire va laisser des séquelles qu'il ne percevra pas immédiatement et dont il ne réussira que difficilement et des décennies plus tard à mesurer l'impact sur sa vie.
Roland Baines va longtemps estimer qu'il n'a jamais été à la hauteur de son potentiel, considérer sa trajectoire comme un échec et assimiler son indécision et parfois sa passivité dans sa vie professionnelle ou amoureuse à de l'impuissance. Je ne vous en dis pas plus sur Roland Baines et sa vie, formidable et inoubliable personnage principal de ce roman parmi de nombreux autres personnages tout aussi inoubliables.
Ian McEwan dresse un portrait extraordinairement fin et d'une grande habileté d'un homme marqué par une relation abusive. Et de ses conséquences…
« Leçons » est une démonstration éblouissante de l'ampleur de son immense talent dans ce registre et la preuve encore une fois qu'il est capable d'exceller dans des genres très différents. Mais aussi de son talent pour arriver à traiter brillamment d'un nombre étourdissant de thèmes dans un même roman.
Et j'ai rarement lu une histoire qui embrasse si pleinement son contexte historique.
La construction non linéaire du récit est un des aspects également très réussi du roman. Il rend la lecture terriblement addictive.
« Leçons » se classe pour moi parmi les meilleures oeuvres de McEwan. Même si j'ai trouvé le dernier quart du roman un brin en dessous (il aurait d'ailleurs bien supporté une centaine de pages en moins), ce qui précède est si magistral qu'on l'oublie très vite après avoir terminé le livre.
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Quel bonheur ce roman !
En parcourant la vie d'un couple qui se sépare pour des raisons de création, l'auteur nous livre une partie d'Histoire européenne et mondiale. Une écriture, comme d'habitude au cordeau, chaque mot est pesé et donc juste.
L'auteur nous emmène en Allemagne de l'Est avant la chute du mur, entre autre, mais personnellement c'est peut être ce moment là que j'ai préféré avec tous les interdits de l'époque et puis l'après, les allemands qui ont du mal avec le marché libre ; mais tout ceci n'est qu'un exemple de ce qu'est ce roman. Bien sûr, la question toujours en suspens, faut-il se détruire ou se séparer de ceux que l'on aime pour créer.
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